Les CATHIGNOL (depuis 1830)

Apparition du nom et descendance

posté le 26-05-2020 à 15:51:11

XXVI. Les étapes de la vie de Jean CATHIGNOL premier du nom

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Voici maintenant un article original. Il sera suivi d’un autre article, très différent, très court mais très original aussi.

La plupart des informations ci-dessous (et notamment PRESQUE TOUTES celles qui concernent mes ancêtres) ont été déjà vues dans d’autres articles mais je les récris car je pense que mes lecteurs n’ont pas tout en tête.

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Note : les numéros de Sosa-Stradonitz qui précèdent ci-dessous très souvent le nom de mes ascendants ne sont valables que pour mes frères et sœurs et moi-même. Mes lecteurs hors famille peuvent les laisser. Les lecteurs de ma famille autres que mes frères et sœurs peuvent les modifier pour les rendre corrects pour eux ; en ce cas, le texte est à modifier aussi.

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Principales couleurs, dans cet article (il y a de petites exceptions) :

En gras fuchsia alias magenta : comme dans tous mes blogs, ce qui est amusant, bizarre, comique, curieux, drôle, étonnant, farfelu, gai, humoristique, ironique, plaisant, etc.

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— En bleu gras, les grands évènements de la vie de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, premier du nom. C’est le thème du présent article. Pour mes frères et sœurs et moi, il porte le numéro de Sosa-Stradonitz 16.

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En gras noir, ce que je veux mettre en évidence.

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En gras violet, ce qui est de moi. Le violet est la couleur des Sagittaire.

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En gras rouge, mes ascendants et ancêtres, souvent précédés de leur numéro de Sosa-Stradonitz (pas toujours car, à chaque fois que je le fais, ça éclaire mais AUSSI alourdit mon texte).

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En gras vert, leurs frères et sœurs. Pas tous de la même génération, bien sûr.

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En gras bleu vert, leurs cousins germains. Pas tous de la même génération, bien sûr.

Note : un cousin germain d’ancêtre est TOUJOURS un petit-fils d’ancêtre. Toutefois j’ai préféré cette formulation car un petit-fils d’ancêtre peut AUSSI être un ancêtre (donc en gras rouge) ou un frère d’ancêtre (donc en gras vert).

Idem pour les filles bien sûr.

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En gras jaune foncé, les conjoints du frère et des sœurs de 16.Jean CATHIGNOL, et celui de la sœur de 17.Antoinette LENÈGRE. À savoir :

A) Pierre VERNAYRE (1785-1849) époux de Marie CATIGNOL née "CATINOT" (1788-1843).

B) Jean SERVIÈRE (1790-1852) époux de Françoise CATIGNOL née "GATINIOL" (1791-1879).

C) Pierre VIGIER (1794-1855) époux de Charlotte dite "Anne" CATIGNOL (1797/1798-1833).

D) Jeanne BARBAT (1792-1859) épouse de Jean CATIGNOL né "CATINIOL" (1801-1885).

Le tout en Auvergne, de Bagnols (Puy-de-Dôme) à Condat (Cantal).

E) Jean SUCHAIRE (1818-1880 à Bernay, Eure) époux de Marie LENÈGRE (1821-1866 à Bernay, Eure).

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En gras orange, les gendres et brus de 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE. À savoir :

A) Joseph MAILLET, époux Marie CATHIGNOL première du prénom.

B) Adèle Virginie BUNEL épouse Léger CATHIGNOL.

C) Marie Rose AMIOT épouse Jean CATHIGNOL second du prénom.

D) Alexis Nicolas RENAULT époux Françoise CATHIGNOL.

E) Camille Anastasie AUGÉ épouse Pierre CATHIGNOL second du prénom.

Et aussi :

F) Marthe Alphonsine LÉCAILLON, seconde épouse (1899) de Pierre CATHIGNOL second du prénom, que 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE n’ont jamais connue, étant morts 20 et 16 ans avant ce remariage tardif.

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Une exception :

G) Ma bisaïeule 9.Maria Amélie LEROUX, épouse 8.Pierre CATHIGNOL premier du prénom, qui garde bien sûr sa couleur rouge d’ancêtre.

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En gras marron, d’autres personnages que je veux mettre en évidence : par exemple des descendants de 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE et leur conjoint, mais pas uniquement.

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L’article N°25 a en effet terminé l’ascendance des CATHIGNOL en ligne paternelle continue.

Rappelons qui nous avons trouvé :

— A) Mon père, 2.Jean Robert CATHIGNOL (1908-1964), le communiste résistant.

Principale épouse, sa seconde, ma mère : 3.Anne-Marie Andrée Charlotte Julia WALTER (1913-2003).

— B) Mon aïeul : 4.René Dominique CATHIGNOL (1879-1909), le fragile.

Épouse : 5.Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN (1882-1918).

— C) Mon bisaïeul : 8.Pierre CATHIGNOL (1832-1892), l’employé aux Chemins de Fer de l‘Ouest.

Épouse : 9.Maria Amélie LEROUX (1836-1915).

— D) Mon trisaïeul : 16.Jean CATHIGNOL (vers 1804-1879), le grand migrateur.

Épouse : 17.Antoinette LENÈGRE (1813-1883).

— E) Mon quadrisaïeul, 32.Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL (1743-1809), le petit migrateur.

Épouse : 33.Anne BAP/BAPT (1765-1810).

— F) Mon quinquaïeul 64.Jean GATINIOL (1703-1760), le versatile. Deux fois fiancé, à six jours d‘intervalle.

Épouse : 65.Gabrielle FERREYROL (1701-1760).

— G) Mon sexaïeul : 128.Michel CATINIOL / GATINIOL / GATINIOL (1681-1736), le séducteur.

Épouse : 129.Anna SABATIER (1672?-1722).

— H) Mon septaïeul : 256.Pierre GATINIOL (1654-1715), le fiable.

Épouse : 257.Anna BOURSIN (1655-1689/1696).

— I) Mon octaïeul : 512.Jozef GATINIOL (?-?), le mystérieux patriarche.

Épouse : 513.Jane BONHOMME (1631-1693).

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Un mot sur leur instruction, leurs professions, et un peu de leur vie :

— Les cinq plus anciens furent laboureurs et ne savaient pas écrire ni même signer. Leurs épouses n’étaient pas davantage instruites et exerçaient la même profession, en dehors de leurs maternités bien sûr.

Tous vivaient à Bagnols, précisément au hameau d’Espinasse (Antoine, né en 1743, émigrant à Condat, Cantal, vers 1775, environ dix ans avant son mariage), et c’était le cas d’à peu près tous les Bagnolais. Toutefois, de temps à autre, on trouvait des laboureurs plus instruits qui savaient signer. Mais pas chez mes GATINIOL.

À noter que je ne sais pas trop pourquoi on disait "laboureur". J’ai vu ce mot plus de dix mille fois, et JAMAIS, pas une seule fois, le mot "éleveur". Pourtant les vaches (les chèvres aussi) leur étaient très utiles. Certains mêmes ne mangeaient que du fromage l’hiver, fromage qu’ils avaient fabriqué eux-mêmes. J’ai lu un témoignage là-dessus, d’une femme qui avait des dettes et elle dit à l’huissier (en substance et de mémoire) :

« Vous pouvez emporter tout ce que vous voulez, monsieur, mais laissez-nous quand même nos fromages car sinon nous mourrons de faim, n’ayant que ça à manger cet hiver. »

Les morts de faim n’étaient pas rares avant la Révolution. J’ai même lu un curé qui demandait au gouverneur (ou plutôt à son représentant, mais peu importe) de bénéficier d’un feuillet supplémentaire pour tenir son état civil l’année suivante « en vue de tous les gens qui mourraient très vraisemblablement de faim durant cette année à venir ». Inutile de dire que, quand on lit ça, on a froid dans le dos. L

Bref, de nos jours c’est pareil : on parle souvent du difficile métier d’agriculteur (étymologiquement « celui qui cultive les champs »), alors que le lait de leurs vaches est toujours très important pour eux. On me l’a dit quand je travaillais dans la Somme, vers mes vingt ans, et que j’étais logé chez une fermière et son mari :

« Vous savez, sans les vaches laitières, on n’y arriverait pas ! »

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— 16.Jean CATHIGNOL premier du nom (éponyme), né au hameau de Courtilles en Condat, ne reçut pas davantage d’instruction, le bourg le plus proche, celui de Égliseneuve-d’Entraigues étant situé à près de 6 km et celui de Condat un peu plus loin encore. Le tout dans des montagnes enneigées l’hiver (Courtilles est à 1039 mètres d‘altitude).

Mais, ayant épousé une jeune fille instruite (17.Antoinette LENÈGRE), il finit par apprendre à signer sur le tard, probablement aidé par son épouse et peut-être son fils aîné 8.Pierre, mais il ne savait sans doute que signer, ce qu’il fit toujours difficilement, et toujours en écriture scripte.

Lui aussi fut laboureur, ou plutôt cultivateur (le terme "laboureur" étant tombé en désuétude) tant qu’il vécut en Auvergne, puis exerça divers métiers à Bernay (voir plus bas). Il sera aussi très souvent cité « journalier ». Le journalier était le plus souvent un ouvrier agricole ; mais pas toujours : il pouvait faire des "journées" occupé à un autre travail.

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— Son fils 8.Pierre eut la chance d’aller à l’école, ce qui ne fut pas le cas de la plupart de ses frères et sœurs. C’est dû au fait que, comme sa mère 17.Antoinette LENÈGRE, il vécut suffisamment longtemps au hameau de "La Farge" en Égliseneuve-d’Entraigues, pas bien éloigné du bourg de cette commune.

Cela lui permit de faire carrière au Chemin de Fer de l’Ouest à Bernay (Eure) après divers métiers dans son adolescence (sans doute laboureur et journalier à Égliseneuve-d’Entraigues) et sa jeunesse (émouleur en 1851 dans sa première jeunesse, sans doute aidant alors son père, puis domestique à son mariage en 1854, journalier en 1856).

Deux (au moins) des frères de Pierre ont bien tenté de travailler au Chemin de Fer de l’Ouest et ils étaient sans doute aussi courageux que lui, mais, faisant peut-être un travail plus dur et surtout étant vraisemblablement payés moins cher, n’y sont pas restés. Retraité, Pierre se fit journalier et mourut peu après.

Son épouse 9.Maria Amélie LEROUX, une Normande, donc instruite aussi, exerça, entre ses sept maternités, divers métiers (couturière en 1856; lingère à son mariage en 1854 ainsi qu’en 1861 et 1879) dont celui inattendu de… marchande de journaux (1876).

Il faut dire qu’elle était fille de facteur, ceci pouvant expliquer cela.

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— Leur fils 4.René Dominique, né sur le tard, appartint à l’époque de l’école gratuite et obligatoire mais aussi hélas à celle des conditions très dures de l’industrialisation naissante, l’époque des métiers inhumains ; ce qui fit qu’à trente ans, il était mort. C’était l’âge où mouraient en général les ouvriers bâtisseurs de pyramides égyptiennes, ai-je lu un jour, eux aussi terriblement exploités, mais par les pharaons à l’époque.

De simple ouvrier fondeur à son mariage, il était pourtant parvenu à devenir employé d’octroi (en 1908) puis employé de commerce, mais ça n’a pas suffi : il n’a pas passé l’hiver.

5. Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN, longtemps ouvrière d’usine, son épouse, puis sa veuve, puis épouse de son beau-frère Georges CATHIGNOL longtemps greffier, écrivait couramment et faisait très peu de fautes : il nous reste une lettre d’elle, écrite à sa sœur Berthe, marraine de mon père. Juliette y écrit vraiment presque sans faute ; ce devait être une bonne élève, au moins en orthographe.

Très vite usée elle aussi, elle ne vécut pas longtemps, même si elle eut le temps, sur la fin de sa vie, de tenir avec son nouvel époux (qui avait abandonné le métier de greffier après le décès de sa propre mère en 1915, car il fut son unique soutien et famille à partir de 1909) un petit commerce à Saint-Vincent-du-Boulay (Eure).

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— Enfin mon père exerça divers métiers avant d’entrer au chemin de fer à 29 ans. J’avoue ne pas les connaître tous. Je sais simplement qu’il fut mécanicien en 1927, l’année où il écopa de 15 jours de prison (ferme !) pour « outrages aux agents ».

C’était suite à une manifestation communiste. Ah, rien n’échappe à GENEANET ! J

Tous en date du 25 août 1927, "Le Petit Parisien", "Le Petit Dauphinois", "le Petit Provençal", "L’Est Républicain", "Le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire" et le "Journal de Roubaix" le disent « mécanicien » tandis que "L’Action Française", moins bien renseignée semble-t-il, le dit « métallurgiste ». Par contre, ce dernier journal précise, dans son article intitulé « Le bilan de l‘émeute communiste », que mon père avait crié aux gardiens de la paix :

« Je vais vous crever ! » J L

Ah, rien n’échappe à GENEANET ! J

À noter qu’il ne fut pas libéré par la cinglée criminelle Nicole BELLOUBET car il n’était pas musulman.

De fait il était athée et, pour mon malheur, je suis le premier non baptisé de la famille.

Il était encore mécanicien à son premier mariage (1934).

Ma mère eut une vie très simple et très droite, d’un point de vue professionnel : elle suivit l’École Normale pour devenir institutrice, métier qu’elle poursuivit jusqu’à la retraite. On lui a même proposé le poste de directrice, qu’elle refusa, n’ayant pas goût à punir ses inférieurs, m’a-t-elle dit un jour.

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Nous allons maintenant étudier, les unes après les autres, toutes les étapes de la vie de 16. Jean CATHIGNOL, premier du nom. Il n’est pas toujours cité, notamment à l’occasion des naissances de ses petits-enfants mais ces évènements ont compté pour lui, bien sûr.

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Il est né après l’Ancien Régime, contrairement à ses deux sœurs les plus aînées, Marie (1788) et Françoise (1791), ce qui fait qu’il n’apparaît jamais comme parrain, même s’il l’a dû l’être bien souvent, d’abord à Égliseneuve-d’Entraigues, puis dans les nombreuses familles auvergnates amies qui ont émigré à Bernay avant lui, avec lui et après lui. Pour rappel, c’est un de ses cousins (un Auvergnat, donc) qui déclarera son décès.

Et je pense qu’il était catholique très pratiquant (donc très souvent parrain) vu qu’il a eu douze enfants. Au 19ème siècle en effet, quand on n’était plus qu’un "catholique de sapin, dragées et œufs en chocolat", on "s’arrangeait" pour avoir deux enfants, parfois trois, parfois (rarement) même quatre, mais pas plus.

C’est donc dommage que je n’ai pas accès aux registres de catholicité normands du 19ème siècle, ni même à ceux du Puy-de-Dôme, vu que les Archives Départementales sont actuellement fermées pour cause de pandémie, pour trouver des actes où il fut parrain. Idem d’ailleurs pour son épouse.

Plutôt que d’étudier la vie de mon trisaïeul 16.Jean CATHIGNOL, j’aurais pu choisir d’étudier celle de son épouse, qui elle aussi fit la même migration vers Bernay, mais bon, notre civilisation donne (parfois bien imprudemment) à chaque enfant le nom de son père et non celui de sa mère, ce qui fait que c’est de Jean que je tiens ce nom de "CATHIGNOL". De toute façon leurs vies furent très liées, commun va le voir, Jean habitant chez ses beaux-parents après son mariage.

Par ailleurs, Antoinette a eu une jeunesse classique ; Jean moins, avec cet acte de notoriété qu’il dut se faire faire pour se marier.

Question profession, tous les hommes, ci-dessous, sont cultivateurs, sauf mention contraire ; ménagère ou cultivatrice pour les femmes, souvent les deux.

Note grammaticale : ci-dessous, « son », « sa » ou « ses » feront souvent référence à mon trisaïeul 16.Jean CATHIGNOL car il est le sujet de cet article. Et non pas donc au personnage précédent. Mais, une fois ceci expliqué, je pense que mon texte devient clair pour le lecteur et sans ambiguïté.

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PRÉHISTOIRE (principaux événements avant son existence)

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— A) 27 mars 1743 : acte de baptême de son père, né Antoine "GATINIOL" au hameau d’Espinasse en Bagnols (Puy-de-Dôme), mon ancêtre N°32, 7ème enfant sur 8 de ses parents, 64.Jean et 65.Gabrielle FERREYROL, mariés hors de Bagnols en février 1728.

Le prêtre rédacteur de l’acte n’a pas indiqué la date de naissance, car il souffrait d’un cancer du bras droit, ceci expliquant cela.

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— B) 16 décembre 1765 : acte de baptême de sa mère, Anne BAP, au hameau de Courtilles en Condat (Cantal), mon ancêtre N°33, née le matin du dit jour, 1ère enfant connue de ses parents, 66.Bernard et 67.Françoise SAVIGNAT, mariés le mardi 20 octobre 1761 à Condat.

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-1775-1785 : Antoine s’installe dans la commune de Condat. C’est indiqué sur son acte de mariage : « demeurant depuis dix ans à Condat ».

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— C) Samedi 11 juin 1785 : acte de mariage de mes quadrisaïeuls 32.Antoine (né ci-dessus), nommé "CATINIOL", 42 ans, et 33.Anne BAP, née ci-dessus, 19 ans. D’où six enfants connus, avec seulement quatre actes de naissance. Aucun enfant connu décédé en bas âge.

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— D) 4 janvier 1788 : acte de baptême, à Égliseneuve-d’Entraigues, de Marie CATINOT, leur première fille connue, née le dit jour à Courtilles en Condat. Ses parents sont qualifiés de laboureurs.

Parrain : Étienne GALEYRAND, sans doute un ami d’Antoine. Et qui devait lui avoir rendu un fier service, pour être ainsi préféré à un de ses frères. Rappelons qu’Antoine fut traîné en justice par une jeune femme qui lui avait prêté cinq francs, somme qu’il ne parvint pas à rendre.

Marraine : Marie BAP, sans doute l’aînée des tantes de la nouveau-née ; je ne l’ai pas, mais, entre 1765 et 1774, je n’ai pas trouvé d’éventuels frères et sœurs à Anne. Je n’en ai que quatre, nés de 1774 à 1785. Une grand-tante ou une cousine de l’enfant est possible, bien sûr.

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— E) 3 avril 1791 : acte de baptême, à Condat cette fois, de Françoise GATINIOL, leur deuxième fille connue, née la veille (2 avril 1791) à Courtilles en Condat.

Parrain : Annet GATINIOL, « oncle paternel, soussigné ». En fait, il n’a pas signé. C’est le quatrième des cinq frères d’Antoine, né à Espinasse en Bagnols comme toute la fratrie, baptisé le 22 février 1737. On ne connaît pas sa date de naissance, car le prêtre rédacteur souffrait d’un cancer du bras droit, ceci expliquant cela.

Le parrain ne fut pas l’aîné des oncles de la nouveau-née, François GATINIOL, né en 1730, veuf d’Anne JOURDE, j’ignore pourquoi. Ce ne fut pas le deuxième des oncles, Jacques GATINIOL, né en 1732, disparu, sans doute décédé enfant. Ce ne fut pas le troisième des oncles, Jean GATINIOL, né en 1734, disparu, sans doute décédé enfant.

Marraine : Françoise BAPT, « tante maternelle ». Logique : c’est la première tante que j’ai, née le 9 décembre 1774 à Courtilles.

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— F) 16 février 1794 : 28 pluviôse an II de la « république française indivisible », acte de naissance de Charlotte CATHILINIAT, leur troisième fille connue, née la veille (15 février 1794) à Courtilles en Condat, fille du « citoyen » Antoine CATHILINIA (répété deux fois, les deux fois avec cette orthographe, la seconde fois nous indiquant qu‘il est cultivateur) et d’Anne BAP, « son épouse en légitime mariage ».

Parrain : inconnu. Sous le Nouveau Régime, les maires et autres officiers publics n’indiquent pas (normalement) parrain et marraine.

Marraine : sans doute Charlotte BAP, la tante maternelle suivante, baptisée le 8 avril 1782, née à Courtilles en Condat. Mais ce n’est qu’une supposition de ma part, même si c’est très vraisemblable. On ne connaît pas sa date de naissance, car le prêtre rédacteur souffrait d’un cancer du bras droit, ceci expliquant cela.

Note : (au moins sur Internet) ne figure que la collection communale. Je donne les références car l’acte est difficile à trouver, vu que se suivent : l’an 2, puis l’an 3, puis de nouveau l’an 2 (mais sans le 28 pluviôse), puis de nouveau l’an 3, etc.

Collection communale : 5 Mi 541/1 ; vue 81/298, page de droite.

Collection départementale : cette collection figure aussi sur Internet, mais ne débute qu’en l’an 3.

IMPORTANT : il y eut deux "Charlotte CATIGNOL" nées de façon assez rapprochée. Actuellement, j’estime que c’est ici l’acte de naissance de celle qui sera surprénommée "Françoise" (mère célibataire de cinq enfants naturels). Mais c’est peut-être le contraire.

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— G) Sans acte, vers 1797/1798, sans guère de doute à Courtilles en Condat : naissance de la seconde "Charlotte CATIGNOL". Actuellement, j’estime que c’est celle qui sera surprénommée "Anne", qui se mariera et n’aura pas d’enfant. Je pense qu’elle a usé de l’acte de naissance de sa sœur qui n’en avait pas besoin et ne devait jamais en avoir besoin, puisque les recensements successifs nous la montrent certes en famille, mais uniquement avec ses enfants naturels, sans mari ni concubin. "Charlotte dite Françoise" avait en effet déjà eu trois filles (1818, 1821, 1824) lorsque "Charlotte dite Anne" se maria avec Pierre VIGIER le mardi 10 août 1824.

Si "Charlotte dite Anne" était née le 15 février 1794, elle aurait été trentenaire et plus âgée que son mari à son mariage. C’est certes possible mais les âges au décès des deux "Charlotte" correspondent à une naissance vers 1793 pour "Françoise" et en 1797/1798 pour "Anne". En plus, le remariage de Pierre VIGIER montre, par son texte très étrange, qu’il avait quelque chose à cacher. Et il fut célébré DEUX JOURS après une possible prescription de dix ans pour son précédent mariage (difficile de faire moins vu que le 10 août 1834 tombait un dimanche ; on a donc attendu le mardi 12 août 1834, moins "louche" que le lundi 11 août 1834).

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— H) 21 mai 1801 : 1er floréal an IX de la République Française, acte de naissance de Jean CATINIOL, leur premier fils connu, né la veille (donc le 30 germinal IX, soit 20 mai 1801) à Courtilles en Condat, fils de 32.Antoine et 33.Anne BAP, cultivateurs.

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— 1 : en 1803 ou vers 1803 selon moi : création de l’âme et du corps de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL.

C’est le début de sa vie, CELLE-CI COMMENÇANT AVEC LA CONCEPTION.

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— 2 : en 1804 ou vers 1804 selon moi : naissance de mon trisaïeul, prénommé aussi Jean, comme son unique frère connu, vu ci-dessus. Acte de naissance inexistant ou bien disparu.

Né sans guère de doute à Courtilles en Condat.

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— 3 : 5 décembre 1809 : décès de son père, 32.Antoine, sous le nom de "CATIGNOL", à Courtilles en Condat.

Antoine était âgé de 66 ans et demi. Jean, âgé de 5 ans ou environ selon moi, l’a très peu connu.

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— 4 : jeudi 5 juillet 1810 à Condat : Marie CATINOT, l’aînée de ses quatre sœurs, épouse, sous le nom plus normal de "CATIGNOL", Pierre VERNAYRE (né "VERNEYRE") d‘Égliseneuve-d’Entraigues.

Âgé d’environ 6 ans selon moi, 16.Jean a pu être présent à cette cérémonie. Comme ce nouveau couple s’installera à Courtilles en Condat, il restera très proche de Jean. Et Pierre VERNAYRE sera témoin (soussigné) à son mariage.

Note : peu à peu l’administration condataise va se faire à ce nom de "CATIGNOL", et ce d’autant plus facilement qu’un autre jeune homme, François, celui-là originaire de Chastreix (commune touchant Bagnols, située sur les pentes du Puy de Sancy), va s’y installer, s’y marier en 1801, et y avoir six enfants. Mais il y aura de nombreuses "rechutes", touchant d’ailleurs aussi cette famille-là, un des fils de François (époux Françoise PAPON), Jean, second du prénom, étant né "CATHINIOL" le 26/04/1814 et décédé "GRATINOL" âgé d’un mois, le 2/6/1814.

Cette famille a eu la bonne fortune de s’installer au hameau de Féniers, là où existait une abbaye qui sera à moitié détruite en 1857 puis complètement en 1872 (Wikipédia). Sans doute influencée en bien par les moines locaux, une des six enfants de François et Françoise PAPON, Marie CATIGNOL (1807-1874), deviendra religieuse (sœur de Saint-Dominique) (et accessoirement tisserande).

En tant que "CATIGNOL", cette famille est éteinte aujourd’hui. Mais il y a une descendance, peut-être par les deux aînés disparus (Jean Premier et Antoine) mais à coup sûr par Catherine, épouse Jean ROBERT. À noter que Catherine (prénom qui rime avec taquine et surtout coquine), qui pourtant avait un acte de naissance (1809), se fit appeler "Anne" à son mariage et se maria donc avec l’acte de naissance de sa dernière sœur, née et décédée en 1815.

Là, le motif était différent : c’était pour se rajeunir aux yeux du monde. Enfin je pense, ne voyant pas d’autre motif. Ah, les femmes ! J

Quoi, moi, misogyne ? Mais comment avez-vous deviné ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! ou si peu… » J

À noter que, née "Catherine", mariée "Anne", elle mourra en 1891 sous le prénom de "Marie", sa sœur religieuse n’ayant plus besoin de rien en ce bas monde depuis un peu plus de 17 ans.

Note : Condat (Cantal) a d’ailleurs comme nom populaire Condat-en-Féniers, ce qui est une autre manière de la différencier des deux autres communes nommées Condat, situées, elles, dans le Puy-de-Dôme, ainsi que d‘autres Condat, dont un Condat tout court situé dans le Lot.

Pour en revenir à Marie CATINOT / CATIGNOL, désormais épouse Pierre VERNEYRE / VERNAYRE, elle sera mère de huit enfants, dont deux "Jean", l’aîné se mariant à Condat et le puîné à… Bernay (dans l‘Eure ; il existe aussi une commune nommée Bernay dans la Sarthe et d’autres communes françaises aux noms composés débutant par "Bernay").

À noter encore que Marie CATINOT / CATIGNOL avait une cousine au 7ème degré (3+4) qu’elle ne connaissait pas, Antoinette GAY, née AUSSI le 4 janvier 1788 (mais à Bagnols). Antoinette GAY se maria aussi et eut aussi huit enfants. Les deux cousines, jumelles cosmiques, moururent à 47 jours d’intervalle, les 3 avril et 20 mai 1843.

Elles étaient cousines pour descendre l’une et l’autre de mes sexaïeuls 130.François FERREYROL (1667-1739), le maître menuisier qui savait signer (et même sans doute écrire, vu sa jolie signature cursive), et 131.Françoise JUILLARD (1663/1670-1717).

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— 5 : 30 octobre 1810 : décès de sa mère, 33.Anne, sous le nom de "BAPT", à Courtilles en Condat.

Anne était âgée de 44 ans et demi. 16.Jean, âgé de 6 ans ou environ selon moi, l’a très peu connue.

Par qui donc Jean sera-t-il élevé, désormais ? Eh bien par sa grand-mère maternelle 67.Françoise SAVIGNAT (vers 1741-1823).

Sans doute aidée aussi, jusqu’en 1815, par sa sœur Françoise GATINIOL, âgée de 19 ans et demi depuis le 3 octobre 1810.

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Jeudi 26 septembre 1811 à Égliseneuve-d’Entraigues : mariage de mes ancêtres 34.Jacques LENÈGRE et 35.Catherine, seconde du prénom, MATHEUF, tous deux d’Égliseneuve-d’Entraigues.

À noter une curiosité lors de ce mariage : le maire dit que 34.Jacques LENÈGRE est né le 16 août 1787 au hameau de "Bost de Village", ce qui est exact, mais il ne dit rien de 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, dont il escamote les date et lieu de naissance. Sans doute les a-t-on cherchés, mais on ne les a point trouvés. Un (très et surtout trop méconnu ! J) détective né le 3/12/1949 va vous donner l’explication de ce mystère. Voici :

35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, qui ne connaissait sans doute pas sa date de naissance, comme c’était courant autrefois, ni ses parents, pourtant présents et « qui autorisent le mariage », a dû expliquer, soutenue par ses parents, qu’elle était née au hameau de "La Farge" comme ses cinq frères et sœurs. Mais il se trouve qu’elle est née avant 1793 comme son cher et tendre, et, sous l’Ancien Régime, on tombe dans les griffes des "vénérables prêtres", restés célèbres pour leur immense mépris envers nous, leur incompétence et leur je-m’en-foutisme difficilement égalables !

Or le "vénérable prêtre" qui baptisa ma quadrisaïeule venait d’être nommé à Égliseneuve-d’Entraigues. Dans une paroisse qui comptait quelque soixante-seize hameaux. C’est était trop pour ce "vénérable prêtre" (ou ce "triste sire", comme vous voulez, biffez la mention inutile ^^) et il confondit le hameau de La Farge avec celui de Dressondeix, situé pas bien loin, c’est vrai, environ 1 km au nord-ouest. Et comme ces "vénérables prêtres" étaient aussi bêtes que fainéants, ils n’étaient pas foutus, pardon, fichus, de mettre dans la marge le nom du baptisé. Non, ils mettaient le nom du hameau., car pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Bref, le jour de son mariage, tout le monde a cherché dans les marges du registre paroissial, le nom du hameau de "La Farge". Et, bien sûr, on a trouvé plein de gens hors famille, plus les cinq frères et sœurs de Catherine, mais pas Catherine !

Il y avait pourtant une "Catherine MATHEUF", fille des mêmes parents, née à La Farge en 1784. Mais JAMAIS, JAMAIS, une femme n’a accepté qu’on la vieillisse ! ^^

Quoi, moi, misogyne ? Mais comment avez-vous deviné ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! ou si peu… » J

Donc, pas question ! Du reste Catherine MATHEUF première du prénom était décédée en bas âge et ses parents ne s’en souvenaient sans doute que trop bien, hélas.

Voilà pourquoi on ne trouva pas l’acte de baptême de ma quadrisaïeule, pourtant bien existant, et indiquant qu’elle était née le 25 mai 1791 à… Dressondeix !

Normalement, faute d’acte de naissance (ou de baptême), le maire aurait dû, il me semble, exiger un acte de notoriété. Mais bon, ma quadrisaïeule était si jolie ♥ qu’on décida de la « gracier » ! J

Voili, voilou. J

Ah, c’était le bon temps, où les choses étaient si simples. Il y a 700 mètres entre les hameaux de "La Farge" et de "Bost de Village".

34.Jacques LENÈGRE et 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, auront quatre enfants, tous nés au hameau de La Farge :

—— 1) Renée LENÈGRE, née le 27 avril 1812, décédée le lendemain « âgée de trois jours » [SIC]. J

Elle était prématurée (née 7 mois et 1 jour après le mariage) et ça explique qu’elle n’ait pas vécu.

—— 2) Antoinette LENÈGRE, mon ancêtre N°17, née le 18 mai 1813, décédée le 12 décembre 1883 à Bernay (Eure).

—— 3) Pierre LENÈGRE, né le 24 janvier 1820, décédé, lui aussi en bas âge, onze jours plus tard, le 4 février 1820, toujours à La Farge.

—— 4) Marie LENÈGRE, née le 15 avril 1821, décédée le 3 juin 1866 à Bernay (Eure).

Bizarrement, on ne connaît pas d’enfant né entre 1813 et 1820.

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— 6 : lundi 12 juin 1815 à Condat : Françoise GATINIOL, la deuxième de ses quatre sœurs, épouse, aussi sous le nom normalisé de "CATIGNOL", Jean SERVIÈRE, de Gioux en Bagnols.

D’où 6 ou 7 enfants, tous nés à Gioux en Bagnols.

Sans doute une jolie fête pour Jean, âgé d’environ 11 ans selon moi. Mais hélas c’est peut-être la dernière fois qu’il voit cette sœur, que son époux va ramener chez lui, à Gioux en Bagnols, à 15 km de là, vers le nord-ouest.

Françoise, née à Courtilles le 2 avril 1791, vivra longtemps, mourant veuve à Gioux en Bagnols le 17 janvier 1879, âgée de 87 ans et demi donc. Elle aussi a eu pas mal de noms :

— Elle est née "GATINIOL", comme son père, Antoine, en 1743.

— Elle fut mariée "CATIGNOL".

— Elle fut mère sous les noms de "GATINIOL", mais aussi "GATINIOLS", "GATIGNOLS".

Son mari (1790-1852), ordinairement cultivateur, fut cité « scieur de long » en 1851. Propriétaire dès 1826.

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Vers 1820 : mon trisaïeul va venir travailler à Égliseneuve-d’Entraigues et même y vivre. On le sait par son acte de mariage qui nous dit « né […] à Condat et habitant et depuis long temps cette commune d’Égliseneuve. »

Pourquoi s’en est-il allé travailler à Égliseneuve-d’Entraigues et non Condat ? Eh bien (par exemple, c‘est une idée), s’il ne trouvait pas de travail à Courtilles, il lui fallait aller au bourg pour s’informer (par exemple en mairie) de qui cherchait un journalier. Et, rappelons-le, le bourg d’Égliseneuve-d’Entraigues était (un peu) plus proche que celui de Condat.

C’est là qu’il a dû faire connaissance de la famille LENÈGRE et surtout d’Antoinette, bien sûr, qui, elle, toute jeune cultivatrice-ménagère au hameau de La Farge, n’avait aucune raison d’aller plus loin vers le sud que jusqu’au bourg d’Égliseneuve-d’Entraigues.

Sauf bien sûr, si la curiosité l’y poussait. On dit que les femmes sont curieuses, mais bon, on dit tant de choses… J

Quoi, moi, misogyne ? Mais comment avez-vous deviné ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! ou si peu… » J

Jean devait être à la fois sérieux, sobre et travailleur, car elle l’épousa mineure et ses parents ne lui auraient sans doute pas permis d’épouser le premier venu, pauvre et illettré de surcroît, même s’il était beau et séduisant.

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— 7 : 16 juin 1823 : décès de son aïeule maternelle, 67.Françoise SAVIGNAT, à Courtilles en Condat.

Elle est dite âgée de 82 ans, ce qui est possible, ses parents s’étant mariés le 7 février 1741 (à Espinchal, Puy-de-Dôme).

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— 8 : mardi 10 août 1824 à Condat : sa sœur Charlotte, dite "Anne", épouse, sous le nom de "CATHINIOL", Pierre VIGIER, né à La Borie d'Estaule en Condat.

Ni mon trisaïeul Jean ni son frère aîné, autre Jean, pourtant majeur, lui (né en 1801) ne sont témoins.

Trois raisons sont possibles pour le non choix de mon trisaïeul comme témoin :

— Selon moi, il n’est pas encore majeur (il est âgé d’environ 20 ans).

— Il n’a aucune pièce d’identité. Vaut mieux se faire discret, dans ces cas-là.

— Il ne sait pas signer. Furent en effet choisis quatre témoins qui surent tous signer. C’est en effet préférable, en cas de contestation de mariage ; par exemple si un homme veut répudier "en douce" son épouse pour en épouser une "plus fraîche".

Ou bien si une femme veut quitter définitivement son mari, pour en épouser un "plus sobre".

La règle des quatre témoins durera jusqu’au début du 20ème siècle. Alors seulement on descendit à deux. Mon père, qui fit un premier mariage on ne peut plus bizarre, n’eut même pas de témoins, le père et la mère de cette première épouse étant cités comme les deux témoins, ce qui n’était pas régulier, je crois, d‘autant plus qu‘il y avait une femme parmi ces deux témoins. Surtout quand, en plus, l’épouse se marie sous un faux nom, les parents de celle-ci sous un faux prénom, et la mère de l’épouse sous un faux nom de jeune fille, ce qui fut le cas. Ils étaient CINQ en tout à ce mariage, en comptant l’officier public, ça ne se voit pas souvent ! L

Cette remarque sur la signature vaut aussi pour Jean CATINIOL né le 20 avril 1801, frère de mon trisaïeul, non choisi comme témoin lui non plus, bien que majeur.

Seul témoin de la famille : Pierre VERNAYRE, soussigné.

Ce couple "mystérieux" (jamais recensé car défait trop tôt par la mort), qui n’aura pas d’enfant, n’apparaîtra plus jamais dans la vie de mon trisaïeul Jean. D’autant plus que l’épouse mourra jeune, le 15 juin 1833, et que Pierre VIGIER se remariera. Ils vécurent pourtant à Condat, comme la famille VERNAYRE, mais les liens affectifs n’étaient visiblement pas les mêmes.

Pour de toutes autres raisons, l’autre sœur prénommée Charlotte, celle dite "Françoise", mère de cinq enfants naturels, ne gardera pas non plus de liens avec son frère mon ancêtre.

Je le sais car aucune des deux "Charlotte" ne fut marraine d’un des enfants de Jean et Antoinette LENÈGRE. Ni Pierre VIGIER.

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— 9 : mardi 12 octobre 1830 : acte de notoriété dressé par le juge de paix du canton de Marcenat (Cantal).

Cet acte est manquant aux Archives Départementales du Cantal à Aurillac. Donc pas moyen de savoir comment y fut écrit son nom.

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— 10 : samedi 23 octobre 1830 : homologation de l’acte de notoriété ci-dessus par le Tribunal civil de Murat (Cantal).

Jean, absent, y était représenté par son avoué, Maître Pierre DURÀLIRE. Son nom est écrit sept fois, et les sept fois il est écrit : "CATIGNOL". Cet acte réaffirme que mon trisaïeul est né à Courtilles en Condat, ce qui est vrai, et le 20 mai 1797, ce qui est complètement faux.

Dans ce texte d’homologation, mon trisaïeul est dit « cultivateur ». C’est la première profession que je lui connaisse.

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— 11 : jeudi 28 octobre 1830 (sans doute vers neuf heures) : contrat de mariage de 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE, passé à Égliseneuve-d’Entraigues par-devant Maître Jean-Baptiste François BOYER. La lettre "H" est toujours présente dans ce document.

Vous pouvez en lire le texte complet dans l’article N°21 du présent blog, qui lui est consacré.

On y voit que Jean CATHIGNOL est cité deux fois, son défunt père une fois et son frère aîné (né en 1801) une fois aussi, à chaque fois avec un "H".

C’est le document le plus ancien parvenu jusqu’à nous où mon nom de famille est écrit avec un "H".

Donc ce nom de "CATHIGNOL" est né soit ce matin-là à Égliseneuve-d’Entraigues, soit il est né seize jours plus tôt à Marcenat dans un document à jamais perdu.

Dans ce contrat de mariage, mon trisaïeul est aussi dit « cultivateur ». Sa fiancée est dite « du même état », ce qui veut dire « cultivatrice ». Elle le sera encore une heure après, mais c’est la première et la dernière profession que je lui connaisse.

Dans la table des contrats de mariage du bureau de Besse (63), Jean est écrit sans la lettre H ; il y est dit « propriétaire » (ce qui est curieux et sans doute inexact, sauf si l‘on considère qu‘il était propriétaire de ses vêtements, úh, úh, úh ! J) et il est dit qu’il possède 200 francs. Son épouse est dite « cultivatrice » et il est dit qu’elle possède 1 600 francs.

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— 12 : jeudi 28 octobre 1830, dix heures. Acte de mariage de Jean CATHIGNOL et d’Antoinette LENÈGRE, à Égliseneuve-d’Entraigues mariés par le même Jean-Baptiste François BOYER, en tant que maire cette fois. La lettre "H" est logiquement toujours présente dans ce texte et les professions y sont logiquement les mêmes : « cultivateur » pour le futur époux et « du même état » pour la futur épouse.

À partir de ce jour et jusqu’à la fin de sa vie, Antoinette LENÈGRE devient "femme au foyer". Cette locution étant inusitée en ce temps-là, elle sera toujours citée « sans profession ».

Jean CATHIGNOL y est dit « âgé de 33 ans, né le 20 mai 1797 ».

À cause de cette fausse date de naissance officielle, le (notaire) maire, en faisant une simple soustraction, ne pouvait que donner cet âge, même s’il savait qu’il était faux, ce qui est probable quoique pas certain.

Antoinette LENÈGRE a signé aisément, d’une écriture curviligne aisée, mais sans accents : Lenegre

Les frères CATHIGNOL n’ont pas su signer. Pierre VERNAYRE, leur beau-frère, a signé aisément : vernaire

Les deux autres témoins ont signé aussi, ainsi qu’Antoine MOINS, non cité dans l’acte de mariage, mais cité dans le contrat de mariage comme « témoin instrumentaire ». Un ami, sans doute.

À noter cette étrange chose concernant cet acte de mariage : dans la collection communale, pas de souci : le nom de mon trisaïeul y est toujours orthographié "CATHIGNOL" (marge et corps du texte). Mais, dans la collection départementale (celle qui est en ligne sur Internet), quand mon trisaïeul "comparaît" (en tant que "futur époux", donc), son nom est orthographié "CATHIGNIOL" ! Ce "I" supplémentaire disparaît ensuite les trois fois où Jean, son défunt père et son frère sont cités, ainsi que dans la marge. Mais ce double n'est pas parfait, donc.

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— 13 : 8 mai 1832 : naissance de mon bisaïeul, 8.Pierre CATHIGNOL, premier du prénom, aîné des douze enfants de Jean et Antoinette, né au hameau de La Farge en Égliseneuve-d’Entraigues. Ce hameau est situé à seulement deux petits kilomètres du bourg, au nord, presque sur la grand-route qui monte doucement vers Besse. Les enfants — et notamment les garçons — ne risquaient donc rien pour aller à l’école et mon bisaïeul en profita pour s’instruire, comme sa mère avant lui, née au même hameau.

Ses parents y restèrent jusqu‘en 1845. Ils n’y vivaient plus en 1846.

Donc mon bisaïeul a pu suivre une assez bonne scolarité, ce qui ne fut pas, par exemple, le cas de sa sœur Marie, née en 1836, et qui ne sut pas signer à son mariage.

Son père y est dit « cultivateur, âgé de 34 ans ». C’est un âge inexact, tiré de sa fausse date de naissance, qui lui donne 34 ans et 11 mois.

C’est la dernière fois qu’un acte le fait naître avant 1800.

Parrain : Pierre, né "VERNEYRE", marié et décédé "VERNAYRE", oncle par alliance, époux de Marie CATIGNOL depuis 1810. Il remplace l’aïeul paternel, 32.Antoine CATIGNOL, décédé en 1809.

La marraine ne nous est pas connue car il y a des lacunes dans les registres de catholicité de cette paroisse, pourtant bien après les troubles révolutionnaires.

Le parrain nous est connu par l’acte d’état civil, ce qui est un comble !

La marraine fut très vraisemblablement la grand-mère maternelle, mon ancêtre N°35 Catherine seconde du prénom MATHEUF. Elle ne mourra que le 1er mai 1840, âgée de presque 49 ans.

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— 14 : 2 août 1832 : décès de mon ancêtre N°71.Madeleine FLAGEL, veuve 70.Pierre MATHEUF, au même lieu et dans la même maison, sans guère de doute.

Une génération arrive, une autre s’en va. Madeleine FLAGEL aura eu le temps de voir naître ce premier arrière-petit-enfant, et donc de savoir que sa petite-fille Antoinette LENÈGRE n’était pas stérile, signe de bénédiction en ces temps-là.

Née au hameau de Bohémy en Égliseneuve-d'Entraigues le 29 juillet 1753, sans doute pas très riche ou pas très belle, de surcroît "victime" du "Père inconnu" en 1780 (mère en 1781 d’un garçon disparu), elle avait presque trente ans le mercredi 11 juin 1783 lorsqu’elle réussit à trouver un mari, un veuf encore jeune, 70.Pierre MATHEUF n’ayant que 33 ans. Six enfants naquirent de cette union, dont mon ancêtre 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, le 25 mai 1791.

Née et mariée sous l’Ancien Régime, elle en a connu bien d’autres ensuite et devait se demander, sur la fin de sa vie, où la France décadente allait encore tomber.

C’est son gendre, 34.Jacques LENÈGRE, qui a déclaré ce décès, accompagné d’un voisin. Elle n’avait que 79 ans, mais il a "arrondi" sa défunte belle-mère à 80 ans. ^^

Le hameau de Bohémy est situé seulement 500 mètres au nord-ouest de celui de La Farge.

Note : Antoinette LENÈGRE a eu bien sûr trois autres grands-parents dont deux décédés du vivant de mon trisaïeul Jean.

Notamment 70.Pierre MATHEUF ci-dessus, décédé à La Farge le 30 septembre 1820. Mais, à cette époque, Jean ne connaissait pas encore Antoinette, ou bien, s’il la connaissait (pas impossible, on ne sait jamais), elle n’était encore qu’une fillette de sept ans et le mariage à venir dix ans plus tard n’était encore imaginé par personne. Le décès de ce vieux grand-père d’Antoinette n’a donc pas été une étape de la vie de Jean, contrairement à celui de sa veuve, qui dut avoir lieu dans la maison où il habitait désormais.

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— 15 : lundi 29 octobre 1832 à Condat : Jean CATINIOL, son seul frère connu, épouse, sous l’étrange nom de "CATHINIOLLE", Jeanne BARBAT, de Condat.

Sans doute moins "brillant" que son jeune frère (pas de profession mentionnée sur son acte de mariage), Jean CATINIOL ne trouve à épouser qu’une quadragénaire, cultivatrice elle, mais mère naturelle d’une petite fille de 7 ans et demi, alors que lui n’a que 31 ans. Mais bon c’est mieux que de vivre seul !

Bizarrement, le couple a pris quatre témoins hors famille. Peut-être parce que ces quatre témoins savaient signer. En ce cas, il aurait pu prendre son beau-frère Pierre VERNAYRE, mais bon, il ne l’a pas fait.

Sans doute voulait-il vivre sa vie de son côté, car je ne l’ai jamais revu dans les parages de son frère Jean, mon trisaïeul. L

Jeanne BARBAT (née, selon l’acte de mariage, le 16/02/1792 à Condat, mais cet acte de naissance n’existe pas) ne lui donnera qu’un enfant, une fille, Catherine dite Jeanne, née "CATINIOL" le 16/2/1834, mariée "CATIGNOLE" le mercredi 5 septembre 1860 avec un certain Jean BAPT (né le 1/3/1838 à Condat, selon… un acte de notoriété), d’où sept enfants.

Avant cela, en 1859, Catherine a bien eu un fils né de père inconnu, Jean, qui aurait pu transmettre le nom de "CATIGNOL" s’il n’était pas mort-né. L

Jean CATINIOL vivra longtemps et mourra veuf à Condat le 11 septembre 1885, âgé de 84 ans donc.

Il mourut sous le nom de "CATIGNOL" ; comme quoi tout vient à point à qui sait attendre ! J

Sa fille Catherine vivra longtemps aussi, décédant veuve le 18 mars 1917, âgée de 83 ans donc, toujours à Condat.

Elle mourut "CATINIOL", comme elle était née ; comme quoi quand ça veut pas, ça veut pas ! J

À noter que Jean CATINIOL a « reconnu » pour sa fille Françoise BARBAT, fille naturelle de Jeanne, née le 30/01/1825, mais… pas moi !! Néanmoins cette enfant sera ensuite nommée CATIGNOL ; heureusement ce fut une fille qui se maria, et donc elle ne fut pas source d’une branche CATIGNOL qui eût été totalement hors famille.

À noter que certains généalogistes de GENEANET, ne craignant pas le ridicule, « reconnaissent » aussi des enfants nés de père inconnu des mois ou même, comme ici, des années avant le mariage ; leur généalogie est donc complètement fausse. Pour ma part, je ne « reconnais » un enfant que s’il est déclaré par son père à sa naissance. Les enfants nés de père inconnu le restent toujours dans mon fichier. Je n’ai fait qu’une seule exception car le généalogiste connaissait la famille : il s’agissait d’une jeune domestique qui tomba enceinte. Son (vieux) patron, sans doute honteux, ne reconnut pas l’enfant à sa naissance (enfant donc né de père inconnu) ni plus tard mais lui paya toutes ses études et en fit son héritier. Ça ne s’est pas passé dans ma famille mais j’ai étudié de très nombreuses familles auvergnates.

Et, pour vous faire sourire un peu, je vous communique aussi l’acte de naissance suivant, qui concerne un des nombreux descendants de nos ancêtres Jozef GATINIOL et Jane BONHOMME.

Comme vous allez le voir, cet acte, à la fois amusant et émouvant, dépasse, et de très loin, EN LONGUEUR, tous les actes de naissance (ou de baptême) que jaie pu lire en 31 ans de généalogie ! Bien des curés dautrefois qui bâclaient leurs actes de baptême en oubliant dindiquer lidentité de la mère seraient SIDÉRÉS de voir un tel acte, si sérieux et si complet !

Je l’ai intitulé :

Coupable mais responsable ^^

Voici le texte de cet acte original de naissance, entre deux lignes d’astérisques. ♥ J

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Lan mil huit cent soixante-quinze, le premier février à quatre heures et demie du soir par-devant nous maire officier de létat civil de la commune de BAGNOLS, canton de LA TOUR-DAUVERGNE, département du PUY-DE-DÔME, est comparu Antoine ROYAT, âgé de soixante-quinze ans, vitrier, habitant le village dAntijoux, lequel nous a déclaré que ce matin à six heures la demoiselle Reine DENAMIEL âgée de dix-sept ans, sa petite-fille, sans profession, habitant le bourg de BAGNOLS, est accouchée dans sa maison dhabitation au bourg de BAGNOLS, dun enfant du sexe masculin quil nous a présenté et auquel il déclare vouloir donner les nom et prénoms dÉmile Antoine CHARBONNEL daprès la présentation dun acte de notaire ainsi qui suit ; par-devant Me MALÈGUE notaire à la résidence de LA TOUR-DAUVERGNE (PUY-DE-DÔME) en présence des témoins ci-après nommés soussignés, [a comparu] M. Michel CHARBONNEL cultivateur demeurant à La Fage commune de BAGNOLS, fils majeur de François CHARBONNEL et de Louise GROUFFAUD ; lequel a déclaré volontairement que Mademoiselle Reine DENAMIEL, sans profession, demeurant à BAGNOLS, fille mineure de Jean DENAMIEL et de Catherine ROYAT, est enceinte par suite de sa liaison intime avec lui et que lenfant qui naîtra de la sus-nommée dici à fin février étant le résultat de ses œuvres et de la liaison du comparant avec la dite DENAMIEL sera et devra être tenu comme né du comparant. En conséquence le comparant consent que cet enfant soit inscrit sur les registres de létat civil quil appartiendra comme né du comparant et de la dite Reine DENAMIEL ; le dit comparant le reconnaissant dès à présent et pour opérer la mention de reconnaissance et déclaration à lacte de naissance à dresser ultérieurement tous pouvoirs sont donnés au porteur dune expédition des présentes. Dont acte. Fait et passé à LA TOUR-DAUVERGNE en létude lan mil huit cent soixante-quatorze le vingt-six décembre en présence de MM François Eugène GARDEL percepteur et Michel VÉDRINE greffier tous deux demeurant à LA TOUR ; après lecture le comparant a déclaré ne savoir signer de ce requis par le notaire qui a signé avec les témoins ; les témoins ont été réellement présents à la lecture et à la déclaration de ne savoir signer faite par le comparant ; à la minute sont les signatures GARDEL, VÉDRINE et MALÈGUE, ce dernier notaire. En marge est écrite la mention suivante : enregistré à TAUVES le deux janvier mil huit cent soixante-quinze folio quatre-vingt-dix-sept recto case cinq. Reçu neuf francs trente-huit centimes, décimes compris ; signé RONGIER receveur pour expédition MALÈGUE notaire. De quoi avons dressé le présent acte en présence de Guillaume PASSELAIGUE âgé de trente-huit ans, maçon, habitant le bourg de BAGNOLS, et de Jean MADEUF, âgé de vingt-huit ans, aubergiste au bourg de BAGNOLS, lesquels ont signé avec nous le présent acte de naissance et de reconnaissance après que lecture leur en a été faite ; le déclarant a dit ne savoir signer.

MADEUF PASSELAIGUE GUITTARD [avec parafe : cest le nom du maire]

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Voili, voilou ! J

À noter plusieurs choses :

— 1) Michel CHARBONNEL ne se pressa pas d’épouser Reine DENAMIEL, mais il l’épousa tout de même, 3 ans 9 mois après, le 16 novembre 1878 à Bagnols. Pourquoi tous ces retards, et pourquoi n’a-t-il pas lui même déclaré la naissance de son fils, ce qui eût été dix fois plus simple et en plus gratuit ? On peut penser qu’il n’était pas présent à la naissance de son fils (militaire, peut-être).

— 2) Émile Antoine CHARBONNEL, le nouveau-né, bien que né en 1875, était de la génération de mon père (né en 1908) par rapport à leurs ancêtres communs 512.Jozef GATINIOL et 513.Jane BONHOMME ; ils furent cousins au 16ème degré : 8+8.

Né, marié et décédé à Bagnols, cité « garçon de salle » à son mariage, il épousa, à 23 ans le 29 septembre 1898, une jeune Bagnolaise cultivatrice de 21 ans avec qui il fêta ses noces de lilas (63 ans de mariage) avant de mourir fin 1961. Très beau mariage, donc, assorti d‘au moins un enfant.

3) Ça lui a coûté cher, à Michel CHARBONNEL ! Payer le notaire et payer lenregistrement ! Sans doute payer aussi les deux témoins, le percepteur et le greffier. Voilà pourquoi ce genre de déclaration de reconnaissance de paternité devant notaire navait jamais lieu. Les jeunes hommes "corrects" se contentaient daller à la mairie déclarer la naissance hors mariage de leur enfant donnant lidentité de leur "petite amie", mère de lenfant.

4) Comme jai déjà eu loccasion de le dire, les hommes et les femmes nés APRÈS 1850 savaient en général signer.

Feu notre cousin Michel CHARBONNEL, né le 22 janvier 1853, aurait donc dû savoir signer. Certes, il savait baiser, mais ce nest pas la même chose ! ^^

Voilà pourquoi le notaire insiste (lourdement) sur le fait que ses témoins (percepteur et greffier) étaient présents lorsque Michel CHARBONNEL a déclaré ne pas savoir signer. Il fallait en effet que lacte notarié de reconnaissance de paternité ne puisse pas être mis en doute.

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— 16 : 15 juin 1833 : décès, sous les prénom et nom de "Anne CATINIOL", de Charlotte épouse de Pierre VIGIER, à La Borie d'Estaule en Condat.

On la dit « âgée de 35 ans ». Ce qui la fait naître, soit en 1797 après le 15 juin, soit en 1798, le 15 juin au plus tard.

Le décès n’a pas été déclaré par son époux mais par deux voisins. C’est sans doute pourquoi elle est citée par son surprénom et non son vrai prénom.

Cette naissance en 1797/1798 explique aussi pourquoi je crois qu’elle a pris, pour se marier, l’acte de naissance de sa sœur du même prénom.

Premier décès dans la fratrie de Jean, donc. Il perdra ses quatre sœurs de son vivant, mais pas son frère.

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— 17 : 7 mai 1834 : naissance de Jacques CATHIGNOL, deuxième des douze enfants de Jean et Antoinette, né au même lieu que son frère aîné.

C’est le seul CATHIGNOL à porter ce prénom qui est celui de son grand-père maternel et parrain Jacques LENÈGRE, chez qui il est né. Car Jacques LENÈGRE sera cité « chef de famille » au recensement de 1836 (le premier de l’histoire, même s’il y eut des ébauches avant cela) et à celui de 1841.

Là encore, lacune dans les registres de catholicité, et je connais donc ses parrain et marraine grâce à… l’état civil.

La marraine est en effet citée dans cet acte qui n’aurait dû mentionner ni le parrain ni la marraine, mais bon, on ne va pas s’en plaindre !! J

C’est Marie LENÈGRE, la seule des frères et sœurs d’Antoinette qui ait vécu. Née huit ans après sa sœur, elle se mariera et émigrera aussi à Bernay (avec son mari bien sûr), mais environ 5 ou 10 ans plus tard que sa sœur, ce qui est étonnant car elle s‘est mariée le 9/9/1841, à 20 ans. Mais bon, le couple a dû se décider plus tard.

Je ne sais pas si Jacques CATHIGNOL a pu bénéficier de l’école comme son frère aîné, vu qu’il est mort jeune soldat, à l’armée à 21 ans et demi (Constantinople, 25 mars 1856).

L’âge de son père n’est pas précisé.

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Mardi 12 août 1834 : remariage de son beau-frère Pierre VIGIER, cultivateur, avec Élisabeth GAUTHIER, cultivatrice, née, selon un acte de notoriété, « dans le courant du mois de mai 1807 » (on ne dit pas où mais ce fut sans doute à Condat).

Mariage hallucinant, avec 8 (huit !) témoins au lieu de quatre (du jamais vu !) « témoins choisis par les parties » (comme si ce n’était pas le cas pour ses autres mariages !) nous dit le maire Antoine SAVIGNAT, qui cherche visiblement à se dédouaner de tout ennui éventuel à venir. Parmi ces huit témoins les quatre parents (donc deux femmes !) des quatre mariés dont pourtant on nous avait dit en début d’acte qu’ils étaient présents et consentants, et même autorisant puisque, bien que majeurs (et même veuf pour Pierre VIGIER, 39 ans !), les futurs époux « procédaient du consentement de leur père et mère » !

Mais ce n’est pas tout ! Le cinquième témoin est un certain Jean PAPON, oncle de l’époux, domicilié à… Gisors !

Ouais, à Gisors dans l’Eure (c’est écrit) ! Le gars est venu à pied (ou en trottinette, je ne sais pas), marchant jour et nuit, pour ne pas rater le mariage de son neveu, mariage du siècle sans doute. Alors qu’on avait à disposition Pierre VERNAYRE, beau-frère du marié, témoin au précédent mariage de Pierre VIGIER, mais que, là, on s’est bien gardé d’inviter, bien qu’il sache signer lui aussi ! À moins que ce dernier ait refusé, ne voulant pas tremper dans une magouille. Car un mariage avec un texte pareil sous-entend FORCÉMENT quelque chose de louche.

Ce mariage est d’ailleurs déjà rendu louche par les deux témoins qui sont des femmes ; en effet celles-ci ne furent autorisées à être témoins que par la loi du mercredi 8 décembre 1897. Paru au Journal Officiel du lendemain. Lien :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6257183v/f1.item

Avant, le code Napoléon prévoyait que les témoins « devaient être âgés de 21 ans au moins et de sexe masculin ».

Mais, même après 1897, cet acte de mariage n’eût pas été réglementaire car cette nouvelle loi précise qu’un mari et une femme ne peuvent pas être témoins du même acte d’état civil. Or il y a deux couples pour débuter la liste des huit témoins.

Mais ce n’est pas tout ! Pierre VIGIER avait (au moins) un frère marié et bien vivant prénommé Antoine âgé de 30 ans, et qui eût bien pu être témoin ; mais non, on lui a préféré l’oncle Jean PAPON, venu en bicyclette (ou en skateboard, je ne sais pas) de Gisors dans l’Eure !

Note : il a dû se dépêcher de venir, car même avec un TGV, il ne pouvait pas être là… dans l’heure, úh, úh, úh ! J

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— 18 : 19 janvier 1836 : naissance de Marie CATHIGNOL, première du prénom, troisième des douze enfants de Jean et Antoinette, née à La Farge, comme ses frères aînés.

Jean CATHIGNOL y est dit « journalier, âgé de 33 ans ». On note deux choses :

— Le fait que Jean ne travaille plus que "par journées" donne à penser que lui et sa famille ne possédaient pas beaucoup de terres personnelles. L’inverse n’étant pas vrai. C’est signe d’une certaine pauvreté, mais sans plus.

— Cette fois il n’a pas amené son acte de notoriété et on lui donne un âge déjà plus en rapport avec la réalité, qui le fait naître en 1802, ou tout début 1803.

Si ma préférence va pour 1804, c’est que je tiens compte que son fameux « frère aîné »,, autre Jean, témoin à son contrat de mariage puis à son mariage le même jour, possède bien, lui, un acte de naissance : il est né à Courtilles le 20 avril 1801. Or les naissances étaient espacées dans cette fratrie : 1788-1791-1794-(1797/1798 ?)-1801. C’est une des raisons qui me poussent à considérer l’année 1804 comme "assez vraisemblable".

Anne BAP n’avait que 19 ans à son mariage (née le 16 décembre 1765, elle s’est mariée le 11 juin 1785), donc pas de problème pour avoir un enfant en 1804, 19 ans après.

Quant au fait qu’une fille (une des deux « Charlotte ») puis un garçon n’aient pas été déclarés, cela s’explique par le fait que Courtilles était vraiment très loin du bourg de Condat. Rappelons que Marie CATIGNOL, aînée des sœurs de Jean, fut baptisée à Égliseneuve-d’Entraigues, bourg plus proche. Évidemment, le curé a dû faire remarquer au père que « ça allait pour une fois », mais qu’il faudrait faire baptiser l’enfant suivant au bourg de Condat. Ce qui fut fait avec Françoise (1791).

Parrain : Jean "CATHIGNOL" (né "CATINIOL").

Marraine : Marie LENÈGRE.

Les noms et prénoms du parrain et de la marraine figurent sur l’acte de naissance (où ils n’avaient rien à faire) mais aussi sur l’acte de baptême des registres de catholicité, non en ligne sur Internet, mais consultables aux A.D. du 63, car la période lacunaire (1814-1835) est terminée. Ce dernier registre précise qu’il s’agit d’un oncle et d’une tante. Tout à fait normal.

Marie LENÈGRE avait déjà un filleul (Jacques), elle a maintenant une filleule (Marie CATHIGNOL), ce qui en fit ce jour-là la plus heureuse de toutes les ados d’Auvergne ! J

Avouez que c’est mieux qu’une poupée et qu’un nounours, quand même !! J

Comme dit dans l’article N°19, consacré aux parrains et marraines, on peut s’étonner que, avant de prendre Jean CATINIOL pour parrain, on n’ait pas pris, du côté paternel, le second beau-frère de mon trisaïeul. Françoise CATIGNOL est en effet mariée depuis 1815 avec un dénommé Jean SERVIÈRE.

L’explication est la suivante : Jean SERVIÈRE, qui passa toute sa vie à Gioux en Bagnols, sauf quelques jours dont celui de son mariage, habite loin, et, en plus, n’a jamais été très lié à la famille CATHIGNOL, au contraire de Pierre VERNAYRE, né à Égliseneuve-d’Entraigues, et qui est domicilié à Courtilles en Condat. Présent soussigné au contrat de mariage de mes trisaïeuls, il fut l’un des deux témoins de mon trisaïeul à son mariage une heure après (l’autre étant Jean, frère du marié). Bref, il faisait complètement partie de la famille.

C’est d’ailleurs un « Jean VERNER, journalier, 42 ans, cousin du décédé », qui déclarera le décès de mon trisaïeul Jean à Bernay, en 1879.

Toujours comme dit dans l’article N°19, on aurait pu aussi prendre leur beau-frère Pierre VIGIER, autre oncle par alliance de la nouveau-née, qui, lui, habitait Condat. Mais il était VEUF de Charlotte dite "Anne" CATIGNOL, déjà décédée (1833). Comme en plus il était remarié, il ne faisait plus vraiment partie de la famille.

Bref, les deuxième et troisième oncles par alliance ne seront pas parrains de nos CATHIGNOL.

À noter enfin que, si Marie est bien née "CATHIGNOL", elle fut baptisée (le lendemain) "CATINOLLE". J

Le prêtre (curé ?) FERRY était un peu sourd, ceci expliquant cela. J

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— Sans numéro, comme tous les recensements suivants, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

16 août 1836 (ou peu avant) : recensement (le premier de l’histoire de France).

En France, les recensements avaient normalement lieu au printemps ou en été. Tous ceux ci-dessous eurent lieu en été.

On aura une fois (1856) une personne (Paul CATHIGNOL) recensée deux fois. Ça arrivait. C’est dû au fait que les recensements ne se font pas en un jour. Sauf peut-être dans de toutes petites communes, mais ce n’était pas le cas d’Égliseneuve-d’Entraigues, dont la superficie (56,43 km²) vaut plus de la moitié de celle de Paris (105,40 km²) et dont la population s’élevait à 2125 personnes.

Pas non plus le cas de Bernay, où ce défaut se produira (1856).

Mon trisaïeul a rajeuni ! J

Il est maintenant âgé de 30 ans ! Ça le fait naître en 1805 ou 1806.

Il est toujours journalier et vit toujours chez ses beaux-parents, mes ancêtres 34.Jacques LENÈGRE et 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, qualifiés, eux, de « cultivateurs ». Peut-être donc que la famille possédait encore quelques terres mais que mes quadrisaïeuls suffisaient à les cultiver, d’où le fait que Jean faisait des journées ailleurs, pour rapporter davantage d’argent à la maison. Dans cette même maison vit bien sûr 17.Antoinette LENÈGRE et ses trois enfants, ainsi que sa sœur Marie LENÈGRE, 15 ans, qui s’occupe activement de ses deux filleuls, et, parce que c’est une chic fille, elle s’occupe aussi de mon bisaïeul 8.Pierre CATHIGNOL. Ils sont donc 8 dans ce foyer, dont 5 de mes ancêtres.

Quand j’ai visité ce hameau de La Farge, avec mes sœurs et ma mère, nous y avons vu des ruines de deux très anciennes maisons. Peut-être là vécurent tous ces ancêtres, et même parents et grands-parents paternels de 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, tous de La Farge, mais bien sûr impossible de le savoir.

À noter la présence, dans un autre hameau (je suppose car, bizarrement les hameaux ne sont pas indiqués) d’une certaine Anne CATHIGNOL, 24 ans, célibataire, domestique, qui présente la particularité de n’avoir jamais existé, du moins avec cette orthographe. J’ignore qui elle est. Il n’y a jamais eu de Anne dans la famille CATHIGNOL. Pour rappel, Jean, frère de mon trisaïeul, s’est bien marié, mais ce fut en 1832, et son unique enfant, une fille, est née en 1834 : Catherine, surprénommée Jeanne. Et c’était une CATIGNOL, bien sûr, pas une CATHIGNOL. Idem pour les enfants naturels de Charlotte surprénommée "Françoise", nés à partir de 1818. En plus, ces branches de ma famille habitaient Condat.

Je pense que le recenseur, qui a bien orthographié le nom de mon trisaïeul et de ses enfants, avait dû pour cela lire l’acte de notoriété et a jugé que ce nom devait être orthographié aussi ainsi quand il rencontra cette jeune fille un peu plus tard.

Pour en revenir à cette mystérieuse Anne CATHIGNOL, 24 ans, célibataire, domestique, il se peut qu’il s’agisse de Catherine CATIGNOL, née le 4 octobre 1809 à Féniers en Condat, fille de François et Françoise PAPON (hors famille donc), qui se mariera à Condat le mercredi 15 mai 1839, précisément sous ce surprénom de "Anne". Lors de ce recensement, elle avait 26 ans et non 24, mais bon…

Ceci dit, il peut s’agir de quelqu’un d’autre. Peu importe.

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— 19 : 13 mai 1837 : naissance de Géraud CATHIGNOL, quatrième des douze enfants de Jean et Antoinette, né à La Farge, comme ses frères et sœur aînés.

Jean CATHIGNOL y est dit « cultivateur, âgé de 30 ans ». Ce qui le fait naître en 1806 ou 1807.

C’est lui qui fut baptisé (cf. article N°19) « Jérôme GATHIGNOLE » le lendemain, sans même dailleurs que soit donnée l’information comme quoi lenfant était né la veille. Tout ça confirme ce que j’ai maintes fois écrit : les prêtres « nous » précisaient énormément. Et, en plus, ils bâclaient leur travail. Jusqu’où s’étendait ce « nous » ? Cela, je ne le sais pas. Sans doute avaient-ils une certaine considération pour ceux qui leur léchaient le cul, et pour ceux qui leur donnaient de l’argent. Mais ils devaient y en avoir peu, si j’en crois les BMS, et là, ce registre de catholicité. Car pour confondre Saint Géraud, comte d’Aurillac au 9ème siècle vénéré dans toute l’Auvergne, avec saint Jérôme de Stridon, saint dalmate ou croate du 4ème siècle, père de l’Église demeuré célèbre pour sa traduction de la Bible (la Vulgate), mais totalement inconnu du peuple auvergnat, il faut presque le faire exprès !

Et que dire du nom de famille qu’il a complètement écorché ! Écœurant ! L

Le parrain est un ami de la famille, Géraud AMBLARD, appelé évidemment improprement Jérôme AMBLARD, et la marraine est Françoise CATIGNOL, tante de l’enfant, ce qui est indiqué sur l’acte de naissance. Rappelons qu’elle habite Gioux en Bagnols, à 15 km de là (au nord-ouest). Ne pouvant pas faire 15 kilomètres pour venir, elle a délégué sa nièce et filleule Françoise VERNAYRE pour servir de marraine à sa place, puisque le vicaire DODET cite cette dernière comme marraine dans le registre de catholicité, sans même préciser qu’elle n’est pas la marraine officielle, mais seulement déléguée. Bref, son acte de baptême est absolument lamentable ; dans son genre, c’est presque un chef-d’œuvre ! L

Pour la suite des parrains et marraines, se reporter à l’article N°19. Marie LENÈGRE sera notamment encore deux fois marraine et son futur époux, Jean SUCHAIRE, le sera aussi deux fois, une fois marié. Marie CATINOT / CATIGNOL, aussi tante des enfants de mes trisaïeuls, sera aussi marraine une seconde fois.

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— 20 : 10 juin 1837 : décès de Géraud CATHIGNOL, décédé au même lieu.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur premier enfant. Ils en perdront six (sur douze), dont deux adultes. L

Ce décès en bas âge fut déclaré par son père, 16.Jean CATHIGNOL et le beau-père de ce dernier, 34.Jacques LENÈGRE, tous deux qualifiés de « cultivateurs ».

Jean CATHIGNOL y est dit « âgé de 32 ans », ce qui le fait naître en 1804 ou 1805.

Sépulture le lendemain par un prêtre (pas le même, un dénommé CHANTEMERLE) qui nommera l’enfant « Giraud CATIGNOL », se trompant à la fois sur le prénom et le nom et n’indiquant pas la date du décès.

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— 21 : 9 octobre 1838 : naissance de Léger CATHIGNOL, cinquième des douze enfants de Jean et Antoinette, né à La Farge, comme ses frères et sœur aînés.

Je suis content qu’il y ait eu un "Léger" dans cette famille. Et je regrette qu’il n’y ait pas eu d’Annet CATHIGNOL, car ce prénom auvergnat manque énormément.

Jean CATHIGNOL y est dit « journalier, âgé de 33 ans », ce qui le fait naître à nouveau en 1804 ou 1805.

À noter que, 33 ans, c’est l’âge archi-faux qu’on lui a donné le jour de son mariage, huit années plus tôt.

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— 22 : 1er mai 1840 : décès de ma quadrisaïeule 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, au hameau de La Farge en Égliseneuve-d’Entraigues.

Morte relativement jeune à moins de 49 ans, ma quadrisaïeule n’aura pas eu à connaître le départ pour la Normandie ni même la misère qui obligea à ce départ. Pas sûr que, si elle avait vécu, elle et son époux seraient partis.

Ce décès affecte principalement 34.Jean LENÈGRE bien sûr, mais aussi sa fille Antoinette, épouse de Jean, son autre fille Marie LENÈGRE, mais sans doute aussi son gendre et les aînés de ses petits-enfants.

En particulier, Jean lui doit beaucoup. N’oublions pas qu’elle accepta de lui donner en mariage sa fille mineure, plus de trois ans et demi avant la majorité de celle-ci. Et ce n’était sans doute pas pour l’argent, Jean n’en ayant presque pas. Par ailleurs, son époux et elle, tous deux cités « cultivateurs » n’avaient que deux filles à nourrir et n’étaient sans doute pas dans le besoin, en octobre 1830, d’autant plus qu’Antoinette, 17 ans, ne devait pas manquer d’aider ses parents, dans leurs différents travaux. Une seule "bouche inutile" était vraiment à nourrir en octobre 1830 : Marie LENÈGRE, 9 ans.

Peut-être aussi mon ancêtre N°71.Madeleine FLAGEL (veuve 70.Pierre MATHEUF), 77 ans, sans doute plus bien capable de travailler, quoique je n‘en sache rien. De toute manière, c’est peu.

Rappelons que 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF n’avait eu que deux autres enfants : Renée (née en 1812) et Pierre (né en 1820) LENÈGRE, tous deux morts quelques jours après leur naissance.

34.Jean LENÈGRE ne se déplaça pas pour signaler le décès de la femme de sa vie. Ce décès fut déclaré par son gendre, mon trisaïeul 16.Jean CATHIGNOL, accompagné d’un voisin. On le dit « cultivateur, âgé de 36 ans », ce qui le fait naître en 1803 ou 1804.

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— 23 : 3 juin 1840 : naissance de Jean CATHIGNOL, premier du prénom, sixième des douze enfants de Jean et Antoinette, né à La Farge, comme ses frères et sœur aînés.

16.Jean CATHIGNOL a encore rajeuni ; il y est dit « journalier, âgé de 32 ans », ce qui le fait naître à nouveau en 1807 ou 1808.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

26 août 1841 (ou peu avant) : recensement.

Cette fois le nom du hameau est indiqué (La Farge) mais les âges ont été omis !

Jean CATHIGNOL et son beau-père 34.Jacques LENÈGRE, devenu veuf le 1er mai 1840, sont tous deux qualifiés de cultivateurs. Neuf personnes au foyer car Marie LENÈGRE est toujours présente : elle épousera Jean SUCHAIRE le 9 septembre suivant. Beau mariage : 23 ans et 20 ans ; hélas couple stérile. L

Sans doute pour cette raison, ce couple n’est connu d’aucun membre de GENEANET, auvergnat ou normand.

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— 24 : jeudi 9 septembre 1841 à Égliseneuve-d’Entraigues : mariage de Marie LENÈGRE, sa belle-sœur.

Ce mariage a compté, dans la vie de Jean. Cette jeune fille, née à La Farge le 15 avril 1821, fut en effet marraine de quatre de ses douze enfants. En plus, tous deux habitaient dans la même maison depuis le mariage de Jean (28/10/1830), donc depuis plus de dix ans : celle de mes ancêtres 34.Jacques LENÈGRE et 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, parents de Marie et d’Antoinette.

Elle épouse un journalier (qui sera aussi cité cultivateur plus tard, et maître ramoneur à son décès), Jean SUCHAIRE, né à Bogon en Égliseneuve-d’Entraigues le 4 mars 1818.

— Note : Jean SUCHAIRE est né par erreur « Jean JOVENT », nom non auvergnat. C’est une certitude car son acte de mariage nous fournit ses date et lieu de naissance, hameau compris. Mais ce jour-là, à Bogon en Égliseneuve-d’Entraigues est né un certain « Jean JOVENT ». La mère est la bonne (Jeanne RICHARD, celle du mariage) et le prénom du père aussi (Antoine, celui du mariage).

D’où vient cette erreur ? Eh bien, ce fut un "officier de santé" (qu’est-ce ?), avec un nom non auvergnat lui aussi, qui déclara la naissance. Bref, ce brave homme, pour une raison qu’il vaut peut-être mieux ne pas connaître, s’a complètement gouré ! J

Le couple s’installera logiquement à Bogon. Les deux familles resteront amies puisque Jean SUCHAIRE fut parrain de deux enfants de Jean et Antoinette. D’abord parrain en 1843, de Jean CATHIGNOL second du prénom, qui vécut presque 80 ans, auquel donc il avait donné son prénom. La marraine avait été Jeanne SUCHAYRE, sans doute une sœur du parrain. Puis, son épouse Marie LENÈGRE étant marraine, il fut parrain de Marie CATHIGNOL, seconde du prénom (1847-1848).

Marie LENÈGRE a pris un cousin germain (Pierre GELLY) comme second témoin à son mariage, mais le premier témoin fut son beau-frère : 16.Jean CATHIGNOL, cultivateur, 36 ans, ce qui le fait naître en 1804 ou 1805. C’est, je crois, la seule fois où j’ai vu mon trisaïeul comme témoin à un mariage. Le fait qu’il n’ait pas d’acte de naissance et celui qu’il ne sache pas (encore) signer lui étaient évidemment préjudiciables.

Pierre GELLY (1811-1891), qui fêtera ses noces de merisier (53 ans de mariage) avec son épouse Jeanne BOUDET (1819-1891) était de notre famille. Sa mère se nommait en effet… Antoinette LENÈGRE (1778-1847) et était la 5ème enfant sur 15 (QUINZE !) de mes ancêtres N°68.Jean LENÈGRE et 69.Antoinette GAYME, parents de 34.Jacques LENÈGRE (futur époux de 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF), pour sa part onzième enfant de ses parents.

34.Jacques LENÈGRE présente une particularité rare (unique je crois) dans ma généalogie : c’est le seul ancêtre que je me connaisse qui ne soit pas né parmi les dix premiers enfants de ses parents. Étonnant qu’il ait vécu, les derniers nés, issus de parents affaiblis par le temps, mourant souvent en bas âge.

Je vais maintenant vous parler du treizième enfant de mes ancêtres N°68.Jean LENÈGRE et 69.Antoinette GAYME, car sa courte vie mérite d’être racontée.

D’abord sachez qu’on ne la baptisa pas "Jean" comme la plupart de ses frères (les 2ème, 3ème, 4ème et 15ème enfants), car… c’était une fille ! J

Mais, bien plus étonnant, son véritable prénom nous demeure encore aujourd’hui inconnu.

Ça fait partie des grandes énigmes de l’Histoire de France, à mettre sur le même plan que celle de l’identité du porteur du "Masque de Fer" ! J

Née et baptisée à Égliseneuve-d'Entraigues le 12 avril 1791 dans un acte qu’aucun prêtre ne signa (tous les autres actes de la page étant signés « LENÈGRE, vicaire » ! J), cette enfant possède un blanc (!!) à la place de son prénom ! Et idem pour le prénom de la marraine !

Elle passa sa courte vie au hameau de "Bost de Village", où vivaient ses parents et sa nombreuse famille, et monta au Ciel le 15 août de la même année, « âgée d’environ quatre mois » (ce qui est exact, pour une fois), mais toujours avec un blanc (!!) à la place de son prénom ! Et cette fois, Mr le vicaire LENÈGRE a signé !

Drôle d’histoire quand même, et quel mépris pour ma famille ! L

Ceci dit, outre une mémoire particulièrement défaillante pour un homme qui ne se souvenait pas, cinq minutes après, du prénom (= nom de baptême) qu’il venait de donner à cette enfant, il souffrait (du moins c’est ce qu’on raconte) pas mal du bras droit (un cancer, peut-être ?) et ces trois blancs lui ont permis de le reposer un peu.

Bref, moi, je l’ai rebaptisée « Blanche LENÈGRE », c’est ainsi qu’elle figure sur mes fichiers généalogiques !

On me dira bien que ce n’est pas un prénom auvergnat mais bon, une fois n’est pas coutume !

À noter pour finir qu’Antoinette LENÈGRE, épouse Pierre GELLY, et mère d’autre Pierre GELLY, ce dernier second témoin au mariage de Marie LENÈGRE, fut probablement la marraine de mon ancêtre 17.Antoinette LENÈGRE épouse 16.Jean CATHIGNOL, sa nièce. En effet, sur les registres de catholicité de la série 33J (après 1793), j’ai dit plus haut qu’il y avait des lacunes jusqu’en 1835. Mais, coup de chance, l’année 1813, isolée, n’est pas lacunaire, et j’ai pu lire l’acte de baptême de mon ancêtre et le nom de ses parrain et marraine, donc. Le parrain est un certain Pierre MATHEUF, de La Farge, peut-être donc un de ses oncles maternels. Et la marraine se prénomme évidemment Antoinette. Mais, coup de malchance, le prêtre rédacteur souffrait d’arthrite au doigts (le début d’un cancer, peut-être ?) et il a écrit une espèce de gribouillis incompréhensible pour le nom de la marraine, que j’ai donc nommée "DURÀLIRE". Toutefois cette marraine était évidemment du côté paternel, donc possiblement une tante aussi nommée "Antoinette LENÈGRE". Or, malgré ses 14 frères et sœurs, la maman de Pierre GELLY, témoin, n’avait aucune sœur du même prénom. Et elle vécut jusqu’en 1847. Donc elle put être marraine de ma trisaïeule née en 1813. En plus, c’était l’aînée des sœurs de sa fratrie, donc toute désignée pour être marraine de ma trisaïeule, deuxième de sa fratrie mais première à devoir avoir une LENÈGRE comme marraine, à cause de l’alternance paternel / maternel des familles de parrains et marraines.

En plus, le prêtre, après son gribouillis, a indiqué que la marraine était de « Bois de Village ». Et c’était bien à "Bost de Village" (nom plus habituel de ce hameau, même de nos jours) qu’était née cette sœur aînée de 34.Jacques LENÈGRE. Elle s’était certes mariée, mais son époux, Pierre GELLY, était lui aussi natif de "Bost de Village" et elle y passa donc toute sa vie.

Ajoutons que, s’il est vrai qu’il existait bien d’autres LENÈGRE en cette commune, ils n’habitaient pas tous ce même hameau, vu qu’Égliseneuve-d'Entraigues en compta jusqu’à (au moins !!) 76 (SOIXANTE-SEIZE !!). Eh oui, Égliseneuve-d'Entraigues a une très grande superficie (56,43 km²), c’est plus grand que Lyon (‎47,87 km2) !

J’ajoute que si ce fainéant de prêtre, euh, pardon, ce "vénérable prêtre", s’était donné la peine, d’écrire, après « Antoinette DURÀLIRE », « tante paternelle », je n’aurais pas à me perdre en conjectures ! Idem pour Pierre MATHEUF, le parrain, dont je ne peux que présumer qu’il fut un oncle maternel de la baptisée. Mais voilà, ces prêtres auvergnats ont établi des records de je-m’en-foutisme qui seront difficiles à battre ! L

Tout cela n’est pas de grande importance mais on voit que les deux témoins de Marie LENÈGRE à son mariage furent judicieusement choisis.

Note : 69.Antoinette GAYME détient, à ce jour, le record d’enfants parmi mes ancêtres féminines. J’ai bien, dans je ne sais plus quelle région, un ancêtre qui eut 17 enfants, mais il eut deux épouses, l’une morte en couches qui lui donna un seul enfant, et la seconde qui lui donna 16 enfants. Mais… nous descendons de l’unique enfant de la première épouse.

En Alsace, mon ancêtre 394.Jean Valentin KOCHER (meunier à Oberrœdern, ancêtre d‘une magnifique descendance de meuniers, à Oberrœdern et alentour, fils d’un pasteur protestant, et converti au catholicisme pour épouser sa première belle) eut (sans doute) 18 enfants, mais à peu près également répartis entre deux épouses (10 sans doute + 8). Il maria trois de ses enfants le même jour (lundi 31 janvier 1735), ce qui ne se voit plus guère de nos jours ! J

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— 25 : 20 mai 1843 : décès, sous ses prénom et nom usuels, de Marie CATIGNOL (née CATINOT), épouse de Pierre VERNAYRE propriétaire, à La Grangeoune-sous-Courtilles en Condat.

Jean perd une deuxième sœur. Marie avait 55 ans.

Jean ne reverra plus son frère ni ses deux autres sœurs, qui mourront en Auvergne quand lui se trouvera à Bernay, vivant puis mort.

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— 26 : 23 juillet 1843 : naissance de Jean CATHIGNOL, second du prénom, septième des douze enfants de Jean et Antoinette, né à La Farge, comme ses frères et sœur aînés.

Futur grand jardinier à Bernay. Il mourra à près de 80 ans et donna naissance à une branche CATHIGNOL qui ne s’éteindra qu’en 2017, avec le décès de sa petite-fille, Pierrette Jacqueline CATHIGNOL, veuve Roland Désiré CHEMIN.

16.Jean CATHIGNOL y est dit « cultivateur, âgé de 38 ans », ce qui le fait naître en 1804 ou 1805.

Comme son frère aîné Léger, Jean second du prénom CATHIGNOL passa très peu de temps au hameau de La Farge et n’alla donc pas à l’école car trop petit. Comme son frère aîné Léger, il ne savait donc pas signer, et ne s’attarda pas à la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest où il travailla en 1880 (Léger en 1868). Toujours comme Léger, il finit par apprendre signer mais fut le dernier des frères CATHIGNOL à savoir signer. Mais dès lors, il "fit" tous les mariages, et il signa, il signa, il signa, oh qu’est-ce qu’il signa ! J

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— 27 : 26 juin 1845 : naissance de Françoise CATHIGNOL, huitième des douze enfants de Jean et Antoinette, née à La Farge, comme ses frères et sœur aînés..

16.Jean CATHIGNOL y est dit « cultivateur, âgé de 41 ans », ce qui le fait naître en 1803 ou 1804.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

1er septembre 1846 (ou peu avant) : recensement.

Beaucoup de choses ont changé. Notre famille habite désormais au hameau de La Boubouille. J’ignore où il était situé car il n’a existé, à ma connaissance, que le temps de ce recensement. Et ne fut constitué que d’une seule famille : la nôtre.

Autre nouveauté : c’est désormais 16.Jean CATHIGNOL qui est chef de ménage, 34.Jacques LENÈGRE étant relégué au rang de « beau-père du chef de ménage », et cité en dernier.

Pourquoi ce déménagement ? Je pensais que la maison de La Farge appartenait à Jacques LENÈGRE, depuis le décès de son épouse 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, au moins le père et l’aïeul paternel de celle-ci ayant habité La Farge.

Peut-être qu’une accumulation de dettes les a obligés à vendre. Car il y a beaucoup d’enfants à nourrir.

Toutefois, ce ne doit pas être le manque de place qui a obligé notre famille à déménager. Certes, ils sont maintenant dix et non neuf, mais Marie LENÈGRE, qui était une jeune fille en 1841, devait avoir besoin d’une chambre pour elle. Or, comme elle n’habitait plus avec son père et sa sœur, on aurait bien pu entasser plusieurs bébés dans ce qui fut sa chambre.

J’opte donc pour la pauvreté (dettes) ; mais on peut aussi penser que la maison s’est détériorée et qu’on n’avait plus de quoi la réparer.

Voici le détail de ce dernier recensement de notre famille en Auvergne (vu aussi dans l’article N°3) :

—— Jean CATHIGNOL, cultivateur, chef de ménage, 41 ans

—— Antoinette LENÈGRE, sa femme, 33 ans

—— Pierre CATHIGNOL, leur fils aîné, 14 ans

—— Jacques CATHIGNOL, leur fils cadet, 12 ans

—— Léger CATHIGNOL, leur fils 3ème, 8 ans

—— Jean CATHIGNOL, leur fils 4ème, 6 ans

—— Jean CATHIGNOL, leur fils 5ème, 3 ans

—— Marie CATHIGNOL, leur fille aînée, 10 ans

—— Françoise CATHIGNOL, leur fille cadette, 1 an

—— Jacques LENÈGRE, beau-père du chef de ménage, 57 ans

On remarque que les garçons sont placés avant les filles. Mais il n’est pas sûr que ce soit du sexisme. En effet, il y a six colonnes à cocher pour célibataire masculin, homme marié, veuf, célibataire féminine, femme mariée, veuve. Et, comme, à la fin, le maire devait comptabiliser ces six catégories pour toute sa commune, c’était peut-être plus aisé de les regrouper, dans chaque famille.

On remarque aussi que sept âges sont exacts. Léger n’avait pas tout à fait 8 ans. Et, surtout, Jacques LENÈGRE avait 59 ans et non 57. Pour Jean, on ne sait pas, bien sûr ; mais 41 ans, ça le fait naître en 1804 ou 1805.

Enfin Marie LENÈGRE et Jean SUCHAIRE, cultivateur, sont recensés à Bogon, un des très nombreux hameaux d’Égliseneuve-d’Entraigues. Sans enfant, donc.

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— 28 : 17 mai 1847 : naissance de Marie CATHIGNOL, seconde du prénom, neuvième des douze enfants de Jean et Antoinette, née au hameau de La Boubouille. Les trois derniers naîtront à Bernay (Eure).

À ma connaissance, elle fut la seule personne au monde à naître dans ce hameau éphémère.

Jean CATHIGNOL y est dit « cultivateur, âgé de 40 ans », ce qui le fait naître en 1806 ou 1807.

Baptisée "CATIGNOL" ; née au hameau de "La Boubol" selon le prêtre, ce qui prouve que ce hameau fut bien éphémère, puisque inconnu du prêtre, qui le nomme à sa façon.

Marraine : Marie LENÈGRE, tante maternelle. Parrain : Jean SUCHAIRE, époux de la marraine.

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— 29 : 17 février 1848 : décès de Marie seconde du prénom CATHIGNOL, décédée au hameau de Bogon.

Elle est en effet décédée chez Antoine SUCHAYRE, 54 ans, cultivateur, beau-père de Marie LENÈGRE, qui l’avait prise chez lui, sans doute pour éviter une contagion.

L’enfant y est dite fille de Jean CHATHIGNOL, « cultivateur, habitant au hameau de La Boubouille, et d’Antoinette LENÈGRE, son épouse ».

Mais l’âge de Jean n’est pas précisé.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur deuxième enfant.

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Elle fut inhumée le lendemain, 18 février 1848, sous son vrai nom (CATHIGNOL). À partir de là, plus de trace de la famille CATHIGNOL à Égliseneuve-d’Entraigues. On les retrouvera à Bernay.

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— 30 : fin d’hiver ou printemps 1848 : départ pour Bernay.

Il eut lieu donc après ce jour, et avant le 18 juin 1848, date de la naissance de Jean-Marie à Bernay.

J’ignore comment ils ont voyagé ; j’ai acheté un numéro spécial de la "Revue Française de la Généalogie" consacré aux migrations entre 1814 et 1914. Je l’ai lu en entier et je n’ai RIEN appris ! L

Ce qui est sûr, c’est que, comme je l’ai déjà dit, ils n’ont pas pu partir en train de Clermont-Ferrand, car le train, en 1850, de Paris vers le sud, n’atteignait que Montluçon et Châteauroux, deux villes situées bien au nord de Clermont-Ferrand. Pas sûr non plus que la ligne Paris-Bernay existait déjà, mon bisaïeul Pierre et deux de ses frères (Léger et Jean Second) ayant sans doute posé certains des premiers rails de la région.

Le chemin direct qui mène d’Égliseneuve-d’Entraigues à Bernay ne passe du reste pas par Paris. Je pense donc qu’à aucun moment ils n’ont pris le train, puisque les lignes SNCF ne passant pas par Paris furent construites bien plus tard, hormis quelques lignes autour de très grandes villes comme Marseille.

Le voyage a dû être très difficile, selon moi. N’oublions pas que, quelle qu’ait été la date de départ, Antoinette LENÈGRE était enceinte. Il faut vraiment que la misère ait été très forte pour qu’ils aient choisi de quitter leurs familles, leurs amis et leur chère Auvergne natale.

Sont-ils partis seuls, tous les dix ? je ne le pense pas. Je pense qu’ils étaient accompagnés d’autres futurs Bernayens. Ça réduisait les divers frais. Mais c’est sans preuve. Dans notre famille, Mon bisaïeul Pierre et son frère Jacques ont pu aider leur père, et Marie a pu aider sa mère. Les autres enfants étaient plutôt des charges, car très jeunes.

Enfin, la "Revue Française de la Généalogie" rappelle que, pour un voyage inter-départemental, il fallait à cette époque un passeport, ce que je savais déjà, qu’on peut parfois trouver la trace de ce document, ce que je savais aussi, mais que c’est très rare qu’on le trouve, ce que je n’ignorais pas non plus. Ce passeport était délivré en mairie de la commune de départ, mais il a bien sûr voyagé, et, s’il n’a pas été perdu il se trouve dans la série M des Archives Départementales de l’Eure, autant dire inaccessible pour moi. De toute façon, que nous apprendrait-il ? Que notre famille était autorisée à voyager jusqu’à Bernay. Peut-être toutefois aurions-nous la liste des départements autorisés à traverser, ce qui est intéressant. Quelques descriptions physiques aussi, pour les adultes.

Note : on trouvera beaucoup de variantes du nom "CATHIGNOL" dans l’Eure, mais l’initiale "C" et le digraphe "GN" (donc la prononciation) seront toujours respectés. Exemple : CATIGNOLLES.

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— 31 : 18 juin 1848 : naissance de Jean-Marie CATHIGNOL, dixième des douze enfants de Jean et Antoinette, rue des Manufactures à Bernay.

"Manufactures", le ton est donné : la plupart des Bernayens travaillaient en usine. Antoinette LENÈGRE devait être vraiment solide pour n’avoir pas fait de fausse couche et avoir réussi à porter cet enfant à terme, son dixième.

Son nom est écrit normalement : CATHIGNOL. Mais l’âge de son père n’est pas précisé dans l’acte. Mais sa profession, oui : Jean est devenu ramoneur. Il va tenir trois années ce métier, mais, l’âge augmentant, il devra se contenter par la suite d’être émouleur, métier peut-être moins lucratif (encore que je n’en sache rien) mais assurément plus à l’air et moins fatigant pour le physique.

Je n’ai jamais trouvé l’acte de décès de Jean-Marie. Comme dit dans l’article N°17 sur les recensements à Bernay, la famille va se couper en deux, les aînés restant avec leur père et mère, tandis que les autres enfants logeaient hors de Bernay, je ne sais où. C’est là qu’a dû mourir Jean-Marie, puisque, quand la famille se ressoudera à nouveau (recensement de 1961) il n’en fera pas partie.

Parrain et marraine inconnus de moi. Cela viendra peut-être un jour, quoique je n’y croie guère car c‘est d‘une utilité toute relative, et les registres de catholicité d’après 1793 ne sont pas en ligne.

Jean-Marie est le premier CATHIGNOL à avoir un prénom double.

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— 32 (ou plus ?) : décès de Jean-Marie CATHIGNOL né ci-dessus, dans un lieu inconnu, pas à Bernay, à situer avant 1861, moment où la famille sera à nouveau réunie à Bernay, vu que la place d‘un enfant de 13 ans, c‘est chez ses parents.

La famille CATHIGNOL va en effet se scinder en deux (voir recensements de 1851 et 1856, plus bas).

Les grands enfants (Pierre, Jacques et Marie) étant recensés en 1851 avec leurs parents, rue Étroite à Bernay tandis que les autres enfants ont disparu.

À quel moment ont-ils tous quitté la rue des Manufactures pour se séparer ? Pas avant évidemment les derniers jours de juin 1848. Car Antoinette LENÈGRE était certes une femme d’un courage et d’une solidité incroyables (elle est descendue du d’Égliseneuve-d’Entraigues jusqu’à Bernay alors qu’elle était enceinte, et en deuil de surcroît), mais elle a quand même dû se reposer quelques jours après cet accouchement. On en déduit que Jean-Marie a au moins vécu quelques jours puisque son acte de décès ne figure pas sur les registres de Bernay.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur troisième, quatrième ou cinquième enfant. Cette imprécision est due au fait que j’ignore sa date de décès, à situer entre 1848 et 1861.

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Décès, le 29 avril 1849 à Courtilles en Condat, de son beau-frère préféré, Pierre VERNAYRE, témoin à son mariage, veuf de Marie CATIGNOL.

J’aurais donné un numéro d’ordre à cet événement s’il avait eu lieu deux ans auparavant. Mais maintenant, Jean CATHIGNOL habite Bernay et ses soucis sont ailleurs, ainsi que les grands événements de sa vie, donc.

Pierre VERNAYRE s’était d’ailleurs remarié, le 7 septembre 1846 à Condat, avec une certaine Jeanne GRAVÈRE, née le 7 avril 1820 à Bourbouloux en Cros (63), fille d’autre Jeanne GRAVIÈRE et de père inconnu, et elle-même mère célibataire d’une petite fille née onze mois avant le mariage, mais que Pierre VERNAYRE a « reconnue ».

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— 33 : 22 mai 1850 : décès de Jean CATHIGNOL, premier du prénom, à l’hospice de Bernay.

Décédé "CATIGNOLLES". Deux témoins hors famille. Aucune information sur son père (ni sa mère) sauf les noms et prénoms. On le dit « âgé de 8 ans » alors qu’il en a presque 10.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur quatrième ou troisième enfant.

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— 34 : 7 janvier 1851 : décès de 34.Jacques LENÈGRE, à l’hospice de Bernay.

Mon quadrisaïeul n’aura pas tenu trois ans loin de sa chère Auvergne, en ville de surcroît, lui né en montagne et campagne. L

Ce décès affecte principalement l’épouse de Jean, bien sûr, mais sans doute toute la famille. En particulier, Jean lui doit beaucoup. N’oublions pas qu’il accepta de lui donner en mariage sa fille mineure, plus de trois ans et demi avant la majorité de celle-ci..

Jean n’est pas cité comme témoin à cause de ce décès survenu dans un hospice. Il n’y a que des étrangers comme témoins.

34.Jacques LENÈGRE est décédé sans revoir sa fille Marie, donc, recensée à Égliseneuve-d’Entraigues cette année-là. Il avait 63 ans et est décédé « marchand de peaux de lapins ».

Pourquoi n’est-il pas resté en Auvergne avec sa fille Marie et son autre gendre ? L’histoire ne le dit pas mais on peut penser que c’est à cause de la présence d’Antoine SUCHAYRE, toujours vivant. Ce dernier avait accueilli chez lui sa bru, mais le père de celle-ci en plus, ça faisait peut-être beaucoup, trop peut-être, vu qu’il avait d’autres enfants chez lui en plus en 1848 (au moins une fille, peut-être deux).

On trouve en effet, en 1851 à Bogon en Égliseneuve-d’Entraigues (recensement de 1851, non daté) :

— Antoine SUCHAYRE, propriétaire, cultivateur, veuf, 54 ans.

— Jean SUCHAYRE (orthographié ainsi), cultivateur, homme marié, 33 ans.

— Marie LENÈGRE, cultivatrice, femme mariée, 29 ans.

— Michelle SUCHAYRE, vivant avec son père, fille, 16 ans.

L’âge des frère et sœur SUCHAYRE est exact. Mais Marie LENÈGRE a sans doute 30 ans (née 15 avril 1821).

Quant au vieil Antoine, on n’a pas son acte de naissance. L’acte de notoriété qu’il fit faire pour se marier lui donnerait 58 ans.

Marie LENÈGRE et Jean SUCHAIRE émigreront à Bernay entre les recensements de 1851 et 1856.

Le vieil Antoine SUCHEYRE (les deux fois orthographié ainsi) sera, pour sa part, recensé seul à Bogon en 1856 et 1861, toujours cultivateur. Mais je ne pense pas qu’il mourra seul, n’ayant pas trouvé son acte de décès. Il a dû finir par aller vivre chez un de ses gendres (ou un de ses fils s’il en a eu). Peut-être à Paris, où sa fille Jeanne s’était mariée début 1861.

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— 35 : 18 juillet 1851 : naissance de Pierre CATHIGNOL, second du prénom, onzième des douze enfants de Jean et Antoinette, rue Étroite à Bernay.

Son père est dit « ramoneur, âgé de 47 ans ». Cet âge est intéressant car celui de son épouse est exact : 38 ans.

Si donc les âges sont fiables, Jean CATHIGNOL est né en 1803 (après le 18 juillet) ou 1804 (jusqu’au 18 juillet).

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Maintenant, en 1851 aussi, premier recensement bernayen de notre famille.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement de 1851 (date inconnue de moi, mais après le 18 juillet).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie ici car il est très précieux.

Voici d’abord le texte que m’a envoyé par Mr Daniel SALLET (couleurs et numéros de Sosa-Stradonitz sont de moi, bien sûr) :

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Un seul foyer fait état de CATIGNOL ; il est situé rue Étroite :

— 16.CATIGNOL Jean, 45 ans, émouleur

— 17.LENÈGRE Antoinette, 38 ans, sa femme

— 8.CATIGNOL Pierre, 19 ans, émouleur, leur fils

— CATIGNOL Jacques, 17 ans, idem

— CATIGNOL Marie, 15 ans, leur fille

Pas d’autre enfant ni en nourrice ni domestique dans d’autre famille.

La rue Étroite était une rue de Bernay intra-muros.

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Commentaires : ce document est très intéressant à divers titres.

— 1) Les quatre derniers âges sont tous exacts, puisque ce recensement a été effectué après le 18 mai 1851.

On peut donc penser que "l’âge du Capitaine" J doit être exact ou à peu près, lui aussi.

"45 ans", cela le fait naître en 1805 ou 1806. Ceci dit, c’est peut-être une approximation, car "45", c’est un chiffre "rond".

Comme on le voit, Jean vient juste de changer de métier. Il aura tenu un peu plus de trois ans comme ramoneur (sa profession aux naissances de Jean-Marie, 18 juin 1848 et de Pierre second, 18 juillet 1851).

À noter que son fils mon bisaïeul Pierre est aussi émouleur. Jean a donc débuté ce nouveau métier avec son fils, mais il continuera seul.

— 2) Mon bisaïeul Pierre a sans doute travaillé quand il avait 15 ans et vivait à Égliseneuve-d’Entraigues. Mais je ne lui connais pas de profession là-bas. Là, il est émouleur. C'est donc sa première profession connue. Ensuite il sera domestique (à son mariage, en 1854), journalier (1856), puis fera carrière au Chemin de Fer de l'Ouest.

— 3) Jacques... Ah, ce fameux "idem" ! Jacques est-il simplement "aussi leur fils" ou bien "aussi leur fils et aussi émouleur" ? On ne le saura évidemment jamais mais il n'est pas impossible que Pierre et Jacques accompagnaient leur père durant ses tournées, pour l'aider.

— 4) Enfin, l'information la plus précieuse, c'est que les (quatre ou cinq) plus jeunes enfants (Léger, 12 ans et demi, Jean second du prénom, presque 8 ans, Françoise, 6 ans ou presque, Jean-Marie, 3 ans ou pas loin, s‘il est vivant, et Pierre second du prénom) ne vivent pas chez leurs parents !!

Pour une raison évidemment inconnue [maladie contagieuse, manque de place dans la maison, manque de place pour jouer dehors (eh oui, la rue est étroite ! J), etc.], ils vivent ailleurs, et hors de Bernay en plus !

C'est donc dans cette mystérieuse commune qu'a dû décéder Jean-Marie CATHIGNOL, porté disparu depuis sa naissance, à Bernay le 18 juin 1848.

Mais où vivent ces quatre ou cinq enfants ??????? L

C’est vraiment un mystère ! Pour tenter de le savoir, usant des tables décennales j’ai cherché l’acte de décès de Jean-Marie CATHIGNOL dans les VINGT communes du canton de Bernay, de 1848 à 1852. Mais il n’y est pas !

Puis, j’ai cherché l’acte de décès de Jean-Marie CATHIGNOL dans les DIX-HUIT communes du canton de Bernay (deux toutes petites communes avaient disparu entre-temps), de 1853 à 1862. Mais il n’y est pas !

J’ai même cherché cet acte à Évreux, mais sans trop y croire, car il y avait un hospice à Bernay, et, donc, en cas de maladie grave, on l’eût ramené à Bernay et non à Évreux.

L’hypothèse qui me paraît la plus vraisemblable, c’est que Jean-Marie CATHIGNOL vivait dans une autre famille (ça, c’est sûr) auvergnate (probable) TOUT PRÈS de Bernay, et qu’il est décédé sous son vrai prénom mais sous un FAUX NOM, par erreur, celui du couple qui l’hébergeait, lui et ses frères et sœur. En consultant les recensements des communes jouxtant Bernay, je devrais pouvoir retrouver cette famille. Malheureusement, les Archives Départementales de l’Eure n’ont mis en ligne les recensements qu’à partir de 1891, j‘ignore pourquoi ! L

Voilà pourquoi les recensements de 1851 et 1856, seulement consultables à Évreux, m’ont été fournis (bénévolement !) par Mme et Mr Daniel SALLET, et ceux de 1861 à 1886 par Mme et Mr Jean Paul CHORIN, gratuitement aussi.

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Décès, le 4 avril 1852 à Gioux en Bagnols, de son beau-frère Jean SERVIÈRE, époux de sa sœur Françoise CATIGNOL.

Il avait 61 ans et était marié depuis 36 ans.

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Décès, le 26 août 1855 à l’hospice de Condat, de son beau-frère Pierre VIGIER, veuf de sa sœur Charlotte dite "Anne" CATIGNOL, et époux en secondes noces d’Élisabeth GAUTHIER.

Il avait 60 ans et était marié depuis 21 ans avec sa seconde épouse.

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Maintenant, mes trisaïeuls 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE vont marier, de 1853 à 1875, six de leurs enfants, les six qui se marieront. Ce furent six beaux mariages, tous les six entre jeunes gens, le marié étant plus légèrement âgé que la mariée, cinq fois sur six. Mais les destinées furent bien différentes, hélas pour beaucoup.

Tous les six se marieront à Bernay (Pierre CATHIGNOL, second du prénom, le boucher de notre famille, une fois devenu veuf, se remariera certes à Paris en 1899, mais ce fut un remariage), et tous les six avec un Normand (ou une Normande) et non un(e) Auvergnat(e) émigré(e), mais pas toujours né(e) à Bernay ni même dans l‘Eure.

Âges des mariés :

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Joseph MAILLET x Marie CATHIGNOL, première du prénom (1853) : 22 ans et 17 ans.

8.Pierre CATHIGNOL, premier du prénom x 9.Maria Amélie LEROUX (1854) : 22 ans et 18 ans.

Léger CATHIGNOL x Adèle Virginie BUNEL (1861) : 22 ans et 27 ans.

Jean CATHIGNOL, second du prénom x Marie Rose AMIOT (1864) : 21 ans et 17 ans.

Alexis Nicolas RENAULT x Françoise CATHIGNOL (1865) : 20 ans (et demi) et 20 ans (sans demi).

Pierre CATHIGNOL, second du prénom x Camille Anastasie AUGÉ (1875) : 24 ans et 19 ans.

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Cinq autres enfants sont morts ou mourront avant d’atteindre 22 ans ; et Désirée CATHIGNOL (pas encore née) ne se mariera pas.

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Il semble que, à cette époque, il y avait deux âges pour la majorité :

— La majorité "normale", fixée à 21 ans.

— La majorité "relativement au mariage" : 25 ans.

En conséquence, les six enfants de 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE auront besoin du consentement de leurs parents, puisque tous se marieront à moins de 25 ans. Dans la pratique, mes trisaïeuls seront à chaque fois présents en plus d’être consentants, et, dans cinq cas sur six, soussignés.

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Les cinq premiers mariages commenceront par la date et l’heure puis ceci :

« Devant nous, Pierre Hippolyte HACHE, adjoint au maire de Bernay, chargé des fonctions de l’état civil, a été dressé l‘acte de mariage de…»

Cette profusion de "H", jusqu’au nom de l’adjoint au maire dont le nom se prononce "H", m’a évidemment frappé, et je pense qu’elle a dû frapper aussi pas mal de membres de notre famille de l’époque. Tout, en ce monde, a un sens et rien n’arrive par hasard. Alors que faut-il y voir ? Là, c’est une autre histoire, mais une chose est sûre : cette lettre "H", à laquelle nous devons notre nom si particulier, a, dirai-je, insisté lourdement !

Personnellement, je vois là une manifestation de plus du fait que tout est écrit à l’avance, ce que je sais depuis longtemps. Le "H" nous attendait à Bernay, bien avant que l’idée de la migration de 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE et de leur famille ait germé dans leur esprit.

Le patronyme HACHE, du reste, n’est pas vraiment un patronyme normand : il vient du nord de la France.

Bref, pour tous ceux qui l’ignoreraient encore, Dieu a créé le monde en une seule fois, passé présent et avenir. Inutile donc d’imaginer qu’on peut croire échapper à sa destinée. J’en ai d’ailleurs eu des kyrielles de preuves très concrètes dans ma propre vie.

Et ce n’est pas fini ! Car, si Pierre second du prénom CATHIGNOL fut marié par un autre adjoint (signe que ce mariage ne serait pas unique, et que son fils unique naîtrait d’une seconde épouse ?), 8.Pierre CATHIGNOL, premier du prénom, nous réserve une autre surprise : son contrat de mariage fut passé par-devant Maître HACHE, notaire à Bernay (il s’agit de Pierre Hippolyte, qui cumulait donc deux professions). Et il est le seul dans ce cas-là !! Comme si Dieu avait voulu nous faire comprendre que toutes les descendances CATHIGNOL (avec un "H" donc) s’éteindraient un jour, SAUF la branche de Pierre premier du prénom, ce qui est bien le cas.

Et pour Désirée, née en 1855 (voir plus bas), la seule née sans "H", elle n’a même pas trouvé à se marier !

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— 36 : mariage, à Bernay le mercredi 23 novembre 1853, sous le nom de CATIGNOL (sans H donc), de Marie CATHIGNOL, première du prénom, avec Joseph MAILLET, né à Bernay le 14 juin 1831.

Par-devant Pierre Hippolyte HACHE, le mariage eut lieu à 16 heures et le contrat de mariage, passé devant Maître Thomas SIMON, avait eut lieu le même jour.

Comme sa mère, Marie se marie à 17 ans. Et elle épouse son voisin, battant les "records de proximité" de notre famille ! J

Elle est ouvrière rubanière et Joseph MAILLET, jeune Bernayen de 22 ans, couvreur en paille. Ce fut donc un beau mariage.

Elle est dite « mineure », bien sûr, et, comme expliqué plus haut, son fiancé est dit « mineur relativement au mariage ».

Quatre témoins normands sans aucun intérêt. L

Je n’ai pas compris pourquoi Marie n’a pas pris son frère aîné Pierre comme témoin, vu qu’il avait 21 ans. Mais bon, ce fut son choix. Ou alors peut-être existait-il aussi une majorité pour être témoin à un mariage. Je ne sais pas.

Ses parents, qui marieront de leur vivant leurs six enfants mariés, sont présents et consentants, bien sûr.

Et, pour la première fois, mon trisaïeul 16.Jean CATHIGNOL va signer. Mais sans la lettre "H".

Il signe en écriture scripte : jean catignol

De son côté, ma trisaïeule 17.Antoinette LENÈGRE signe aussi, mais d’une écriture cursive : antoinette lenegre

Marie déclare ne pas savoir signer mais Joseph MAILLET a signé très aisément : J. Maillet

Le père de l’époux a signé très difficilement (il ne savait pas signer à la naissance de son fils), d’une écriture scripte lui aussi. Et la mère de l’époux n’a pas su signer.

L’âge des quatre parents n’est pas indiqué. Ce sera le cas pour les six mariages, ce qui nous privera d’informations intéressantes.

Par contre, on a les professions des pères : Jean est émouleur. Et Adrien Joseph MAILLET couvreur en paille comme son fils (à moins que ce ne soit le contraire ^^).

Descendance jusqu’à nos jours mais, bien sûr, pas sous le nom de CATHIGNOL.

Quatre enfants naîtront de cette union, nés de 1855 à 1864. Dont Alexandre (1855) et Eugène MAILLET (1859), qui se marieront.

Joseph MAILLET apprendra à signer à Marie, qui signera d’une écriture cursive au mariage d’Alexandre (1880) : f. maillet (pour "femme MAILLET")

Ce dernier mariage eut lieu à Épreville-en-Lieuvin (Eure), située, à vol d'oiseau, à 13 km au nord-ouest de Bernay.

Sans doute pris par leur travail, les frères de Marie (ici nommée "CATIGNOLE") n’ont pas fait le déplacement. Sauf un : Jean CATHIGNOL (1843-1923), second du prénom, ici nommé "CATIGNOLLE", employé au chemin de fer (il n’y restera pas et deviendra jardinier), qui a appris à signer sur le tard, mais depuis, il "fait" tous les mariages, et il signe, il signe, il signe, oh qu’est-ce qu’il signe ! J

Bizarrement, Joseph et Marie, qui formaient un beau couple, et qui avaient la rare chance d’habiter une maison voisine de celles de leurs père et mère (logés dans deux maisons à côté, le tout au hameau de la Pilette), vont quitter ce hameau pour un autre entre 1861 et 1863, puis, après 1864 (naissance de leur quatrième enfant le 28 décembre), vont carrément quitter Bernay et ne feront plus d’enfants. Marie n’a pourtant que 28 ans mais bon, ils ont sans doute décidé d’appliquer la "méthode du 19ème siècle" utilisée depuis la Révolution par les "catholiques de sapin, dragées et œufs en chocolat". Évidemment ça nous prive d’une belle descendance mais bon, c’est comme ça. L

Joseph MAILLET mourra à La Hêtraie en Drucourt (dans le Lieuvin aussi) le 23 avril 1892. Il avait 60 ans. Il était rubanier depuis 1891, après avoir été contremaître de filature (1886). Deux amis déclarèrent son décès.

Marie mourra dans ce même hameau le 23 mars 1896. Elle avait 60 ans. Elle vivait seule, même si son fils Eugène MAILLET (Alexandre était déjà décédé) n’habitait pas loin de chez elle, dans la commune voisine de Bournainville (de nos jours Bournainville-Faverolles), et devait lui donner de quoi manger car elle fut citée « sans profession » à son décès.

Elle avait été citée « rubanière » en 1886, 1891 et 1893. Un ami et un voisin déclarèrent son décès.

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— 37 : mariage, à Bernay le mercredi 27 septembre 1854 de 8.Pierre CATHIGNOL, premier du prénom, avec 9.Maria Amélie LEROUX, née à Saint-Martin-du-Manoir (Seine-Maritime) le 27 juillet 1836.

Le mariage eut lieu à 20 heures et le contrat de mariage avait été passé l’avant-veille. Devant Maître HACHE, notaire à Bernay comme dit plus haut. Un membre de notre famille possède ce contrat et même un document encore plus ancien, celui du mariage des parents de 9.Maria Amélie LEROUX, mes trisaïeuls 18.François Léon LEROUX (1802-1854) (jardinier, marchand épicier, puis facteur) et 19.Catherine Mélanie GUILLOUARD (1803-1861) (repasseuse puis ouvrière de fabrique), qui date de 1834. C’est notre document familial le plus ancien. J’ai gardé toutes les photocopies de ces contrats et de tout ce que mes parents possédaient, mais, comme dit plus haut, je les ai égarées, suite à mon déménagement forcé de 2012.

Ce n’est pas terrible, ce que nous ont légué mes ancêtres à mon père, mais c’est mieux que rien même si la plupart des gens possèdent des documents bien plus anciens. Du reste, du côté de ma mère, nous n’avons rien. Pas même la photo de sa propre mère, emportée par les huissiers en 1923. Elle en a énormément souffert.

Le notaire est Pierre Hippolyte HACHE, qui cumulait donc deux fonctions donc, avec celui d’adjoint au maire.

À noter que, parmi tous les notaires de toutes les époques qui ont eu leur résidence à Bernay (des centaines selon les Archives Départementales de l’Eure, qui remontent jusqu’au 12ème siècle), un seul s’appela HACHE ! Le nôtre !

Et ne me dites pas que mon bisaïeul l’a choisi exprès à cause de son nom car la coutume était qu’on prenne le notaire de la fiancée. Ce qui est d’ailleurs confirmé par la grande variété des notaires des frères CATHIGNOL mariés.

Pierre Hippolyte HACHE n’était en effet pas le successeur de son père et il n’eut pas de fils qui prit sa succession.

Né le 29 décembre 1811 à Bailleau-l'Évêque, petite commune d’Eure-et-Loir, fils d’un simple propriétaire cultivateur, il fut d’abord clerc de notaire à Chartres avant de devenir notaire à Bernay en même temps (ou peu avant ou peu après) qu’adjoint au maire de Bernay. Il est décédé à Bernay le 10 août 1893, âgé de 81 ans donc. Selon le membre de GENEANET qui semble le connaître le mieux, il n’a eu que deux enfants, un garçon puis une fille, tous deux morts enfants. On comprend dès lors qu’il n’a pas pu avoir, à Bernay, un prédécesseur ni un successeur de son nom.

Comme dit plus haut, tout est écrit, et il était donc écrit que Pierre Hippolyte HACHE quitterait son petit village de l’Orléanais pour venir écrire à Bernay le contrat de mariage puis y célébrer le mariage d’un certain Pierre CATHIGNOL, lui aussi émigré en Normandie, afin que la lettre H y soit mise en très grande lumière !

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On apprend que 8.Pierre CATHIGNOL, premier du prénom n’était plus émouleur mais domestique ; tandis que sa promise, 9.Maria Amélie LEROUX, était lingère.

L’acte de mariage est encore mal rédigé : par trois fois, notre nom est écrit CATIGNOL, sans "H" donc, deux fois pour le marié, une fois pour son père. Heureusement, dans la marge, 8.Pierre CATHIGNOL est écrit correctement, sans faute. Pierre Hippolyte HACHE s’est "rattrapé" juste à temps ! Pour la première fois de sa vie, il écrit notre nom correctement, avec la lettre H ! N’oublions pas qu’il avait été nommé à Bernay pour ça ! J

Tout le monde signe mais il n’y a que dix signatures et non onze car 18.François Léon LEROUX était mort le 14 juin de cette année 1854. Les mariages avec les onze signatures sont très rares, même entre familles instruites car il faut que les quatre parents soient vivants. Et, à partir de 1900 ou environ, quand tout le monde savait signer, deux témoins et non plus quatre seront nécessaires pour un mariage, les deux autres étant facultatifs.

8.Pierre signe très aisément, d’une écriture cursive mais sans respecter les majuscules, ni… hum… l’orthographe ^^ : pierre catiGnolle

9.Maria Amélie LEROUX signe très aisément de façon impeccable : Maria Leroux

16.Jean CATHIGNOL signe comme un an auparavant, sans la lettre "H", et en écriture scripte : jean catignol

17.Antoinette LENÈGRE signe aussi, toujours d’une écriture cursive, mais de façon inattendue : f catignol

Ce qui signifie « femme CATIGNOL ». Elle a donc abandonné son nom de jeune fille.

On constate que 8.Pierre et ses parents ne s’inquiètent pas de l’orthographe du nom CATHIGNOL. Cela viendra plus tard, peut-être quand ils se heurteront davantage à l’administration. N’oublions pas que la fixation de l’orthographe des noms de famille ne se fit qu’avec l’apparition du livret de famille en 1877, et surtout sa généralisation en 1884 (Wikipédia).

19.Catherine Mélanie GUILLOUARD signe aisément, de façon cursive aussi : femme herveux

Là c’est un mystère pour moi ! L

Car elle ne s’est pas remariée ! D’abord elle n’a eu guère de temps pour cela. Ensuite, son acte de décès est clair : « décédée le 3 mai 1861 à Bernay, veuve de 18.François Léon LEROUX ». Il précise même l’identité de ses parents, dont mon quadrisaïeul 38.Mathieu GUILLOUARD (1776-1863) encore vivant, ancien marchand et ancien aubergiste, veuf (remarié) de ma quadrisaïeule 39.Marie-Louise CALMÉNIL (1779-1807).

Et le premier témoin est un homme fiable ^^ :

8.Pierre CATHIGNOLLE (je ne l’avais pas encore, cette orthographe-là ! J), employé au chemin de fer, gendre de la défunte, 29 ans, soussigné !

Donc comment pouvait-elle être « femme d’un dénommé HERVEUX » ? Il est possible que Mr HACHE, avec tout le respect que je lui dois, se soit trompé sur la personne et ait fait signer une autre femme présente à ce mariage.

Pour les quatre témoins, dont deux Auvergnats, se reporter à l’article N°4.

Pierre n’a pas de frère parmi ses témoins mais là, c’est normal : aucun d’entre eux n’est majeur. C’est dommage car Jacques n’était peut-être pas encore parti pour Constantinople et j’aurais pu savoir s’il savait signer. Mais il n’avait que vingt ans.

16.Jean CATHIGNOL est cité « émouleur », son métier de 1851 à au moins 1861. Voir en fin d’article.

8.Pierre sera cité « journalier » en 1856 mais très vite il entrera au Chemin de Fer de l’Ouest, où il fera carrière, y restant au moins 24 ans, de 1861 à 1885. Il mourra le 10 janvier 1892 à Bernay, peu avant ses 60 ans, « retraité de la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest ». Il travailla toutefois encore après sa retraite, étant de nouveau cité « journalier » en 1891.

Ses sept enfants furent tous malheureux, à titres divers. Paul, l’aîné, fut le plus malheureux de tous, ayant perdu six de sept enfants très jeunes, puisque le total de leurs âges n’atteignit pas six mois.

9.Maria Amélie LEROUX a principalement exercé son métier de lingère (1854, 1861, 1871) entre ses sept maternités. Elle fut aussi citée « couturière » en 1856 et… « marchande de journaux » en 1876 !!

Devenue veuve de Pierre en 1892, elle vécut longtemps, mourant à 78 ans, à Bernay le 8 janvier 1915. Mais, revers de la médaille, elle vit mourir six de ses sept enfants. Seul le sixième, Georges CATHIGNOL (1875-1945) lui survécut. C’était l’intellectuel de la fratrie, il était greffier, et fut appelé « Maître » dans un acte judiciaire trouvé par hasard par moi dans les NMD à l’occasion d’un jugement de divorce (hors famille).

Après le décès de sa mère, il abandonna ce métier et quitta Bernay pour Saint-Vincent-du-Boulay et se fit quelque temps commerçant. Il vivait là avec son épouse (mariage "de raison" le VENDREDI 31 octobre 1913 à Bernay, sans postérité) mon aïeule 5.Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN (1882-1918), veuve depuis l’hiver 1909 de mon aïeul 4.René Dominique CATHIGNOL (1879-1909), et son beau-fils et neveu 2.Jean Robert CATHIGNOL (1908-1964) mon père ainsi que Désirée CATHIGNOL (1855-1917) sa plus jeune tante. Mais après les décès successifs de ces deux femmes (1917 et 1918), il partit pour Rouen, où vivait la tante et marraine de mon père, Berthe Léontine Félicie CHORIN (1886-1966), et l’époux de celle-ci Louis Léon Gabriel TOUZEAU (1885-1962).

Ma mère, 3.Anne-Marie Andrée Charlotte Julia WALTER (1913-2003), qui a connu Georges, Berthe et Louis, les tenait tous trois en très haute estime.

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— 38 : 13 janvier 1855 : naissance d’Alexandre MAILLET, fils de Joseph et Marie CATHIGNOL première du prénom, hameau de la Pilette à Bernay.

À environ 50 ans, Jean CATHIGNOL devient grand-père. C’est évidemment une étape importante de sa vie.

Et Antoinette LENÈGRE devient grand-mère à seulement 41 ans (et demi), alors qu‘il lui reste encore une enfant à mettre au monde.

Jean et Antoinette LENÈGRE n’auront que 15 petits-enfants. C’est évidemment très peu, cela fait une moyenne d’1,25 enfant par enfant. L

En théorie, il est possible qu’il m’en manque car je ne sais pas si Camille Anastasie AUGER, première épouse de Pierre second du prénom CATHIGNOL, a eu des enfants entre son mariage à Bernay (1875) et son décès à Paris (1899), ignorant où ils ont vécu. Mais tout porte à croire que ce couple n’a pas pu (ou pas voulu) avoir d’enfant, car on ne trouve trace nulle part de "CATHIGNOL" inconnus.

De même je n’ai trouvé que quatre enfants au couple Joseph MAILLET / Marie première du prénom CATHIGNOL, ayant pourtant cherché dans tout le canton de Thiberville.

Mais bon, d’autres petits-enfants me sont encore peut-être inconnus, nés je ne sais où et de je ne sais qui.

Nés de 1855 à 1875, les 13 premiers petits-enfants naquirent du vivant de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE.

Né en 1879, mais après le 24 juin, mon aïeul 4.René Dominique CATHIGNOL n’a connu qu’Antoinette LENÈGRE, devenue veuve.

Né en 1906, Ernest Eugène CATHIGNOL, fils (tardif !) de Pierre second du prénom CATHIGNOL et de seconde épouse Marthe Alphonsine LÉCAILLON, semble n’avoir connu que son père, en fait de "CATHIGNOL".

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Alexandre MAILLET sera employé de fabrique (mariage), apprêteur de rubans (1882), épicier (1891-décès). Il mourra prématurément, au village de l’église en Bournainville le 16 janvier 1893. Il avait épousé Céline Noémie LABOS (née le 2 novembre 1860 à Épreville-en-Lieuvin, morte après 1906) à Épreville-en-Lieuvin le samedi 29 mai 1880. Celle-ci fut couturière et épicière, de son mariage à 1906 au moins.

La branche MAILLET continue sa politique de faire très peu d’enfants et de fait ils n’en ont eu qu’un, un fils (marié).

Ce fils, René Joseph MAILLET, né à Bournainville le 16 juillet 1882, était comptable à son mariage, le mardi 24 avril 1906 à Épreville-en-Lieuvin (canton de Thiberville, Eure), lorsqu’il épousa Marguerite Octavie RENARD, y née le 4 juillet 1887.

Son premier témoin fut son oncle (sans doute aussi ex-tuteur de 1893 à 1903) Eugène MAILLET, 44 ans, contremaître de fabrique, et son second témoin fut… « Georges COURCOL, 55 ans, manufacturier à Bournainville, ami du futur » ! C’était son patron, ni plus ni moins ! J

René et Marguerite fêteront leurs noces d’orchidée, 55 ans plus tard, le 24 avril 1961, avant de mourir l’un après l’autre cette année 1961, à Rouen.

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— 39 : 3 juin 1855 : naissance de Désirée CATHIGNOL, hameau de la Pilette à Bernay.

En fait, elle est née "CATIGNOL", sans H. Elle est la seule "CATHIGNOL" dans ce cas. Tous les autres (plus de cinquante) sont nés "correctement" "CATHIGNOL".

Nous avons son testament et elle se nomme logiquement « CATHIGNOL », nom de son acte de décès du reste.

Son père est dit « émouleur, âgé de 50 ans ». Cet âge est intéressant car celui de son épouse est exact : 42 ans.

Si donc l’âge est fiable, Jean CATHIGNOL est né en 1804 (après le 3 juin) ou 1805 (jusqu’au 3 juin).

En combinant les deux seuls âges d’état civil normand qui existent (naissances de Pierre second et de Désirée), que l’on peut espérer être les deux âges les plus fiables, on déduit que Jean CATHIGNOL est né en 1804, après le 3 juin et avant le 19 juillet.

Voilà pourquoi je le dis « né en 1804 ou environ ». Et ça va bien avec beaucoup d’âges trouvés précédemment ou plus bas, qui le font naître en général entre 1801 et 1807.

Mais bon, tout ça est très théorique. Notons quand même que ça colle bien avec son âge au décès : 75 ans le 24 juin 1879.

En combinant le tout, on le trouve né en juin 1804.

Et, si l’on considère son caractère, qui tient plus d’un "Gémeaux" que d’un "Cancer", on déduit qu’il est né au plus tard le 21 juin ! J J

Je plaisante, bien sûr, surtout que cet âge de 50 ans donné à la naissance de Désirée fut peut-être un arrondi d’un âge estimé au pifomètre, mais bon, mes remarques ont quand même leur intérêt.

Désirée travailla toute sa vie (principalement en tant qu’ouvrière en rubans, plus tard concierge de son même employeur) et ne fut guère heureuse évidemment, puisque célibataire. Toutefois, restant toujours proche de sa famille, elle put avoir quelques joies. Elle mourut durant la guerre (à l’hospice de Bernay le 8 novembre 1917) non sans s’être rendue utile en soignant des soldats blessés qui lui firent un joli cadeau en retour. Elle avait 62 ans.

À son décès, elle était domiciliée à Saint-Vincent-du-Boulay et aidait son neveu Georges CATHIGNOL (1875-1945) et l’épouse de celui-ci, mon aïeule 5.Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN, qui y tinrent (pas bien longtemps) un petit commerce. Sans enfant, elle testa le 2 septembre 1912 en faveur de son susdit neveu Georges CATHIGNOL, et comme celui-ci, sans enfant aussi, testa en faveur de mon père, nous possédons les deux testaments.

— Note sur le prénom : À mes débuts, découvrant ce prénom totalement inconnu en Auvergne, j’avais pensé que ce douzième enfant avait été fortement « désiré », d’où ce prénom. Douze est en effet un nombre sacré, au contraire de onze, qui rappelle plutôt de mauvais souvenirs aux chrétiens, et je pensais que 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE étaient très soulagés et heureux d’avoir un douzième enfant. Ce fut peut-être le cas du reste mais, quand j’ai vu, plus tard, que ce prénom était très répandu à Bernay, j’ai pensé que c’était peut-être là tout simplement le prénom de la marraine. Je regrette bien de ne pas connaître les identités des parrains et marraines des trois enfants nés à Bernay, car ce serait très intéressant à savoir, mais bon, je les connaîtrai peut-être un jour.

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— 40 : 25 mars 1856 : décès de Jacques CATHIGNOL, à l’hôpital temporaire de Constantinople.

« Les hommes meurent à la guerre et les femmes meurent en couches », affirme un dicton.

Triste fin pour ce jeune homme, pas encore 22 ans, mort loin de sa famille. L

Décédé "CATIGNOL", il était fusilier au 30ème Régiment de ligne de l‘Armée d‘Orient.

Il est mort « par suite de diarrhée ».

J’ignore si, à cette époque, il fut contraint d’être militaire ou bien si ce fut son choix personnel.

Selon Wikipédia, cela s’est déroulé durant la "Guerre de Crimée" (1853-1856), qui s'acheva par la défaite de la Russie, entérinée par le traité de Paris du 30 mars 1856. »

Notre pauvre Jacques est mort cinq jours avant. L

Wikipédia précise encore que « les conditions de vie des soldats dans les deux camps étaient particulièrement difficiles ; le froid, la faim et les maladies firent des dizaines de milliers de victimes et tuèrent bien plus que les combats. »

Ce fut le cas de Jacques, mort de diarrhée.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur cinquième ou quatrième enfant.

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— 41 : 15 mai 1856 : naissance de Paul CATHIGNOL, rue de la Couture à Bernay, fils et premier enfant sur sept de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

À environ 52 ans, Jean CATHIGNOL devient grand-père d‘un "CATHIGNOL". C’est évidemment une étape importante de sa vie.

Paul CATHIGNOL est le charcutier de notre famille. Mais, au contraire de son jeune oncle Pierre le boucher, il ne fera pas carrière dans cette profession. Il ne le sera qu’en 1876 et à son mariage (1878) (les deux fois "garçon-charcutier"). Ensuite, on le retrouvera employé au Chemin de Fer de l’Ouest (1879-1880), journalier (1881-1885-1888), tisserand (1891), terrassier (1896-décès). Il mourut à 44 ans le 16 mai 1900 à l’hospice de Bernay.

Il avait épousé, le 7 décembre 1878 à Bernay, Henriette Désirée DELAMARE, née à Appeville-Annebault (Eure) un peu avant son futur époux, le 9 août 1855, décédée à l’hospice de Bernay (domiciliée à Menneval) le 24 novembre 1927.

Elle fut ouvrière de filature (mariage-1881-1884), journalière (1885-1892-décès), ouvrière (1888-1896), SP (1905-1923).

Paul eut une vie turbulente causée par la naissance de ses quatre premiers enfants, tous mort-nés. Dès lors il quitta Bernay pour Lisieux pour vivre quelque temps avec une veuve ; pas d’enfant issu de ce concubinage cette veuve. Plusieurs fois condamné par la police pour divers délits, il revint vivre avec sa femme quelques années avant de mourir, d’abord à Lisieux puis à Bernay.

De ses sept enfants, une seule a vécu plus de cinq mois, Marie Désirée CATHIGNOL, qu’elle eut le bonheur de marier, le 4 septembre 1905 à Menneval. Un de ses rares bonheurs depuis son mariage.

Marie Désirée CATHIGNOL, qui avait déjà travaillé avec sa mère étant jeune fille, fut casquettière (1906), confectionneuse à son remariage en 1923 (elle devint veuve). D’où au moins un fils.

À noter un membre de sa famille à son premier mariage : son grand-oncle Jean (second du prénom) CATHIGNOL, 62 ans, époux de Marie Rose AMIOT, qui fut le dernier des frères CATHIGNOL à savoir signer. Mais depuis il "fait" tous les mariages, et il signe, il signe, il signe, oh qu’est-ce qu’il signe ! J

Voici sa signature à ce mariage en 1905 : cathignol

Paul CATHIGNOL fut le seul petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE à se marier du vivant de son grand-père. Jean mourut le surlendemain de la naissance (et de la mort) de son premier arrière-petit-enfant, mais il est bien possible qu‘il n‘ait pas été mis au courant de cette affreuse nouvelle.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement (de Bernay) de 1856 (date inconnue, mais en deux fois au moins, environ du 1er juillet au 30 juillet).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie ici car il est très précieux.

Voici d’abord (en substance) une partie du texte que m’a envoyé Mr Daniel SALLET (couleurs et numéros de Sosa-Stradonitz sont de moi, bien sûr ; et j‘ai ôté le faux couple CATHIGNOL, due à une grosse étourderie du recenseur) :

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Plusieurs foyers de Bernay comportent le nom CATHIGNOL.

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A) Rue de la Couture (la rue de la Couture était une rue de Bernay.)

8.CATIGNOLLE Pierre, journalier, 24 ans (âge exact)

9.LEROUX Marie Amélie, sa femme, couturière, 19 ans (âge exact ou presque exact à quelques jours près)

CATIGNOLLE Paul, fils, 2 mois (âge exact ou presque exact à quelques jours près)

19.GUILLOUARD Mélanie, veuve 18.LEROUX, 52 ans, belle-mère du premier (âge exact)

Le bébé du couple qui vient de naître est recensé avec ses parents mais également recensé chez la nourrice (voir ci-dessous hameau de la Couture).

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B) Hameau de la Couture

CATHIGNOL Paul, nourrisson de 6 semaines (âge exact) en nourrice chez Delphine THULOUP épouse PHILIPPE.

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C) Hameau de la Pilette

(hameau agricole situé à l’extérieur du centre ville)

CATHIGNOL Léger, 18 ans (âge inexact, il aura 18 ans le 9 octobre), domestique, chez François Maurice VASTEL, rentier, 70 ans, et son épouse.

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D) Hameau de la Pilette

À un autre endroit de ce hameau se trouvaient trois maisons voisines :

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MAILLET Joseph, ouvrier rubanier, 25 ans (âge exact)

CATHIGNOL Marie, sa femme, 20 ans (âge exact)

MAILLET Alexandre, leur fils, 1 an (âge exact)

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MAILLET Joseph, couvreur en chaume, 55 ans (âge inexact, il a 54 ans)

ÉTARD Euphrasie, sa femme, 45 ans (âge inexact, elle a 46 ans)

MAILLET Marcelline, leur fille, 9 ans (inconnue des généalogistes de GENEANET)

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16.CATHIGNOL Jean, émouleur, 52 ans (ce qui le fait naître en 1803 ou 1804)

17. LENÈGRE Antoinette, sa femme, 43 ans (âge exact)

CATHIGNOL Pierre Alexis, leur fils, 4 ans (âge exact si recensé avant le 18 juillet)

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Commentaires : ce document est lui aussi très intéressant à divers titres.

— 1) Le nombre d’âges exacts est assez ahurissant, pour un recensement ! Et il n’y a jamais plus d’une année d’erreur.

On peut donc penser que "l’âge du Capitaine" J doit être exact ou à peu près, lui aussi.

Jean est toujours émouleur, métier qu’il conservera au moins dix ans (1851-1861- avant 1864).

— 2) Mr SALLET a bien fait de me communiquer la famille Adrien Joseph MAILLET / Marie Euphrasie ÉTARD.

Car c’est ce document qui nous montre que Marie CATIGNOL première du prénom a épousé un voisin immédiat. Et le nouveau couple s’est installé juste à côté.

— 3) Paul CATHIGNOL, fils de 8.Pierre premier du prénom et futur frère aîné de 4.René Dominique (23 ans d’écart !!) a été recensé deux fois. Ça arrivait.

Normalement, un citoyen déjà recensé doit le signaler pour éviter un double recensement ailleurs. Mais Paul CATHIGNOL était bien trop petit pour pouvoir signaler quoi que ce soit. Rien de choquant, donc.

— 4) Ma bisaïeule 9.Maria Amélie LEROUX est nommée par erreur Marie Amélie LEROUX. Une petite erreur (qui se reproduira) pas bien grave.

— 5) Je ne pense pas que Joseph MAILLET ait été ouvrier rubanier à cette époque-là ; il fut toujours cité « couvreur » sur l’état civil (six fois sur six) de 1853 à 1864, sans interruption. C’était là le métier de son épouse, Marie CATHIGNOL première du prénom. Sans doute donc là encore une petite erreur comme on en trouve souvent dans les recensements. Joseph sera bien ouvrier rubanier lui aussi, mais seulement dans sa vieillesse, en 1891, quand, sexagénaire, il ne pourra plus travailler sur les toits.

Ceci dit, je n’ai pas de preuve. Il a pu essayer ce métier durant quelque temps.

— 6) Pour ce qui est des enfants de Jean et Antoinette LENÈGRE, on peut constater que, quoique dispersés, quatre sont maintenant recensés à Bernay :

—— Enfant N°1/12, Pierre CATHIGNOL premier du prénom, ici nommé CATIGNOLLE, vit désormais avec son épouse 9.Maria Amélie LEROUX, son nourrisson Paul (aussi recensé chez sa nourrice un peu plus tôt) et sa belle-mère, 19.Catherine Mélanie GUILLOUARD.

—— Enfant N°3/12, Marie CATHIGNOL première du prénom, vit désormais avec son époux Joseph et son fils Alexandre MAILLET.

—— Enfant N°5/12, Léger CATHIGNOL, 17 ans et demi, est de retour : il est domestique. Se mariera en 1861.

—— Enfant N°11/12, Pierre second du prénom CATHIGNOL, surprénommé ici "Pierre Alexis", 4 ans (presque 5 ans), est de retour : il vit normalement chez ses parents. Se mariera en 1875.

Qui manque-t-il ? Deux catégories :

A) Les décédés bien sûr (au moins quatre, peut-être cinq) :

—— Enfant N°2/12, Jacques CATHIGNOL, décédé en 1856 à Constantinople.

—— Enfant N°4/12, Géraud CATHIGNOL, décédé en 1837 à Égliseneuve-d’Entraigues.

—— Enfant N°6/12, Jean premier du prénom CATHIGNOL, décédé en 1850 à Bernay.

—— Enfant N°9/12, Marie seconde du prénom CATHIGNOL, décédée en 1848 à Égliseneuve-d’Entraigues.

B) Les absents (dont peut-être un décédé) :

—— Enfant N°7/12, Jean second du prénom CATHIGNOL, environ 13 ans. Se mariera en 1864.

—— Enfant N°8/12, Françoise CATHIGNOL, environ 11 ans. Se mariera en 1865.

—— Enfant N°10/12, Jean-Marie CATHIGNOL, vivant ou décédé, je l’ignore. Si vivant, environ 8 ans.

—— Enfant N°11/12, Désirée CATHIGNOL, nourrisson, environ 1 an.

CONCLUSION : à la lumière de tout ceci, on déduit qu’une bonne partie de la famille n’est toujours pas de retour à Bernay. Au moins trois enfants, et donc, peut-être aussi Jean-Marie.

Les futurs conjoints de Jean second du prénom et Françoise CATHIGNOL étant nés tous deux à Bernay, ça ne me donne hélas aucune piste pour trouver le lieu où ils se trouvent actuellement. L

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Décès, le 9 avril 1859 à Veysset en Condat, de sa belle-sœur Jeanne BARBAT, épouse de son frère Jean CATIGNOL.

Elle avait 67 ans, du moins si l’on en croit sa date de naissance fournie par son acte de mariage, sans doute fantaisiste, et était mariée depuis 27 ans.

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— 42 : 25 avril 1859 : naissance de Paul Fortuné MAILLET, fils de Joseph et Marie CATHIGNOL première du prénom, hameau de la Pilette à Bernay.

C’est le deuxième (sur quatre) enfant de ce couple et le troisième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE. Hélas, il ne vivra pas longtemps. L

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— 43 : 7 novembre 1859 : naissance de Pierre Gustave CATHIGNOL, rue de la Couture à Bernay, deuxième fils de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

C’est le deuxième (sur sept) enfant de ce couple et le quatrième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE. Hélas, il ne vivra pas très longtemps. L

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— 44 : mariage, à Bernay le vendredi 28 juin 1861 de Léger CATHIGNOL avec Adèle Virginie BUNEL, née au Pin (Calvados) le 10 avril 1834.

Célébré par notre ami Pierre Hippolyte HACHE, le mariage eut lieu à 17 heures et le contrat de mariage avait été passé chez Maître Désiré RAFIN le… 25 mars de cette même année.

Les deux futurs époux étaient domiciliés "depuis temps de droit" au hameau de la Pilette, à Bernay.

— Note : l’expression "depuis temps de droit" signifie quelque chose comme "depuis suffisamment longtemps".

Malheureusement je n’ai trouvé nulle part la durée exigée, ni pourquoi elle était exigée. Dans le numéro spécial de la "Revue Française de la Généalogie" consacré au mariage, vous trouvez beaucoup de ce qui ne vous intéresse pas et bien peu de ce qui vous intéresse ! Et il y a d’énormes erreurs, en plus de ça ! L

Ça ne parle en plus que des mariages de gens qui ont témoigné par écrit, donc d’un certain niveau de culture quand c’est pré-révolutionnaire. Rien pour les gens du peuple ! Bref, utilisez "Lotus", c’est quand même bien plus agréable. L

— Pour revenir à ce mariage, il est plutôt étrange, c’est le moins qu’on puisse dire.

Je passe sur la différence d’âge de quatre ans et demi en faveur de l’épouse, car ça arrivait. Mon frère Dominique et son épouse ont prouvé que ça pouvait très bien marcher : ils ont dépassé leurs noces d’or depuis longtemps.

Évidemment l’un et l’autre sont natifs d’un "signe stable", astrologiquement parlant (Lion, Taureau), et forcément, ça aide. Mais quand même, 50 ans de mariage, il faut le faire ! Surtout qu’ils visent les noces de chêne ! J

On peut aussi, à la rigueur, passer sur le jour de la semaine (un vendredi) car il s’agit là de la date du mariage civil et rien ne nous prouve qu’il n’y a pas eu mariage religieux le lendemain samedi. J’ai aussi ça dans ma famille.

Mais par contre, un contrat de mariage passé PLUS DE TROIS MOIS AVANT LE MARIAGE, je n’ai jamais vu ça.

Qu’est-ce que ça signifie ?

Par chance, mon cousin Jean Paul CHORIN m’a offert gracieusement trois contrats de mariage dont celui de Léger, toujours à titre gratuit, donc. Ce dont je le remercie vivement.

Et j’ai noté ceci :

—— C’est un contrat de mariage très sérieux, comme on en trouve beaucoup.

—— Le sérieux est confirmé par les signatures, non des futurs époux, qui ne savent pas signer, mais de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE d’une part (qui signent de leurs prénom et nom), et, d’autre part, de la mère de l’épouse, Marie Madeleine FÉRET (son mari, Jean-Baptiste BUNEL est décédé), et même d’Alphonsine BUNEL, sans doute une sœur ou une tante de la future (le notaire ne l‘a pas précisé car les témoignages des femmes étaient sans valeur aux yeux des lois d‘alors L), qui a signé elle aussi.

—— Pour la première fois, Jean CATHIGNOL est qualifié de « rémouleur » et non de « émouleur ». C’est le même métier, bien sûr, mais le terme "émouleur" est tombé en désuétude vers 1934 (ARISTIDE QUILLET, 1934 : « on dit plus tôt "rémouleur" ») et il est inconnu de mes dictionnaires d’après l’an 2000.

—— En outre, il est dit que ce mariage doit avoir lieu « incessamment », soit "très prochainement". Certes j’ai cherché vainement la formule « à la première réquisition de l’un d’eux » mais elle ne figure pas non plus dans mes autres contrats de mariage normands de cette époque, donc rien de grave.

—— Enfin, on peut comprendre que les deux fiancés, qui conclurent ce contrat en carême, n’aient pas voulu se marier en carême et c’est tout à leur honneur. Mais Pâques tombant le 31 mars cette année-là, ils avaient tout le mois d’avril pour se marier (le mois de mai est déconseillé aux catholiques). Pourtant, ils attendirent jusqu’au 28 juin. On peut trouver (au moins) quatre explications :

——— A) À l’époque du contrat, Léger CATHIGNOL était journalier. Peut-être que sa fiancée souhaita qu’il eût un emploi stable. Ce fut fait le 28 juin : il était alors ouvrier rubanier.

——— B) Léger CATHIGNOL habitait Bernay depuis longtemps. Mais qu’en était-il de sa fiancée, née au Pin dans le Calvados ? Y habitait-elle "depuis temps de droit" ? Son père était décédé au Pin le 2/11/1859, nous apprennent plusieurs généalogistes de GENEANET. La famille a donc émigré après et a pu arriver sur le tard à Bernay en 1861. Toutefois, cette hypothèse me semble peu probable car on ne se fiance pas du jour au lendemain, et donc, au 25 mars 1861, Adèle Virginie BUNEL habitait sans doute Bernay déjà "depuis temps de droit".

——— C) Marie Madeleine FÉRET, devenue veuve, s’était installée à Moyaux (Calvados), commune touchant Le Pin. Elle avait fait le déplacement pour le contrat de mariage de sa fille Adèle (elle est dite présente et elle a signé) et refit le déplacement pour le mariage (de nouveau présente et soussignée). Or rien ne dit qu’elle n’a pas eu un empêchement entre ces deux dates, et que les fiancés ont dû attendre qu’elle fût disponible à nouveau.

——— D) L’un(e) des fiancés a pu, lui ou elle aussi, se trouver empêché : petite maladie par exemple ; ou bien encore besoin d’aller aider sa famille, etc.

CONCLUSION : mariage original mais en rien choquant !

Les deux époux occuperont divers métiers :

— Domestique (1856 et 1881), journalier (Cm), ouvrier rubanier (mariage), employé au Chemin de fer de l’Ouest (1868), à nouveau journalier (1891-1896-décès), et aussi ouvrier agricole pour Léger.

— Domestique (mariage et 1891), servante (1881), rubanière (1896-1901-1906) pour Adèle.

On voit qu’en 1881, l’un et l’autre étaient des serviteurs. Dans la même maison, chez le même propriétaire, travaillait aussi, aussi domestique, leur neveu Jules CATHIGNOL.

Léger CATHIGNOL est décédé le premier, village de l'église à Bournainville le 28 mai 1902. On a déjà vu ce lieu, où est décédé Alexandre MAILLET et où a longtemps vécu son frère Eugène, tous deux fils de Marie CATHIGNOL première du prénom et Joseph MAILLET. De fait, ces deux branches CATHIGNOL étaient très proches. Cela peut s’expliquer par le fait que Léger n’était né que moins de trois ans après sa sœur Marie. Quant au fait que les deux couples aient fui Bernay, cela peut s’expliquer par leur désir d’habiter la campagne, et non la ville, comme durant leur enfance.

Adèle Virginie BUNEL est décédée après 1906 mais j’ignore où car en ce qui concerne la commune de Bournainville-Faverolles, les A.D. de l’Eure ont commis une erreur de manipulation, nous donnant deux fois Faverolles et zéro fois Bournainville ; pas de chance !

En conclusion : quarante ans de mariage pour ce couple, mais hélas, aucun enfant. C’est triste. L

Pourtant, d’un point de vue onomastique, ce mariage est TRÈS IMPORTANT !

Car, pour la première fois depuis la création du monde, mon trisaïeul Jean CATHIGNOL va signer avec un "H" !!

Plus tard, mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL l’imitera, mais il sera long à assimiler ce "H" !

Voici la signature de Jean, ce 28 juin 1861 : c a t H i g n o l (les lettres sont espacées, mais mieux formées qu’en 1854 et 1855). Antoinette LENÈGRE signe aussi très aisément, comme de coutume, avec prénom et nom, le tout d’une élégante écriture cursive.

Et le premier témoin, qui n’est autre que mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, employé au chemin de fer (ça y est ! il entame sa longue carrière au CFO !), signe aisément de son nom, une jolie écriture cursive (avec parafe s’il vous plaît ! J) mais donc… sans la préciosissime lettre "H" !! J Les trois autres témoins sont trois Normands, non parents des mariés ; parmi eux : un émouleur de 47 ans.

Pour mon bisaïeul, c’est la première fois que je le vois témoin à un mariage ; mais, sachant signer, il le fut peut-être avant en d’autres occasions.

À noter que mon trisaïeul a tout écrit en minuscules sauf le… "H" ! J

Retrouvez ce document historique ici (après avoir cliqué sur l’acceptation des conditions de licence) :

https://archives.eure.fr/ark:/26335/a011440744726EttI0D/f26c5f2974

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Décès, le 3 juillet 1861 à Bernay, de ma trisaïeule 19.Catherine Mélanie GUILLOUARD, mère de ma bisaïeule 9.Maria Amélie LEROUX, et donc belle-mère de mon bisaïeul 8.Pierre CATHIGNOL.

Elle est morte rue du Cosnier, où jamais un CATHIGNOL n‘habita. Adresse de l‘hospice, peut-être ?

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement (de Bernay) de 1861 (date inconnue, mais forcément après le 3 juillet, sans doute vers le 31 juillet).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie ici car il est très précieux.

Source : Jean Paul CHORIN.

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Rue des Charrettes

8.CATHIGNOL Pierre, employé au chemin de fer, 29 ans (âge exact)

9.LEROUX Amélie Marie, lingère, 25 ans (âge exact)

CATHIGNOL Paul, fils, 5 ans (âge exact)

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Hameau de la Pilette

16.CATHIGNOL Jean, émouleur, 57 ans (ce qui le fait naître en 1803 ou 1804)

17.LENÈGRE Antoinette, sa femme, 48 ans (âge exact)

CATHIGNOL Léger, rubanier, 23 ans (pas encore ! Décidément on le surestime souvent !)

BUNEL Adèle, sa femme, 26 ans (non, 27 ans)

CATHIGNOL Jean, domestique, 18 ans (âge exact)

CATHIGNOL Françoise, ouvrière en ruban, 16 ans (âge exact)

CATHIGNOL Alexis, 11 ans (non, 10 ans)

CATHIGNOL Désirée, 6 ans (âge exact)

CATHIGNOL Gustave, 2 ans (pas encore)

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Notes :

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1) Jean, Antoinette et leur nombreuse famille sont enfin réunis à Bernay.

Lâge dAntoinette est toujours exact. Lâge de Jean éponyme "me convient très bien". Lâge des enfants qui suivent nest pas toujours très exact mais il est assez correct dans lensemble.

Léger, 22 ans et non 23, qui vient de se marier le 28 juin, vit provisoirement encore chez ses parents, avec Adèle Virginie BUNEL, son épouse, 27 ans et non 26. Mais QUI osera jamais reprocher à une femme de sêtre rajeunie ? J

Quoi, moi, misogyne ? Mais comment avez-vous deviné ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! ou si peu… » J

On trouve Jean second du prénom, Françoise et Pierre second du prénom, surprénommé désormais « Alexis » tout court (qui a peut-être déjà 10 ans mais certainement pas 11 ans comme c‘est écrit), mais pas Jean-Marie.

C’est donc ce recensement (conjugué aux deux précédents) qui me "prouve" que Jean-Marie CATHIGNOL est décédé enfant. Car il aurait eu 13 ans le 18 juin 1861, et, à cet âge-là, un enfant vit chez ses parents. Il lui manque au moins un ou deux ans pour être domestique ailleurs, surtout hors de Bernay, donc assez loin du domicile de ses parents.

Conclusion générale sur Jean-Marie CATHIGNOL : il est décédé HORS DE BERNAY, sans doute chez des amis sûrs (auvergnats), entre 1848 et 1861. Pas certain cependant qu’il ait eu un acte de décès, par exemple s’il a disparu brutalement un jour ; exemple : noyade, avec corps jamais retrouvé.

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2) À noter la présence de Pierre Gustave CATHIGNOL, né en 1859, 2ème fils de mon bisaïeul Pierre, et qui est provisoirement logé chez ses grands-parents alors que son frère aîné Paul est recensé normalement chez ses parents. On peut penser que Paul était malade et que les parents craignaient la contagion pour leur second fils. Ou bien un manque de place provisoire. Peu importe.

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3) Qui manque-t-il donc lors de ces recensements de 1861, que je mattendais à trouver à Bernay ?

Eh bien, seulement Marie CATHIGNOL première du prénom et son époux Joseph MAILLET, mariés à Bernay en 1853, et que l'on retrouvera plus tard, mais ailleurs.

Là, c’est plus étonnant car un fils (Eugène MAILLET) leur est né à Bernay, le 30-9-1861, et un autre avant (Paul Fortuné) le 25-4-1859, aussi à Bernay. Un oubli du recenseur, peut-être ?

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— 45 : 30 septembre 1861 : naissance d’Eugène MAILLET, fils de Joseph et Marie CATHIGNOL première du prénom, hameau de la Pilette à Bernay.

C’est le troisième (sur quatre) enfant de ce couple et le cinquième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Eugène MAILLET sera rubanier (mariage-1888-1891-1896), contremaître rubanier (1901-1906-1911), propriétaire (1906).

Il a toujours vécu près de son frère Alexandre.

Il épousera Louise Émilie VY le 6 mars 1886 à Épreville-en-Lieuvin, qui y était née comme sa belle-sœur Céline Noémie LABOS, l‘épouse d‘Alexandre) le 17 juillet 1863. Et elle aura les mêmes professions que sa belle-sœur !! À savoir :

Couturière (mariage-1888-1891-1896-1901-1906), épicière (1911), propriétaire (1906).

Je n’ai pas la date de leur décès qui eut lieu après 1911, peut-être à Bournainville où ils habitaient alors.

La branche MAILLET continue sa politique de faire très peu d’enfants et de fait ils n’en ont eu qu’une, une fille (mariée deux fois pour cause de veuvage).

Cette fille, Rachel Marie Cécile MAILLET, née le 28 juin 1888 à Bournainville (canton de Thiberville, Eure), épousera en premières noces, à Drucourt le mercredi 12 septembre 1906, à l’occasion d’une superbe mariage avec les ONZE signatures (2 mariés, 4 parents, 4 témoins, 1 maire), un gendarme à cheval du nom d’Amand Édouard PITON, né au Mesnil-Rogues (Manche) le 29 janvier 1879, hélas décédé durant la Grande Guerre dans les Ardennes en 1918.

Et, comme premier des quatre témoins à ce mariage, un… CATHIGNOL !! Jean, jardinier à Bernay.

Ce Jean CATHIGNOL, je m’en vas vous le présenter un peu :

C’était un homme de 63 ans, grand-oncle de la mariée, qui apprit sur le tard à signer ; oui, vraiment très tard ; mais dès lors, il "fit" tous les mariages, et il signa, il signa, il signa, oh qu’est-ce qu’il signa ! J

Le troisième témoin nous est connu aussi : « Georges COURCOL, 54 ans, fabricant de rubans à Bournainville, conseiller municipal, délégué cantonal, ami des futurs époux » !

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— 46 : 4 avril 1863 : naissance de Jules CATHIGNOL, rue de Lisieux à Bernay, troisième fils de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

C’est le troisième (sur sept) enfant de ce couple et le sixième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

C’est le premier musicien connu de la famille CATHIGNOL. Oh, on a fait mieux depuis mais bon, il savait jouer d’un instrument à vent dont j’ignore le nom. Il fut recensé domestique en 1881, sans doute chez des gens riches puisque son oncle Léger CATHIGNOL et l’épouse de ce dernier (Adèle Virginie BUNEL, improprement appelée Adèle CATHIGNOL) y servaient aussi. Puis Jules fit le trajet jusqu’à Évreux pour s’engager volontairement, pour 5 ans, dans le 3ème régiment de zouaves, le 11 (octobre ?) 1882. C’était un pari risqué et il n’en est pas revenu vivant. L

Après des passages à Philippeville (Belgique) et Constantine (Algérie), il fut envoyé en Indochine pour y faire la guerre.

Il fut d’abord zouave de deuxième classe, puis zouave de première classe à son décès.

En 1885, il reçut la Médaille Commémorative de l'Expédition du Tonkin.

Wikipédia appelle pudiquement cette guerre « Expédition du Tonkin » (1883-1885) pour cacher le fait qu’on est allé emmerder et tuer à l’autre bout du monde des gens qui ne nous avaient rien fait, ne nous connaissant pas.

Jules mourut à l’hôpital militaire de Nam-Dinh le 27 décembre 1886, plus d‘un an après la fin de la guerre donc. Il devait donc avoir été très gravement blessé, je suppose. Mais bon, il avait une jolie médaille. L

De tout temps il y eut des gens au pouvoir, qui, pour une monstrueuse gloriole, envoyèrent à la mort des jeunes gens de leur propre pays, tout en restant assis bien au chaud sur leur canapé.

« La guerre, c’est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. » (Paul VALÉRY)

Jules mourut après ses grands-parents paternels, Jean et Antoinette LENÈGRE.

Pour cette raison, il n’y aura plus de paragraphe sur lui dans cet article, excepté à l’occasion des recensements.

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— 47 : 16 décembre 1863 : décès de Paul Fortuné MAILLET, deuxième fils de Joseph et Marie CATHIGNOL première du prénom, hameau des Champeaux à Bernay.

On le dit « âgé de 4 ans et 7 mois », ce qui est exact.

C’est le premier décès d’un petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

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— 48 : 3 mai 1864 : naissance de Gabriel Alfred CATHIGNOL, rue de Lisieux à Bernay, quatrième fils de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

C’est le quatrième (sur sept) enfant de ce couple et le septième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Lui non plus n’a pas réussi sa vie. Il est mort à Évreux, célibataire sans profession, le 21 mai 1905, en son domicile, route de Conches. Âgé de 41 ans, donc. Je ne lui connais aucune profession ni activité.

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— 49 : mariage, à Bernay le jeudi 13 octobre 1864, de Jean CATHIGNOL, second du prénom, avec Marie Rose AMIOT, née à Bernay le 11 avril 1847.

Le jardinier de notre famille se marie à son tour.

Par-devant Pierre Hippolyte HACHE, le mariage eut lieu à 10 heures et le contrat de mariage, passé devant Maître Désiré RAFIN, avait eut lieu quatre jours avant, un dimanche donc, ce qui est assez étonnant.

Tout le monde signe, sauf… le marié (!) et la mère de la mariée.

Premier témoin : son frère, mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, employé au chemin de fer. Les trois autres témoins sont trois employés normands.

Mon trisaïeul Jean, alors journalier, a "oublié" son "H" cette fois-ci, mais il n’est pas perdu car Pierre l’a "ramassé" ! J

Mon bisaïeul Pierre signe en effet pour la première fois avec un "H". Sa signature n’est toutefois pas encore parfaite car il manque la majuscule du "C" de CATHIGNOL. Ça viendra.

Ouais, Jean CATHIGNOL second du prénom n’a pas su signer à son propre mariage, et c’est d’autant plus "humiliant" que son épouse a su le faire, et aisément de surcroît : Marie Amiot

Mais il apprendra, ouais il apprendra ; il a le temps, il vivra presque 80 ans ! Et alors, quand il saura signer, il "fera" tous les mariages, et il signera, il signera, il signera, oh qu’est-ce qu’il signera ! J

Là, en ce jour, il a 21 ans et il est journalier. Sa fiancée, couturière, est toute jeune : 17 ans et demi.

C’est un très beau couple qui fêtera ses 46 ans de mariage.

Lui habite chez ses père et mère, rue d’Alençon, où il demeure "depuis temps de droit". Elle habite aussi chez ses père et mère, hameau des Champeaux.

Les parents de Marie Rose AMIOT, tous deux rubaniers, présentent une particularité rare et originale. Ils se nomment Louis Michel AMIOT (Versailles 1824-1900 Bernay) et Marie Françoise ADELINET (Plasnes 1820-1911 Bernay). Versailles est une commune des Yvelines (!!), Plasnes est une commune de l’Eure, près de Bernay.

Quand elle s’est mariée, à 19 ans, Marie Françoise ADELINET espérait sans doute pouvoir vivre longtemps avec son mari, comme tout le monde. Las, il est mort jeune ! Du coup, elle s’est remariée, avec un certain Louis Michel AMIOT ; et c’est avec ce second mari qu’elle fêta, le 16 août 1900, ses… noces d’orchidée (55 ans de mariage) !!

Jean CATHIGNOL second du prénom a laissé de beaux souvenirs dans notre famille. Peu après son mariage, il a hébergé son beau-frère, autre Louis Michel AMIOT ; et, sur la fin de leur vie, il a hébergé ses beaux-parents, très longtemps, jusqu’à la mort de chacun d’eux.

Jean CATHIGNOL second du prénom fut domestique (1861), journalier (mariage-1866-1868), employé au chemin de fer (1880), avant de trouver sa vocation : jardinier durant au moins 25 ans : 1886-1891-1905-1911.

Marie Rose AMIOT fut couturière (mariage), apprêteuse de rubans (1891), rubanière (1893), marchande de légumes (décès). On peut supposer qu’alors elle vendait les légumes cultivés par son mari.

Marie Rose AMIOT ne quitta jamais Bernay. Elle y était née "rue des Ruisseaux", et y mourut, le 25 janvier 1911, … "rue des Sources" ! ^^

Après son veuvage, Jean CATHIGNOL second du prénom quitta Bernay pour Broglie, où il mourut chez lui, route de Laigle, le 5 février 1923, âgé de 79 ans et demi.

Le couple n’a pas été très fécond : une fille née sans vie en 1866, puis Georges Pierre CATHIGNOL, né en 1868. Et ce fut tout. D’où postérité jusqu’à nos jours et postérité CATHIGNOL jusqu’en 2017.

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— 50 : 28 décembre 1864 : naissance de Marie Anaïs MAILLET, fille de Joseph et Marie CATHIGNOL première du prénom, hameau des Champeaux à Bernay.

C’est le quatrième (sur quatre) enfant de ce couple et le huitième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Disparue. Elle n’est pas restée longtemps à Bernay puisque ses parents ne sont plus cités en cette ville après sa naissance.

Parents que je n’ai retrouvés qu’en 1880, au mariage de leur fils aîné Alexandre. Ils étaient alors domiciliés à Drucourt, dans le canton de Thiberville (Eure), où ils resteront jusqu’à leur mort. Bien des choses ont pu arriver entre-temps.

Et, comme déjà dit, ne sont en ligne, pour ce département, que les recensements de 1891 à 1911.

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— 51 : mariage, à Bernay le lundi 17 juillet 1865, de Françoise CATHIGNOL avec Alexis Nicolas RENAULT, né à Bernay le 1er septembre 1844.

Par-devant Pierre Hippolyte HACHE, le mariage eut lieu à 10 heures et il n’y eut pas de contrat de mariage.

Ce mariage ne semble pas avoir plu aux parents de Françoise, puisque, bien que présents et consentants, ils ont déclaré « ne pas savoir signer ». Ils l’ont pourtant autorisée à se marier puisque Françoise, qui venait d’avoir 20 ans, était mineure.

Les quatre témoins, quatre Normands, ne sont pas non plus enthousiasmants puisqu’ils sont tous quatre « non parents des mariés ».

Je ne vois pourtant rien à reprocher à Alexis Nicolas RENAULT, soussigné ainsi que son père, des mêmes prénoms que son fils, ainsi que trois témoins sur quatre : alexis renault alexis Renault

Il était journalier, mais beaucoup se marièrent ainsi, et Françoise était ouvrière rubanière.

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— 52 : 3 juin 1866 : décès, hameau des Chesnets à Bernay, de Marie LENÈGRE, sœur de 17.Antoinette, et épouse de Jean SUCHAIRE.

Elle est décédée chez elle ; elle « s’occupait du ménage ». La profession de son mari n’est pas mentionnée. Elle n’avait que 45 ans. Lui avait 48 ans mais ne se remariera pas. Il mourra à Bernay le 6 juin 1880, âgé de 62 ans, chez lui, rue Étroite à Bernay, âgé de 62 ans, qualifié de « maître ramoneur ». Ce sera un jeune Auvergnat qui déclarera son décès.

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— 53 : 28 juin 1866 : naissance et décès d’une fille mort-née, hameau des Champeaux à Bernay, première enfant de Jean second du prénom CATHIGNOL et Marie Rose AMIOT.

Son père est toujours journalier. Il avait 23 ans et son épouse 19 ans.

Ce fut le neuvième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Et la première d’une série effrayante de six CATHIGNOL nés sans vie, dont les quatre premiers enfants de Paul et d’Henriette Désirée DELAMARE.

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— 54 : 30 juin 1866 : naissance de Paul Désiré Alexis RENAULT, rue du Collège à Bernay, unique enfant de Françoise CATHIGNOL et Alexis Nicolas RENAULT.

Son père est toujours journalier.

C’est le dixième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE. Hélas, il ne vivra pas très longtemps. L

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— 55 : 29 juillet 1866 : décès de Paul Désiré Alexis RENAULT, rue du Collège à Bernay, unique enfant de Françoise CATHIGNOL et Alexis Nicolas RENAULT.

Âgé de 29 jours. Il est décédé au domicile de son aïeul paternel, autre Alexis Nicolas RENAULT, aussi journalier, chez lequel il était en nourrice.

Sa mère, mourante, n’était en effet pas en état de le nourrir. L

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— 56 : 6 août 1866 : décès de Françoise CATHIGNOL, rue du Collège à Bernay, épouse d’Alexis Nicolas RENAULT.

« Les hommes meurent à la guerre et les femmes meurent en couches », affirme un dicton.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur sixième enfant, morte après une longue agonie de 37 jours. L

Les six autres leur survivront, mourant dans cet ordre :

— 8.Pierre CATHIGNOL mourra en 1892 à Bernay, âgé de 59 ans.

— Marie première du prénom CATHIGNOL mourra en 1896 à Drucourt, âgée de 60 ans.

— Léger CATHIGNOL mourra en 1902 à Bournainville, âgé de 63 ans.

— Désirée CATHIGNOL mourra en 1917 à l’hospice de Bernay (domiciliée à Saint-Vincent-du-Boulay, Eure), âgée de 62 ans.

— Pierre second du prénom CATHIGNOL mourra en 1921 à Paris 18ème, âgé de 69 ans.

— Jean second du prénom CATHIGNOL mourra en 1923 à Broglie (Eure), âgé de 79 ans.

Alexis Nicolas RENAULT, toujours journalier bien sûr, se remariera avec une mère célibataire en 1872.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement (de Bernay) de 1866 (date inconnue, mais finalisé forcément après le 6 août).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie néanmoins ici.

Source : Jean Paul CHORIN.

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Rue dAlençon

CATHIGNOL Pierre, employé de chemin de fer, 34 ans (âge exact)

LEROUX Marie, lingère, 30 ans, sa femme (âge exact)

CATHIGNOL Paul, 10 ans, leur fils (âge exact)

CATHIGNOL Gustave, 7 ans, leur fils (pas encore)

CATHIGNOL Jules, 3 ans, leur fils (âge exact)

CATHIGNOL Gabriel, 2 ans, leur fils (âge exact)

CATHIGNOL Pierre Alexandre, garçon boucher, 14 ans (non, 15, sauf si recensé avant le 18 juillet)

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Hameau des Champeaux

CATHIGNOL Jean, journalier, 22 ans (non, 23, sauf si recensé avant le 23 juillet)

AMIOT Marie Rose, 19 ans, sa femme (âge exact)

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Hameau de la Pilette

CATHIGNOL Léger, employé de chemin de fer, 36 ans (complètement faux : il a 27 ans)

BUNEL Adèle, journalière, 31 ans, sa femme (non, 32 ans)

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Notes :

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1) De nouveau, une partie de la famille de 16.Jean CATHIGNOL éponyme a disparu de Bernay, notamment lui-même (c‘est la première fois !), son épouse 17.Antoinette LENÈGRE et leur fille Désirée qui na que 11 ans cette année-là.

C’est assez bizarre, quand même. Où peuvent-ils donc être ? Un oubli du recenseur, peut-être ? L

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2) Pierre second du prénom CATHIGNOL, né le 18 juillet 1851, est logé chez son frère, autre Pierre CATHIGNOL, mon bisaïeul. Il travaille déjà, malgré son jeune âge : garçon boucher. Boucher, ce sera son principal métier, durant au moins quarante ans (1866-1906 et sans doute plus) ; il fut cité « concierge » à son décès, le 5 juin 1921 à près de 70 ans.

À noter quil nest plus prénommé « Alexis » mais « Pierre Alexandre ». Ces deux "surprénoms" (Alexis et Alexandre) sont de pures inventions, habituelles en Auvergne.

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3) Léger est employé de chemin de fer mais il n’y restera pas longtemps ; jusqu‘en 1868 au moins toutefois. Peut-être que, vu son manque d’instruction (il est né au début de la "période pauvre" de ses parents et n'a sans doute jamais dû aller à l'école), on lui donnait à faire des travaux plus pénibles qu’à son frère aîné Pierre, mon bisaïeul, qui y fit carrière, lui.

Léger a toujours travaillé, bien sûr, mais, pour la même rémunération, il préférait sans doute être domestique, son métier de prédilection, qu'il exerça en plus par moments en couple avec son épouse, ce qui est quand même plus agréable. Il pouvait même se permettre d'être moins bien payé qu'au Chemin de Fer de l'Ouest, vu que, formant un couple stérile avec sa femme, il n'eut jamais de bouche à nourrir.

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4) Jean second du prénom CATHIGNOL, marié depuis un an (avec Marie Rose AMIOT), n’est pas encore jardinier. Il le sera à partir de 1886 (et peut-être un peu avant). Avant cela, il sera lui aussi employé au Chemin de Fer de l'Ouest (1880). Lui non plus n'y restera pas longtemps, peut-être aussi pour la même raison que Léger.

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— 57 : 13 février 1867 : naissance de Marie CATHIGNOL, rue du Collège à Bernay, unique fille de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

C’est la cinquième (sur sept) enfant de ce couple et la onzième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

À noter que, toute sa vie, mon bisaïeul n’a pas arrêté de déménager. Et ce n’est pas fini !

Marie fut la blanchisseuse de la famille CATHIGNOL. Durant au moins 20 ans, de son mariage à son décès, survenu à 38 ans seulement, le 22 novembre 1905 à Bernay où elle a toujours vécu.

Elle avait épousé, âgée de 18 ans, le samedi 10 octobre 1885 un dénommé Pierre Adolphe HULBERT, 25 ans, apprêteur de rubans, né à Bernay le 6 septembre 1860, fils d‘Adolphe HULBERT, ouvrier rubanier à la naissance de son fils et à son mariage, et de Françoise CLÉMENTINE, blanchisseuse à la naissance de son fils et à son mariage.

Il est donc probable que Marie CATHIGNOL travaillait chez Françoise CLÉMENTINE, et qu’elle a épousé le fils de sa patronne.

Marie CATHIGNOL et son mari n’eurent qu’un enfant, Louis Gustave HULBERT, né à Bernay le 20 décembre 1886, y décédé 13 jours après le 2 janvier 1887.

Et comme rien n’échappe à GENEANET, je sais par le Journal Officiel du 15 janvier 1897, qu’Adolphe HULBERT (père) fut décoré d’une "médaille d’honneur" récompensant « les ouvriers et employés comptant plus de trente années consécutives de services dans le même établissement industriel ou commercial ». Il travaillait chez "MASSELIN frères", à Bernay. C’était une entreprise prospère (où de nombreux membres de notre famille ont travaillé) car "le monde appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt !" J L

Pierre Adolphe HULBERT ne s’est pas remarié et il est décédé à Bernay, sans profession, le 16 mai 1913, âgé de 52 ans donc. Il vivait avec sa mère, Françoise CLÉMENTINE, veuve, sans profession non plus mais toujours vivante.

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— 58 : 24 avril 1868 : naissance de Georges Pierre CATHIGNOL, hameau des Champeaux à Bernay, second enfant de Jean second du prénom et Marie Rose AMIOT.

Son père est toujours journalier. Il avait 24 ans et son épouse 21 ans.

C’est le douzième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Triste : ce couple pourtant si jeune n’aura plus d’enfant. L

Par contre l’acte de naissance m’a rempli de joie quand je l’ai lu pour la première fois, il y a désormais plus d’un quart de siècle, plus de quatre treizièmes de siècle même, plus de cinq seizièmes de siècle, même !

Le déclarant fut le père. Tout est normal jusque-là.

Les deux témoins sont des employés au chemin de fer domiciliés à Bernay :

—— A) Pierre CATHIGNOL, soussigné, mon bisaïeul, aîné des frères du déclarant : Cathignol

—— B) Léger CATHIGNOL, soussigné, second des frères aînés vivants du déclarant : cathignole

Quelle sympathique réunion de famille ! ♥

Mais on notera que la coutume auvergnate a disparu : le nouveau-né ne porte pas le prénom du parrain, à moins que celui-ci soit un troisième homme.

Ouais, les deux témoins ont su signer, et avec un "H", et d’une écriture cursive encore bien !

Ouais, Jean second du prénom n’a pas su signer, mais il apprendra, vous savez ! Il a le temps, il n’est même pas rendu au tiers de son existence, ni même aux cinq seizièmes ! Et alors, là, quand il saura signer, il "fera" tous les mariages, et il signera, il signera, il signera, oh qu’est-ce qu’il signera ! J

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Georges Pierre CATHIGNOL épousera, jardinier comme alors son père, sa mère étant rubanière, à Bernay le lundi 10 avril 1893, Clémence Eugénie HERVIEU (née "MULLOT", du nom de sa mère prénommée Irma Uranie, car fille de père inconnu, mais légitimée "HERVIEU" après le mariage de cette dernière Pierre Anselme HERVIEU en 1870), employée de commerce (elle l’était déjà avant son mariage), née à Fontaine-la-Louvet (Eure) le 15 novembre 1869.

Ce 10 avril 1893, sa mère, Irma Uranie MULOT, veuve et remariée, étant alors marchande de légumes.

Georges Pierre CATHIGNOL signa à son mariage, et… son père aussi ! Ah, je vous l’avais bien dit ! J

Jean signa presque en écriture cursive, même ! j c athi gnol

Nous possédons une superbe photo de chacun de ces deux jeunes gens ; beau couple donc, qui, malheureusement ne dura pas. L

Leur unique enfant fut un garçon mort-né, le sixième et dernier de la famille CATHIGNOL, rue des Charrettes à Bernay le 12 février 1894. Par la suite le couple se sépara, sans divorcer.

Georges Pierre CATHIGNOL s’en vint vivre à Broglie, où il fut père d’une enfant adultérine, née d’Hélène Marie GIRARD, Pierrette Jacqueline CATHIGNOL (1923-2017).

Cette dernière ne connut pas son père qui mourut peu après, route de Laigle à Broglie le 30 novembre 1923.

Presque dix ans après, Clémence Eugénie HERVIEU, alors âgée de 63 ans, se remaria, à Paris-16 le mardi 28 mars 1933 avec un veuf italien ou d’origine italienne, Louis Joseph PIOVANI, âgé de 70 ans. Elle était marchande de légumes et lui cordonnier. Elle mourut à Bernay le 3 juin 1947, âgée de 77 ans donc.

Georges Pierre CATHIGNOL avait atteint le grade de caporal lors de son service militaire ; ce n’est pas bien haut mais c’est mieux que ses cousins germains CATHIGNOL, dont plusieurs furent exemptés, il est vrai.

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— 59 : 13 septembre 1871 : décès de Pierre Gustave CATHIGNOL, rue du Collège à Bernay.

Deuxième fils et enfant de 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX, Pierre Gustave CATHIGNOL n’avait pas 12 ans.

Après les décès prématurés (enfants) de Paul Fortuné MAILLET (1859-1863) et de Paul Désiré Alexis RENAULT (1866-1866), voici maintenant un troisième petit-enfant de 16.Jean et 17.Antoinette LENÈGRE qui décède. Il n’y en aura pas d’autre de leur vivant, sauf si Marie Anaïs MAILLET (née le 28 décembre 1864) est, elle aussi décédée enfant, mais cela, je l’ignore.

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— 60 : 10 novembre 1871 : décès de Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL (née CATHILINIAT), à Vaurs en Condat.

Non mariée, elle est ("heureusement") décédée sous ce nom.

Perdre une sœur (ou un frère), ce n’est pas rien, évidemment, même si on (ne) la fréquentait pas, peu ou plus.

Mais, pour que ç’ait été VRAIMENT un événement de la vie de Jean, il est impératif qu’il ait été MIS AU COURANT de ce décès.

Le fut-il ? J’ai plutôt tendance à croire que oui, car en 1871 (et années alentour), il devait recevoir régulièrement du courrier venant d’Auvergne, lui donnant des nouvelles du "pays".

Charlotte, qui a toujours vécu au hameau de Courtilles ou tout près, est décédée dans ce hameau de "Vaurs", disparu aujourd’hui, et parfois nommé jadis "Vaurs près Courtilles".

Ce décès fut déclaré par le quatrième de ses cinq enfants naturels, son fils aîné Pierre CATHINIOL / CATIGNOL (1828-1907), 43 ans, cultivateur, époux Marie FLORAT (1830-1897), qui eut une vie normale à Condat mais ne laissa pas de descendance "CATIGNOL", sauf ses deux filles, Antoinette dite "Marie" CATIGNOL (1856-1920, le tout à la Grangeoune de Courtilles en Condat), célibataire, et Jeanne dite "Eugénie" CATIGNOL (la Grangeoune de Courtilles en Condat 1867-1930 La Garenne-Colombes, Hauts-de-Seine), mariée à Condat le samedi 7 juillet 1888 à un dénommé Antoine BARBAT (la Grangeoune de Courtilles en Condat 1853-1911/1930), dont postérité..

Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL y est dite « âgée de 78 ans, célibataire, journalière, fille à 32.Antoine sans autres renseignements » [SIC]. Cela la fait naître en 1793 ou toute fin 1792. Comme dit plus haut, je la pense née le 15 février 1794.

On connaît assez bien sa vie, notamment grâce aux recensements de Condat et au mariage de quatre de ses cinq enfants.

Elle y fut toujours recensée en famille, mais jamais avec un concubin. Souvent qualifiée de « cultivatrice » ou « journalière », parfois « sans profession ». Une fois surprénommée « Marie » (dans un recensement).

Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL représente un cas unique dans ma généalogie, ayant eu un enfant naturel de plus qu’une de mes défuntes cousines alsaciennes (19ème siècle aussi) qui en eut quatre.

Son frère Jean CATINIOL / CATIGNOL n’ayant eu qu’une fille, son fils Pierre CATHINIOL / CATIGNOL ci-dessus témoin n’ayant eu que deux filles, et son autre fils Jean CATIGNOL n’ayant épousé que des femmes ménopausées, c’est elle, et uniquement elle, qui est la source de nos cousins "CATIGNOL", nombreux encore aujourd’hui, à peu près autant que les "CATHIGNOL".

Leur ancêtre commun se nommait Jean CATIGNOL (Condat-1845-1937-Nogent-le-Rotrou), mort à 82 ans, qui a bien réussi sa vie puisque, à 81 ans, il se permit de faire un don de 5000 francs à l’hospice de Compains (Puy-de-Dôme).

Je sais tout cela car rien n’échappe à GENEANET, y compris les articles de journaux ! J

Marié en 1874 à une… Bagnolaise ^^, il était fils naturel de Marie première du prénom sur trois CATHINIOL / CATIGNOL (née en 1818, fille aînée de Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL), qui trouva à se marier plus tard (1853), contrairement à sa sœur cadette Marie deuxième du prénom sur trois CATIGNOL (née en 1821 sans acte de naissance, deuxième fille de Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL), qui se maria "directement", et contrairement aussi à sa sœur benjamine Marie troisième du prénom sur trois CATHINIOL / CATIGNOL (née en 1824, troisième fille de Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL), qui prit la suite de sa mère et ne se maria pas, mettant au monde trois enfants CATIGNOL dont un garçon, Léger CATIGNOL (1851-1906/1914) qui, marié à Montpellier en 1877 avec une Ariégeoise, n’eut malheureusement que des filles (quatre, nées à Montpellier ou à côté dans l‘Hérault), d’où disparition du nom "CATIGNOL" dans cette branche.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement (de Bernay) de 1872 (date inconnue).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie néanmoins ici.

Source : Jean Paul CHORIN.

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Pour rappel, le recensement de 1871 fut reporté à 1872 pour cause de guerre avec l’Allemagne.

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Hameau du Petit Cosnier

CATIGNOL Léger, journalier, 32 ans, né au Pin (Orne) (âge inexact : 33 ans)

BUNEL Adèle, son épouse, journalière, 36 ans, née à Bernay (âge inexact : 38 ans)

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Hameau du Bois Taillefer

CATIGNOLES Jean, journalier, 72 ans, né à Égliseneuve (Puy-de-Dôme) (âge fantaisiste)

LENÈGRE Marie Antoinette, sa femme, 58 ans, née à Égliseneuve (Puy-de-Dôme) (âge inexact : 59 ans)

CATIGNOL Désiré, ouvrier en ruban, 17 ans, né à Bernay (c’est "Désirée", pas "Désire" !!) J (âge exact)

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Hameau de Champeaux

CATHIGNOL Jean, journalier, 29 ans, né à Égliseneuve (Puy-de-Dôme) (âge exact si recensé après le 23 juillet)

AMIOT Rose Marie, son épouse, ouvrière en ruban, 23 ans, née à Bernay (âge inexact : 25 ans)

CATHIGNOL Georges Pierre, leur fils, 4 ans, né à Bernay (âge exact)

AMIOT Louis Michel, cordonnier, 27 ans, né à Bernay (âge inexact : 28 ans)

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Notes :

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1) « LENÈGRE Marie Antoinette », c’est 17.Antoinette LENÈGRE bien sûr. Le prénom "Marie" est faux (pure invention).

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2) L’âge de 16.Jean CATHIGNOL (72 ans) ne me convient pas du tout. Mais bon, c’est un âge que l’on retrouvait souvent dans les documents administratifs, car 72, c’est six douzaines. Eh oui, on comptait beaucoup par douzaines, en ce temps-là. Surtout quand il y en avait six, car six douzaines, c'était la moitié d'une douzaine de douzaines (une "grosse").

Il est clair que ce recenseur a fait du travail très médiocre :

— rajoutant un prénom.

— confondant une fille et un garçon.

— ne donnant pas à la fille le nom de son père, tous les deux faux.

Le recenseur qui recensera Jean CATHIGNOL second du prénom et son foyer sera plus sérieux, lui, donnant une orthographe exacte, des prénoms corrects, et des âges pas toujours exacts mais presque.

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3) Étrange : labsence de mon bisaïeul Pierre et de sa famille. Par contre Léger est présent, avec son épouse.

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4) Pierre second du prénom CATHIGNOL (21 ans cette été-là) est aussi absent de Bernay et il le sera désormais toujours. Je ne pense pourtant pas quil soit déjà "monté" à Paris car il se mariera à Bernay en 1875. Mais bon, il est peut-être boucher dans le voisinage de Bernay.

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5) Jean CATHIGNOL second du prénom et son épouse Marie Rose AMIOT ont désormais la joie d’avoir un fils : Georges Pierre, né en 1868, après une fille mort-née en 1866, leurs deux seuls enfants.

Ils hébergent Louis Michel AMIOT, frère aîné de Marie Rose. Bien plus tard, ils hébergeront jusqu'à leur mort les vieux parents de Marie Rose, qui fêteront leurs 55 ans de mariage chez eux.

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— 61 : 14 juin 1875 : naissance de Georges CATHIGNOL, Grand bourg d’Alençon à Bernay, cinquième fils de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

C’est le sixième (sur sept) enfant de ce couple et le treizième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Plus de huit années ont passé depuis la naissance de sa sœur Marie. Leurs parents ont encore déménagé, et, si l’on se fie au recensement de 1872, la famille vivait hors de Bernay en 1872.

En théorie donc il a pu naître un enfant (et même plusieurs !) durant tout ce temps. Mais je n’ai pas trouvé d’autre nouvelle naissance (ni de décès) "CATHIGNOL" dans tout le canton de Bernay. Et pas davantage dans le canton de Thiberville, où ont vécu Léger CATHIGNOL et sa sœur aînée Marie (Bournainville, Drucourt). On ne peut pas faire toute la France, bien sûr, surtout pour rechercher des naissances qui n’ont probablement pas existé. L

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Georges CATHIGNOL eut une vie étrange.

Il fut très tôt « expéditionnaire », avant ses 16 ans (recensement du 25 mai 1891). Ce terme, qui a plusieurs sens, est à prendre ici dans le sens suivant : « commis aux écritures, chargé de faire les copies ». Il vit normalement chez ses parents.

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Au recensement du 15 mai 1896, son père mon bisaïeul 8.Pierre CATHIGNOL est décédé depuis quatre ans et, à près de 21 ans, Georges vit donc chez sa mère veuve 9.Maria Amélie LEROUX, bientôt 60 ans, ainsi que son jeune frère 4.René Dominique, mon futur aïeul, 16 ans, qui lui, moins doué intellectuellement, est apprenti menuisier tandis que Georges est « expéditionnaire au greffe civil ». C’est un métier qui lui fera faire d’innombrables annotations en mentions marginales de mariage sur l’état civil à partir du jour où elles existeront, en 1897.

9.Maria Amélie LEROUX est alors qualifiée de « chef de famille, sans profession ». Bref, elle s’occupe de la maison où les autres habitants travaillent. Car vit aussi avec eux, et ce depuis au moins le recensement de 1876, donc depuis au moins 20 ans, Désirée CATHIGNOL, 41 ans, autrefois en tant que sœur du chef de famille, et depuis 1892, en tant que belle-sœur. Elle est ouvrière rubanière, dans une fabrique (patrons : "MASSELIN frères", vus plus haut) où travailleront aussi les sœurs CHORIN et c’est peut-être ainsi que 4.René Dominique CATHIGNOL et sa future épouse 5.Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN feront connaissance.

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Au recensement du 30 avril 1901, Georges CATHIGNOL, presque 26 ans, vit seul avec sa mère, bientôt 65 ans. Mon aïeul René est absent de Bernay ; je pense qu’il fait son service militaire. Il ne le fit pas en entier car partiellement exempté en raison du décès à la guerre de son frère aîné Jules, mais il en fit une partie et nous possédons d’ailleurs son livret militaire.

Désirée CATHIGNOL, 46 ans, a fini par quitter ce foyer et vit désormais seule, toujours ouvrière rubanière.

Georges CATHIGNOL est « employé de bureau au greffe civil ».

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Au recensement du 10 juillet 1906, Georges CATHIGNOL, 31 ans désormais, vit toujours avec sa mère âgée désormais de presque 70 ans, et il est qualifié de « commis greffier ». Son patron est un dénommé Henri PUEL, greffier du tribunal civil.

Mais depuis 1902, la famille a changé car mon aïeul René a épousé mon aïeule Juliette CHORIN et, en 1906, ce couple vit désormais chez Georges et sa mère, ma bisaïeule 9.Maria Amélie LEROUX.

4.René CATHIGNOL, 26 ans, étonnamment appelé « Dominique » (son second prénom), est livreur.

5.Juliette CHORIN, pas encore 24 ans, est ouvrière rubanière, chez Mr MASSELIN bien sûr.

Vivent aussi dans cette maison en 1906 :

Berthe Léontine Félicie CHORIN, deuxième sœur de la précédente et âgée de tout juste 20 ans, aussi ouvrière rubanière, chez Mr MASSELIN bien sûr, et encore le huitième et dernier enfant de la fratrie CHORIN :

Paul Gustave Albert CHORIN, dix ans. Paul CHORIN sera, bien plus tard, après un remariage pour cause de veuvage, père, en 1946, de mon cousin Jean Paul CHORIN, à qui je dois tant d’informations précieuses vues plus haut dans cet article et dans d‘autres sur le présent blog.

Pour l’instant, il n’est qu’un simple écolier. Plus tard il deviendra gendarme.

La présence de Berthe et Paul CHORIN dans cette maison s’explique par le fait qu’ils ont perdu leur mère, ma bisaïeule 11.Amélie Julia MARCHAND, en 1903. Leur père, mon bisaïeul 10. Jules Léon Gustave CHORIN, ouvrier maçon, devenu veuf, ne peut pas les élever tout seul chez lui sans personne à la maison pour garder les plus jeunes enfants, quand il travaille, et ce d’autant plus qu’il est alcoolique.

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Au recensement du 29 mai 1911, bien des choses ont encore changé dans la maison.

Georges CATHIGNOL, presque 36 ans maintenant, est toujours « commis greffier ». Son patron est toujours Henri PUEL.

5.Juliette CHORIN, pas encore 29 ans, est toujours ouvrière rubanière chez Mr MASSELIN.

Mais, entre-temps, en 1909, elle est devenue veuve. Et elle vit à côté de sa belle-mère (presque 75 ans) et de son beau-frère, en compagnie de son fils unique, 2.Jean Robert CATHIGNOL, mon père, né en 1908.

Berthe CHORIN a disparu car elle s’est mariée en 1910 et son petit frère Paul a disparu aussi.

On voit l’utilité des grands-parents en ces temps-là. Car comme Georges et Juliette travaillaient tous deux, il fallait bien quelqu’un pour garder mon père, âgé alors de seulement quelques mois. C’était visible aussi durant les précédents recensements, avant que ma bisaïeule ne fût grand-mère.

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Ensuite, le vendredi 31 octobre 1913, Georges CATHIGNOL, 38 ans désormais, finira par épouser la veuve de son jeune frère, et, d’oncle de mon père, il deviendra en plus son beau-père. Il était alors (toujours) « commis greffier au tribunal civil de Bernay », tandis que Juliette est qualifiée de « apprêteuse de rubans ». Pas de changement donc, sauf que ce mariage fut blanc. L

Après le décès de sa mère en 1915, Georges CATHIGNOL va quitter ce métier qui était le sien depuis environ 22 ans (avec de petites montées en grade). Lui et son épouse deviendront commerçants à Saint-Vincent-du-Boulay, aidés par Désirée CATHIGNOL, 60 ans désormais, et qui était devenue entre-temps concierge chez "MASSSELIN frères".

Cette aventure aurait peut-être pu marcher, mais Désirée mourut en 1917 et Juliette en 1918.

Du coup, Georges CATHIGNOL, resté seul avec mon père âgé de seulement dix ans, choisit d’émigrer à Rouen pour vivre auprès de Berthe CHORIN et de Louis Léon Gabriel TOUZEAU, mari de Berthe, et ce fut là qu’il mourut, le 2 mai 1945, à près de 70 ans, instituant héritier universel mon père, à la fois son neveu et son beau-fils.

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— 62 : mariage, à Bernay le mercredi 13 octobre 1875, de Pierre second du prénom CATHIGNOL avec Camille Anastasie AUGÉ, née à Orbec (Calvados) le 25 octobre 1855.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE marient leur dernier enfant, puisque Désirée restera célibataire.

Pierre est boucher, il a 24 ans. Camille est blanchisseuse, elle n’a pas encore 20 ans. Beau mariage donc mais dont je ne connais pas d’enfant. Ils quitteront Bernay sans doute aussitôt après, puisqu’ils seront absents aux recensements bernayens de 1876 suivants.

16.Jean CATHIGNOL (journalier) et 17.Antoinette LENÈGRE sont présents, consentants et soussignés (avec un "H" pour Jean).

Le père de la mariée est décédée, sa mère est blanchisseuse. Ils forment un couple totalement inconnu de GENEANET, de telle sorte que je n’ai aucun indice pour chercher où Pierre second du prénom CATHIGNOL et Camille Anastasie AUGÉ ont pu aller après leur mariage. Directement à Paris ? C’est possible, mais il faut des fonds pour ouvrir une boucherie à Paris. Quoi qu’il en soit, les recensements parisiens de 1876 à 1921 ne sont pas parvenus jusqu’à nous ; on ne peut donc rien savoir des 24 années qui séparent 1875 de 1899.

Premier témoin : 8.Pierre CATHIGNOL, 43 ans, employé au Chemin de Fer de l’Ouest, frère de l‘époux.

Quatrième témoin : Victor AUGÉ, tisserand, 35 ans, frère de l’épouse.

Dix belles signatures. Trois "H" pour les trois CATHIGNOL.

Pierre second du prénom CATHIGNOL signe : Pierre Cathignol

Camille Anastasie AUGÉ signe : Camille Auger

Cette dernière mourra à Paris-15, après plus de 23 ans de mariage, le 14 mai 1899, sans doute dans un hôpital, vu les déclarants, ainsi que l’adresse (151 rue de Sèvres), adresse actuelle de la clinique Robert-Debré.

Elle habitait avec son époux (c’est précisé) 143 boulevard Saint-Germain, et tous deux sont déclarés « journaliers », ce qui est très vraisemblablement faux. Mais ce métier équivoque, qui consiste à dire qu’on fait des journées de travail (sans plus de précision) est très pratique quand on ignore le vrai métier d’un individu. J’ai déjà vu d’autres actes de décès comme ça.

Du reste Pierre second du prénom CATHIGNOL se remariera en fin d’année, le samedi 9 décembre 1899, et là, il sera cité « boucher », habitant toujours 143 boulevard Saint-Germain. En plus il épousera (à 48 ans donc), une caissière, Marthe Alphonsine LÉCAILLON. Preuve qu’il n’a jamais dû quitter le milieu de la boucherie.

Marthe Alphonsine LÉCAILLON était née à Chéry-Chartreuve, dans l’Aisne, le 19 octobre 1866. C’était donc une "vieille fille" de 33 ans, qui a trouvé sur le tard un veuf pour se marier. Peut-être son patron. Ce mariage durant l’Avent prouve que les nouveaux époux ne se souciaient guère de la religion, et ça peut expliquer pourquoi Pierre second du prénom CATHIGNOL n’avait pas eu d’enfant de sa première épouse. Il en aura toutefois un de sa seconde épouse, Ernest Eugène CATHIGNOL, né à Paris-18 le 19 avril 1906. Probablement malgré lui car, s’il avait voulu un enfant, il l’aurait sans doute fait dès 1900.

Bien entendu, aucun CATHIGNOL témoin à ce mariage. Savait-on seulement, dans les familles "CATHIGNOL", que Pierre habitait Paris ?

Parmi les témoins (au moins trois du côté de l’épouse), le second est à retenir : Ernest Juvénal LÉCAILLON, 38 ans, boucher, frère aîné de l’épouse, et sans guère de doute futur parrain (car premier témoin et de même prénom) d’Ernest Eugène CATHIGNOL en 1906.

Ernest Juvénal LÉCAILLON enterrera son beau-frère décédé à Paris-18 le 5 juin 1921, puis sa sœur, logiquement venue s’installer à Saint-Denis où résidait Ernest, décédée à Saint-Denis, le 27 février 1929. J’ai réussi à retrouver Marthe Alphonsine LÉCAILLON à Saint-Denis, au recensement de 1926. Elle vivait seule, rue Fontaine, à quelques pas de la maison de son frère Ernest, boucher, marié. Mais pas de trace de son fils Ernest Eugène CATHIGNOL, qui, à 20 ans, semblait avoir quitté sa mère. Il ne s’est pas marié à Saint-Denis avant 1943 et n‘y est pas décédé non plus avant cette année-là, m’a assuré un correspondant bénévole local Mr Jean CAVALIER, du Cercle Généalogique du 93, que je remercie ici. Et il n’est pas décédé après 1970, m’a assuré GENEANET.

Ernest Eugène CATHIGNOL a tout de même vécu au moins 15 ans, puisqu’il n’est pas cité dans les décès des VINGT arrondissements parisiens entre 1906 et 1921. Ensuite, mystère.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement (de Bernay) de 1876 (date inconnue).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie néanmoins ici.

Source : Jean Paul CHORIN.

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C’est le dernier qui aurait dû recenser mon trisaïeul Jean.

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Rue de la Couture

CATIGNOLE Jean, journalier, 34 ans, né à Clermont-Ferrand (Non ! environ 33 ans ; et né à Égliseneuve-d'Entraigues le 23 juillet 1843)

AMIOT Marie Rose, son épouse, 29 ans, née à Bernay (EXACT : née à Bernay le 11 avril 1847)

CATIGNOLE Georges, leur fils, 7 ans, né à Bernay (c’est Georges Pierre ; plutôt déjà 8 ans, je pense : il est né à Bernay le 24 avril 1868)

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Rue de Morsan

(chez ses employeurs, un couple)

CATHIGNOL Paul, garçon charcutier, 16 ans, né à Bernay (Non ! environ 20 ans : né à Bernay le 15 mai 1856)

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Rue de Morsan

8.CATIGNOLLES Pierre, employé du chemin de fer, 44 ans, né à Égliseneuve Auvergne (EXACT : né à Égliseneuve-d'Entraigues le 8 mai 1832)

9.LEROUX Maria, son épouse, marchande de journaux, 39 ans, née au Havre (Non ! née à Saint-Martin-du-Manoir) (le 27 juillet 1836)

CATIGNOLLES Jules, leur fils, 12 ans, né à Bernay (Non ! cest Gabriel Alfred !) (né à Bernay le 3 mai 1864)

CATIGNOLLES Marie, leur fille 10 ans, née à Bernay (Non ! 9 ans seulement car née le 13 février 1867)

CATIGNOLLES Jules, leur fils, 1 an, né à Bernay (Non ! cest Georges !) (né à Bernay le 14 juin 1875)

CATIGNOLLES Désirée, ouvrière de fabrique, célibataire, 21 ans, née à Bernay (EXACT : née à Bernay le 2 juin 1855)

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Notes :

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1) Le recenseur sest souvent trompé sur lorthographe des noms, les prénoms, les âges et les communes de naissance ! L

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2) Seconde absence du couple 16.Jean CATHIGNOL / 17.Antoinette LENÈGRE. Jignore où ils sont.

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3) Absence aussi de Léger et de son épouse. Pourtant ils ne sont pas encore partis (définitivement) dans le canton de Thiberville puisqu’ils seront encore recensés à Bernay en 1881.

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4) Paul travaille désormais. Un peu comme son oncle Pierre le boucher (né 5 ans avant lui), il a choisi un métier du même genre : charcutier. Mais il naura pas la vie équilibrée de Pierre, à cause des malheurs qui suivront son mariage (1878). À noter lâge vraiment farfelu qui lui est donné : 16 ans au lieu de 20 ou presque 20.

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5) Les parents de Paul, 8.Pierre CATHIGNOL et 9.Maria Amélie LEROUX, ont bien eu un fils prénommé « Jules ». Mais celui-ci, né le 4 avril 1863 à Bernay, a 13 ans. Bizarrement, il n’est pas recensé, tandis que ses deux "petits" frères Gabriel Alfred et Georges lui ont "chapardé" son prénom. J

Je vous l'avais dit, qu'on aurait encore d'étonnantes surprises dans les prénoms ! J

On peut penser que le "vrai" Jules était lui aussi domicilié chez ses parents, chose normale vu son âge, mais que le recenseur n'a pas bien compris les explications données (Jules était peut-être sorti).

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6) Désirée CATHIGNOL vit chez son frère 8.Pierre CATHIGNOL, né plus de 23 ans avant elle ! Comme elle demeurera célibataire, elle y vivra jusqu’à la mort de ce dernier, et même encore quelques années après (chez sa veuve). Elle a toujours tenu, de façon stable, ce même métier d’ouvrier rubanière chez "MASSELIN frères", qui lui offriront un poste de concierge, plus tard dans sa vie (1911).

Ayant travaillé au moins 39 ans de suite chez le même employeur, elle aurait bien mérité, elle aussi, comme en 1897 Adolphe HULBERT cité plus haut, d’être décorée de la "médaille d’honneur" récompensant « les ouvriers et employés comptant plus de trente années consécutives de services dans le même établissement industriel ou commercial ». Lui aussi travaillait chez "MASSELIN frères", à Bernay.

Les médailles servent à nos dirigeants pour calmer le peuple, l‘endormir et le saigner plus aisément. L

L’assassin (par procuration) Emmanuel MACRON est en train d’en offrir plein aux infirmières en ce moment où j‘écris ces lignes, après en avoir envoyé des milliers « à la guerre » [SIC DIXIT] SANS MASQUES, dont beaucoup (plus de cent !) sont mortes au front.

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— 63 : mariage, à Bernay le samedi 7 décembre 1878, de Paul CATHIGNOL avec Henriette Désirée DELAMARE, née à Appeville-Annebault (Eure) le 9 août 1855.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE marient leur premier petit-enfant. Ce sera la dernière fête de la vie de mon trisaïeul.

L’épouse est déjà enceinte, lors de ce mariage. Mais j’ai vu ça très souvent et je ne pense pas que ce soit à l’origine de la malédiction effroyable qui va s’abattre sur eux.

Paul a 22 ans et est garçon charcutier.

Désirée DELAMARE a 23 ans et est ouvrière de filature.

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Les parents de Paul, 8.Pierre CATHIGNOL et 9.Maria Amélie LEROUX, sont présents et consentants bien sûr, vu que Paul est à son tour « mineur relativement au mariage ». Pierre est toujours employé au Chemin de Fer de l’Ouest, Maria s’occupe du ménage (elle ne vend donc plus de journaux).

Le père de Henriette Désirée DELAMARE est décédé. Celle-ci, « demeurant depuis temps de droit » à Bernay, vit donc avec sa mère qui s‘occupe du ménage, aussi présente et consentante.

Deux frères de l’épouse sont témoins mais rien du côté de notre famille. L

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Paul CATHIGNOL fut employé au Chemin de Fer de l’Ouest dès 1879 et jusqu’en 1880, une année donc.

Il est le seul "CATHIGNOL" qui fut qualifié de "poseur de rails au Chemin de Fer de l'Ouest" (31 mai 1880).

Puis il devint journalier (1881-1888), tisserand (1891) et enfin terrassier (de 1896 à son décès en 1900).

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Il quitta sa femme pour Lisieux (Calvados) peu après la naissance de son cinquième enfant (vers 1886), pourtant la première à avoir vécu. On le retrouve à Lisieux en couple avec une certaine Rose Léonie Nat(h)alie SIMON (1855-1895), veuve Louis Aimé ROGERON (1845-1881), et ses deux enfants, Gabrielle (née en 1876) et Roger ROGERON (né en 1879), qui tous deux se marieront malgré une enfance et une adolescence compliquées. Après le décès de sa maîtresse, Paul CATHIGNOL fit venir sa femme à Lisieux et on les retrouve ainsi au recensement de 1896 à Lisieux, en compagnie de leur fille Marie Désirée CATHIGNOL et de… Roger ROGERON, alors jeune peintre en bâtiment de 17 ans.

Peu après, Paul CATHIGNOL et sa famille ont dû retourner dans le département de l’Eure puisque c’est à l’hospice de Bernay qu’il mourra, le 16 mai 1900, âgé de 44 seulement.

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Henriette Désirée DELAMARE fut ouvrière de filature jusqu’à la naissance de son quatrième enfant (1884), une fille mort-née comme les précédents. Puis elle fut tour à tour journalière, ouvrière, sans profession, en général domiciliée à Menneval, commune qui touche Bernay, et qui fut son dernier domicile. Vivant seule depuis 1905 après le mariage de sa fille que son mari emmena en Seine-Maritime, elle mourut à l’hospice de Bernay le 24 novembre 1927, âgée de 72 ans, après une solitude totale de plus de 22 ans. L

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Paul CATHIGNOL fut condamné trois fois par la justice à de petites peines de prison pour "outrage à agents" (Bernay, 1885), puis "tapage et violence" (Lisieux, 1892), enfin "coups à sa femme" (Lisieux, 1897).

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— 64 : 18 janvier 1879 : décès de Françoise GATIGNOL (née "GATINIOL", mariée "CATIGNOL"), à Gioux en Bagnols.

Perdre une sœur (ou un frère), ce n’est pas rien, évidemment, même si on (ne) la fréquentait pas, peu ou plus. .

Mais, pour que ç’ait été VRAIMENT un événement de la vie de Jean, il est impératif qu’il ait été MIS AU COURANT de ce décès.

Le fut-il ? J’ai plutôt tendance à croire que oui, et ce pour la même raison que celle exposée plus haut, à l’occasion de leur sœur Charlotte dite "Françoise" : Jean devait recevoir régulièrement du courrier venant d’Auvergne, lui donnant des nouvelles du "pays".

Françoise et son époux Jean SERVIÈRE (1790-1852) avaient eu six ou sept enfants ; je n’ai que quatre naissances, toutes à Gioux en Bagnols, celles des quatre premiers nés, de 1816 à 1823 :

Hilarion dit "Pierre", Michel, Pierre décédé en bas âge, et Michelle, mariée comme les deux fils aînés.

Mais les recensements semblent en donner six ou sept en tout (difficile de savoir, à cause d‘âges imprécis, de surprénoms et des derniers actes de naissance non trouvés).

Les deux fils aînés ont vécu loin, dans d’autres départements, mais Michelle SERVIÈRE (1823-1899) était restée vivre à Gioux, ayant épousé à Bagnols en 1852 un certain Jean ESPINASSE (1821-1902), natif de Singles (au nord-ouest de Bagnols, tout près de cette commune même si elle ne la touche pas), d’où postérité à Gioux. Et donc, dans cette descendance, certains devaient savoir écrire.

Françoise a vécu 87 ans et demi, répartis ainsi :

— 24 ans avec sa famille biologique d’origine : 1791-1815.

— Presque 37 ans avec son époux Jean SERVIÈRE (1790-1852).

— 26 ans et demi de veuvage (1852-1879).

Elle semble avoir eu une vie tranquille et classique, avec sans doute le seul regret d’avoir dû s’éloigner de ses frères et sœurs, en épousant un Bagnolais.

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— 65. 22 juin 1879 à Bernay : naissance d’un garçon mort-né, premier enfant sur sept de Paul CATHIGNOL et Henriette Désirée DELAMARE.

Il n’est pas sûr que 16.Jean CATHIGNOL ait été mis au courant de cette naissance de son premier arrière-petit-enfant.

Ça demeure néanmoins une grande étape de sa vie : c’est la première fois qu’il devient arrière-grand-père.

Trois filles mort-nées suivront (1880, 1881, 1884) avant la naissance de Marie Désirée CATHIGNOL, née à l’hospice de Bernay le 29 décembre 1885, la seule qui se mariera de cette fratrie de sept enfants. Suivront encore une fille et un garçon qui ne vivront pas six mois à eux deux.

Marie Désirée CATHIGNOL fut la seule des sept enfants de Paul CATHIGNOL et Henriette Désirée DELAMARE à naître à l’hospice ; c’est peut-être ce qui lui a sauvé la vie. Elle se mariera deux fois (1905 et 1923), pour cause de veuvage, vivant toujours hélas loin de sa mère, près de Rouen. Cette dernière ne sera même pas présente au second mariage de sa fille, donnant seulement, depuis son domicile de Menneval, son consentement par écrit.

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— 66. 24 juin 1879 : décès de 16.Jean CATHIGNOL, gardien d’herbages, hameau de la Planquette, à Bernay.

Il est décédé « à 11 heures, en son domicile, âgé de 75 ans ».

Une dernière profession et un dernier domicile pour mon trisaïeul. Le décès fut enregistré le lendemain 25 juin en mairie de Bernay, sur déclaration de « Jean VERNER, journalier, âgé de 42 ans, cousin du décédé, soussigné ».

L’âge fait naître mon trisaïeul en 1803 (après le 24 juin) ou en 1804 (jusqu’au 24 juin).

L’âge de Jean VERNER (alias "VERNAYRE" bien sûr) me chiffonne beaucoup et m’empêche de l’identifier avec certitude.

D’abord je ne connais pas de cousins à mon trisaïeul portant ce nom. Des neveux et petits-neveux, oui. Mais pas tous émigrés en Normandie. J’ai un de ses neveux, Jean VERNAYRE, né le 18 septembre 1829 à Condat, âgé alors de 49 ans et demi et non 42. Marié à Bernay avec une Normande en 1861. Pas mieux. C’est peut-être lui, mais ça fait une grosse erreur d’âge pour l’époque.

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ÉPILOGUE : ainsi s’est terminée une longue vie qui ne fut pas de tout repos. Très belle vie néanmoins, je trouve, même si elle comporta bien des malheurs, comme toute longue vie.

Antoinette LENÈGRE avait fait le bon choix, en acceptant la demande en mariage que lui fit Jean, malgré sa pauvreté, attestée par la table des contrats de mariage du bureau de Besse-en-Chandesse (200 francs pour Jean contre 1600 francs pour Antoinette), doublée d’une absence d’identité officielle qui ne peut être source que d‘ennuis à venir, et triplée de l‘existence de trois nièces et d‘un neveu nés de père inconnu (1818, 1821, 1824 et 1828).

J’ai sans doute bien d’autres ancêtres dont la vie mériterait d’être longuement étudiée aussi mais celle de Jean est vraiment passionnante, avec ses douze enfants aux destinées très diverses, que son épouse et lui ont presque tous mariés (seule manque Désirée, jamais mariée), cette grande pauvreté qui descendit jusqu’à la misère en 1848 et obligea la famille à un exode incertain vers une terre très lointaine, dans une petite ville si éloignée des immenses et magnifiques étendues montagnardes et campagnardes d’Égliseneuve-d’Entraigues, ces nombreux déménagements et changements de profession qui témoignent aussi d’une vie difficile.

Mais Jean a tenu jusqu’au bout son rôle d’homme en travaillant jusqu’au bout, tandis qu’Antoinette a tenu aussi jusqu’au bout son rôle de femme, mettant notamment au monde à Bernay un enfant conçu en Auvergne, après un voyage dont les femmes qui me lisent doivent penser à juste titre qu’il ne dut pas être une partie de plaisir, et vivant suffisamment longtemps pour élever complètement ses douze enfants (sauf les morts en enfance bien sûr).

Comme Moïse qui n’atteignit pas la terre promise mais dut se contenter de l’apercevoir, Jean n’a pas vu naître celui qui perpétuera son nom, son quatorzième petit-enfant (sur quinze), mon aïeul 4.René Dominique CATHIGNOL.

Mais il a pu voir que l’épouse de son fils aîné (normalement le plus béni, même si les exceptions ne manquent pas ; voir la vie effroyable de Paul plus haut) attendait un septième enfant (sept, nombre sacré), et, cet ancêtre de tous les "CATHIGNOL" vivants, Antoinette, elle le verra naître, le gardant, dans sa vieillesse, durant ses toutes premières années (1979-1983) puisqu’elle les vécut chez son fils aîné, mon bisaïeul 8.Pierre CATHIGNOL, né pile quatre mois après la mort de son époux (24 octobre 1879).

Je suis content que l’un et l’autre soient décédés chez eux, lui, auprès de son épouse, elle auprès de son fils aîné, et non à l’hôpital.

Je suis content qu’un Auvergnat ait déclaré la mort de Jean ; sans doute son neveu, fils de Pierre VERNEYRE / VERNAYRE, qui fut témoin à son mariage, et de l’aînée de ses sœurs Marie CATINOT / CATIGNOL.

Et je me demande si ce Jean VERNER ne les pas accompagnés durant leur périple de 1848. Il avait alors 18 ans révolus, et a pu se montrer, dans toute la force de sa jeunesse virile, d’une très grande utilité. Car, bien que le numéro spécial de la "Revue Française de la Généalogie" "consacré aux migrations entre 1814 et 1914" ne m’ait ABSOLUMENT RIEN APPRIS (les rédacteurs ne s’intéressent qu’aux bourgeois et n’ont même pas indiqué que "bougnat" est l’aphérèse de "charbougnat" qui signifie "charbonnier"), je persiste à croire que, pour qui n’était pas fortuné, et de plus habitait dans les montagnes du cœur de l’Auvergne, ce voyage dut être une très dure expédition. Le train n’existait pas encore et les diligences coûtaient bien trop cher, selon moi.

Mais je suis content aussi que le décès d’Antoinette (18 décembre 1883 à Bernay) (âgée de 70 ans et demi) ait été déclaré par un Normand, Pierre Eugène AMIOT, car la vie de mes trisaïeuls est très loin de se résumer à celle de leur fils aîné, et Jean second du prénom, époux Marie Rose AMIOT, a si longtemps hébergé les parents de son épouse (et même un de leurs fils au début de leur mariage) que je trouve sympathique qu’un autre de leur fils, assez jeune marié et ourdisseur de profession celui-là, ait fait le déplacement jusqu’à la mairie pour déclarer ce décès.

Ainsi, de l’Auvergne à la Normandie, la boucle était bouclée. Après tout, les six enfants mariés de Jean et Antoinette avaient tous choisi un(e) Normand(e) pour conjoint(e), non ?

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Résumé des 66 grandes étapes de la vie de Jean CATHIGNOL premier du nom

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Il me manque bien des étapes bien sûr (le premier chagrin d‘amour d‘un adolescent, ça ne s‘oublie jamais et ça vous marque pour toujours, mais ce n‘est écrit nulle part dans l‘état civil, pas plus que le premier jour où l’on fut parrain pour la première fois, ni celui où on a touché de l‘argent pour un travail rémunéré, ni le jour si béni où on a croisé le chemin de la future femme de sa vie, ni encore la maladie ou l’accident qui, un jour, a failli vous emporter), mais j’ai donné celles que je connaissais.

Et que je résume donc ci-dessous (à noter que Jean ne fut pas toujours cité présent, et ne le fut pas toujours, loin de là !) :

— Au nombre de 3 : sa conception, sa naissance et son décès, bien sûr.

— Au nombre de 3 : décès de ses parents et de sa grand-mère maternelle (1809, 1810, 1823).

— Au nombre de 4 : mariage de trois de ses quatre sœurs (1810, 1815, 1824) et celui de son frère (1832).

J’aurais pu ajouter toutes les naissances de ses neveux et nièces, surtout les huit de Marie CATIGNOL et Pierre VERNAYRE (nés de 1811 à 1829), d’autant plus qu’il fut sans doute parrain de l’un ou l’une d’eux [il y a eu un premier "Jean VERNAYRE" né (1815) et marié (1835) à Condat] mais je ne l’ai pas fait.

— Au nombre de 2 : les actes judiciaires qui ont précédé son mariage, en octobre 1830.

— Au nombre de 1 : son contrat de mariage, de bonne heure le jeudi 28 octobre 1830.

— Au nombre de 1 : son mariage, à dix heures le jeudi 28 octobre 1830.

— Au nombre de 12 : la naissance de ses douze enfants (de 1832 à 1855).

— Au nombre de 1 : son départ en famille pour Bernay (1848).

— Au nombre de 6 : le mariage de six de ses douze enfants (1853-1854-1861-1864-1865-1875). Il n’a pas connu le remariage, à Paris en 1899, de son ultime fils, Pierre second du prénom.

— Au nombre de 6 : le décès de six de ses douze enfants, les six morts de son vivant (1837-1848-1850-1856-1866-plus date inconnue pour Jean-Marie).

— Au nombre de 13 : la naissance de ses 13 premiers petits-enfants (1855-1875). Il n’a pas connu les naissances, à Bernay en 1879, du quatorzième, René Dominique CATHIGNOL, ni à Paris en 1906, du quinzième, Ernest Eugène CATHIGNOL.

— Au nombre de 1 : le mariage de l’aîné de son fils aîné, Paul CATHIGNOL (1878), le seul de ses petits-enfants marié de son vivant.

— Au nombre de 3 : le décès de trois de ses petits-enfants : Paul Fortuné MAILLET (1863), Paul Désiré Alexis RENAULT (1866), Pierre Gustave CATHIGNOL (1871). En 1866 eut lieu aussi le décès d’une fille mort-née, déjà comptabilisé dans les naissances ci-dessus.

— Au nombre de 1 : deux jours avant sa mort, la naissance d’une fille mort-née, qui le fit devenir arrière-grand-père.

— Au nombre de 4 : le décès de ses sœurs Marie, Charlotte dite "Anne", Charlotte dite "Françoise" et Françoise. Son unique frère mourra après lui (1885).

— Au nombre de 2 : mariage et décès de sa belle-sœur Marie LENÈGRE.

— Au nombre de 3 : les décès des parents et de la grand-mère maternelle de son épouse (1832, 1840, 1851).

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Résumé des professions de Jean CATHIGNOL premier du nom

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— De ses 15 ans environ jusqu’à son mariage : comme tous les adolescents puis jeunes hommes de sa condition, de son époque et de sa région, Jean a dû être journalier (ouvrier agricole) par-ci par-là. Peut-être aussi laboureur, cultivateur ou même domestique mais je n’ai AUCUN document me prouvant quoi que ce soit avant le 23 octobre 1830, alors qu’il avait 26 ou 27 ans environ.

Tous ces métiers se ressemblent plus ou moins ; à moins d’être domestique dans une belle, grande et riche demeure, mais ce n’était sans doute pas son cas.

— Homologation de l’acte de notoriété (samedi 23 octobre 1830) : première profession officielle connue : cultivateur.

— Contrat de mariage et mariage (jeudi 28 octobre 1830) : cultivateur. Certes, on se doutait bien qu’il n’allait pas changer de profession cinq jours avant son mariage, mais l’acte de mariage est intéressant en ce sens qu’il nous dit que Jean « habitait depuis long temps à Égliseneuve-d’Entraigues. » Il ne vivait donc plus en son lieu de naissance (Courtilles en Condat), et, pour pouvoir se loger, se vêtir et manger, ne pouvait plus compter sur le logement, le travail et l’entrecôte de Charlotte dite "Françoise" : il devait donc travailler, et ce depuis… « long temps ».

De toute façon, jamais 34.Jacques LENÈGRE et 35.Catherine MATHEUF n’auraient accepté de donner leur fille de 17 ans à un fainéant. Dans certaines communes voisines (très rarement à Bagnols mais c‘est arrivé là aussi, y compris dans notre famille hélas), les parents "vendaient" parfois leur fille de douze ou treize ans (en général : pas avant 12 ans ni après 13 ans). Mais toujours à des gens riches, bien sûr (marchands et autres). Mais Jean était pauvre comme Job. Donc à exclure.

— De ce mariage au 17 février 1848 : la plupart du temps « cultivateur » mais parfois « journalier ».

Jean va ensuite complètement changer de métier à son arrivée à Bernay :

— Durant au moins 37 mois, du 18 juin 1848 (naissance de son 10ème enfant, Jean-Marie) au 18 juillet 1851 (naissance de son 11ème enfant, Pierre second du prénom) : ramoneur.

— Durant au moins dix ans, du recensement de 1851 à celui de 1861 : émouleur. Sur le contrat de mariage de son fils Léger (25 mars 1861), il sera, pour une unique fois, qualifié de « rémouleur », qui est la forme moderne du nom de ce métier.

— Puis, l’âge venant et le travail suivi devenant de plus en plus dur, Jean sera désormais cité « journalier » (1864-1865-1866-1875). On ne portait pas de lunettes en ces temps-là, du moins chez les pauvres. Or, pour être rémouleur, il faut y voir clair ; sinon, on risque de s’affûter… les doigts ! L

— Enfin, à son décès, ce très poétique métier que je n’ai jamais rencontré ailleurs : gardien d’herbages.

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Résumé des domiciles de Jean CATHIGNOL premier du nom

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— Naissance et premières années : hameau de Courtilles, commune de Condat (Cantal).

— Peut-être vers l’âge de 15 ans jusqu’à son mariage (28/10/1830) : Égliseneuve-d’Entraigues, dans un hameau inconnu.

— De son mariage au 26 juin 1845 (naissance de son 8ème enfant : Françoise) : chez son beau-père, hameau de "La Farge", commune d’Égliseneuve-d’Entraigues.

— Du recensement de l’été 1846 au 17 mai 1847 et sans doute même au 17 février 1848 : chez lui, au hameau éphémère de "La Boubouille", qui n’exista que lors de ce recensement et qui ne comptait qu’une seule famille : la nôtre, alors composée de dix personnes (avec une pointe à onze personnes à la naissance le 17 mai 1847 de Marie seconde du prénom) : lui-même, son épouse, son beau-père, et ses sept enfants encore vivants (le 4ème, Géraud, n’ayant vécu que 28 jours en 1837).

— En voyage quelque temps ensuite, entre Auvergne et Normandie ; soit sans domicile fixe, soit avec un domicile bernayen loué d’avance.

— 18 juin 1848 (naissance de son 10ème enfant, Jean-Marie) : rue des Manufactures à Bernay (Eure).

— 18 juillet 1851 (naissance de son 11ème enfant, Pierre second du prénom) : rue Étroite, à Bernay.

— 23 novembre 1853 (mariage de son 3ème enfant, Marie première du prénom) - recensement de 1861 : hameau de la Pilette, à Bernay.

— 13 octobre 1864 (mariage de son 7ème enfant, Jean second du prénom) - 13 octobre 1875 (mariage de son 11ème enfant, Pierre second du prénom) : rue d’Alençon à Bernay.

Note : curieux, ces deux mariages tous deux un 13 octobre. Mais bon, ces coïncidences peuvent arriver.

— 24 juin 1879 (décès) : hameau de la Planquette, à Bernay.

Note : je ne m’explique pas son absence aux recensements bernayens de 1866 et 1876. Des omissions ? L

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Rédacteur de ce blog : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949.

Pour tout contact : cathignol@laposte.net.

Édition du dimanche 9 octobre 2022 à 2h26.

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posté le 21-04-2020 à 01:49:20

XXV. Mes septaïeuls Pierre GATINIOL et Anna BOURSIN

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Cet article continue l’ascendance patronymique de Jean CATHIGNOL, premier du nom, né en 1804 ou vers 1804 à Condat (Cantal), marié le jeudi 28 octobre 1830 dans la commune voisine d’Égliseneuve-d’Entraigues (Puy-de-Dôme) avec Antoinette LENÈGRE (Égliseneuve-d’Entraigues 1813-1883-Bernay), et décédé, gardien d’herbages, à Bernay « âgé de 75 ans » le 24 juin 1879.

Nous avons vu les parents de Jean CATHIGNOL dans l’article N°22. Et ses grands-parents paternels dans l‘article N°23.

Et nous avons continué avec les arrière-grands-parents en ligne paternelle continue dans l’article N°24.

Nous allons donc étudier maintenant les parents de Michel CATINIOL, époux Anna SABATIER.

Ceux-ci aussi sont nés et morts dans la paroisse de Baignols, devenue la commune de Bagnols.

Ils se nommaient Pierre GATINIOL et Anna BOURSIN.

Nous étudierons par la même occasion les parents de Pierre GATINIOL, car je ne vais pas faire un article pour si peu de nouvelles choses à dire (il y aurait quelques lignes, pas plus).

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Couleurs dans cet article :

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En gras bleu : mes septaïeuls 256.Pierre GATINIOL (1654-1715), laboureur et 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN (1655-1689/1696).

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— En gras jaune foncé : les parents de 256.Pierre GATINIOL et 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN.

 

512.Joseph GATINIOL (?-?)

513.Jeanne BONHOMME (1631-1693)

514.Michel BOURSIN (1595/1612-1682)

515.Madeleine CHAUDIÈRE (1613-1657/1681)

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— En gras rouge : les grands-parents de 256.Pierre GATINIOL et 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN.

 

1024 : Inconnu

1025 : Inconnue

1026 : Guillaume BONHOMME

1027 : Alys (alias Alix, Halips) SALIARD

 

1028 : Jacques BOURSIN

1029 : Inconnue

1030 : Jean CHAUDIÈRE

1031 : Anne MESCHIN

 

Note : j’ai cherché, aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme, le jeudi 6 février 2020, le contrat de mariage de Joseph GATINIOL et Jeanne BONHOMME, principalement pour connaître les parents de 512.Joseph GATINIOL. Mais 1650, c’est trop ancien : je ne l’ai pas trouvé. À Bagnols, il n’y a jamais eu de notaire. Et, dans les sept communes qui l’entourent, il n’existait, pour cette année 1650, que les minutes d’un seul notaire. Pas le bon, hélas.

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En gras marron : les frères et sœurs de 256.Pierre GATINIOL et ceux de 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN.

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— En gras vert : les treize petits-enfants de 512.Joseph GATINIOL (?-?) et 513.Jeanne BONHOMME (1631-1693), avec leur numéro d’ordre de naissance (ils sont nés de 1681 à 1708) : PE-1 à PE-13.

Parmi eux figurent les quatre enfants de 256.Pierre GATINIOL et 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN, déjà étudiés dans l’article N°24 car il s’agit de 128.Michel CATINIOL époux 129.Anna SABATIER, et ses trois frères et sœur puînés.

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— En gras orange : les épouses et époux de ces treize petits-enfants (lorsqu’il y en a eu, bien sûr) comme 129.Anna SABATIER ci-dessus, mon ancêtre, elle.

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En gras bleu-vert : les épouses des frères de 256.Pierre GATINIOL et le mari d’une sœur de 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN.

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En gras fuchsia alias magenta : comme dans tous mes blogs, ce qui est amusant, bizarre, comique, curieux, drôle, étonnant, farfelu, gai, humoristique, ironique, plaisant, etc.

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— En gras noir, ce que je veux mettre en évidence (beaucoup d’internautes font pareil) ; notamment beaucoup d’individus non coloriés.

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256.Pierre GATINIOL (1654-1715) était issu d’une fratrie d’au moins six enfants, nés tous les trois ans de 512.Joseph GATINIOL (?-?), et de 513.Jeanne BONHOMME (1631-1693).

J’ai découvert les cinq premiers il y a très longtemps (1988), en mairie de Bagnols, sur un registre si petit qu’il tient dans ma main droite, comme expliqué dans l’article précédent.

Ces cinq premiers fils sont tous nés au hameau d’Espinasse. Quant au sixième, dont je soupçonnais l’existence, j’en ai découvert l’acte de baptême seulement en… 2019 !

L’explication est qu’il est né à Trémouille-Saint-Loup, pas à Bagnols.

Et que je ne suis jamais allé en mairie de Trémouille-Saint-Loup.

Et que son acte de baptême n’est pas non plus en ligne sur Internet, car il y a une lacune pour la série 6E pour l’année 1666.

Mais la série 3E, microfilmée mais non encore numérisée, est disponible au 75 rue de Neyrat, à Clermont-Ferrand, siège des Archives Départementales du Puy-de-Dôme.

Pourquoi est-ce que je me doutais de son existence ? Eh bien car j’ai lu un jour un acte d’état civil ou on parlait de trois témoins, visiblement trois frères, deux des cinq nés à Espinasse et donc, ce François GATINIOL qui manquait à "ma collection".

Mais je ne savais pas où et quand trouver son acte de baptême !

Heureusement pour moi, deux membres de GENEANET donnaient ses coordonnées de naissance.

J’ai donc trouvé très vite son acte de baptême aux A.D. du 63.

Il est étrange que lui aussi soit un garçon, que lui aussi soit né trois ans après son précédent frère, et que lui aussi, comme les cinq autres, ait atteint l’âge adulte.

Mais bon, c’est comme ça.

J’ai trouvé un jour une famille avec sept filles et zéro garçon.

Et là, peut-il y avoir un septième frère ? Ou une sœur puînée ? En théorie oui car 513.Jeanne BONHOMME n’avait même pas encore 35 ans à la naissance de François. En pratique, je n’ai que ces six enfants.

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Je présente d’abord rapidement leurs parents puisqu’il n’y aura pas d’article sur eux.

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Sur 512.Joseph GATINIOL (?-?), je ne sais presque rien.

Était-il né à Bagnols lui aussi ? Pas sûr. Son mariage me manque car l’année 1650 à Bagnols est lacunaire pour les mariages (pas pour les baptêmes) mais même s’il a eu lieu à Bagnols, ce qui est très probable, ça ne prouve rien, vu que la coutume était que le mariage ait lieu dans la paroisse de la fiancée.

Bref, il a très bien pu naître lui aussi à Espinasse en Bagnols, ou bien à Bagnols mais dans un autre hameau, ou bien encore dans une autre paroisse, par exemple à Chastreix où il y avait un très grand nombre de GATINIOL.

Et tout ça c’est valable pour toutes les générations antérieures de GATINIOL jusqu‘au 13ème siècle, quand furent créés les noms de famille.

Pour son décès, je pense à l’année lacunaire 1680, puisqu’il ne sera pas parrain en 1681 du premier enfant de son fils 256.Pierre GATINIOL, ni, en 1682, parrain du premier enfant de son fils aîné Jacmé GATINIOL.

Je n’ai pas de preuve mais c’est très vraisemblable.

Quel âge avait-il à son mariage ? Eh bien, je pense qu’il était jeune, lui aussi, comme son épouse. En effet ses six enfants devinrent adultes, ce qui était très rare en ce temps-là. L’explication de cette excellente solidité de ces six enfants tient sans doute au fait qu’ils sont nés de parents jeunes et en pleine santé.

Orthographe de son prénom : c’est le curé LADEVIE qui a baptisé ses cinq premiers fils mais il n’a jamais écrit pareil son prénom, pas plus d’ailleurs que les prénom et nom de son épouse. Pour lui, on trouve jozef, mais aussi ioseph, entre autres orthographes.

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513.Jeanne BONHOMME était née à Bagnols, au hameau d’Espinasse, le 20 septembre 1631.

Orthographe de naissance : Jane BONHOMME (fille de « Guilhaume et d’Alys SALIARD »).

Orthographe de décès : Jeane BONHOMME. À noter qu’elle n’est pas identifiée (par exemple dite « veuve de 512.Joseph GATINIOL »). Mais le premier témoin cité est : « Pierre GATINIOL, d’Espinasse » ! On peut supposer que ce dernier était mon ancêtre 256.Pierre GATINIOL (il n’avait pas d’homonyme en âge d’être témoin, ses deux neveux homonymes étant âgés de moins de six ans) et qu’il était le fils de la défunte. La présence de mon ancêtre 256.Pierre GATINIOL nous servira souvent.

Elle dû se marier jeune, à 19 ans peut-être, en 1650. On ne se mariait pas qu’en février, on se mariait aussi en janvier, juillet et novembre (entre autres mois bien sûr). Son fils aîné étant né le 22 septembre 1651, elle a pu se marier en novembre 1650 ; en ce cas elle avait 20 ans et non 19.

Elle mourra le 26 août 1693, toujours à Espinasse en Bagnols, y ayant donc toujours vécu, sauf une ou quelques années passée(s) avec son époux à Trémouille-Saint-Loup, en 1666 et peut-être une ou plusieurs autres année(s), comme métayers sans doute, vu que le parrain de François fut un bourgeois (un juge).

Elle a pu voir se marier ses trois fils aînés, mais pas les trois derniers, le cinquième car il s’est marié en 1694, les quatrième et sixième car ils sont morts célibataires, jeunes adultes.

Elle a eu quatre grands deuils dans sa vie :

— La perte de son père : 1026.Guillaume BONHOMME (?-?).

— La perte de sa mère : 1027.Alys SALIARD (?-?).

— La perte de son mari : 512.Joseph GATINIOL (?-?).

— La perte de son quatrième fils : Guillaume GATINIOL (1660-1683).

A-t-elle su que François, son sixième fils, ne lui survivrait guère (mort quatre jours après elle) ?

Tout dépend de la façon dont est mort son dernier.

S’il est mort d’une maladie, probablement oui.

S’il est mort d’un accident, probablement non.

Quoi qu’il en soit, 513.Jeanne BONHOMME est décédée entourée de quatre de ses cinq enfants vivants, tous alors domiciliés à Espinasse à ce moment, Jean, son troisième fils, n‘étant pas peut-être présent vu qu‘il habitait Fouillat, hameau du sud, loin d‘Espinasse, au point que, de nos jours, il appartient à la commune de Cros, qu’on a agrandie aux dépens de Bagnols, entre 1800 et 1806 je crois.

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La fratrie de 256.Pierre GATINIOL, c’est-à-dire les enfants de 512.Joseph GATINIOL et 513.Jeanne BONHOMME (1631-1693) ci-dessus.

Elle est très étonnante, pour trois raisons :

— Il n’y a que des garçons.

— Aucun des six n’est décédé en bas âge, ni enfant, ni adolescent. Tous devinrent donc adultes.

Rappelons qu‘à cette époque, les décès des enfants et adolescents n‘étaient pas notés ; mais ce qui me permet d’affirmer qu’ils devinrent tous adultes c’est que je les ai tous retrouvés plus tard, ayant tous leurs décès.

La "Revue Française de Généalogie" nous indique que, vers cette époque, un enfant sur deux mourait avant l'âge de cinq ans.

— Ils sont nés tous les trois ans. Rare régularité. Tous sont nés "GATINIOL".

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— 1) Jamme GATINIOL, né le 22 septembre 1651 à Espinasse en Bagnols. Baptisé le lendemain.

On va l’appeler comme ça, car, sur son acte de baptême, les lettres après le "a" ne sont pas bien claires. Pour moi du moins.

Plus tard, selon les actes, il sera appelé Jammet ou encore Jacmé. Ou bien James ou Jamet. Tout ça, c’est le même prénom.

Sa mère a donc eu ce fils aîné à l’âge de 20 ans et 2 jours.

Jamme GATINIOL fut laboureur (1683, 1696) et mourut entre 1707 et 1722. Peut-être dans l’année lacuneuse 1709. N’a jamais quitté Espinasse.

À noter qu’on a son acte de baptême dans les deux collections (série 3E et série 6E), mais que son prénom est mal écrit (une suite peu claire de jambages au milieu) dans les deux cas. Et il n’y a rien à faire contre les gens qui écrivent mal. L

Références :

— 3E 28/3, vue 207/366, dernier acte (tout en bas de la page de droite, donc).

— 6E 28/1, vue 83/312, au bas de la page de gauche.

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Parrain : Jamme GATINIOL. Inconnu de moi. Ce peut être son aïeul paternel, donc alors mon ancêtre N°1024, mais ça, on ne le saura jamais.

Marraine : 1027.Alis SALIARD, son aïeule maternelle (ce n‘est pas écrit que c’est son aïeule maternelle mais on peut le supposer, vu que la mère de 513.Jeanne BONHOMME portait ces nom et prénom et que c‘était la coutume, pour un premier-né, de donner, comme parrain et marraine, l‘aïeul paternel et l‘aïeule maternelle, s‘ils étaient vivants bien sûr).

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Je n’ai pas bien pu lire le prénom du parrain. Une chose est sûre : le prêtre (curé ?) LADEVIE ne l’a pas écrit de la même façon que pour son filleul, auquel il a pourtant donné son prénom. La raison en est que ce prénom avait de multiples variations ; ça reste quand même étonnant, car c’est dans le même acte.

Plus important : qui était-il ? Ah, ils n’étaient pas bavards, ces prêtres d’autrefois ! L

Toujours ce fameux cancer du bras droit qui se transmettait à tous les prêtres du presbytère de Bagnols.

Il aurait fallu désinfecter tout ça, mais bon, ce ne fut pas fait et c’est trop tard maintenant. L

C’est peut-être l’aïeul paternel comme dit plus haut, selon la coutume. Mais, si celui-ci était décédé, alors ce devait être l’aîné des oncles paternels encore vivants, toujours selon la coutume.

Je n’ai pas ses contrats de mariage mais tout semble indiquer que Jamme GATINIOL s’est marié deux fois.

 

— A) D’abord avec Jeanne LHÉRITIER, sans doute en début d’année 1682, je ne sais pas où (il y a plein de lacunes, pour ces années, dans les paroisses environnantes). Cette première épouse lui donna en effet un fils, Anthoine CATINIOL, PE-2, né à Espinasse en Bagnols le 29 novembre 1682. Je ne sais rien de cet Anthoine CATINIOL PE-2, qui n’a peut-être pas vécu.

Quelques mois après, le 23 avril 1683, sa mère mourut.

 

— B) Ensuite, cette fois clairement sous les prénom et nom de Jamme GATINIOL, avec Anna BOUSCHEIX, le lundi 10 février 1687 à Bagnols.

Faut pas compter sur les "vénérables prêtres" de l’époque pour nous dire qu’il était veuf de Jeanne LHÉRITIER, ni même qu’il était veuf.

Ils mariaient des gens qui avaient un prénom et un nom, c’est tout. Mais je pense que c’est le même. Car :

—— Les deux mariés étaient d’Espinasse.

—— Les 2ème, 3ème et 4ème témoins se nomment Pierre, Jehan et François GATINIOL ; sans doute trois de ses cinq frères. Mais, même sous la torture, le "vénérable prêtre" qui le remaria ne l’aurait pas avoué.

Guillaume était déjà mort et Michel n’est pas cité.

Cette seconde épouse, lui donna trois enfants, ce qui est maigre. À savoir :

—— Pierre (né GATINIOL) (1687-1772), PE-5, époux Catherine VERDIER (1679-1741), couple qui eut dix enfants. Déjà vus articles 23 et 24.

—— Jean (né CATINIOL) (1689-1738), PE-8, époux Jeanne LÉOTIN (1695/1703-1761), couple qui eut sept enfants. Déjà vus article 24.

—— Léonarde (née GATINIOL) (1693-1760), PE-10, dont on ne connaît pas de mari ni d’enfant.

Anna BOUSCHEIX serait décédée à Espinasse, inhumée le 12 mars 1727 à Bagnols.

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— 2) 256.Pierre GATINIOL, mon ancêtre (septaïeul), né le 17 janvier 1654 à Espinasse en Bagnols. Baptisé le lendemain.

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Parrain : Pierre GATINIOL, que l’on peut supposer être un oncle paternel. Inconnu de moi.

Marraine : Anthonia BONHOMME, sans doute une tante maternelle, la seule que je connaisse de façon sûre (voir plus bas) (1636/1665-1706), sœur ou demi-sœur de 513.Jeanne BONHOMME, et épouse de Louis BRU (1630/1655-1683/1706).

Il est clair que si la "Anthonia BONHOMME", sœur ou demi-sœur de 513.Jeanne BONHOMME, et épouse de Louis BRU, est née, disons après 1644, ce ne fut pas elle la marraine.

Note : l’alternance "paternel / maternel" pour les parrains et les marraines n’a pas été respectée.

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256.Pierre GATINIOL s’est marié, sous le nom de CATINIOL, à Bagnols le lundi 17 février 1681, avec une native de Cornillat, 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN, née le 31 janvier 1755 (voir plus bas).

Parmi les cinq témoins, on note trois "BOURSIN" (un "Michel" et deux "Jacques") et, quatrième témoin, Jamet CATINIOL, ce dernier étant sans doute son frère aîné, étudié ci-dessus.

Le premier témoin, était peut-être le père d’Anna : 514.Michel BOURSIN (1595/1612-1682).

Les deuxième et troisième témoins pouvaient être deux de ses frères aînés : Jacques Premier BOURSIN (né en 1638) et Jacques Second BOURSIN (né en 1642). Mais un oncle ou un cousin germain sont aussi possibles, le "vénérable prêtre" Jacques VERGNE, curé, n’ayant rien précisé, comme d’habitude. L

Cornillat est un hameau situé à 1 km au nord-est d’Espinasse, tout près, donc.

Le couple n’a eu que quatre enfants, nés de 1681 à 1689. Dont deux mariés. Voir article N°24.

Peu après, 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN est décédée mais il semble que 256.Pierre GATINIOL ne se soit pas remarié. Il mourut bien plus tard, à Espinasse où il a toujours vécu, et fut inhumé le 5 mai 1715 à Bagnols.

Il était laboureur (1683, 1696, 1709).

256.Pierre GATINIOL devait être assez apprécié car il fut souvent cité comme témoin. Étonnant qu’il ne se soit pas remarié. Ceci dit, je n’en sais rien. Quand une femme mariée décédait, on avait parfois droit à « épouse (ou veuve) de UN TEL ».

Mais, pour un homme marié il était beaucoup plus rare de trouver ceci : « époux (ou veuf) de UNE TELLE ».

Les "vénérables prêtres" pensaient peut-être que la terre entière connaissaient les Bagnolais. Donc pourquoi donner une information supplémentaire ? Encore que, même si ç’avait été le cas, il y avait des homonymes, à distinguer, donc.

On a tout de même eu une information ici : « âgé d’environ 60 ans », ce qui est exact (61 ans).

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— 3) Jehan GATINIOL, né le 8 mars 1657 à Espinasse en Bagnols. Baptisé le surlendemain.

Décédé, sous les prénom et nom de Jean GATINIOL, à Bagnols, dans un hameau non précisé, qui doit être probablement Fouillat, le 24 décembre 1690.

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Parrain : Jehan SALIARD ; absent de mon fichier ; quelqu’un du côté maternel donc.

Note : ce patronyme a disparu de Bagnols dès le 17ème siècle. Et il est extrêmement rare de nos jours en France.

Marraine : Gabrielle GAUTIER ; absente de mon fichier ; quelqu’un du côté paternel sans doute, mais je ne vois pas comment.

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Jehan GATINIOL épousa sous les mêmes nom et prénom qu‘à sa naissance, à Bagnols le mardi 26 octobre 1687, Marguerite ROUX (1661/1667-1740), probablement née à Fouillat en Bagnols. Sept témoins dont, 6ème et 7ème, Jammet GATINIOL et 256. Pierre GATINIOL, probablement ses deux frères aînés, bien que, comme d’habitude, ce ne soit pas précisé.

Deux fils sont nés de cette courte union :

— Pierre GUATINIOL (1688-1728), PE-6, deux fois marié.

— Jacques GATINIOL (1690-1735), PE-9, peut-être mort en bas âge ou demeuré célibataire.

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Veuve jeune, Marguerite ROUX (1661/1667-1740), se remariera avec un dénommé Pierre CHARBONNEL (1650/1660-1721), natif de la paroisse de Champs, de nos jours commune de Champs-sur-Tarentaine-Marchal (Cantal). À Bagnols le mardi 19 février 1692. D’où (environ) six enfants, le dernier en 1708.

Note sur ce remariage : l’année est difficile à trouver car le curé Jean CHARBONNEL fut le pire de tous les curés de Bagnols.

Il ne donnait pas l’année dans ses actes et, dans la série 3E, reliait tous les feuillets dans le désordre !

Le CGHAV donne comme année de mariage 1693 (le 19/02). Mais, dans la série 6E, on ne trouve pas ce mariage, à la date du 19/02/1693. C’est donc bien 1692 (année lacunaire dans cette série).

On trouve ce mariage dans le 3E 28/5, en vue 70/108, au bas de la page de droite, avec seulement le jour et le mois, donc.

Cela est confirmé par l’acte de baptême de leur premier enfant, en date du 14/12/1692, qui est dit « légitime », et que l’on trouve aussi dans la série 3E (vue 61/108)… avant le mariage dans ce registre (vue 70/108).

Le curé Jean CHARBONNEL était tellement *** qu’il écrivait une date en abrégé (sans l’année, donc), puis, l’acte suivant, il écrivait :

« Les mêmes jour et mois que dessus », sans se rendre compte que cette formulation était plus longue à écrire que la date elle-même !

Exemple : « le 14 décembre i692 » n’est pas très long à écrire. Et « le 14 xbre i692 » encore moins !

Là, dans ce mariage, le curé Jean CHARBONNEL n’a pas daigné nous informer que Marguerite ROUX était veuve, mais j’en ai la preuve (avec le nom de son premier mari) grâce à un contrat de mariage juste ci-dessous cité.

Pierre CHARBONNEL est décédé à Fouillat et fut inhumé le 19 janvier 1721.

Marguerite ROUX est décédée à Fouillat et fut inhumée le 13 octobre 1740. Elle semble avoir survécu à ses deux fils nés de Jehan GATINIOL.

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Son aîné, Pierre GUATINIOL (1688-1728) PE-6, a d’abord épousé une certaine Antoinette SERRE (1690/1692-1722) le samedi 25 juin 1707 à Bagnols ; dont un fils disparu. Puis une certaine Gilberte LÉOTIN (1695-1752) je ne sais où, fin janvier ou début février 1723.

Le contrat de ce second mariage fut passé le mercredi 27 janvier 1723 par-devant Maître BARADUC, qui précise que Pierre GUATINIOL (1688-1728) PE-6, (qu’il appelle normalement GATINIOL) était veuf d’Antoinette SERRE, et fils de défunt Jean GATINIOL et de Marguerite ROUX, cette dernière étant (je cite) « présente, veuve en premières noces de Jean GATINIOL, et en deuxième noces de Pierre CHARBONNEL ».

Heureusement que les notaires faisaient bien leur boulot, eux !!

Note : LÉOTY est le nom d’un hameau de CROS. D’où ce patronyme écrit parfois LÉOTIN comme ici (aussi, mais très rarement : LIOTY).

De cette seconde union naîtront deux filles disparues puis Liger GATINIOL (1728-1800), qui assurera, avec son épouse la Cantalienne Marguerite BOYER (1739-1787/1804), qu’il épousera à Lanobre (Cantal) (sous le nom de CATINIOL) le mardi 29 mai 1759, une très grande (et originale ^^) descendance.

Parmi cette descendance :

— A) Jacques GATIGNOL (1850-1937)... prêtre ! J

— B) Lahire GATIGNOL (1892-1953), neveu du précédent, le valet de cœur de notre famille !

— C) Léon Antonin Marie GENEIX (1903-1990), instituteur et… poète ! ♥

Et, parce que je suis bon (et que vous m’êtes sympathique), je vous donne le lien de larticle sur feu notre cousin poète :

https://everybodywiki.com/L%C3%A9on_Geneix

Et une de ses poésies (16 vers octosyllabiques) :

La Mort du solitaire

 

Au pied du hêtre, au pied du chêne,

Parmi les églantiers dorés,

Il croquait le gland et la vaine

Le vieux sanglier des forêts.

 

En s'ébattant, là, sur les mousses,

Il culbutait les baliveaux,

Éparpillant les feuilles rousses

Sous les buissons, sous les rameaux.

 

Mais il est mort le solitaire

Sous le dôme d'un bouleau blanc,

Lorsque la balle meurtrière

Vint le frapper dans son élan.

 

Il est mort en ce bel automne,

Avant l'hiver et ses frimas,

Bien avant que ne tourbillonne

La neige froide sous ses pas.

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— 4) Guilhaume GATINIOL, né le 2 mars 1660 à Espinasse en Bagnols. Baptisé le surlendemain.

Décédé, sous les prénom et nom de Guilhaume CATINIOL, le 14 octobre 1683 à Espinasse en Bagnols.

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Parrain : Guillaume FAUCHER.

Marraine : Anne GATINIOL.

Qui sont-ils ? Eh bien, j’ai un Guillaume FAUCHER né à Espinasse vers 1650 et qui y est décédé en 1710. C’est peut-être de lui qu’il s’agit. Par contre je ne vois pas quel lien peut le relier à ma famille mais bon, la famille épuisée, on se contentait souvent d’un ami.

Anne GATINIOL, elle, avec un nom pareil, devait être de la famille du nouveau-né, côté paternel. Mais je ne l’ai pas dans mon fichier.

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Célibataire sans doute, vu son jeune âge à son décès (23 ans et demi).

En théorie, il a pu se marier à Bagnols durant l’année lacunaire 1680. Mais bon, très peu probable, même si un de ses neveux s’est marié à 16 ans (128.Michel GATINIOL PE-1, époux 129.Anna SABATIER) et un autre à 15 ans (Pierre GATINIOL PE-5, époux Catherine VERDIER).

Mariage très peu probable car on ne lui a pas vu d’enfant(s) né(e)(s) dans les années non lacuneuses 1681, 1682, 1683 et [pour un(e) enfant posthume] 1684.

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— 5) Michel GATINIOL, né le 2 août 1663 à Espinasse en Bagnols. Baptisé six jours après.

Décédé à Cornillat en Bagnols. Inhumé le 18 décembre 1720.

Il fut laboureur (1695-1696), métayer (1708).

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Parrain : Michel JUILARD.

Marraine : Anthonia BONHOMME.

Qui sont-ils ? Eh bien, j’ai de nombreux Michel JUILLARD / JULLIARD. dans mon fichier, mais pas un seul assez ancien pour être parrain. Donc je ne sais pas.

Pour ce qui est d’Anthonia BONHOMME, par contre, on peut supposer qu’il s’agit peut-être d’une tante maternelle, la seule que je connaisse (1636/1665-1706), sœur ou demi-sœur de 513.Jeanne BONHOMME, et épouse de Louis BRU (1630/1655-1683/1706).

Certes, je l’ai déjà "utilisée" plus haut. Mais j’avais émis des réserves, disant qu’elle pouvait être trop jeune ou même pas encore née. C’est d’ailleurs toujours le cas, mais si elle est née entre 1636 et 1650, elle peut faire une marraine convenable.

En ce cas, la précédente serait quelqu’un d’autre (même s’il n’est pas interdit d’être marraine de deux frères).

Par exemple une autre Anthonia BONHOMME, sœur (ou demi-sœur) aînée de celle-ci. Ce prénom était fréquent.

Et précisément, j’ai l’acte de sépulture, sans filiation hélas, d’une autre Anthonia BONHOMME, inhumée le 16 mai 1695, avec comme premier témoin : « Pierre GATINIOL, d’Espinasse » ! On peut supposer que ce dernier était mon ancêtre 256.Pierre GATINIOL (il n’avait pas d’homonyme en âge d’être témoin, ses deux neveux homonymes étant âgés de moins de huit ans) et qu’il était le neveu de la défunte.

Certes tout cela est sans preuve mais bon, il existait bien DEUX Anthonia BONHOMME à cette époque à Espinasse ou alentour.

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Michel GATINIOL s’est marié à Bagnols avec une jeune fille native de Cornillat nommée Charlotte BOURSIN, y née le 13 juin 1676. Elle était fille de Jacques BOURSIN qui savait signer, et d’Alips (alias Alix) GARDETTE, mariés à Bagnols le mardi 6 août 1675. Née dix mois après le mariage de ses parents, elle était donc l’aînée de sa fratrie.

Le mariage eut lieu à Bagnols le mardi 23 février 1694. Couple de 30 ans et 17 ans et demi, donc.

Nous méprisant totalement comme d’habitude, le curé de l’époque, un certain Jean CHARBONNEL (!!), de très sinistre mémoire, atteint en plus du cancer du bras droit, ne daigna même pas écrire un acte pour ce mariage, mais maria quatre couples dans le même acte, et ne citant que deux témoins pour l’ensemble, le second étant « Pierre GATINIOL, d’Espinasse ».

Il s’agit bien entendu de 256.Pierre GATINIOL dont je vous ai dit plus haut qu’il devait être assez apprécié car il fut souvent cité comme témoin alors qu‘il n‘habitait pas le bourg de Bagnols. En voilà un exemple (parmi bien d’autres).

Pour quatre mariages, on aurait dû avoir seize témoins. Ce "vénérable prêtre" n’en a cité que deux mais mon septaïeul est dedans !

Trois enfants naquirent de cette union, trois filles, difficiles à trouver car les deux premières sont nées à Gominot, l’un des plus importants hameaux de Trémouille-Saint-Loup, où leurs parents furent sans doute métayers avant de revenir paroisse de Bagnols, dans le hameau de Cornillat où était née Charlotte BOURSIN.

Et où elle y mourut, étant inhumée à Bagnols le 16 février 1733.

Ces trois filles sont nées en 1702, 1704 et 1708. Ça m’a beaucoup intrigué mais je ne leur ai trouvé nulle part des frères ou sœurs aînés (1694-1701) ni puînés (1709-1721).

Et il semble bien qu’il n’y en ait pas eu de 1694 à 1701 car Michel GATINIOL habitait toujours Espinasse, étant cité plusieurs fois parrain à Bagnols. Évidemment, son neveu mon ancêtre 128.Michel CATINIOL PE-1 époux 129.Anna SABATIER, né le 1er décembre 1681 à Espinasse, était aussi en âge d’être parrain, mais bon j’ai cru comprendre qu’il s’agissait de l’oncle.

La chance m’a permis de connaître les destinées de ces trois filles, destinées totalement inconnues de mes collègues de GENEANET, et que voici :

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— Marie GATINIOL, PE-11, née à Gominot en Trémouille-Saint-Loup le 6 juillet 1702. Baptisée le lendemain.

Épouse Antoine GENEIX (marié « Anthoine GINEIX ») (1690/1697-1741) à Bagnols le lundi 24 février 1721. D’où cinq enfants nés à Cornillat en Bagnols de 1723 à 1739.

Après le décès de son mari à Cornillat, inhumé le 19 avril 1741, Marie GATINIOL PE-11 épouse un certain François ESPINASSE, d’Aulnat en Bagnols, à Bagnols le mardi 26 février 1743. Pas d’enfant connu de ce couple. François ESPINASSE mourut l’année suivante, à Cornillat, et fut inhumé le 28 mai 1744 à Bagnols. Le "vénérable prêtre" qui maria Marie GATINIOL PE-11 avec François ESPINASSE n’avait pas daigné nous dire que celle-ci était veuve, et à plus forte raison veuve d’Anthoine GENEIX ; mais son successeur nous fit un cadeau en 1744, nous disant que le défunt François ESPINASSE était « mari de Marie GATINIOL PE-11, veuve GENEIX ». Cette dernière mourut donc après ses deux maris, mais j’ignore quand.

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— Anna GATINIOL PE-12, née à Gominot en Trémouille-Saint-Loup le 6 mars 1704. Baptisée le lendemain.

Épouse sous le prénom de "Anne", à Bagnols le mardi 5 mai 1733, un laboureur natif d’Espinasse nommé Pierre MASSIAS (1703-1782), qui se mariera quatre fois. Anna, devenue Anne, GATINIOL PE-12, est sa seconde épouse. D’où une fille née en 1739 à Espinasse en Bagnols où son mari aura toujours vécu.

Puis décès d’Anna GATINIOL PE-12, de nouveau prénommée "Anne", « âgée d’environ 35 ans, femme à Pierre MASSIAS », inhumée à Bagnols le 25 septembre 1741.

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— Jeanne GATINIOL PE-13, née au bourg de Bagnols le 2 avril 1708. Baptisée le lendemain.

Étrange, cette naissance au bourg de Bagnols. Cela s’explique car ses parents étaient alors « métayers du sieur PRADEL, bailli de Larodde ».

Mais ses parents n’y resteront pas très longtemps puisque son père mourra en 1720 à Cornillat.

Et c’est là que j’ai eu une chance extraordinaire ! J

Comme vous le savez, en effet, les "vénérables prêtres" de Bagnols n’indiquaient pas les décès des enfants ni des adolescents. Trop fatigant ! L

Et, comme je l’ai écrit dans mon article N°23, « Il faudra attendre 1722 pour trouver un acte de sépulture dune mineure de 15 ans ».

Eh bien, cette mineure de 15 ans, c’est elle ! Voici un extrait du texte :

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Le 3e 9re i722 a este enterrée Jeanne GATINIOL PE-11 fille a defunt Michel et a Charlotte BOURSIN de Corniliat agée d’environ 14 ou 15 ans […]

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Pas moyen de se tromper, c’est bien elle ! Si on suppose qu’elle était décédée la veille, alors elle était âgée de pile 14 ans et 7 mois ! Car, pour rappel, 9re signifie novembre et non septembre. Ceci dit, le 3 septembre eût convenu aussi bien.

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— 6) François GATINIOL, né le 13 juillet 1666 à Trémouille-Saint-Loup. Baptisé 5 jours après.

Décédé, sous ces mêmes nom et prénom, le 30 août 1693 à Espinasse en Bagnols.

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Parrain : Maître François BOYER, juge.

Marraine : Isabeau DAUPHIN.

Ce parrain et cette marraine ne font pas partie de la famille. Ils doivent être liés aux employeurs de 512.Joseph GATINIOL et 513.Jeanne BONHOMME, sans doute métayers à cette époque, les très rares années où ils ont quitté Espinasse en Bagnols.

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François GATINIOL est mort à 27 ans, sans doute célibataire.

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Les enfants de 514.Michel BOURSIN (1595/1612-1682) et 515.Madeleine CHAUDIÈRE (1613-1657/1681) mariés à Bagnols le mardi 12 février 1630, maintenant. Ils sont tous nés à Bagnols, et sans doute tous au hameau de Cornillat, même si ce n’est précisé que pour l’aîné, le benjamin et la huitième et pénultième enfant, mon ancêtre.

En voici 9, mais il est possible qu’il m’en manque.

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— 1) Louys Premier BOURSIN, né à Cornillat (c’est précisé) le 10 décembre 1631. Baptisé le surlendemain. Disparu.

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— 2) Anna Première BOURSIN, née le 6 décembre 1733. Baptisée le surlendemain.

Marraine de son neveu Jammet CATINIOL PE-3 (le revoir en fin du présent article), né le 29 avril 1685 à Espinasse en Bagnols. Voir article précédent, N°24. Disparue. Peut-être décédée à Bagnols le 19/3/1711, mais sans preuve. Et impossible de le savoir car il n'y a aucun indice, pas même le nom du hameau où vivait la défunte ! L

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— 3) Jammet BOURSIN, né le 5 novembre 1736. Baptisé le surlendemain. Disparu.

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— 4) Jacques Premier BOURSIN, né le 16 décembre 1638. Baptisé trois jours après.

Peut-être le deuxième "BOURSIN" des trois témoins "BOURSIN" au mariage de 256.Pierre GATINIOL avec 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN le 17 février 1781 (le premier "BOURSIN" étant peut-être 514.Michel BOURSIN, et le troisième "BOURSIN" étant peut-être son frère, autre Jacques BOURSIN, juste ci-dessous). Voir plus haut quand j’ai détaillé ce mariage.

Disparu.

À noter les baptêmes tardifs par rapport aux naissances. Cornillat (comme Espinasse) est situé à 3 km du bourg de Bagnols (à l’ouest) et ceci peut expliquer cela.

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— 5) Jacques Second BOURSIN, né le 23 mai 1642. Baptisé le surlendemain.

Peut-être le troisième "BOURSIN" des trois témoins "BOURSIN" au mariage de 256.Pierre GATINIOL avec 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN le 17 février 1781 (le premier "BOURSIN" étant peut-être 514.Michel BOURSIN, et le deuxième "BOURSIN" étant peut-être son frère, autre Jacques BOURSIN, juste ci-dessus). Voir plus haut quand j’ai détaillé ce mariage.

Disparu.

L’un de ces deux "Jacques BOURSIN" fut peut-être inhumé le 4/12/1689 à Bagnols, mais sans preuve. Décès à Cornillat certes mais les BOURSIN étaient nombreux à Bagnols, notamment à Cornillat. Et comme l'âge n'est pas précisé (Jean CHARBONNEL, curé !!)...

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— 6) Jehane BOURCIN, née le 5 mars 1645. Baptisée le lendemain. Disparue.

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— 7) Michelle BOURSIN, née le 8 septembre 1651. Baptisée le lendemain.

Épouse, à Trémouille-Saint-Loup, le lundi 21 février 1678, un dénommé François BOYER, né à Auzolle Soubrane en Trémouille-Saint-Loup. Dont au moins une fille puis un fils marié.

Décédée le 22 mai 1687 à Auzolle Soubrane en Trémouille-Saint-Loup. Elle n’avait donc que 35 ans.

Son veuf s’est remarié avec une certaine Anthonia BOYER. Puis il est mort, toujours à Auzolle Soubrane en Trémouille-Saint-Loup, le 28 mai 1709, deux fois veuf.

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— 8) 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN née à Cornillat (c’est précisé) le 31 janvier 1655. Baptisée le surlendemain.

Parrain : un certain Michel BOURSIN, soussigné !!

Marraine : une certaine Anna LIOTY.

Pour son mariage, voir plus haut. Elle est évidemment décédée après son dernier enfant (1689) et elle est citée morte dans un acte notarié de 1696.

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— 9) Louys Second BOURSIN, né à Cornillat (c’est précisé), baptisé le 25 juin 1657 (date de naissance non précisée).

Disparu. C’est sans doute le dernier enfant de sa mère, alors âgée de 43 ans et demi (née le 3/12/1613). Mais il est possible qu’il m’en manque avant celui-là.

En effet, bien que le registre 3E 28/3 donne presque tous les actes de baptême de 1625 à 1671, il y a, de temps à autre, de courtes lacunes. En outre, je n’ai pas étudié cette famille BOURSIN comme j’ai étudié les familles GATINIOL et il est possible qu’un autre enfant soit né ailleurs. Par exemple entre 1645 et 1651.

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La vie du couple 256.Pierre GATINIOL (1654-1715) laboureur / 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN (1655-1689/1696).

Elle a été bien courte. Quatre enfants de 1681 à 1689, puis disparition de 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN qui, je le sais par un acte notarial, était décédée avant le 2 février 1696. Sans doute aussi à Espinasse. Il n’y a certes pas d’années lacunaires paroisse de Bagnols entre 1689 et 1696 mais parfois un fameux fouillis et des actes manquants car rongés par les souris, je pense. J’ai aussi vu un acte qui figurait dans la série 3E et pas dans la série 6E. Bref, cet acte doit manquer.

Il ne semble pas que 256. Pierre GATINIOL se soit remarié.

Question profession, il fut cité au moins trois fois laboureur : 1683-1696-1709.

Question domicile, le couple a toujours vécu à Espinasse en Bagnols. Idem pour l’aîné des six frères GATINIOL, Jamme alias Jacmé, qui ne quitta Espinasse que quelques années, durant son adolescence ; Jehan et Michel, nés plus tard, n’auront pas cette chance, on l‘a vu. Guillaume a pu rester à Espinasse car il était célibataire. Évidemment, il aurait préféré vivre plus longtemps et se marier, quitte à devoir quitter Espinasse. Enfin François, aussi resté célibataire et aussi mort jeune, a aussi toujours vécu à Espinasse, sauf au début de sa vie. Combien de temps ? Je ne sais pas. Mais début 1681, la famille GATINIOL était de retour à Espinasse, puisque c’était le domicile de 256. Pierre GATINIOL à son mariage, et aussi celui de Jamme à son premier mariage, un an plus tard. J’ignore où et quand est décédé leur père, 512.Joseph GATINIOL (?-?), mais je pense que c’est à Espinasse en Bagnols, dans l’année lacuneuse 1680.

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Les enfants de ce couple.

Là, ce sera vite fait. Car ils ont tous été détaillés dans l’article N°24. Toutefois je les récris ci-dessous, avec, cette fois, leur numéro d’ordre en tant que petit-enfant de 512.Joseph GATINIOL (?-?) et 513.Jeanne BONHOMME :

— 128.Michel CATINIOL PE-1 (marié et décédé "GATINIOL"), époux 129.Anna SABATIER.

Né le 1er décembre 1681 à Espinasse.

Marié le lundi 10 février 1698 à Bagnols.

Décédé à Espinasse en 1736. Inhumé le 2 avril à Bagnols.

— Jammet CATINIOL PE-3 sans alliance connue.

Né le 29 avril 1685 à Espinasse.

— Jehan CATINIOL (collection 3E) alias "Jean CATIGNOL" (collection 6E) PE-4 sans alliance connue.

Né le 26 octobre 1686 à Espinasse.

Décédé "Jean GATINIOL" à Espinasse en 1736, inhumé le 6 juillet.

— Anthonia CATINIOL, PE-7. Née le 1er juillet 1689, probablement aussi à Espinasse (ce n'est pas précisé).

Mariée "Tonette CATIGNOL" à Trémouille-Saint-Loup le mardi 5 mars 1715 avec François CHEZAL.

Décédée "Anthoinette GATINIOL" à Auzolle Soubrane en Trémouille-Saint-Loup le 27 avril 1730.

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Rédacteur de ce blog : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949.

Pour tout contact : cathignol@laposte.net.

Édition du mardi 21 avril 2020 à 23h59.

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posté le 18-04-2020 à 15:26:24

XXIV. Mes sexaïeuls Michel CATINIOL et Anna SABATIER

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Cet article continue l’ascendance patronymique de Jean CATHIGNOL, premier du nom, né en 1804 ou vers 1804 à Condat (Cantal), marié le jeudi 28 octobre 1830 dans la commune voisine d’Égliseneuve-d‘Entraigues (Puy-de-Dôme) avec Antoinette LENÈGRE (Égliseneuve-d‘Entraigues 1813-1883-Bernay), et décédé, gardien d’herbages, à Bernay « âgé de 75 ans » le 24 juin 1879.

Nous avons vu les parents de Jean CATHIGNOL dans l’article N°22. Et ses grands-parents paternels dans l‘article N°23.

Nous allons donc étudier maintenant les parents de Jean GATINIOL, époux Gabrielle FERREYROL.

Ceux-ci aussi sont nés et morts dans la paroisse de Baignols, devenue la commune de Bagnols.

Ils se nommaient Michel CATINIOL et Anna SABBATIER.

Du moins à leur naissance. Car plus tard (mariage, paternités, décès) Michel fut appelé "GATINIOL" et Anna SABBATIER fut mariée "Anne SABATTIER" et inhumée "Anne SABATIER".

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Avertissement : les registres paroissiaux de Bagnols sont assez complets dans les années qui vont nous intéresser.

À mon grand regret, il manque les mariages (pas les baptêmes !!) de l’année 1650. Après c’est assez complet.

Il manque toutefois, en totalité, les années 1680, 1697 et 1709. Et ce doit être tout. Je n’ai pas tout en tête mais peu de passages des autres années sont illisibles ou contenant des pages en partie déchirées.

À La Tour-d’Auvergne, c’est moins simple car il y a des années incomplètes, d’autres illisibles (encre effacée car devenue trop pâle), etc.

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Dans l’article suivant on étudiera la vie de Pierre GATINIOL et d’Anna BOURSIN, père et mère de Michel CATINIOL / GATINIOL ci-dessus.

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Couleurs dans cet article :

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En gras rouge : mes sexaïeuls 128.Michel CATINIOL et 129.Anna SABATIER.

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En gras bleu : les parents de 128.Michel CATINIOL et 129.Anna SABATIER :

256.Pierre GATINIOL (1654-1715), laboureur.

257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN (1655-1689/1696).

258.Jean SABATIER (1623/1633-1708).

259.Françoise BOU(S)CHEIX (1630/1650-1699/1740).

Note : je n’ai pas le contrat de mariage de 128.Michel CATINIOL et 129.Anna SABATIER, ce qui m’aurait fait connaître, de façon claire et nette, leurs quatre parents ci-dessus nommés et coloriés en bleu.

Mais diverses infos trouvées dans les BMS m’avaient conduit à les identifier sans grand risque d’erreur vers 1990.

Environ vingt-cinq ans plus tard, j’ai pu avoir accès aux recherches de mes (désormais) collègues de GENEANET, et j’ai vu qu’ils étaient tous arrivés aux mêmes conclusions que moi.

Évidemment ce n’est pas une preuve. J’ai montré dans l’article précédent comment on pouvait tomber dans des pièges, mais bon, il n’y a pas des pièges tout le temps.

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En gras marron : les frères et sœurs de 128.Michel CATINIOL et ceux de 129.Anna SABATIER.

Voici déjà les principaux, ceux qui se sont mariés, du moins à ma connaissance.

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Antonia GATINIOL (née Anthonia CATINIOL) (Bagnols 1689-1730 Trémouille-Saint-Loup), épouse François CHEZAL (1693-1715/1729).

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Léonarde SABATIER (décédée « Gilberte ») (1666-1702), épouse Jacques DIF (1650/1665-1701).

Jacmé alias Jammet SABATIER (1669-1744), époux Gilberte ESPINASSE (1664/1674-1722) (devenu veuf, il se remariera avec une veuve).

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— En gras orange : les oncles et tantes véritables (pas ceux par alliance, qui restent en gras noir) de 128.Michel CATINIOL ou bien de 129.Anna SABATIER.

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En gras bleu-vert : tout cousin germain de 128.Michel CATINIOL ou bien de 129.Anna SABATIER.

De nombreux patronymes peuvent exister car on y retrouve ceux des oncles par alliance en plus de ceux des quatre parents.

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En gras vert : chacun des huit enfants de 128.Michel CATINIOL et 129.Anna SABATIER.

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— En gras jaune foncé : les grands-parents de 128.Michel CATINIOL et 129.Anna SABATIER.

 

512.Joseph GATINIOL (?-?)

513.Jeanne BONHOMME (1631-1693)

514.Michel BOURSIN (1595/1612-1682)

515.Madeleine CHAUDIÈRE (1613-1657/1681)

 

516 à 519 : inconnus

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En gras fuchsia alias magenta : comme dans tous mes blogs, ce qui est amusant, bizarre, comique, curieux, drôle, étonnant, farfelu, gai, humoristique, ironique, plaisant, etc.

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— En noir gras, ce que je veux mettre en évidence (beaucoup d’internautes font pareil) ; notamment beaucoup d’individus non coloriés.

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128.Michel CATINIOL / GATINIOL était issu d’une fratrie de quatre enfants, nés de 256.Pierre GATINIOL (1654-1715), laboureur et de 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN (1655-1689/1696).

Ça fait peu pour l’époque, mais c’est dû au fait du décès prématuré de leur mère.

À noter qu’il fut non seulement l’aîné de cette fratrie, mais aussi l’aîné des 13 petits-enfants (connus de moi, bien sûr) de mes octaïeuls 512.Joseph GATINIOL (?-?) et 513.Jeanne BONHOMME (1631-1693), mariés très probablement à Bagnols en 1650 (année lacuneuse pour les mariages). Voici donc sa fratrie.

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1) 128.Michel CATINIOL, né le 1er décembre 1681 à Espinasse en Bagnols.

Pourquoi est-ce que je précise souvent « en Bagnols » ? Vu que mes lecteurs commencent à bien connaître ce hameau.

Eh bien c’est parce qu’il y a une COMMUNE (et autrefois PAROISSE) qui se nomme aussi Espinasse, située dans le nord du Puy-de-Dôme. Et une autre dans le Cantal. Par ailleurs il y a, autour de Bagnols, des hameaux nommés Espinoux et Espinassouse. Voilà l’explication.

Michel est né 10 mois et 14 jours après le mariage de ses parents, à Bagnols le lundi 17 février 1681.

Comme, à Bagnols et dans les paroisses alentour, presque la moitié des mariages avaient lieu en janvier et surtout février, le nombre d’enfants aînés nés en décembre est assez impressionnant.

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Parrain : 514.Michel BOURSIN, son aïeul maternel

Marraine : 513. Jehane BONHOME [SIC], son aïeul paternelle.

Remarque : pour le premier-né, on aurait dû avoir comme parrain l’aïeul paternel et comme marraine l’aïeule maternelle.

Mais les deux étaient déjà décédés ; donc on a "sauté" un parrainage devenu impossible. Cela arrivait de temps à autre.

Dans mon fichier, j’ai 512.Joseph GATINIOL décédé entre 1663 et 1688. Il faut croire qu’il était décédé AVANT 1681.

Peut-être dans l’année lacunaire 1680.

Aussi dans mon fichier, j’ai 515.Madeleine CHAUDÈRE décédée après 1657. Il faut croire qu’elle aussi était décédée AVANT 1681.

Peut-être dans l’année lacuneuse 1680.

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Michel est "précoce". Sagittaire comme moi, il a reçu, comme moi, le "don" de séduire les femmes (ne riez pas, rien ne prouve que je mourrai célibataire ; il me suffit de gagner le gros lot du loto et j’attirerai plein de "fines mouches" absolument désintéressées J).

Bref, âgé seulement 16 ans 2 mois et 8 jours, il épouse, sous le nom de "GATINIOL", à Bagnols le lundi 10 février 1698, 129.Anna SABATIER, laquelle se marie sous le prénom de "Anne" et sous le nom de "SABATTIER".

Ne faisant pas d‘étude particulière sur le doublement des occlusives dans le patronyme SABATIER, je l’ai inscrite dans mon fichier sous les prénom et nom de "Anna SABATIER", comme vous pouvez le voir. Il en sera de même pour tous les SABATIER à venir. J’ai seulement donné le détail pour Anna, car c’est mon ancêtre.

Sagittaire aussi, c’est déjà une catherinette puisqu’elle est âgée de NEUF ans de plus que son époux, pour être née le 5 décembre 1672, aussi à Espinasse en Bagnols. Du moins c’est ce que croient les généalogistes de GENEANET.

Ils ont peut-être raison et j’ai adopté leur hypothèse mais, ses parents étant toujours vivants en 1680, elle a très bien pu naître dans l’année lacunaire 1680. Ça lui donnerait un âge plus en rapport avec son mari. Et deux "Anna (alias Anne)" dans une fratrie, c’est très courant. Mais bon, je ne peux pas en fabriquer une sans preuve, et je garde donc cette Anna bien âgée, née en 1672.

Leur mariage durera 34 ans, ce qui n’est pas si mal pour l’époque. Ils auront huit enfants, nés de 1699 à 1714 ; voir plus bas.

129.Anna SABATIER, mourra la première, à Espinasse en Bagnols où elle aura donc toujours vécu. Elle fut inhumée le 24 août 1722 (sous les prénom et nom de Anne SABATIER), âgée donc de 49 ans et demi si l’on en croit sa date de naissance. À noter que le prêtre, assez gentil (ce n’est pas le père ARGAILHOT, de sinistre mémoire !), nous dit qu’elle est « femme à Michel GATINIOL » (le père ARGAILHOT, de sinistre mémoire, l’aurait enterrée sans nous dire qu’elle était mariée ni avec qui !) et qu’elle est « âgée d’environ 45 ans » (le père ARGAILHOT, de sinistre mémoire, ne nous aurait pas donné son âge). Quatre ans et demi d’erreur, c’est tout à fait acceptable, mais ça m’ennuie car, si elle était née en 1680 (année lacuneuse à Bagnols), elle aurait eu 42 ans plus ou moins quelques mois, et ç’aurait encore mieux convenu. Mais bon, on en restera là. Notons quand même que, si ce prêtre avait écrit qu’elle était décédée « âgée d’environ 35 ans » ou même « âgée d’environ 40 ans », là je n’aurais pas hésité à « créer » une petite sœur du même prénom (Anna) née en 1680 (année lacunaire à Bagnols).

Ce prêtre ne nous donne pas sa date de décès ; tant pis, on s’en passera.

128.Michel CATINIOL mourra donc après elle, à Espinasse aussi. Inhumé le 2 avril 1736, sous le nom de "GATINIOL", après avoir eu la "joie" de fiancer deux fois son fils en 1728, et la (vraie) joie de l’avoir marié une fois. J

Comme je vous l’ai dit, le père ARGAILHOT, de sinistre mémoire, avait eu ceci de « grand et beau » de faire bien pire que tous ses prédécesseurs, ne tirant même pas des leçons du passé.

On vient de voir en effet un prêtre qui a clairement identifié 129.Anna SABATIER à son décès, en disant d’elle qu’elle était « femme à Michel GATINIOL », mais celui qui les a mariés (le curé ROUX) n’était pas un con non plus, car il a écrit ceci :

« […] d’entre Michel GATINIOL fils de Pierre et d’entre Anne SABATTIER, fille de Jean du village d’Espinasse […] ».

Bon, ce n’est pas parfait car on ne connaît pas l’identité des mères ; en outre on ne sait pas si Michel GATINIOL est, lui aussi, « du village d’Espinasse », car son texte est équivoque, même si ça semble probable. Toutefois voilà un curé qui a cherché à IDENTIFIER les deux fiancés, ce que ne fera jamais le père ARGAILHOT, de sinistre mémoire ! L’intention est là, et, du reste, ça nous a suffi pour retrouver l’identité des mariés. Un peu dommage toutefois qu’il n’ait pas donné leur âge, même approximatif. Car on ne confond pas une catherinette de 25 ans avec une toute jeune fille d’environ 18 ans.

Enfin, il donne trois témoins dont deux intéressants, même s’il aurait été bien inspiré de donner leur lien de parenté :

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— A) Jacmé GATINIOL, d’Espinasse. C’est l’aîné de ses oncles, né à Espinasse le 22 septembre 1651. Il est alors veuf de sa première épouse, Jeanne LHÉRITIER, et mari de sa seconde épouse, Anna BOU(S)CHEIX. Cette dernière lui a donné deux fils, qui ne portent pas le même nom :

Pierre GATINIOL, né le 13 novembre 1687 à Espinasse en Bagnols. Qui épousera Catherine VERDIER (couple fabricant de marraines J, déjà vu article 23).

Jean CATINIOL, né le 26 novembre 1689 au même lieu. Qui épousera Jeanne LÉOTIN (alias "LÉOTY").

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— B) Jacques DIF, d’Espinasse. C’est un beau-frère de la mariée (le seul que je lui connaisse du reste), époux de Léonarde SABATIER, sœur aînée d’Anna, née à Espinasse le 29 juillet 1666, et baptisée cinq jours après (c’est assez rare pour être souligné) le 3 août 1666 par le curé (ou simple vicaire ?) LADEVIE, qui devait souffrir d’arthrite ou d’arthrose aux doigts, je ne sais pas (cette fois je ne plaisante pas : on voyait qu’il avait beaucoup de mal à écrire).

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— C) Ligier BRUGIÈRE, chirurgien de Bagnols, soussigné.

Normalement, on donnait quatre témoins, mais le chirurgien en valait bien deux, n’est-ce-pas ? J

Et le curé ROUX a laissé signer le chirurgien ! Souvenez-vous du père MATHIEU, de sinistre mémoire, vu dans l’article 23, qui ne laissait pas signer les témoins !

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Une anecdote à ce sujet. Vers fin 1988 j’étais parti en auto-stop à Bagnols (desservi ni par le train ni par l’autocar) vu que le 3E 28/3 était toujours en mairie et que l’année 1681 (et plein d’autres) est lacunaire sur la collection départementale aux Archives du Puy-de-Dôme, dans la collection 6E donc. J’avais en partie reconstitué la famille de mes ancêtres GATINIOL et je feuilletais un très vieux registre, tout petit (je n’en ai jamais plus vu de semblable, ni dans d‘autres mairies du Puy-de-Dôme, ni dans les 15 autres départements de France où j’ai des ancêtres), pas plus grand que ma main gauche, et qui avait visiblement (très) longtemps séjourné dans la cave (vous savez, là où l’eau pénètre en même temps que les souris), cherchant le mariage de 256.Pierre GATINIOL (1654-1715) avec 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN (1655-1720), ainsi que l’acte de baptême de 128.Michel CATINIOL né ci-dessus. J’avais les trois autres enfants du couple (voir ci-dessous), qui étaient dans le registre suivant, débutant en 1682. J’étais donc dans le registre 1624-1681. J’avais trouvé les cinq premiers enfants de 512.Joseph GATINIOL et 513.Jeanne BONHOMME (1631-1693) tous des garçons, et tous les cinq à Espinasse en Bagnols, tous les trois ans (1651-1654-1657-1660-1663). Et ça n’avait pas été facile car je n’étais pas très calé en paléographie ; et en plus j’ignorais qu’à cette époque l’année ne commençait pas au 1er janvier. Mais bon, les années défilant, je voyais bien qu’il n’y avait qu’une seule famille GATINIOL à Bagnols, et qu’elle vivait à Espinasse. J’approchais de la fin du registre et j’arrivais à la dernière année, 1681, toujours sans avoir trouvé le mariage cherché, et encore moins l’acte de baptême de 128.Michel CATINIOL ci-dessus.

Je me suis dit : « C’est fichu ! » L

Car j’étais jeune et naïf et j’ignorais le dicton :

« À Bagnols, on se marie en février et le premier-né naît en décembre. »

J’ignorais ce dicton pour la très simple raison qu’il n’existait pas encore et que je viens de l’inventer cejourd’hui ! J J

Bref, à moitié désespéré J L, j’arrive à la page 714 (sur 732) et je trouve enfin le mariage cherché ! En date du (lundi) 17 février 1681.

Joie, mais demi-joie seulement. Je me dis : « Pourvu que les époux se soient mis "au travail" tout de suite, que leur premier-né soit un garçon et qu’il s’appelle Michel ! »

Ça faisait beaucoup de "pourvu que", évidemment.

Je continue donc de lire les actes un par un car on n’est jamais à l’abri d’un enfant né prématurément (entre sept à neuf mois après le mariage) ou "très prématurément" (entre TROIS JOURS, mon record, et sept mois après le mariage). L

Les jeunes filles, en effet, ne sont pas toujours sérieuses. J

Quoi, moi, misogyne ? Mais comment avez-vous deviné ? Euh, je veux dire : mais pas du tout ! (ou si peu) J

Bref, je continue de feuilleter, me rapprochant "dangereusement" de la page 732 et dernière.

Et, tout d’un coup, ce fut le miracle !

Au bas de la page 731 (recto du dernier feuillet, donc), je trouve dans la marge « Espinasse, baptême ».

Ah, ce brave curé Jacques VERGNE ! On ne dira jamais assez de bien des curés, vous savez ! J

Il était là, ce baptême, en date du 2e xbre i68i, l’enfant étant un garçon, se prénommant Michel, et étant né la veille !!

Comme je le disais plus haut : « Dans la vie, rien n’est jamais fichu ! » J

Et il avait bien raison, ce dicton vieux de quatre siècles, qui nous dit que :

« À Bagnols, on se marie en février et le premier-né naît en décembre. »

Voili, voilou. J

Moralité :

Si vous lisez un roman de 732 pages, soyez persévérant, finissez votre travail et donc ne vous arrêtez surtout pas au milieu de la page 731 ! J

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— 2) Jammet CATIGNOL, né le 29 avril 1685 à Espinasse en Bagnols. Disparu.

Note : certains généalogistes le disent décédé en janvier 1735 (sépulture le 23) à Fouillat en BAGNOLS. Mais j’ai plutôt tendance à croire que c’est un de ses cousins germains, né précisément à Fouillat en BAGNOLS, qui est décédé en janvier 1735, quoique l‘âge au décès (« environ 50 ans ») convienne un peu mieux pour Jammet ci-dessus, qui en avait 49 que pour son cousin germain, né presque 5 ans après lui. Peu importe car on ne connaît d’épouse ni à l’un ni à l’autre.

Pour rappel : il faudra attendre très longtemps pour qu’un curé de Bagnols signale les décès des enfants.

On trouve son acte de baptême dans les séries 3E ou 6E, avec les mêmes nom et prénom.

Pour rappel, le précédent enfant ne figure pas dans la série 6E. Ni la quatrième enfant non plus.

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Parrain : Jammet CATIGNOL, l’aîné des oncle paternels, né à Espinasse le 22 septembre 1651, vu ci-dessus nommé aussi Jacmé GATINIOL.

Marraine : Anna (première du prénom) BOURSIN, l’aînée de ses tantes maternelles, née le 6 décembre 1633, sans doute comme sa sœur à Cornillat en Bagnols, mais le nom du hameau n’est pas précisé.

L’alternance "paternel / maternel" pour les parrains et les marraines par rapport à son frère aîné mon ancêtre semble bien indiquer qu’il n’est pas né d’autre enfant entre les deux frères durant les (environ) 40 mois écoulés.

Ceci dit, cette alternance ne sera pas respectée pour le prochain enfant à naître. Mais bon, je n’ai trouvé aucun enfant du couple parental durant ces 40 mois.

Autrement, pour rappel, "disparu" ne veut pas dite "mort en bas âge", un homme pouvant s’aventurer hors de sa paroisse de naissance dix ou vingt fois plus facilement qu’une femme.

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— 3) Jehan CATINIOL ou Jean CATIGNOL, né à Espinasse le 26 octobre 1686. Disparu.

Il est appelé "Jehan CATINIOL" sur l’exemplaire de la série 3E, celle qui reste en mairie, et "Jean CATIGNOL" sur l’exemplaire de la série 6E, celle qui va en préfecture.

Ce n’est pas choquant car :

— Pour le prénom, on m’a appris à mes débuts que la prononciation était la même. Du reste, en Ille-et-Vilaine, j’ai trouvé de nombreux "Jan".

— Pour le nom, les prononciations sont très voisines. C’est du reste ce qui a fait que, au fil des ans, les CATINIOL sont devenus des CATIGNOL, et les GATINIOL sont devenus des GATIGNOL.

Une spécialiste de la phonétique en a d’ailleurs tartiné de nombreuses pages à ce sujet (cité dans un livre de la collection "Que sais-je ?").

Ce qui me choque, c’est écrire CATINIOL à la place de GATINIOL (ou inversement) car là, les prononciations ne sont pas très voisines. Et, de la même façon, écrire CATIGNOL à la place de GATIGNOL (ou inversement).

Vous ne prononceriez pas GADIGNOL au lieu de GATIGNOL, n’est-ce pas ?

Eh bien, la différence entre GADIGNOL et GATIGNOL est la même que celle entre GATIGNOL et CATIGNOL : celle du voisement !!

Par contre, à défaut d’être choquantes, ces variations sur les nom et prénom du nouveau-né sont très surprenantes.

Et ce pour deux raisons :

— 1) C’est le curé Jacques VERGNE qui a écrit les deux actes !! Ce n’est pas un vicaire qui est allé écrire l’un des deux actes et le curé l’autre acte. Bizarre donc qu’il ait changé les prénom et nom d’un registre à l’autre.

— 2) Le patronyme CATIGNOL était très rare en 1686, et même cent ans après. On écrivait d’ordinaire CATINIOL.

De même on trouvait quasiment toujours GATINIOL et quasiment jamais GATIGNOL (forme moderne).

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Parrain : Jehan CATINIOL ou Jean CATIGNOL, (ça dépend du registre, évidemment), en fait né et marié "Jehan GATINIOL", puis décédé "Jean GATINIOL", le troisième des six fils de 512.Joseph et 513.Jeanne BONHOMME, donc bien l’aîné des quatre oncles paternels restants, puisque Jacmé, l’aîné des six, vient d’être parrain, et que 256.Pierre GATINIOL (1654-1715), le deuxième des six, étant le père, ne peut pas être parrain bien sûr.

Ce parrain est né le 8 mars 1657 à Espinasse en Bagnols. Il épousera Marguerite ROUX le mardi 28 octobre 1687 à Bagnols, et mourra trois ans après le 24 décembre 1690 à Bagnols, dans un hameau non précisé mais qui devait être Fouillat, celui de naissance de son épouse et de ses deux fils, dont l’un (Jacques, non marié semble-t-il, cité déjà plus haut et peut-être décédé en janvier 1735) né le 27/02/1690.

Note : en ce temps-là, on pouvait naître « Jammes, Jammet ou Jacmé » et décéder « Jacques » (ou l’inverse), ce n’était pas un problème.

Grande descendance de ce parrain toutefois grâce à son fils aîné, né Pierre GUATINIOL J, marié deux fois et père de quatre enfants, dont Ligier GATINIOL, époux Marguerite BOYER, père de dix enfants dont au moins quatre mariés, ancêtres d‘un… poète connu de Wikipédia !!

Marraine : Michelle BOURSIN, épouse François BOYER, la troisième de ses tantes maternelles, née le 8 septembre 1651 sans doute comme sa sœur à Cornillat en Bagnols, mais le nom du hameau n’est pas précisé. Pourquoi pas la deuxième tante maternelle, prénommée Jeanne, et née en 1645 ? Eh bien sans doute était-elle décédée.

On observe que l’alternance "paternel / maternel" pour les parrains et les marraines par rapport à son frère aîné Jammet CATINIOL n’a pas été respectée. Dommage, mais, comme dit dans l’article N°23, ça arrivait. L

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— 4) Anthonia CATINIOL, née le 1er juillet 1689 à Bagnols, dans un hameau non précisé qui est sûrement Espinasse.

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Parrain : Jacques BOURSIN. Qui est-il ? Probablement un oncle maternel, né soit le 16 décembre 1638, soit le 23 mai 1642 (j’en ai deux). Certes ils avaient deux frères aînés qui avaient priorité. Mais on peut supposer que ces deux frères aînés étaient décédés ; ils étaient quand même nés plus de 50 ans avant.

Marraine : Anthonia BONHOMME. Qui est-elle ? Probablement la sœur (ou demi-sœur ?) de 513.Jeanne BONHOMME (1631-1693), grand-mère paternelle de la nouveau-née. Anthonia BONHOMME était plus jeune que sa sœur ou demi-sœur, née selon moi entre 1636 et 1664, et avait épousé un dénommé Louis BRU, d’où deux enfants, un garçon né en 1681 puis une fille née en 1683, sans descendance connue. Je n’ai pas plus son acte de mariage que son acte de baptême, c’est un acte notarié qui me l’a fait connaître. Elle est décédée le 22 avril 1706, à La Prugne en Bagnols.

On observe que l’alternance "paternel / maternel" pour les parrains et les marraines par rapport à son frère aîné Jehan CATINIOL alias Jean CATIGNOL a été respectée.

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Anthonia CATINIOL s’est mariée, on l’a vu dans l’article N°23.

Sous les prénom et nom de Tonette CATIGNOL, elle a épousé, à Trémouille-Saint-Loup le mardi 5 mars 1715 un certain François CHEZAL né le 28 février 1693 à Auzolle Grande en Trémouille-Saint-Loup.

Et elle est décédée, sous les prénom et nom de Anthoinette GATINIOL, le 27 avril 1730, toujours à Trémouille-Saint-Loup, au hameau d‘Auzolle Soubrane, qui est un autre nom d‘Auzolle Grande.

De nos jours, certains habitants de la commune de Trémouille-Saint-Loup sont domiciliés à Grande Auzolle (altitude : 820 mètres environ), d’autres à Petite Auzolle (altitude : 790 mètres environ). C’est dommage que le terme d‘Auzolle Soubrane ait disparu car "Soubrane" indiquait que ce hameau était le plus élevé des deux. À rapprocher des oppositions "Rosier Soubre" (altitude : 961 mètres) et "Rosier Soutre" (altitude : 871 mètres) à Bagnols.

Son mari semble être mort avant elle, mais je ne sais pas quand. En effet, et c’est bien fâcheux pour ma généalogie, les treize années 1717 à 1729 manquent complètement, à la fois dans la série 3E et dans la série 6E. Et je n’ai pas leurs enfants, sauf heureusement la première, Anna CHEZAL, née le 28 mai 1716 à Auzolle Soubrane en Trémouille-Saint-Loup, mariée avec grande descendance.

À noter ceci : j’avais évoqué, dans mon article précédent, la possibilité d’un frère prénommé Annet, qui fut parrain de son (présumé) neveu breton Annet GATINIOL (1737-1773-1808) époux Ligière BRU. Et j’avais écrit « né peut-être ailleurs ». Je pense désormais que cet Annet CHEZAL est né lui aussi à Auzolle Soubrane en Trémouille-Saint-Loup. Et l’explication qui fait qu’aucun généalogiste de GENEANET ne le connaît, c’est donc qu’il y a une lacune dans les BMS de Trémouille-Saint-Loup, de 1717 inclus à 1729 inclus.

Il nous manque donc 13 années et Annet CHEZAL a très bien pu naître durant ces 13 années.

Anna CHEZAL en effet n’était pas fille unique, vu qu’un de ses enfants aura comme parrain, le 15/02/1754, un de ses frères (à Anna), François CHEZAL, né donc dans les lacunes 1717-1729.

Notons que le premier témoin à l’enterrement d’Anthonia CATINIOL fut un certain Annet CHEZAL. Sans doute ce fils présumé, né en 1717 ou peu après. Le prêtre la dit « âgée d’entour quarante ans ». De fait elle avait pile 40 ans.

Qu’est devenu cet Annet CHEZAL ? Car c’est très important de savoir s’il s’est marié et a eu une descendance pour les articles à venir qui étudieront TOUS les descendants du couple "mythique" 512.Joseph GATINIOL (?-?) et 513.Jeanne BONHOMME (1631-1693) (enfin, tous ceux connus, bien sûr !) ! ^^

J’ai étudié TOUS les CHEZAL rattachés d’une façon ou d’une autre à la commune de Trémouille-Saint-Loup avant 1800, et je n’en ai trouvé qu’un seul : un certain Annet CHEZAL, né à Trémouille-Saint-Loup (selon son acte de mariage) et marié à La Tour-d’Auvergne le lundi 8 mars 1734 avec une certaine Marie GENEIX. Sans filiation hélas. Ça fait quand même un peu jeune, même en le supposant né en 1717. Quand je pourrai retourner aux Archives Départementales, j’essaierai de trouver son contrat de mariage. Car, même si ce patronyme n’était pas très courant à Trémouille-Saint-Loup, il y avait d’autres familles CHEZAL et certaines ont pu avoir un fils nommé Annet.

Enfin j’ai un François CHEZAL et une Marie CHEZAL, hélas mariés sans filiation, qui pourraient être aussi enfants de François et Anthonia CATINIOL. Mais là encore, il me faudra trouver leur contrat de mariage pour connaître leurs parents.

De toute façon, il me manquera toujours les enfants de ce couple nés entre 1717 et 1729 et morts en bas âge. Et c’est bien dommage, car je crois avoir TOUS les autres arrière-petits-enfants (37 au total en comptant Anna CHEZAL et son frère François parrain ci-dessus le 15/02/1754, mais sans compter Annet CHEZAL, qui à ce jour reste un fils présumé) de 512.Joseph GATINIOL et 513.Jeanne BONHOMME.

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Pour terminer, je signale que, sur Internet, seule la collection 6E se trouve en ligne car numérisée pour la paroisse de Trémouille-Saint-Loup et pour l’Ancien Régime (1581-1791). Or, aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme, j’avais trouvé, microfilmée mais non mise en ligne sur Internet, la collection 3E. C’est là-bas, et uniquement là-bas, sur les hauteurs de Clermont-Ferrand, que l’on peut trouver François GATINIOL, le sixième fils de 512.Joseph GATINIOL et 513.Jeanne BONHOMME, né à Trémouille-Saint-Loup (et non à Espinasse en Bagnols comme ses cinq frères aînés) le 13 juillet 1666, et baptisé cinq jours après avec un juge comme parrain.

Mais comme dit plus haut, les années 1717 à 1729, pourtant bien plus récentes que 1666, manquent là aussi.

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— 5) Hélas, il n’y a que quatre enfants ! L C’est maigre ! L

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Les enfants de 258.Jean SABATIER (1623/1633-1708) et 259.Françoise BOU(S)CHEIX (1630/1650-1699/1740), maintenant.

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— 1) Léonarde SABATIER, née le 29 juillet 1666 à Espinasse en Bagnols, baptisée cinq jours après le 3 août.

Note : paroisse de Bagnols au 18ème siècle, les nouveau-nés étaient baptisés le jour même ou le lendemain. Par contre, au 17ème siècle, il n’était pas rare de voir un baptême plusieurs jours après la naissance. Je ne sais pas à quoi c’est dû.

Mariée (sans doute à Bagnols) avec Jacques DIF. Je n’ai pas la date de ce mariage.

Mère d’au moins cinq enfants nés de 1687 à 1700. Dont deux mariés.

Probablement décédée à Espinasse sous le prénom de "Gilberte". Inhumée à Bagnols le 15 juin 1702.

Pourquoi je pense qu’elle est décédée sous le prénom de "Gilberte" ?

Eh bien elle a eu son dernier enfant le 6 octobre 1700 et aurait dû être marraine le 6 octobre 1703, pile trois ans après.

Il faut donc qu’elle soit décédée entre-temps. Or il n’y a pas de lacunes à Bagnols de 1700 à 1703.

Et personne, parmi mes collègues de GENEANET n’a trouvé son acte de sépulture.

Compte tenu de la coutume des "surprénoms", très répandue dans cette région de l’Auvergne, elle a très bien pu être "surprénommée" Gilberte.

Autre possibilité : les prêtres, qui nous méprisaient tellement, ont pu la confondre avec sa belle-sœur, Gilberte Espinasse, d’où erreur du prénom.

Jacques DIF, pour sa part, était décédé à Espinasse le 30 mai 1701. Le curé ROUX ne donne pas d’âge approximatif. Il signale seulement la présence de deux témoins dont 256.Pierre GATINIOL.

DIF étant un nom de famille très courant à Bagnols, on peut penser qu’il y était né. Et, pour la date, je dirai entre 1650 et 1665.

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— 2) Jammet SABBATIER, né à Espinasse le 28 juillet 1669. Baptisé à Bagnols 4 jours après, le 1er août.

Il s’est marié deux fois.

—— 2a) Sous ces mêmes nom et prénom, il épouse, à Bagnols le mardi 17 février 1688, à 18 ans et demi donc, Gilberte SPINASSE née à Beth en Bagnols.

C’est le curé Jacques VERGNE qui l’avait baptisé. Ce fut ce même curé qui le maria.

D’où six enfants, nés de 1690 à 1704.

Je ne sais pas pourquoi Messire Jacques VERGNE a nommé l’épouse « SPINASSE ». À la rigueur, s’il s’était agi d’un prénom on aurait pu parler d’un diminutif hypocoristique, mais pas pour un nom de famille. Le hameau d’Espinasse qui a donné naissance à ce patronyme fait que je n’ai jamais vu, ni avant ni après ce mariage, la mariée ou quelqu’un de sa famille, proche ou éloigné et de même patronyme, appelé(e) autrement que "ESPINASSE", bien sûr.

Bizarrement, on n’a pas sa naissance. On peut supposer qu’elle était jeune, elle aussi. Mais on ne connaît pas ses parents.

Gilberte ESPINASSE mourut à Espinasse, dans le hameau de son ancêtre à qui elle devait son nom, donc. Et fut inhumée à Bagnols le 20 octobre 1722. Elle avait eu le temps d’avoir la joie de marier sa fille aînée, Françoise SABATIER (1690-1740), le jeudi 20 février 1721, à Bagnols, avec Pierre AUDHUY (1693-1730), laboureur. On a vu ce couple dans l’article précédent.

Je ne connais pas d’époux / d’épouse à ses cinq autres enfants, tous nés après Françoise, notamment à Jean SABATIER (1695-1734), qui signa (le 6/2/1728) le contrat de mariage de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne s’est pas marié.

—— 2b) Devenu veuf, il se remaria avec une veuve. À Bagnols le mercredi 23 février 1724, sous les prénom et nom de Jammes SABATIER, il épousa Jeanne MORET (nommée MOURET sur leur contrat de mariage), née le 18 décembre 1672 à Antijoux en Bagnols, veuve d’un certain Antoine BOYER.

Je ne sais pas comment on doit prononcer "Jammes". En milieu de phrase, le digraphe "es" servait à transcrire notre son "é" ou notre son "ê" alias "è", par exemple comme dans le mot "mesme". En était-il pareil en fin de phrase ? C’est bien possible, si l’on veut retrouver la même prononciation que dans "Jammet".

À ce sujet j’ai rencontré à Bagnols et alentour de nombreux individus nommés "PLANES" et j’ai remarqué que les prêtres n’oubliaient jamais le "s" final. Et certains de ces individus étaient parfois nommés "PLANEIX" sur certains actes. De là à penser que "PLANES" se prononçait "PLANÈ", il n’y a qu’un pas. Bien qu’il faille se méfier des conclusions hâtives. Ainsi, la commune de CHASTREIX se prononce "CHASTRI" ou "CHASTRIX", je crois. Sûr : le "E" n’est pas prononcé.

Pas d’enfant issu de ce nouveau couple bien sûr, la nouvelle épouse étant bien trop âgée.

Ils moururent à Espinasse, semble-t-il à trois jours d’intervalle, Jeanne MOURET étant inhumée le 2 novembre 1744, et son époux, devenu deux fois veuf, inhumé le 5 novembre 1744 sous son prénom de naissance, Jammet, et sous l’étrange nom de SABATHIER. Ah, les "h" après un "t" ! J

Jammet SABATIER (orthographes de mon fichier) avait donc vécu 75 ans. Et, bizarrement, le curé d’alors le dit « âgé d’environ 75 ans ». Je dis "bizarrement" car on avait une fâcheuse ten,dance à surestimer l’âge des vieillards.

Ceux qui mouraient à 75 ans, on leur donnait souvent 80 ans.

Ceux qui mouraient à 80 ans, on leur donnait souvent 90 ans.

Et les rares qui mouraient à 90 ans, on leur donnait souvent 100 ans.

Ainsi, dans ma famille d’Égliseneuve-d’Entraigues, j’ai un Jean LENÈGRE qui maria son petit-fils avec sa petite-fille (ils étaient cousins germains, pas frère et sœur, voyons ! J) en début d’année, « âgé de 72 ans ». Il mourut en fin de cette même année, « âgé de 80 ans ». J

Et en Alsace, j’ai vu une veuve décédée le 29 février 1695 (oui, oui, 29 février 1695), « âgée de 105 ans ». Je suis à peu près sûr qu’elle en avait environ 90. Quant à mourir le 29 février d’une année impaire, ça, c’est une autre histoire ! J

Peut-être faut-il devenir centenaire pour acquérir ce savoir-faire si particulier qui consiste à mourir lors de la cinquième semaine d’un mois de février d’une année non bissextile ! J

Le plus marrant est que, en Alsace, les registres paroissiaux ne débutèrent que vers 1670/1680, quelques décennies après la guerre de Trente Ans, qui rattacha cette région à la France. Alors, 105 ans pour une femme qui n‘eut jamais d‘acte de baptême ni de mariage… que vous dire ? J

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Note phonétique à propos de Jeanne MORET/MOURET : on voit souvent des "O" devenus des "OU", par négligence de prononciation (POMARAT/POUMARAT, etc.). Si vous regardez un tableau (simplifié) de phonétique des voyelles, vous y verrez que les trois sons vocaliques les plus faciles à prononcer se trouvent aux trois extrémités d’un triangle, et que ce sont les sons "A", "I" et "OU". Ces trois voyelles (au sens phonétique du terme) sont les seules qui existent dans toutes les langues et certaines langues ne possèdent que ces trois-là.

La langue des chats par exemple : Miaou ! J

Je plaisante, mais à moitié seulement, car ce qui est valable pour les hommes l’est aussi parfois pour certains mammifères évolués.

Les chiens aussi produisent des sons "A", "I" et "OU".

Note : un tableau phonétique moins simplifié distingue les deux sons "a" de patte et de pâte. Le triangle se transforme alors en trapèze avec les deux "a" aux extrémités d’une même ligne.

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— 3) 129.Anna SABATIER.

Pas grand-chose à dire sur elle dans ce paragraphe puisque je l’ai présentée en début d’article avec son mari.

Pour rappel :

— Peut-être née le 5 décembre 1672, à Espinasse en Bagnols. Peut-être née dans l’année lacuneuse 1680, ce qui lui donnerait alors un âge plus en rapport avec celui de son futur époux.

— Épouse, sous le prénom de "Anne" et sous le nom de "SABATTIER", âgée de 25 ans contre 16 pour son fiancé, à Bagnols le lundi 10 février 1698, 128.Michel CATINIOL.

— Sera mère de huit enfants, nés de 1699 à 1714.

— Mourra la première, à Espinasse en Bagnols où elle aura donc toujours vécu. Elle fut inhumée (sous les prénom et nom de Anne SABATIER) le 24 août 1722, âgée donc de 49 ans et demi si l’on en croit sa date de naissance. Après un mariage qui dura 34 ans.

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— 4) Hélas, il n’y a que trois enfants connus ! L C’est maigre ! L

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La vie du couple 128.Michel CATINIOL / 129.Anna SABATIER

Eh bien, 128.Michel CATINIOL était laboureur (1728) comme son père mon ancêtre 256. Pierre GATINIOL (1683-1696-1709) et son fils mon ancêtre 64.Jean GATINIOL (cité comme tel en 1728 aussi). Voir articles 23 et 25.

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Les enfants de ce couple.

Là, ce sera vite fait. Car ils ont tous été détaillés dans l’article N°23, en tant que frères et sœurs de 64.Jean GATINIOL époux Gabrielle FERREYROL, sans oublier le principal, 64.Jean GATINIOL lui-même bien sûr.

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Rédacteur de ce blog : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949.

Pour tout contact : cathignol@laposte.net.

Édition du samedi 18 avril 2020 à 15h26.

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posté le 07-11-2019 à 14:57:35

XXIII. Mes quinquaïeuls Jean GATINIOL et Gabrielle FERREYROL

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Cet article continue l’ascendance patronymique de Jean CATHIGNOL, premier du nom, né en 1804 ou vers 1804 à Condat (Cantal), marié le jeudi 28 octobre 1830 dans la commune voisine d’Égliseneuve-d‘Entraigues (Puy-de-Dôme) avec Antoinette LENÈGRE (Égliseneuve-d‘Entraigues 1813-1883-Bernay), et décédé, gardien d’herbages, à Bernay « âgé de 75 ans » le 24 juin 1879.

Nous avons vu les parents de Jean CATHIGNOL dans l’article N°22.

Nous allons passer à la génération antérieure, celle de ses grands-parents paternels.

Ceux-ci sont nés et morts dans la paroisse de Baignols, devenue la commune de Bagnols.

Ils se nommaient Jean GATINIOL et Gabrielle FERREYROL. 

Ils se marièrent lors de l’année particulièrement sainte 1728. 1728, en effet, c’est douze à la puissance trois, deux nombres particulièrement sacrés, et je ne pense pas qu’on puisse faire mieux, comme « année sainte ».

On verra plus bas la triste façon dont ils ont « honoré » cette année. L

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Avertissement : les registres paroissiaux de Bagnols sont assez complets dans les années qui vont nous intéresser.

À mon grand regret, il manque les mariages (pas les baptêmes !!) de l’année 1650. Après c’est assez complet.

Il manque toutefois, en totalité, les années 1680, 1697 et 1709. Et ce doit être tout. Je n’ai pas tout en tête mais peu de passages des autres années sont illisibles ou contenant des pages en partie déchirées.

À La Tour-d’Auvergne, c’est moins simple car il y a des années incomplètes, d’autres illisibles (encre effacée car devenue trop pâle), etc.

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Dans les articles suivants on étudiera la vie de Michel, père de Jean GATINIOL ci-dessus, puis celle de Pierre, père de Michel et enfin celle de Joseph, père de Pierre. Tous ont vécu à Bagnols et tous sont nés au hameau d’Espinasse, sauf peut-être Joseph dont je n’ai ni la naissance ni le mariage (sans doute en 1650 à Bagnols dans une année lacunaire) ni le décès. Mais son épouse, Jeanne BONHOMME (1631-1693) était née au hameau d’Espinasse, y mit au monde 5 de ses 6 enfants et y mourut.

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Couleurs dans cet article :

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En gras rouge : mes quinquaïeuls 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL.

Note : certaines informations importantes sont aussi en gras rouge.

Note : certaines autres choses sur lesquelles je veux insister sont aussi en gras rouge

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En gras jaune foncé : les parents de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL :

128.Michel (né "CATINIOL", marié et décédé "GATINIOL") (1681-1736), laboureur.

129.Anna (mariée "Anne") SABATIER (1672-1722).

130.François FERREYROL (ou autre orthographe pour ce patronyme à multiples variations) (1667-1739), maître menuisier et laboureur, et qui savait signer.

C’est assez rare parmi mes ancêtres pour être souligné :

Mon sexaïeul 130.François FERREYROL, fils d’un maître charpentier illettré de La Tour-d’Auvergne, y a fait des études et il savait signer. Lui fut laboureur et maître menuisier. J’ai très souvent vu son élégante signature :

fferreyroL

131.Françoise JUILLARD (1663/1670-1717).

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En gras orange : les oncles et tantes véritables (pas ceux par alliance, qui sont en gras noir) de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL.

Voici les principaux, qui apparaîtront dans cet article (quatre patronymes existent, comme toujours) :

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Jean GATINIOL (né Jehan CATINIOL) (1686-1736) le tout à Espinasse en Bagnols. Marié ? Je ne sais pas.

Antonia GATINIOL (née Anthonia CATINIOL) (Bagnols 1690-1730 Trémouille-Saint-Loup), épouse François CHEZAL (1693-1715/1729).

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Léonarde SABATIER (décédée « Gilberte ») (1666-1702), épouse Jacques DIF (1650/1665-1701).

Jacmé alias Jammet SABATIER (1669-1744), époux Gilberte ESPINASSE (1664/1674-1722) (devenu veuf, il se remariera avec une veuve).

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Gabrielle FERREYROL (1671-1724), épouse Antoine (premier du prénom) RULHIER (1659/1670-1730).

 

Antonia FERREYROL (1672/1674-1718/1745), épouse François BOYER (1660/1678-après 1718).

Géraud FERREYROL alias Giraud FERREYROLLES (ou autre orthographe pour ce patronyme à multiples variations), né le 10/02/1677 à La Tour-d’Auvergne.

Marié ? Je ne sais pas. Décédé après le 6 février 1728.

Bien moins instruit que son frère mon ancêtre ci-dessus né plus de 9 ans avant lui, il ne savait pas signer. L’explication, c’est le déménagement de son père qui quitta la ville de La Tour-d’Auvergne pour la modeste paroisse de Bagnols vers 1684. Bagnols était à peu près aussi peuplé mais là, il n’y avait pas d’instituteur. 

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Ligier JUILLARD / JULLIARD (1650/1675-1702/1705), premier époux de Catherine LADEVIE (1660/1676-après 1725) remariée Jean BASSET (à Larodde le mardi 24 février 1705).

Antoine JUILLARD / JULLIARD (1667/1677-1744), époux Françoise BONHOMME (1669/1679-1744). 

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En gras bleu : les grands-parents de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL :

 

256.Pierre GATINIOL (1654-1715), laboureur.

257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN (1655-1689/1696).

258.Jean SABATIER (1623/1633-1708).

259.Françoise BOUCHEIX (1630/1650-1699/1740).

 

260.Antoine FERREYROL (1615/1626-1687), maître charpentier.

261.Antonia MAULE (1632/1636-1700).

262.Jean JUILLARD alias JULLIARD (1620/1650-avant 1700)

263.(autre) Antonia MAULE, selon des généalogistes de GENEANET (non citée dans cet article).

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En gras bleu-vert : tout cousin germain de 64.Jean GATINIOL ou bien de 65.Gabrielle FERREYROL.

De nombreux patronymes peuvent exister car on y retrouve ceux des oncles par alliance en plus de ceux des quatre parents.

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Cousins germains paternels de 64.Jean GATINIOL apparaissant dans cet article (branche GATINIOL) :

Anne CHEZAL (1716-1754), seule connue à jour, épouse Jean CHARBONNEL (1707-1760).

Annet CHEZAL (cousin à ce jour présumé) (pas avant 1717-après 1737).

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Cousins germains maternels de 64.Jean GATINIOL apparaissant dans cet article (branche SABATIER) :

Gilberte DIF (1697-1742) épouse Michel FAUCHER (1701-1760).

Françoise SABATIER (1690-1740) épouse Pierre AUDHUY (1693-1730).

Jean SABATIER (1695-1734) (marié ? pas marié ? je ne sais pas).

J'en connais six autres, absents de cet article. 

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Cousins germains paternels de 65.Gabrielle FERREYROL apparaissant dans cet article (branche FERREYROL) :

Aucun (sur 17 connus à ce jour).

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Cousins germains maternels de 65.Gabrielle FERREYROL apparaissant dans cet article (branche JUILLARD) :

Aucun (sur 7 connus à ce jour). 

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En gras vert : chacun des huit enfants de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL.

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En gras marron : les frères et sœurs de 64.Jean GATINIOL et ceux de 65.Gabrielle FERREYROL.

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En gras fuchsia alias magenta : comme dans tous mes blogs, ce qui est amusant, bizarre, comique, curieux, drôle, étonnant, farfelu, gai, humoristique, ironique, plaisant, etc.

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— En noir gras, ce que je veux mettre en évidence (beaucoup d’internautes font pareil) ; notamment beaucoup d'individus non coloriés et les orthographes bizarres dans les contrats de mariage.

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Jean GATINIOL (toujours vu avec cette orthographe) était issu d’une fratrie de huit enfants composée de trois garçons, nés de 1699 à 1703, puis de quatre filles, nées de 1705 à 1714. À quoi s’ajoute un(e) enfant de sexe et prénom inconnus né(e) dans l’année lacuneuse 1709. Jean n’était pas l’aîné mais ses deux frères connus, Pierre, l’aîné, et autre Jean GATINIOL, moururent très probablement en bas âge.

Il faut savoir qu’à cette époque, à Bagnols en tout cas, les curés n’indiquaient pas les décès des enfants en bas âge, et même des enfants tout courts. Il faudra attendre 1722 pour trouver un acte de sépulture d’une mineure de 15 ans.

Jean GATINIOL se trouva donc être l’héritier principal de ses parents, et, pour cette raison, n’eut pas à quitter Espinasse où il était né, comme son père Michel (1681-1736), son aïeul paternel Pierre (1654-1715) qu‘il a connu, sa bisaïeule Jeanne BONHOMME (1631-1693) et, aussi presque tous ses enfants.

Je viens de le dire : deux Jean GATINIOL sont nés dans cette fratrie de huit enfants ; et ils sont nés consécutivement à peu d’écart de distance : 1701 et 1703.

Comment dès lors savoir lequel des deux est notre ancêtre ? Un acte notarié va nous le faire savoir.

Le premier Jean GATINIOL est né le 24 juin 1701 ; le second Jean GATINIOL est né le 6 octobre 1703.

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La "preuve" qu’il s’agit de Jean né en 1703, la voici :

Lors du contrat de mariage qui eut lieu le 31 janvier 1728, Jean est dit « sous l’autorité » de son père. Ce qui veut dire qu’il n’était pas majeur. La majorité de l’époque et du lieu étant de 25 ans, il ne peut pas s’agir de Jean né en 1701 (qui avait 26 ans) mais seulement de Jean né après le 31 janvier 1703, celui qui avait 24 ans.

Le tout en supposant qu’ils sachent compter correctement, ce qui n’est point sûr.

Toutefois, il semble que, pour ce qui est de la minorité et de la majorité, on sût compter, au moins jusqu’à 25.

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Mais bon, je reste sans preuve formelle car les notaires peuvent aussi se tromper, et personne n’en trouvera jamais.

Ceci dit, l'un ou l'autre, c'est sans grande importance.

À noter pour finir qu’un autre Jean GATINIOL, frère des précédents, a très bien pu naître en 1709 (année lacunaire dans les deux collections, donc perdue pour toujours) et que lui aussi pourrait convenir, même si l’écart d’âge avec sa future épouse (mariage en février 1728) commence à faire vraiment beaucoup. Mais, ceci dit, j’ai vu bien pire.

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L’identité de 64. Gabrielle FERREYROL, sera formellement établie plus bas, grâce à  la naissance d'un enfant tardif. Son contrat de mariage la dit « fille de François et Françoise JUILLARD » ; or ce couple semble n’avoir eu que deux "Gabrielle" parmi leurs enfants : l’une née en 1695, 1696, ou 1697 (cette dernière année, lacuneuse, est perdue pour toujours), l’autre née le 26 juillet 1701. Question âge, cette dernière convient bien mieux pour épouser un jeune homme né en 1703.

D’autant plus qu’une des deux Gabrielle FERREYROL a épousé, le 25 février 1716 à Bagnols, un dénommé Guillaume MADEUF, né, semble-t-il, le 17 mars 1681, et que la première convient bien plus pour ce mariage avec ce MADEUF déjà âgé, même si les mariages d’une adolescente de 14 ans et demi n’étaient pas rares (même, pour ne pas dire surtout, avec un homme mûr, ce que j‘ai souvent vu). Ce sont les jeunes filles de 16 ou 17 ans qui choisissaient un jeune homme de leur âge pour mari. Les jeunes adolescentes de 12, 13 ou 14 ans, étaient souvent vendues (il n’y a pas d’autre mot) à un riche homme mûr.

Mais bon, on va quand même conserver le plus vraisemblable, qui sera d'ailleurs prouvé plus bas : l’aînée des deux s’est mariée en 1716, et notre ancêtre, née quelques années plus tard, s’est mariée en 1728.

Quels furent les enfants de 130.François FERREYROL et 131.Françoise JUILLARD ? (mariés j’ignore où et quand)

J’en ai sept, mais il doit m’en manquer, d‘autant que je ne sais pas où sont nés certains, donc où la famille a pu vivre.

130.François FERREYROL est né à La Tour-d’Auvergne le 19 octobre 1667, j’ai eu beaucoup de mal à le trouver pour pouvoir en être fier !

Pour 131.Françoise JUILLARD, aucune idée. Comme il y avait des JUILLARD alias JULLIARD (écrits en général LH au lieu de LL) partout dans la région, le couple a pu vivre n’importe où. Au début j’ai pensé que François FERREYROL avait vécu d’abord au bourg de La Tour-d’Auvergne puis à Juilles en Bagnols.

En effet, je possède un acte notarial (un "prisfaict", mot inconnu de moi mais où il est question de « faire un prix ») daté du 9 octobre 1684 entre mon ancêtre 260.Antoine FERREYROL (père de François) et une cliente, et où le notaire, Maître BARADUC, précise assez vite qu’Antoine FERREYROL « maître charpentier, habitant de la ville de La Tour, résidait à présent au village de Julhie paroisse de Baignols […] » etc.

Donc (Julhie étant l’ancien nom de Juilles) il me semblait clair que François FERREYROL, suivant son père, n’avait vécu qu’au bourg de La Tour-d’Auvergne (où il est né) et au hameau de Juilles en Bagnols, où son père et lui sont décédés à plus de 52 ans d‘écart (13 mars 1687 ; 13 ou 14, date de la sépulture, octobre 1739).

Deux seuls domiciles donc pour François :

— 1) De sa naissance (1667) à la fin de son adolescence (1684 ou à peu près) : la ville de La Tour-d’Auvergne où il apprit à lire et écrire.

— 2) Ensuite, jusqu’à sa mort (1739) le hameau de Juilles en Bagnols.

Mais ce ne doit pas être aussi simple puisqu’il me manque plusieurs actes de baptême des enfants du couple 130.FERREYROL / 131.JUILLARD !! L

Voyons toutefois ce que j’ai (les numéros d'ordre sont très incertains, sauf pour les deux premiers) :

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— 1) Géraud, né vers 1687/1688, [pas à Bagnols, sans doute pas non plus à La Tour-d’Auvergne même s'il y a un fameux fouillis pour ces deux années-là (ordre bizarre, avec des reprises)], laboureur, époux Jeanne VAREILLE, née Jehane VAREILHE le 13 mai 1683 à La Prugne en Bagnols, laboureur, veuve Jacques BOYER (1667-1710) (d'où au moins quatre enfants dont deux filles mariées) morte en couches à son sixième enfant "FERREYROL", le 9 février 1718, aussi à La Prugne en Bagnols.

Mariage à Bagnols le mardi 17 février 1711. Décédé à La Prugne en Bagnols ; inhumé le 26 mars 1739.

Notons qu’il porte le prénom de son oncle paternel Giraud FERREYROL (Géraud ou Giraud, c’est la même chose) et non celui de son aïeul paternel 260.Antoine FERREYROL. D’où sa naissance à situer après le 13 mars 1687, son père ayant donc 19 ans au moins.

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— 2) Antoinette, née le 8 janvier 1692, à Juilles en Bagnols, épouse Jacques LACHÈZE, né le 30 juillet 1672 à Lessart en Bagnols, décédé à Juilles en Bagnols, inhumé le 17 mai 1736.

Mariage à Bagnols le samedi 2 août 1710. Mère de 12 enfants. Décédée à Juilles en Bagnols ; inhumée le 15/3/1733.

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Parrain : son aïeul maternel (du moins je le suppose) 262.Jean JUILHARD.

Marraine : son aïeule paternelle (du moins je le suppose) : (un blanc) "MAILLE" soit sans doute 261.Antonia alias Antoinette MAULE (Antonia ou Antoinette, en général d’ailleurs écrits avec un "h" après le "t", c’est la même chose), qui lui donne son prénom.

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— 3) Gabrielle Première, née vers 1695/1697, épouse Guillaume MADEUF, mère de 10 enfants. Mariage à Bagnols le mardi 25 février 1716. Je n’ai pas davantage son décès que sa naissance. Serait morte entre 1740 et 1761. Laboureurs tous deux.

Guillaume MADEUF était né (« Guilhe », baptisé le 18 par un prêtre qui, visiblement, souffrait du bras droit) le 17 mars 1681 à Lessart en Bagnols et il y mourut âgé de 75 ans (et demi). Inhumé le 4 décembre 1756. 

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— 4) 65.Gabrielle (seconde du prénom) FERREYROL, mon ancêtre, née donc le 26 juillet 1701 à Juilles en Bagnols, épouse 64.Jean GATINIOL. 

Mariage hors de Bagnols en février 1728 (voir plus bas son contrat de mariage).

Décédée à Espinasse en Bagnols. Inhumée le 4 avril 1760, trois jours après son mari.

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Parrain : Ligier JULLIARD, l’aîné de ses oncles maternels connus.

Marraine : Gabrielle FERREIROL [SIC], l’aînée de ses tantes paternelles connues.

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— 5) Catherine (filiation non prouvée), née vers 1697/1706, décédée célibataire (du moins je le suppose) à Juilles en Bagnols, « âgée d’environ 35 ans ». Inhumée le 27 juin 1736. C’est parce qu’elle est restée vivre à Juilles que je la suppose célibataire. Mais ce n’est pas une preuve bien sûr vu que, parfois, c’est l’époux qui venait vivre chez l’épouse. Par ailleurs deux futurs époux peuvent être nés non seulement dans la même paroisse mais aussi dans le même hameau.

Par contre, il ne faut pas compter sur les prêtres de cette époque pour nous dire si elle était célibataire, ou au contraire épouse ou veuve d’un homme. Ils mariaient même des veufs sans dire qu’ils étaient veufs. Mais bon, presque tous étaient atteints du cancer du bras droit, et ceci explique cela.

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Marraine : je n'ai pas de Catherine FERREYROL ni de Catherine JUILLARD / JULLIARD. Mais elle a pu avoir comme marraine Catherine LADEVIE (1660/1676-après 1725), épouse (ou veuve) de Ligier JUILLARD / JULLIARD ci-dessus.

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— 6) Antonia, née le 23 juillet 1705 à Juilles en Bagnols, épouse Michel LACOSTE, mère d’au moins 3 enfants. Mariage à Bagnols le mardi 30 avril 1737. Décédée veuve à Gioux en Bagnols ; inhumée le 6/2/1776.

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Parrain : Antoine JULIARD [SIC], sans doute le deuxième de ses oncles maternels connus.

Marraine : Antonia FERREIROL [SIC], sans doute la deuxième de ses tantes paternelles connues.

Michel LACOSTE, sans doute né entre 1702 et 1706 à Gioux en Bagnols, est décédé avant 1775, sans doute à Gioux en Bagnols.

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7) Louis, né peut-être en 1709 à Bagnols (année lacunaire), époux Catherine BERNARD, père d’au moins 8 enfants. Mariage à Bagnols le jeudi 4 mars 1734. Décédé à Bertineix en Bagnols. Inhumé le 21 juin 1767.

Pour ce dernier du reste, je n’ai pas non plus de preuve de filiation. Les généalogistes de GENEANET le disent tous fils de François FERREYROL et Françoise JUILLARD, mais je n’ai personnellement AUCUNE PREUVE à ce jour. Je chercherai un jour son contrat de mariage car il se trouve qu’il a eu une grande descendance et j’aimerais donc bien avoir une preuve. L

Au passage je verrai si Catherine ci-dessus est ou non citée. 

Catherine BERNARD a dû naître entre 1707 et 1714 au hameau de La Vialle, paroisse Saint-Gal de Tauves (qui avait plusieurs paroisses). Elle est décédée à Bertineix en Bagnols et fut inhumée le 15 décembre 1759. 

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On voit donc que ces enfants ne peuvent pas TOUS être nés à Juilles en Bagnols. Car :

— Il n’y a pas de lacunes à Bagnols pour les années où Géraud a pu naître.

— À supposer que Gabrielle Première soit née dans l’année lacunaire 1697, qu’en est-il de Catherine (et réciproquement) ?

Je vous rappelle qu’il n’y avait qu’une chance sur cent que deux jumeaux deviennent tous les deux adultes à cette époque-là.

Il y a plus de chances que l’une soit née en janvier 1697 et l’autre en décembre 1697, le tout donc dans l’année lacuneuse 1697. Mais ça reste peu probable.

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Un mot sur les patronymes et leurs variations. 

Le père de Jean GATINIOL est né Michel CATINIOL (avec un C comme dans Cocorico).

Le patronyme SABATIER était parfois écrit avec deux B ou deux T, ce qui n’a guère de sens puisque ces deux consonnes sont des occlusives, ce qui fait qu’il est impossible techniquement d’en prononcer deux à la suite, mais bon…

Le patronyme FERREYROL a subi d’innombrables déformations. De nos jours encore du reste.

On trouve FAREROL, FÉREYROLLES, etc. Cette dernière graphie est celle, sur ma carte IGN orange N°2432, d’un hameau de La Tour-d’Auvergne, commune (ville, à l’époque, remplie de notaires et autres bourgeois ; et même des aristocrates comme Anne Gilberte Laurence Clémence BURIN DES ROZIERS) touchant Bagnols.

À mes débuts, j’ai trouvé la graphie FERREYROL (celle qu’utilisait François), et je l’ai toujours gardée, ne faisant pas d’étude particulière sur ce patronyme, contrairement au mien.

Enfin, comme dit plus haut, JUILLARD alternait parfois avec JULLIARD. Et, dans ces temps anciens, on trouvait plus encore les graphies JUILHARD et JULHIARD.

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Voici maintenant un récapitulatif complet de la liste des enfants de mes sexaïeuls 128.Michel CATINIOL / GATINIOL et 129.Anna alias Anne SABATIER (mariés le lundi 10 février 1698 à Bagnols), la plupart nés "GATINIOL", tous à Espinasse en Bagnols.

Note : la parenté des 7 parrains et des 7 marraines n’est pas indiquée mais je pense les avoir identifiés quand même.

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— 1) Pierre, né le 9 novembre 1699. Disparu.

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Parrain : son aïeul paternel 256.Pierre GATINIOL, qui lui a donné son prénom.

Marraine : son aïeule maternelle 259.Françoise BOUSCHET [SIC] (les orthographes BOUCHEIX et BOUSCHEIX étaient plus fréquentes).

Note : je n’ai JAMAIS compris le pourquoi de la lettre "S" dans "BOUSCHEIX" ou "BOUSCHET". L

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— 2) Jean Premier, né le 24 juin 1701. Disparu.

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Parrain : son aïeul maternel 258.Jean SABATIER, qui lui a donné son prénom.

Marraine : Anne BOURSIN, peut-être la sœur aînée de feue son aïeule paternelle 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN, (aussi née "Anna", mais on ne faisait guère de différence entre "Anna" et "Anne", le 6 décembre 1633 à Cornillat en Bagnols).

Comme j'ignore si cette sœur aînée a vécu, la marraine est peut-être une autre personne de la même famille.  

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— 3) 64.Jean GATINIOL, mon ancêtre, né le 6 octobre 1703, laboureur. Épousera 65.Gabrielle FERREYROL. 

Mariage hors de Bagnols en février 1728 (voir plus bas son contrat de mariage).

Décédé à Espinasse en Bagnols. Inhumé le 1er avril 1760, trois jours avant sa veuve.

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Parrain : son oncle paternel (né "Jehan CATINIOL"), qui lui a donné son prénom. 

Marraine : Gilberte ESPINASSE, tante maternelle par alliance car épouse de Jacmé SABATIER.

Note : ce dernier avait une sœur aînée, Léonarde, qui aurait été marraine si elle n’était pas décédée en 1702.

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— 4) Antonia, née le 4 mars 1705. Disparue.

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Parrain : Jacmé SABATIER, vu ci-dessus, seul oncle maternel connu de moi.

Marraine : sa seule tante paternelle connue (née "Anthonia CATINIOL"), qui lui a donné son prénom.

Les trois disparus ci-dessus sont décédés AVANT le 31 janvier 1728.

Note : disparition aussi, chez les filleuls, de la lettre "h" de Jehan et Anthonia, sans qu'il y ait changement de prononciation dans les deux prénoms (on me l'a appris).

Note sur l’acte de baptême de cette enfant :

— Sur le 3E 28/6, vue 33 sur 95, page de gauche, elle est née « Anthonia CATINIOL ».

— Sur le 6E 28/1, Vue 288 sur 312, page de gauche, elle est née « Antonia GATINIOL ».

L’exemplaire 3E 28/6, celui qui reste dans la commune, est l’original. Il est signé par le curé lui-même, nommé ROUX.

L’exemplaire 6E 28/1, celui qui va en préfecture, est le double. Il a été recopié par un vicaire qui a ajouté, en fin d’acte : « signé ROUX curé ».

La prononciation du prénom est la même et j’ai coutume de supprimer les "h" après les "t" (comme vous pouvez le voir ici) pour Anthoine, Anthonia, etc., dans mon fichier généalogique car sinon je pourrais avoir à faire deux essais pour retrouver un personnage. Et surtout ne pas les trouver quand je les cherche, ce qui arrive souvent à cause des multiples variations : Antoinette = Anthoinette, Antonia, Anthonia, Toinette, Toinete, Tounette, Tounete, etc.

Mais il est CHOQUANT de voir que le patronyme de la nouveau-née n’est PAS LE MÊME sur les deux exemplaires, AVEC UNE PRONONCIATION DIFFÉRENTE ! L

C’est une manifestation (entre mille !) de l’effrayant MÉPRIS que les prêtres éprouvaient envers la plupart de leurs paroissiens ! L

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— 5) Gilberte, née le 23 mars 1708, décédée jeune célibataire le 20 décembre 1729. À Espinasse.

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Parrain : Jacmé GATINIOL, peut-être l’aîné des grands-oncles paternels (né en 1651, mort entre 1707 et 1722).

Marraine : une certaine Gilberte DIF, probablement cousine germaine maternelle de la nouveau-née, seule fille connue de feue sa tante Léonarde SABATIER et Jacques DIF, née probablement en 1697, année lacuneuse, âgée donc d’à peu près 11 ans ; et qui lui a donné son prénom.

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TRÈS IMPORTANT : on constate que 128.Michel CATINIOL et 129.Anna SABATIER ont tenu à respecter l’alternance "paternel / maternel" pour les parrains et marraines de leurs enfants. À savoir :

— Pour les enfants de numéro impair (1, 3, 5), un parrain du côté du père (GATINIOL) et une marraine du côté de la mère (SABATIER).

— Pour les enfants de numéro pair (2, 4), un parrain du côté de la mère (SABATIER) et une marraine du côté du père (GATINIOL).

Et ça va continuer ! Mais à la condition EXPRESSE d’admettre la naissance d’un(e) enfant né(e) en 1709, sinon nous aurions deux enfants consécutives (Gilberte ci-dessus et Françoise à venir) qui auraient toutes deux un parrain du côté paternel et une marraine du côté maternel.

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— 6) Logique GATINIOL, né ou née dans l’année lacunaire 1709, sans doute vers la fin. Disparu(e), donc décédé(e) pas bien âgé(e) avant le 31 janvier 1728, sans doute dans cette même année 1709, qui nous manque.

"Logique" est un prénom mixte comme Amable, Camille, Claude, Dominique, Maxime ou encore "Possible", "Probable", etc. J

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Parrain : quelqu’un du côté maternel (côté SABATIER).

Marraine : quelqu’un du côté paternel (côté GATINIOL).

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— 7) Francoize, née le 15 mars 1711, décédée célibataire (je crois) âgée le 4 avril 1755. À Espinasse.

Là encore, aucune preuve de son célibat. Comme pour Catherine FERREYROL vue plus haut, je la suppose célibataire car elle est décédée dans le hameau de sa naissance. 

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Parrain : Michel GATINIOL, sans doute autre grand-oncle paternel de la nouveau-née, né en 1663, décédé en 1720. Les trois autres grands-oncles, Jehan, Guillaume et François, nés en 1657, 1660 et 1666 sont morts avant 1694.

Marraine : une certaine Françoise SABATIER, sans doute aussi cousine germaine maternelle de la nouveau-née, née le 9 juillet 1690, mariée en 1721 et décédée en 1740, seule fille connue de Jacmé SABATIER oncle de la nouveau-née et de Gilberte ESPINASSE, première épouse (encore vivante) de ce dernier ; et qui lui a donné son prénom.

Note : on peut s’étonner de ce que Françoise SABATIER fut marraine APRÈS Gilberte DIF, alors qu’elle avait 7 ans de plus. Mais c’est oublier que Gilberte DIF la précède dans la hiérarchie de primogéniture, étant fille de Léonarde SABATIER, sœur AÎNÉE de Jacmé SABATIER.

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— 8) Jeanne CATINIOL, baptisée le 18 juillet 1714 ; elle épousera (à Trémouille-Saint-Loup, Puy-de-Dôme, le lundi 10 février 1755) Michel BRU, laboureur, né le 3 juin 1719 à Cornillat en Bagnols, décédé à Jouvion en Bagnols le 6 février 1776.

Décédée à Cornillat en Bagnols le 11 octobre 1760. Couple apparemment sans postérité.

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Parrain : Jean SABATIER, soussigné. C’est un cousin germain maternel de la nouveau-née, frère de Françoise SABATIER ci-dessus née en 1690. Celle-ci n’a pas eu de sœur connue mais elle a eu quatre frères connus, tous puînés, nés aussi à Espinasse en Bagnols, dont un Jean (l’aîné de ces quatre garçons), né le 30 septembre 1695, décédé à Espinasse en Bagnols et inhumé le 2 juillet 1734.

Marraine : une dénommée Jeanne BOURSIN, qui devait être une proche parente de feue l’aïeule paternelle de la nouveau-née, 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN. On peut penser qu’il s’agit d’une sœur ou d’une nièce ou encore d’une petite-nièce de cette aïeule maternelle. J'ai une sœur de ce prénom, née le 5 mars 1645 à Cornillat en Bagnols, et elle convient très bien puisque c'est la deuxième fille de la fratrie, après Anna (première du prénom) BOURSIN peut-être marraine plus haut de Jean Premier GATINIOL. Mais, comme cette dernière, j'ignore si cette Jeanne BOURSIN a vécu ; il peut donc s'agir d'un autre membre de cette famille BOURSIN.

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Étudions maintenant la vie de Jean GATINIOL et celle de Gabrielle FERREYROL.

Jusqu’à son mariage, je ne sais rien de Gabrielle FERREYROL. Elle a sans doute eu une enfance normale, avec comme fêtes les mariages de ses aînés et les naissances de ses neveux et nièces. Avec aussi beaucoup de deuils hélas bien sûr, comme très fréquents en ces temps-là. Son plus grand deuil fut la perte de sa mère en décembre 1717, alors qu’elle n’avait que 16 ans. Elle aura par contre 38 ans au décès de son père, qui vécut « environ 75 ans » (72 ans moins 5 ou 6 jours en réalité).

Elle ne connut pas ses grands-parents, tous quatre décédés avant 1701.

Le hameau d’Espinasse est à 3 km à l’ouest du bourg de Bagnols et celui de Juilles à 2,5 km à l’est-nord-est de ce même bourg. Mais en ce temps-là, les messes du dimanche et autres jours fériés, et plus encore les fêtes paroissiales permettaient vite aux jeunes gens d’une même paroisse de se rencontrer puis de se fiancer et de s’épouser. Ce fut leur cas.

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La vie de Jean GATINIOL, maintenant.

Lui connut (probablement) trois de ses quatre grands-parents. Il faut dire que son père s’était marié à 16 ans !

Il n’avait pas 19 ans quand il perdit sa mère mais en avait 32 quand il perdit son père. Une certaine similitude sur ce plan-là avec sa future épouse, donc.

À ma connaissance, il n’eut ni neveu ni nièce. Là, c’est tout le contraire de sa future épouse, qui en eut au moins 39.

Les grands deuils de son enfance furent la perte de ses trois grands-parents, en 1708 et 1715 (j’ignore la date de décès de son aïeule maternelle, à situer entre 1699 et 1740). Et peut-être quelques frères et sœurs, quatre au maximum, les "disparus" ci-dessus.

Son mariage avec Gabrielle FERREYROL dura 32 ans, ce qui n’est pas si mal pour l’époque.

Le fait qu’elle mourut quelques jours après lui est une chose assez souvent vue, mais seulement trois jours, c’est rare.

De quoi mourut-elle ? Les actes d’état civil ne le disent hélas pas.

— De faim ? Certainement pas, vu qu’elle avait plusieurs enfants pour la nourrir.

— De contagion ? C’est possible, si son mari était atteint d’une maladie contagieuse.

— D’épuisement, à soigner son mari ? Possible aussi.

— De chagrin ? Possible encore mais assez peu probable à cause de la présence près d’elle de plusieurs enfants.

Ce qui nous conduit à l’étude de ces enfants.

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Ils sont tous nés à Espinasse en Bagnols, de 1729 à 1745.

Au passage cela nous prouve que 65.Gabrielle FERREYROL ne peut pas être née en 1697, et à plus forte raison en 1696 ou 1695 (voir plus haut sa sœur du même prénom). En effet la ménopause était bien plus précoce autrefois (je le tiens de source sûre, car je n’ai rien trouvé à ce sujet sur Wikipédia). Et, dans mon fichier d’environ 10 000 Auvergnats, je n’ai trouvé qu’une seule fois, au 18ème siècle, une mère à 47 ans. 47 ans et 14 jours précisément, et en fin de 18ème siècle : 1798.

De très nombreux généalogistes de GENEANET donnent pour cette époque des mères plus âgées, dépassant même largement les 50 ans ; je les ai TOUS "démolis" !! Le cas classique est celui de la confusion entre deux sœurs de même prénom. J’avoue que j’ai été très surpris de ces erreurs, surtout quand elles sont le fait de femmes généalogistes.

Après, oui, au 19ème siècle j’ai trouvé plusieurs mères à 47 ans. Je n’en ai pas encore trouvé à 48 ans, mais j’en trouverai certainement une un jour.

Bref, 65.Gabrielle FERREYROL a eu son dernier enfant à l’âge de 44 ans et 4 mois moins 8 jours. 

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— 1) Antoinette GATINIOL, née à Espinasse, baptisée à Bagnols le 25 janvier 1729.

Décédée à Espinasse, veuve remariée. Inhumée le 30 juin 1782.

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Parrain : son aïeul paternel, comme de coutume : 128.Michel GATINIOL.

Marraine : son aïeule maternelle étant décédée, on a choisi l’aînée des tantes maternelles : Antoinette FERREYROL (épouse Jacques LACHÈZE), qui lui donna son prénom.

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Son premier époux fut un certain Michel MAMPON de Trémouille-Saint-Loup, né vers 1710/1720.

Mariage à Bagnols le lundi 21 février 1746. À 17 ans, donc. Lui avait donc environ 30 ans.

Six enfants dont au moins deux mariés, nés de 1748 à 1758.

Puis décès de Michel MAMPON à Espinasse en Bagnols ; inhumé le 9 mai 1760.

Six témoins inconnus pour ce premier mariage, tous cités étrangement dans l’acte suivant, deux mariages s’étant succédés.

Antoinette tarde à se remarier mais finit par épouser un veuf, Jean MADEUF, le lundi 27 juin 1768 à Bagnols.

Elle a alors 39 ans et lui la quarantaine, étant sans doute né à La Touraille en Bagnols vers 1720/1730. Une fille naîtra de cette union.

À noter, ce qui est rare, que deux hommes avaient fait opposition à ce mariage, sans succès :

— François GRÉGOIRE, de Chassagnoux, hameau de Bagnols.

— François ROUX, de Chanet, autre hameau de Bagnols.

Je n’ai aucune idée du pourquoi de ces oppositions car ils ne semblent pas être de ma famille ; pas non plus de celle de Jean MADEUF, qui était veuf d’une certaine Antoinette SERRE.

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Je ne me souviens que d’une seule autre opposition : un certain Antoine MANARANCHE, veuf d’une certaine Marie GATINIOL (hors famille), "âgé d’environ 65 ans", a épousé une orpheline "âgée d’environ 25 ans" : Jeanne MOUTY.

Mais là, on comprenait tout de suite le motif des opposants (un "GATINIOL" et une "MANARANCHE") : « l’héritage du vieux », pour parler clairement. J

Ils en avaient aussi été pour leurs frais, le mariage eut lieu (28/1/1745 à Chastreix) et Jeanne MOUTY, qui se mit aussitôt "au travail", offrit, en cinq ans et demi seulement, cinq filles non jumelles au "vieux" MANARANCHE, dont une posthume. Ah, elle avait bien mérité son héritage, Jeanne MOUTY ! J Et elle put doter ses filles !

À noter quand même la présence d’un "GATINIOL" comme témoin de ce mariage. Pas rancunier (ni intéressé !), celui-là ! J

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Un seul témoin clairement connu parmi les quatre cités pour ce remariage d’Antoinette :

— François GATINIOL, l’aîné de ses frères très probablement (ce n’est pas précisé car le curé MATHIEU souffrait d‘un cancer du bras droit).

Pour ce qui est des professions, les prêtres de Bagnols ne les indiquaient quasiment jamais dans les BMS. Sauf pour les personnes de haut rang devant lesquelles ils rampaient obséquieusement, bien sûr.

Il pouvait y avoir, dans le bourg de Bagnols, des professions qui ne soient pas laboureurs. Mais je pense qu’au hameau d’Espinasse ne devaient vivre que des laboureurs. Idem pour le hameau de Juilles, et les hameaux en général.

130.François FERREYROL fut cité au moins cinq fois « laboureur » (1692-1696-1702-1711-1716) contre une seule fois « maître menuisier » (1728 ; voir plus bas dans le contrat de mariage). Il n’avait sans doute pas perdu son savoir-faire en quittant le bourg de La Tour-d’Auvergne pour ce hameau de Bagnols, mais sans doute bien des clients, d’où sa reconversion.

Les laboureurs, un siècle plus tard, on les nommera plutôt cultivateurs ; et encore un siècle plus tard, plutôt agriculteurs ; ces trois mots à peu près équivalents existaient tous bien avant 1700.

C’est vrai qu’ils cultivaient la terre mais c’est vrai aussi que, parallèlement, ils étaient éleveurs (de vaches et de chèvres). Ils fabriquaient des fromages. Saint-Nectaire, vous savez, ce n’est pas très loin de Bagnols ni d‘Égliseneuve-d‘Entraigues.

Jean MADEUF survivra à Antoinette et mourra en 1800. 

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— 2) François CATINIOL, né à Espinasse, baptisé à Bagnols le 12 novembre 1730.

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Parrain : son aïeul maternel, comme de coutume : 130.François FAREYROL [SIC], qui lui donna son prénom.

Marraine : son aïeule paternelle étant décédée, on a choisi l’aînée des deux tantes paternelles encore vivantes : Françoise CATINIOL [SIC], qui s‘est acheté une cédille pour l‘occasion. J

Il est amusant de constater que l’ancêtre de la plupart des "GATIGNOL" qui vivent encore à Bagnols soit né avec un "C" comme initiale.

C’est lui en effet qui, comme premier garçon et en vertu du droit d’aînesse, pourra rester vivre à Espinasse.

Il se mariera pourtant tard, à 37 ans et demi, épousant à Bagnols le jeudi 19 mai 1768, une certaine Anne JOURDE, née à Lessart en Bagnols, baptisée le 3 décembre 1734, âgée de 33 ans donc.

Témoins à son mariage :

— A) Jean MADEUF, soussigné. Sans doute le (futur, dans 39 jours) beau-frère du marié (voir ci-dessus).

À noter que, sur les DEUX exemplaires, le curé MATHIEU a précisé que ce témoin était soussigné (contrairement aux trois autres), mais qu’il ne l’a laissé signer sur AUCUN exemplaire, car il n’en avait rien à foutre, de tous ces péquenots-là ! L

— B) Annet GATINIOL, l’aîné de ses frères vivants très probablement (ce n’est pas précisé car le curé Mathieu souffrait d‘un cancer du bras droit).

— C) Guillaume GATINIOL, le troisième de ses frères vivants très probablement (ce n’est pas précisé car le curé Mathieu souffrait d‘un cancer du bras droit).

— D) Michel VERGNE. Sans doute allié à la famille car il sera aussi témoin au remariage d’Antoinette 39 jours après, et il avait épousé une GATINIOL d‘Espinasse, malheureusement pas identifiée par moi avec certitude, le curé MATHIEU (déjà lui !) n’ayant pas donné l’identité des parents des mariés lors de son mariage le 1er mars 1756 à Bagnols, vu qu’il commençait à avoir un peu mal au bras droit.

Le père MATHIEU a même osé marier plusieurs couples dans le même acte ! (trois mariages, si j’ai bien compté, car c’est difficile, vu qu’il y a un fameux fouillis dans cet acte très mal écrit ! L).

Inutile de dire que je ne porte pas ces ratichons dans mon cœur, car la moindre des choses dans un acte d’état civil, c’est D’IDENTIFIER CLAIREMENT les personnes dont on parle ! L

Et je m’honore de n’avoir AUCUN de ces radis noirs parmi mes ancêtres ! L

Un absent de marque : mon quadrisaïeul Antoine GATINIOL, deuxième des trois frères vivants de François. L

Je ne connais que deux enfants à ce couple, le premier né à Lessart en Bagnols, disparu, le second né à Léoty en Cros, deux fois marié pour cause de veuvage (je précise car le divorce était désormais autorisé) ; mais deux garçons, d’où transmission du nom.

Anne JOURDE serait décédée paroisse de Cros le 23 avril 1784 selon le second acte de mariage de son second fils, Jean GATINIOL, remarié GATIGNOL (veuf d’Anne VERGNE, avec Jeanne CHABOZI). L’ennui c’est que je ne peux pas le vérifier car il y a des lacunes à Cros pour 1784 dans les deux collections.

À noter une curiosité : ce remariage eut lieu le mercredi 8 juin 1825 à Trémouille-Saint-Loup après un essai infructueux J en date du mardi 17 mai 1825, même commune. Les fiancés avaient pourtant répondu « séparément et affirmativement » et le maire avait déclaré « au nom de la loi » que les fiancés « étaient unis en mariage ».

Oui mais voilà il manquait les témoins ! L

Le maire s’est donc arrêté après avoir écrit « en présence de Sr », et… il a rayé tout ce qu‘il avait écrit !

Marrant, non ? J

Les deux fiancés se sont donc "remariés" 22 jours après, même lieu, même maire, le temps que… les témoins (dessaoulés ? ^^) arrivent ! J

Marrant, non ? J

Quoiqu’on pourrait encore contester ce mariage ; car si celui (rayé !) du 17 mai était correct, celui du 8 juin est incorrect :

En effet, au début « a comparu Jean GATIGNOL » et à la fin c’est Jean GATINIOL qui est marié ! Il a changé de nom au cours de la cérémonie ! J

Marrant, non ? J

François est né "CATINIOL", fut marié "GATINIOL" et mourut "GATIGNOL", à Espinasse en Bagnols le 8 mai 1804 ; à 73 ans donc. On le dit « veuf d’Anne JOURDES » ; il ne s’était donc pas remarié. Il y eut quatre témoins, les deux premiers étant ses fils Annet et Jean, cités dans cet ordre qui est celui de leur naissance.

François est né avec une cédille, mort avec une cédille, mais le père MATHIEU la lui avait confisquée à l’occasion de son mariage ! L

Une chose reste tout de même étrange dans la vie de François : je le croyais privilégié car il était l‘aîné des garçons. Or un généalogiste de GENEANET le dit « laboureur, métayer ». C’est sans doute à Cros qu’il fut métayer, là où est né son second fils. Ne possédait-il pas de terres à lui, à Espinasse en Bagnols ? L

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IMPORTANT : on constate que 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL ont tenu à respecter l’alternance "paternel / maternel" pour les deux premiers parrains et marraines de leurs enfants. À savoir :

— Pour l'enfant de numéro impair (Antoinette ci-dessus, N°1), un parrain du côté du père (GATINIOL) et une marraine du côté de la mère (FERREYROL).

— Pour l'enfant de numéro pair (François ci-dessus, N°2), un parrain du côté de la mère (FERREYROL) et une marraine du côté du père (GATINIOL).

Mais ça ne va pas continuer. Les parrains et marraines suivants vont être "irréguliers", si je puis dire. Pourquoi ? Eh bien, tout simplement car certaines familles ne suivaient pas cette vieille coutume auvergnate, ou seulement en partie. 

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— 3) Jacques GATINIOL, né à Espinasse, baptisé à Bagnols le 5 octobre 1732. Disparu.

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Parrain : Jacques LACHAISE. Alias LACHEZE bien sûr (orthographe la plus fréquente), et appelé par moi LACHÈZE.

C’est bien sûr un oncle maternel par alliance, déjà vu plus haut.

Marraine : Jeanne GATINIOL ; c’est bien sûr la cadette des deux tantes paternelles encore vivantes du nouveau-né.

On voit que l’alternance "paternel / maternel", pour les parrains et marraines, n’a pas été respectée. Le troisième enfant aurait dû en effet avoir un parrain du côté paternel et une marraine du côté maternel. Or c’est l’inverse qui est arrivé.

Je n’ai pas trouvé d’enfant intermédiaire né durant l’automne 1731 et mes collègues de GENEANET non plus. Du reste il y a très peu de "place" pour un(e) enfant, moins de 23 mois séparant les naissances de François et de Jacques.

Jacques GATINIOL n’a sans doute pas vécu bien longtemps puisqu’il n’apparaît que le jour de son baptême, contrairement à ses frères puînés Annet, Antoine mon ancêtre N°32, et même Guillaume, pourtant pas marié ce dernier.

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— 4) Jean GATINIOL, né à Espinasse, baptisé à Bagnols le 31 novembre 1734. Disparu.

Oui, vous avez bien lu : il fut baptisé un 31 novembre ! Sans doute à l’occasion d’une année "trissextile" ! J

Ah, on n’est pas payé bien cher mais on rigole bien ! J

Et je ne peux pas me tromper, voici le début du texte :

« le tente [SIC] unieme nvebre [SIC] i734 a este baptisé Jean gatiniol »

C’est signé : ARGAILHOT curé

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Ah, Messire Pierre ARGAILHOT ! Lui aussi c’était un Maître ! Et il a sévi durant plus d'un quart de siècle ! Lisez et relisez ses actes ; si vous voulez savoir CE QUI EST INUTILE, vous le trouverez dans ses BMS. Et si vous voulez savoir CE QUI EST UTILE, vous ne le trouverez pas dans ses BMS. Champion olympique avant l’heure, le père ARGAILHOT !

Ses BMS ne nous apprennent presque rien et surtout pas l’identité des parents des mariés !

Ses BMS sont souvent écrits avec une encre qui rappelle le thé de Nottingham, une encre si pâle que certains actes sont TOTALEMENT illisibles.

Ses BMS qui se marchent souvent sur les pieds, car très mal séparés, au point qu’il est bien souvent très difficile de trouver le début d’un acte ! Et facile d'en sauter un ! L

Ses BMS où PERSONNE ne sait signer, même notre ancêtre maître menuisier François FERREYROL quand il fut parrain. Si ça se trouve, il imaginait que lui seul et ses vicaires savaient écrire dans sa paroisse.

En fait, très vite, Messire ARGAILHOT ne se donna même plus la peine d’écrire, à propos des parrains et marraines, « qui n’ont pas su signer de ce enquis ». Il le faisait au début car c’était la loi mais il a vite arrêté, citant seulement les noms du parrain et de la marraine, craignant sans doute d‘aggraver son cancer du bras droit !

Ses BMS où il oubliait souvent d’indiquer le nom des gens dont il parlait mais, bah, était-ce si grave, puisqu’il laissait un blanc pour qu’on puisse le remplir quelques siècles plus tard ?

Ses BMS où, dans l’incertitude (par exemple sur les prénom et nom d’une jeune fille qu’il venait de marier un quart d’heure avant), il laissait UN BLANC !

À l’occasion du baptême de « Toinete GATINIOL » le 8 décembre 1738, il n’a pas cru utile de préciser que c’était une enfant posthume. Non, il a écrit : « fille de Jean et Jeanne LEOTY ». Comme si ce Jean GATINIOL était encore vivant. Or il l’avait enterré SEPT MOIS avant (!!), le 5 mai 1738.

Autre énormité du père ARGAILHOT :

« Le onzième mars 1741, jai assisté aux mariages dAntoine DIF et dAnne DIF du village de Cornillat, et de Pierre DIF et dAnne DIF du même village. Présents : [] »

Les quatre témoins étaient quatre individus du bourg de Bagnols, visiblement non apparentés aux mariés, ce qui fait quon na aucune information pour trouver lidentité des parents de Pierre, Antoine et des deux Anne.

Comment pouvait-il faire pour ne pas se rendre compte que son acte de double mariage était totalement NUL, ne nous donnant aucune information sur l’identité des mariés ?

Grâce à des contrats de mariage certains généalogistes ont réussi à retrouver cette identité et il se trouve que le dénommé Antoine DIF était veuf dune première épouse, ce que Messire ARGAILHOT sest bien sûr empressé de nous cacher !

Ce qu’il y a de grand et de beau chez lui, c’est qu’il a réussi à faire PIRE que ses prédécesseurs ! Là où ses prédécesseurs faisaient de temps à autre un (tout) petit effort pour identifier les personnes dont ils causaient, Messire Pierre ARGAILHOT, lui, n’en faisait aucun ! Un NUL de chez NUL, voilà ce que fut ce radis noir !

Personnellement, je me demande ce qu’avaient dans la tête les curés qui écrivaient : « aujourd’hui [suivait la date] j’ai enterré Jean CHARBONNEL ».

Messire Pierre ARGAILHOT l’a fait des centaines de fois, ne donnant rien d’autre comme information, du moins au début de son "œuvre", vers 1712, c’est-à-dire sans nom du hameau et sans âge. Vers 1730 il s’est mis à donner le nom du hameau et les âges (très approximatifs bien sûr). Mais même là, ça reste insuffisant pour identifier le défunt. Car des "Jean CHARBONNEL", il en naissait plusieurs par décennie dans le même hameau. Alors, quand, vers 1715, il dit qu’il « a enterré Jean CHARBONNEL » sans rien indiquer d’autre (ni hameau ni âge) il devait quand même comprendre qu’il y avait des tas d’homonymes qui pouvaient "faire l’affaire" ! 

Pourquoi donc bâclaient-ils les BMS, lui et ses confrères et vicaires ? Pour moi, c’est un mystère.

Et le résultat, c’est que, pour plein de couples, j’ai des généalogistes de GENEANET qui donnent des filiations différentes. Car c’est facile de se tromper. Ainsi, Messire Pierre ARGAILHOT, quand il a marié un certain Guillaume GATINIOL le 25 février 1721, il a précisé que la fiancée était domiciliée au Peux (c’est un hameau de Bagnols) mais n’a rien dit sur le fiancé, dont je sais, par son contrat de mariage trouvé naguère aux Archives Départementales, qu‘il était natif de Chastreix et dont je connais les parents. Or, normalement, quand on ne dit rien sur une personne, c’est TOUJOURS un paroissien. Ce Guillaume GATINIOL était PEUT-ÊTRE un de ses paroissiens mais en ce cas certainement pas depuis longtemps vu qu’il était né dans la paroisse de Chastreix, que ses parents n’ont jamais quitté Chastreix (donc lui non plus jusqu‘à la fin de son adolescence AU MOINS), et qu’il s’est marié jeune (à 24 ans, j’ai ses coordonnées exactes) !! Ça, il fallait absolument le mentionner, car les "Guillaume GATINIOL" ne manquaient pas, à Bagnols. Bref, mes collègues de GENEANET tombent dans des pièges comme ça ; ils n’imaginent pas une seconde que le curé n’ait pas pensé à préciser que le fiancé était natif d’une autre paroisse, et, fatalement, s’ils n’ont qu’un seul Guillaume GATINIOL en âge de se marier paroisse de Bagnols, ils vont le confondre avec le vrai !

RIEN ne lui résistait ! Il a réussi le tour de force de baptiser deux jumelles à deux jours d’intervalle, les 24 et 26 mai 1735 !!

Un champion, je vous dis !!

On raconte (mais on dit tant de choses !) que, s'il n'avait pas pu baptiser la seconde jumelle le 25 mai, c'est parce qu'il était parti en auto-stop pour aller passer une IRM à Clermont-sur-Tiretaine, capitale de l'Auvergne, pour savoir où en était exactement son cancer du bras droit ! J 

Enfin, justice fut faite : il n’a pas survécu au 18ème siècle ! J

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Autrement, comme ce fainéant de Pierre ARGAILHOT n’indique toujours pas la date de naissance, je vais supposer que ce petit Jean GATINIOL est né "la veille" du jour du baptême. Et, comme chacun le sait, la veille du 31 novembre, c’est le 30 novembre. Voilà, ça colle ! J

Étonnant quand même que la veille d’un jour qui n’existe pas soit un jour qui existe. J

D’un point de vue philosophique, il y a là une très intéressante étude à faire. J

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Parrain : Jean GATINIOL

Marraine : Gabrielle FERREYROL

Ouais, le parrain, c’est le père, et la marraine, c’est la mère. Pas gêné du tout, Messire Pierre ARGAILHOT ! L

Je vous le dis, c’était un champion !

Alors on va essayer de comprendre à sa place qui fut le parrain et qui fut la marraine.

Notons d’abord que l’alternance "paternel / maternel" est respectée, du moins par rapport au 3ème enfant.

Comme le nouveau-né n’avait pas d’oncle paternel vivant, le parrain a pu être un grand-oncle. Convient bien :

Jean GATINIOL (né Jehan CATINIOL) (1686-1736), qui fut déjà, en 1703, le parrain du père du nouveau-né (voir plus haut).

Quant à Gabrielle FERREYROL (nommée ici FAREYROL, parce que le père ARGAILHOT s’en foutait comme de sa première soutane), il s’agit très logiquement de la deuxième tante maternelle du nouveau-né, née en 1695, 1696 ou même 1697, celle qui a épousé Guillaume MADEUF. Je n’ai pas sa date de décès, mais vu qu’elle a eu son dixième enfant en 1739, elle était bien vivante en 1734. En plus, elle était bien "assortie", question âge, avec le parrain présumé.

Quand on pouvait, on essayait, bien sûr.

Ce qui m’amène à penser que la précédente marraine, Jeanne GATINIOL, mal "assortie" avec Jacques LACHÈZE question âge (il avait 42 ans de plus), 18 ans à la naissance de son neveu Jacques GATINIOL ci-dessus, nous a peut-être fait une crise d’adolescente, voulant à tout prix être marraine après sa sœur Françoise. Et qu’on s’est pliée à ses désirs car on ne résiste pas à une ado qui veut sa poupée ! J

Et hop, j’ai résolu ce problème familial évoqué plus haut ! J

Je plaisante bien sûr, mais c’est une possibilité comme une autre.

Aucune loi française, en effet, n’obligeait une famille à respecter cette coutume auvergnate, bien sûr. Du reste, quand le père et la mère n’étaient pas de la même paroisse, on finissait parfois par prendre uniquement des parrains et marraines de la paroisse où le couple s’était installé. Fréquent aussi était de prendre un jeune couple fiancé ou marié. En ce cas, seul(e) le parrain ou la marraine était rattaché(e) à la famille, côté paternel ou maternel. De simples amis aussi pouvaient être choisis, en cas de lien amical très fort. Etc., etc. La vie est faite de tant de choses…

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— 5) Annet GATINIOL, né à Espinasse, baptisé à Bagnols le 22 février 1737.

Lui a vécu et s’est marié. Notons quand même que je n’ai aucune preuve que ses deux précédents frères soient morts en bas âge. Un homme, ce n’est pas une femme, et il arrivait que certains partent à l’aventure dans d’autres régions et s’y installent.

C’est un peu ce que fit son frère mon ancêtre Antoine (voir plus bas) en allant vivre à Condat. L’absence (présumée) d’Antoine au mariage de François fait que certains de mes collègues généalogistes le croient mort en bas âge.

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Parrain : Annet CHEZAL. Absent de mon fichier. L

Mais je pense qu’il s’agit d’un oncle breton paternel du nouveau-né. En effet, Antonia GATINIOL (née Anthonia CATINIOL) (Bagnols 1690-1730 Trémouille-Saint-Loup), seule tante connue de 64.Jean GATINIOL, avait épousé un certain François CHEZAL, comme dit dans la présentation en début d’article. Ce dernier patronyme était inexistant à Bagnols et le resta, François CHEZAL, de Trémouille-Saint-Loup, y emmenant assez logiquement son épouse. Une petite Anne CHEZAL, cousine germaine paternelle de 64.Jean GATINIOL, y naquit un an après le mariage, en 1716. De nombreux généalogistes la connaissent à cause de son importante descendance (au moins quatre enfants mariés). Ils ne lui connaissent toutefois ni frère ni sœur, mais elle a très bien pu en avoir, dont un frère prénommé Annet. Ce doit être lui le parrain cherché. Il a pu naître entre 1717 et 1729, aussi à Trémouille-Saint-Loup, car ces treize années sont complètement absentes des A.D. en ligne, ce qui explique que personne ne l’ait encore trouvé.

Marraine : Tounete FAREYROL.

Pour ce qui est d’Antonia alias Tounete FERREYROL (nommée ici FAREYROL, par le père ARGAILHOT), il doit s’agir de la quatrième tante maternelle du nouveau-né, née le 23 juillet 1705 à Juilles en Bagnols, celle qui a épousé Michel LACOSTE.

Notons que Catherine FERREYROL, troisième tante maternelle, n’a pas pu être choisie car décédée l’année précédente.

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Annet GATINIOL s’est lui aussi marié relativement tard, à 36 ans. Avec une certaine Ligière BRU (née « ligere bru », mais je n‘admets, dans mon fichier, que deux variantes de ce prénom : Ligier, autrefois, puis Léger, plus moderne, et aujourd’hui abandonné car ce n‘est pas un joli prénom) née à Cornillat en Bagnols, baptisée le 27 décembre 1734. Plus âgée encore, donc, mariée à 38 ans. Le mariage fut célébré le mardi 23 février 1773, à Bagnols. Du fait de son âge assez avancé cette dernière n’aura, semble-t-il, que deux enfants, un fils mort en bas âge puis une fille mariée mère de 13 enfants. Disparition du patronyme GATINIOL dans cette branche donc, mais grande descendance tout de même.

Témoins à son mariage :

— 1) Antoine GATINIOL, « son frère » (c’est précisé) ; donc mon ancêtre N°32, qui ne vivait peut-être pas encore à Condat où il se mariera en 1785.

— 2) Louis MADEUF. Sans doute de la proche famille de Jean MADEUF, beau-frère du marié.

— 3) Louis LACHÈZE. Sans doute son cousin germain, fils de Jacques et d’Antoinette FERREYROL, né en 1724 ou 1728 (il y en eut deux du même prénom), marié avec une certaine Isabeau alias Élisabeth GROUFFAUD depuis le jeudi 11 février 1751.

— 4) Antoine JUILLARD. Peut-être un cousin lointain puisque le marié était petit-fils de 131.Françoise JUILLARD.

À noter l’apparente absence de témoin du côté de la mariée.

Annet GATINIOL est décédé à Cornillat en Bagnols le 10 mars 1808.

Son épouse était décédée avant lui, entre 1792 et 1808, sans doute au même lieu. 

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— 6) Anne GATINIOL, née à Espinasse, baptisée à Bagnols le 7 septembre 1739.

Je crois qu‘elle s‘est mariée et je crois savoir quand et où (Bagnols) et avec qui. Mais, faute de filiation (on la dit seulement domiciliée à Espinasse, le curé MATHIEU ayant une sévère maladie au bras droit), il me manque le contrat de mariage pour le prouver.

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Parrain : Giraud LACHÈZE. Il s’agit d’un cousin germain maternel de la nouveau-née, né à Juilles en Bagnols le 1er avril 1715, deuxième fils d’Antoinette FERREYROL et de Jacques LACHÈZE. Pourquoi n’a-t-on pas pris le premier fils ? Eh bien parce que c’était un enfant jumeau de sa sœur, et qu’il a dû mourir dans les dix jours.

Giraud (alias Géraud) LACHÈZE semble donc avoir été le premier des cousins germains maternels puisque sa mère était l’aînée des sœurs mariées de 65.Gabrielle FERREYROL. Certes, Antoinette FERREYROL avait un frère aîné, Géraud (alias Giraud) FERREYROL, qui lui aussi était marié (avec Jeanne VAREILLE, morte en couches à son sixième enfant) et, normalement, ces quatre garçons auraient dû avoir priorité. Mais parmi ces quatre garçons, il y avait deux jumeaux, qui n’ont donc pas dû vivre dix jours, et le sixième, celui qui coûta la vie à sa mère qui ne put donc pas l’allaiter, semble n’avoir pas vécu. Restait l’aîné des quatre, né en 1713 à La Prugne en Bagnols, qui avait double priorité sur Giraud LACHÈZE ; mais il semble que lui aussi n’ait pas vécu. Famille pas bien heureuse car une des deux sœurs de ces quatre garçons rapidement décédés est morte adolescente à 13 ans et demi en 1729 (une des premières ados dont le décès fut indiqué par les prêtres de Bagnols).

Heureusement pour le moral des parents, il leur restait leur aînée, Françoise FERREYROL, qui vécut et se maria. Les aînés d’une fratrie sont évidemment en général les plus solides car nés de parents en bonne santé d’une part (quand on est malade, on ne se marie pas), et non contaminés par les maladies contagieuses qui peuvent atteindre les puînés, au moins durant un an environ, quand ils sont le plus fragiles, d’autre part.

Françoise FERREYROL mourra en couches dès son premier enfant, en 1741, âgée de pas même 30 ans, mais ça, ses parents, morts avant elle, ne l’auront pas vu, et ils auront donc toujours eu dans leur foyer une enfant vivante.

Marraine : Anne GATINIOL. De qui s’agit-il ? On a vu plus haut que toutes les tantes paternelles étaient "épuisées" : Françoise puis Jeanne GATINIOL (celle qui fit sa "crise d’ado" pour être vite marraine J) avaient déjà été marraines.

Mais, partout en France, et donc en Auvergne, il reste toujours des "Anne" dans une famille !

Je pense donc qu’il s’agit de la fille aînée de Pierre GATINIOL et Catherine VERDIER (qui eurent dix enfants, dont trois "Anne", pour vous servir J), née le 18 septembre 1707 à Espinasse en Bagnols, mariée en carême L le mardi 15 mars 1729 à Bagnols avec un certain Guillaume FAUCHER (1702-1766) et décédée le 23 mars 1784, toujours à Espinasse en Bagnols.

Comme vous voyez, on n’a pas eu à aller la chercher bien loin puisqu’elle a toujours vécu à Espinasse en Bagnols. Mais qui était son père ?

Eh bien ce Pierre GATINIOL était le fils aîné (ayant vécu) de Jacmé GATINIOL (né en 1651), aîné des oncles de 128.Michel CATINIOL époux 129.Anna SABATIER, père de 64.Jean GATINIOL. Question droit d’aînesse, difficile de faire mieux, non ? J

Et… et ça donne quoi, par rapport à la nouveau-née ? L J

Facile, Émile ! Cool, Raoul ! Relax, Max ! À l'aise, Blaise ! Peinard, Bernard ! J

Ça nous donne une cousine au 7ème degré : (3+4) en partant de la marraine vers la filleule, la première étant arrière-petite-fille de mes ancêtres 512.Joseph GATINIOL (?-?) et 513.Jeanne BONHOMME (1631-1693), la seconde une arrière-arrière-petite-fille de ces mêmes ancêtres.

Voili, voilou. J

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— 7) Antoine GATINIOL, né à Espinasse, baptisé le 27 mars 1743.

C’est mon quadrisaïeul. Se reporter à l’article 22 qui lui est totalement consacré.

Parrain : Antoine TOURNADRE.

Qui est-il ? J'en ai plusieurs dans mon fichier.

Possible : Antoine TOURNADRE (1713-1779), second mari d'Antoinette AUDHUY (1723-1753), qui n'eut pas une vie gaie : vendue à 12 ans et 4 jours à son premier mari (Pierre PRADEL, mort moins de trois mois après cet horrible mariage, sans postérité semble-t-il), elle est morte en couches à son sixième enfant, à seulement 30 ans.

Antoinette AUDHUY était fille de Pierre (1693-1730), laboureur, et de Françoise SABATIER (1690-1740), cousine germaine maternelle de 64.Jean GATINIOL. Elle était donc cousine issue de germains du nouveau-né, quoique âgée de presque vingt ans de plus.

Marraine : Jeanne GATINIOL.

Qui est-elle ? J'en ai plusieurs dans mon fichier.

Possible : Jeanne GATINIOL, troisième fille de Pierre et Catherine VERDIER (vus plus haut), née à Espinasse en Bagnols le 11 mars 1714. Par rapport au parrain, l'âge convient très bien.

On a vu que sa sœur aînée Anne, née le 18 septembre 1707, avait déjà été marraine. Donc pourquoi pas elle maintenant ? Eh bien, ce qui me chiffonne, c'est qu'il existe une sœur intermédiaire, Léonarde GATINIOL, née le 22 février 1711, toujours à Espinasse en Bagnols.

Et que cette Léonarde GATINIOL était vivante le mercredi 10 février 1740, lorsqu'elle épousa un certain Pierre BOURSIN, aussi de Bagnols, y né à Cornillat entre 1704 et 1712.

Mais, ceci dit, on ne connaît pas d'enfant à ce couple, et Léonarde GATINIOL a très bien pu mourir en couches à son premier enfant, donc avant la naissance d'Antoine GATINIOL. 

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— 8) Guillaume GATINIOL, né à Espinasse le 18 novembre 1745. Baptisé à Bagnols le même jour.

L’enfant malheureux de la fratrie. Tous les vieux garçons comme moi le comprendront.

Il est décédé à l’âge de 74 ans, le 4 mars 1820. Cité alors « propriétaire ». Pas besoin d’être sorti de Polytechnique pour comprendre qu’il aurait préféré n’être que locataire mais marié. L

Dans les "tables des successions acquittées" du bureau de Tauves (série 15C6463 aux A.D.), qui gérait Bagnols, j’ai trouvé qu’il avait légué ses biens à un de ses neveux, Ligier MADEUF. Avec un patronyme pareil, ce Ligier est peut-être un fils d’Antoinette GATINIOL et de son second mari, Jean MADEUF. L’ennui, c’est que je ne connais qu’une fille, Gabrielle MADEUF (née en 1774) (pas de Ligier, donc) à ce couple âgé marié en 1768. L

Donc possibilité qu’il soit né entre 1769 inclus et 1773 inclus. Mais où ? L

Une autre possibilité est que le terme "neveu" soit approximatif. J’ai souvent vu ça. Et c’est sans doute la bonne, car, dans les "tables des testaments enregistrés" du bureau de Tauves (série Cbis Tauves XXIV aux A.D.), qui gérait Bagnols, j’ai trouvé un testament d’un certain Guillaume GATINOT, d’Espinasse, qui a rédigé son testament le 21 février 1820 en faveur de Ligier MADEUF, son petit-neveu !!

Mais je n’ai pas de Ligier MADEUF petit-neveu dans mon fichier. L

J’en ai toutefois deux qui pourraient correspondre, mais ce ne sont pas de VRAIS petits-neveux.

Nés à Espinasse en Bagnols en 1790 et 1796, ils sont frères, enfants d’un certain Guillaume MADEUF (1757-1828) et d’une certaine Amable JOUVION (1757-1813). Ce Guillaume MADEUF est fils de Jean MADEUF, second époux d’Antoinette GATINIOL, aînée des frères et sœurs d’Annet (voir plus haut).

Tout irait donc bien sauf que ce Jean MADEUF était lui aussi veuf quand il épousa Antoinette (veuf d’Antoinette SERRE) et c’est cette dernière qui est la mère de Guillaume MADEUF ci-dessus et donc l’aïeule des deux Ligier MADEUF.

Aucun lien sanguin ne relie donc ces deux frères à Guillaume GATINIOL.

Toutefois, comme tout ce monde vivait à Espinasse en Bagnols, il est possible que Guillaume GATINIOL ait considéré l’un ou l’autre des deux Ligier MADEUF comme son propre petit-neveu, en quelque sorte par alliance pourrait-on dire, même si le terme n’est pas exact.

On ne sait pas ce qu’est devenu le Ligier MADEUF né en 1790. Par contre, le Ligier MADEUF né le 21 juillet 1796 (à Espinasse en Bagnols donc) s’est marié avec une certaine Louise BOYER de Tauves, à Tauves le 22 février 1816 ; et il était âgé 29 ans lorsque Guillaume GATINIOL rédigea son testament. Ça paraît assez logique qu’il ait voulu aider ce jeune ménage.

Je n’ai certes aucune preuve mais on peut noter deux choses :

— Aucun des autres Ligier MADEUF connus des membres de GENEANET ne peut convenir (sauf son frère aîné, disparu).

— Le deuxième témoin du mariage de ce Ligier MADEUF se nomme… Annet GATINIOL ; il est cultivateur, domicilié à Espinasse lui aussi et est qualifié de « cousin de l’époux ». Je pense que c'est le fils aîné de François GATINIOL. Quoi qu'il en soit, il y avait donc un fort lien entre Ligier MADEUF et ma famille GATINIOL.

Tout ceci donne à penser que le Ligier MADEUF trouvé ci-dessus doit être le bon ; ou son frère aîné s’il était encore en vie (assez peu probable vu les témoins du mariage de son frère puîné).

L’héritage de Guillaume GATINIOL n’a pas été perdu car Ligier MADEUF deviendra lui aussi propriétaire et, surtout, sera maire de Bagnols (sous le prénom plus moderne de "Léger") durant… plus de 29 ans (26/02/1841-7/9/1870) ! Et, n’ayant pas de soucis d’argent, il pourra bien se soigner ce qui lui permettra, avec Louise BOYER son épouse elle aussi bien soignée, de fêter ses noces de Lilas (63 ans de mariage) !

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Parrain : Guillaume MADEUF. Peut-être l’époux de Gabrielle Première FEREYROL, sœur aînée de 64.Gabrielle (seconde) FERREYROL, donc oncle par alliance du nouveau-né. Né en 1681 (marié en 1716, mort en 1756), il était assez âgé (64 ans et demi). Mais on a déjà vu ci-dessus des grands-oncles parrains.

On peut se demander pourquoi prendre des parrains (ou marraines) aussi âgé(e)s. La raison est qu’en ce temps-là, on ne connaissait pas le sexe de l’enfant à naître. Imaginons donc un jeune oncle âgé de 15 ans parrain de sa nièce. Et que 15 ans après, ils tombent amoureux. Il leur était interdit de se marier en raison du "premier degré d’affinité". Eh oui, la "parenté spirituelle" était reconnue par l’Église. Pas forcément à tort d’ailleurs car le parrain aurait pu exercer une pression psychologique (pas nécessairement consciente d’ailleurs) sur sa filleule pour qu’elle accepte de l’épouser.

Bref, pour éviter cela, on n’hésitait pas à prendre des parrains et marraines fort âgés.

Marraine : Jeanne GATINIOL.

Qui est-elle ? Dans ma famille GATINIOL, je n'ai plus que Jeanne GATINIOL, sixième fille de Pierre et Catherine VERDIER (vus plus haut), née à Espinasse en Bagnols, baptisée le 2 juin 1724. Elle peut convenir. De toute façon, je n'ai pas mieux à vous offrir. J

Mais ça suppose que les quatrième et cinquième filles, toutes deux prénommées "Anne", soient décédées. C''est bien possible car je n'ai aucun mariage pour les deux "Jeanne" et ces deux dernières "Anne" (contrairement à la première "Anne", vue plus haut, épouse Guillaume FAUCHER). 

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Tout ceci étant dit, nous arrivons maintenant à ce point très étrange qui fit la particularité rare de la vie de 64.Jean GATINIOL.

À savoir qu’il fit, à seulement SIX jours d’intervalle, les samedi 31 janvier et vendredi 6 février 1728, DEUX CONTRATS DE MARIAGE !! L

Et là, ça n’a rien de drôle, pas pour lui ni sa future épouse, mais pour sa pseudo-fiancée délaissée, quelle qu’en fût la raison.

Je vous donne d’abord les deux textes intégraux (avec explications dessous) ; on essaiera de comprendre après ce qui s’est passé.

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Avertissement concernant les contrats de mariage :

— 1) J’aurais bien aimé en mettre les photocopies dans le présent blog, mais ç’aurait été à peu près totalement illisible.

Je me suis donc contenté d’en recopier les textes.

— 2) J’ai rajouté des ponctuations un peu souvent au hasard en espérant que ce soit correct. Les actes notariés d’autrefois sont difficiles à comprendre. Souvent, le début est assez clair, puis, faute de ponctuation, ça devient de moins en moins clair.

Je cite ci-dessous un administrateur d’un cercle généalogique (donc quelqu’un de bien plus expérimenté que moi) à propos de textes datant de 1700 environ :

« Il n’y a pas de gros problème avec la langue, c’est grosso modo la même qu’aujourd’hui, par contre l’orthographe, les notations abrégées, l’absence de ponctuation, d’accents sont le vrai problème. En relisant un texte une bonne quinzaine de fois, on peut en comprendre 60 à 70%. »

Je pense que ce monsieur devait faire allusion à des textes particulièrement compliqués, peut-être antérieurs à 1700. Car ci-dessous, l’orthographe, les notations abrégées, l’absence d’accents ne m’ont pas gêné. Je les ai comprises presque toujours facilement.

Ce qui est très délicat et peut conduire à des faux sens ou contresens, c’est l’absence de ponctuation.

Car quand ça se complique un peu, les phrases ne me semblent pas toujours grammaticalement correctes, d’où la difficulté de reconstruire cette ponctuation manquante sans risque d’altérer le sens des textes (faux sens, contresens).

Voilà.

3) Avant les deux contrats, je vais donner quelques informations diverses, à peu près communes aux deux.

Mais, pour ce qui est des personnes présentes le jour de chaque contrat, elles seront étudiées après chaque contrat.

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Notes valables pour LES DEUX contrats de mariage ci-dessous :

Notes sur le vocabulaire :

 

Plusieurs mots dans ces actes appartiennent au vieux français.

Voici ce qu'en dit l'ouvrage de Marcel LACHIVER "Les Mots du Passé (Dictionnaire du Monde Rural)" [Librairie Arthème FAYARD, 1997] :

— Apaner : (en vieux français) Donner du pain. ("apaner" a donné le mot "apanage").

— Cuissin : Traversin, en Auvergne.

— Courtine : Rideau de lit (note : ce mot a aussi d'autres sens, non tombés en désuétude).

— Entretènement : Dépense qu'on fait pour les choses nécessaires à la vie.

"Entretènement" figure encore dans le dictionnaire encyclopédique QUILLET, année 1934, qui le qualifie de "vieux". Voici ce qu’il en dit :

—— a) Action d'entretenir en bon état.

—— b) Dépense faite pour l'entretien de quelqu'un.

 

Notes sur les abréviations spéciales :

 

— D’abord il convient de signaler que certaines abréviations étaient signalées à l’attention du lecteur. De deux façons :

—— 1) "lad." signifiait "ladite" et le lecteur le devinait grâce au point après la lettre "d".

Dans mes transcriptions ci-dessous, j’ai laissé ces points et ajouté entre parenthèses ce que ce point sous-entendait.

En toute logique, soit je mets le point et vous laisse deviner l’abréviation, soit je retire le point et je mets les lettres non écrites entre parenthèses. Mais j’ai préféré faire les deux, pour être fidèle au texte d’une part (présence du point) et être sûr que mes transcriptions seront comprises (lettres entre parenthèses) d’autre part ; me réservant d‘expliquer tout ceci en note.

À noter encore ceci : le point indicateur d’abréviation (dans "lad." par exemple) était souvent absent : "lad".

—— 2) "hant" était souvent surmonté d’un trait horizontal sur le "an", hélas impossible à retranscrire pour moi.

Ça signifiait qu’on était en présence d’un mot abrégé et qu’il fallait comprendre "habitant".

Tous les notaires faisaient ainsi, utilisant le point et le trait.

Les prêtres le faisaient également très souvent, surtout pour ce qui est du trait horizontal, n’écrivant pas souvent en entier les mots "habitant" et "paroisse", entre autres.

 

— "ix" signifie quelque chose comme "etc." (pas dans le sens d'une énumération, mais d'un morceau de phrase classique dans ce genre de situation, et sous-entendu ici, avec une idée de conséquence).

D'où : "a paine ix" qui signifie : "sous peine... (d'encourir les peines habituelles)".

Maître BARADUC écrira ainsi une fois ci-dessous : "à peine de tous dépens, dommages et intérêts".

 

Notes valables pour l’un ou l’autre des deux contrats de mariage ci-dessous (souvent les deux) :

Notes sur le soin apporté à la rédaction du texte, l'écriture, l'orthographe, la grammaire et la ponctuation :

— Les deux contrats ne sont pas bien écrits (écriture négligée, lettres plutôt mal formées).

 

Maître BARADUC a omis trois (c'est plutôt beaucoup, car le texte est très classique et pas très long) morceaux de phrase, signalés par ++, +++ et ++o, qu'il a rejetés à la fin du corps principal de son texte, juste avant les signatures (et que j'ai nettement séparés de ce corps principal dans ma transcription).

 

— Une seule petite omission chez Maître GUILLAUME (assez peu pour un texte de quatre pages, plus long que le précédent) : celle du mot "autres" (trois lignes avant la fin) que Maître GUILLAUME a signalée par le signe usuel de renvoi : ++ . On retrouve donc ce signe de renvoi suivi du mot "autres" à la fin du texte.

 

— Par ailleurs je trouve qu'il y a vraiment beaucoup de fautes, surtout pour un "BARADUC" (famille de notaires durant des siècles). Savait-il que son acte n'avait pas valeur de vrai contrat de mariage ? Je ne pense pas, pourtant.

Cependant beaucoup sont des fautes d'étourderie ou de négligence. Exemples : "leur partis". J'ai laissé ces fautes, mais j'ai utilisé du caractère gras et souligné pour les signaler.

Même chose pour certaines orthographes d'autrefois que j'ai estimées "dangereuses à lire" (parroisse, suporter, vallable, etc.). On sait que ce sont des orthographes d’autrefois car on les retrouve dans ces deux contrats et d’autres actes notariés, et en plus ailleurs : chez les prêtres dans les BMS.

Note : à mes débuts en généalogie, on m’a appris que, sous l’Ancien Régime, la notion d’orthographe n’existait pas. Ce n’est pas exact dans la mesure où on n’écrivait pas n’importe quoi n’importe comment.

On écrivait en effet souvent "parroisse" au lieu de "paroisse" ; mais je n’ai jamais vu "paroice" ni "parouasse".

 

— Plus encore de fautes d'orthographe et/ou de grammaire chez Maître GUILLAUME. Certains de ses collègues contemporains locaux n'en faisaient pas (ou très peu). Toutefois la grammaire n'était pas la même à l'époque ; de plus elle était moins rigoureuse.

Exemples : "filhe (...) naturel", "lesquelles parties (...) on dit", "d'autre parties", "sa complira". J'ai laissé ces fautes, ainsi que les orthographes correctes à l'époque (ainsi "trante", "valleur" ou encore "suporter" étaient fréquents).

 

— Les deux textes sont d'écriture (calligraphie) "relativement" moderne pour l‘époque, pas mal de lettres y sont formées comme de nos jours (ce qui n'aurait pas été le cas 40 ans plus tôt). Toutefois, il y a plusieurs mots que je ne suis pas parvenu à lire. J'ai mis des points de suspension à la place, ou bien un essai de lecture entre crochets, et j’ai rajouté ceci : [¿¿??].

J’ai pu aussi me tromper sur certains mots, évidemment. Comme dit plus haut, l’absence de ponctuation rend la compréhension parfois bien difficile. C’est classique chez les notaires de ce temps : pas certain du tout que ce soit grammaticalement correct. L

 

— Pour l'orthographe des noms communs, j'ai laissé les formes anciennes pour qu'on puisse mieux s'y retrouver dans l'acte lui-même. Ainsi : filhe, deffuntz, besoing, authorizée, nostre, Eglize, apostholique, faitte, moyent, travailhant, plain, scavoir, midy, ainsin (chez BARADUC) / ainssy (chez GUILLAUME) (= ainsi), etc.

 

— J'ai transcrit en entier les abréviations usuelles du notaire, en mettant entre parenthèses les lettres omises. Ainsi : "no(tai)re" pour "no.re", "p(rése)nt" pour "pnt", "h(abit)ant" pour "hant", "desd.(its)" pour "desd.", "soubz(sig)ne" pour "soubz.ne", "lab(oureur)" pour "lab.", "par(oisse)" pour "par.", "m(aît)re" et "m(essi)re" (ce dernier cas chez GUILLAUME à cause de la présence d‘un prêtre) pour "m.re", etc.

 

— À noter également les "raccourcis" suivants : "requision" au lieu de "réquisition", "constituons" au lieu de "constitutions", "condion" au lieu de "condition" et "entretement" au lieu de "entretènement".

 

— "pbre" (du latin presbyter, qui signifie prêtre) est l'abréviation usuelle de "prêtre" (vu uniquement chez GUILLAUME ci-dessous à cause de la présence d‘un prêtre).

 

— "presens" est le pluriel normal de "present" (= présent) (le "t" final des mots en "ant" et "ent" tombait au pluriel). Même chose pour "enfans" donc, pluriel normal à l'époque.

 

— À noter que Maître BARADUC a écrit (3ème page) "enfans apannés" là où j'écrirais "enfants apanées" (il s'agit de filles). Par la suite, les autres adjectifs concernant ces trois sœurs resteront aussi au masculin pluriel tant qu'ils seront rattachés à "enfans".

 

— Pour ce qui est de l'orthographe des noms propres, je n'y ai pas touché. Maître BARADUC écrivait "Baignols" (aujourd'hui c'est "Bagnols"), nom exact de la paroisse d’autrefois. "Aunat Soutre" est un hameau de Bagnols qu'on écrit "Aulnat Soutre" de nos jours. "Bourboulou", autre hameau, s'écrit aujourd'hui "Bourbouloux".

On peut voir ainsi dans le texte de Maître GUILLAUME pas mal de variations sur le patronyme "FERREYROL". À noter que "Larode" est une commune s'écrivant de nos jours "Larodde", et que "Boz" (aujourd'hui "Bos") est un hameau de Bagnols.

Ceci dit, si vous prenez un annuaire, vous verrez que tout le monde n’écrit pas de la même façon le nom d’un même hameau.

 

— Pour ce qui est de la ponctuation, j'ai écrit comme j'ai compris, essayant d'en rajouter un minimum.

 

— Les (nombreux) pléonasmes sont faits sciemment, avec l’intention claire d’éviter toute contestation d’un mot qui pourrait être sujet à plusieurs interprétations. Ainsi, dans le segment de phrase de Maître BARADUC :

« a fait cree et Institué », il faut comprendre : « a fait, créé et institué » et non « a fait créer et institué », qui ne voudrait rien dire. On voit donc que, pour cette chose si importante (faire de son fils son héritier général et universel), le notaire n’a pas hésité à employer TROIS verbes synonymes. Dommage qu’il ait oublié de l’écrire et ait donc dû mettre un renvoi à la relecture. J

Notons d’ailleurs un second pléonasme avec « général et universel ». L’un ou l’autre de ces deux qualificatifs suffisait mais « on n’est jamais trop prudent », voilà ce que pensait ce notaire. Tous les notaires faisaient ainsi, du reste.

 

— Enfin :

[cyfait na este = si fait n'a été] (chez BARADUC) ; [maieritte = majorité] (chez BARADUC).

[les biens a elle resus et a resoir = les biens à elle reçus et à recevoir] (chez BARADUC)

[ce seront lesd(its) enfans apanés = se seront lesd(its) enfans apanés] (chez BARADUC)

[i728 = 1728] (écriture classique) (de même, si vous trouvez "gbi" dans une date, sachez que ça veut dire 1600 : "gbi vingt trois" = 1623)

 

Notes sur les lieux mentionnés dans ces actes :

— Toutes les personnes présentes sont de la paroisse de Bagnols (Puy-de-Dôme) sauf Maître GRÉGOIRE (présent dans les deux actes) qui était greffier paroisse de Larodde ; et bien sûr les deux notaires dont la résidence était la ville de La Tour-d'Auvergne.

— "Espinasse" est le hameau où vécurent nos ancêtres GATINIOL de 1651 (et sans doute avant) à 1760 (décès de 64.Jean GATINIOL et de son épouse 65.Gabrielle FERREYROL à quelques jours d'intervalle (sans doute trois jours).

32.Antoine CATIGNOL y a peut-être vécu encore un peu après 1760 car il n'avait que 17 ans, mais rien ne le prouve.

— "La Fage" est un hameau de Bagnols où nous n'avons pas d'ancêtres connus. Ne pas confondre avec "La Farge", hameau d'Égliseneuve-d'Entraigues où nous avons eu des ancêtres de 1700 (et sans doute avant) jusqu'en 1848, dont 8.Pierre CATHIGNOL y né en 1832.

— Autres hameaux de Bagnols (déjà cités plus haut à cause de leur orthographe d’époque différente de celle de nos jours) :

Aulnat Soutre, Bos, Bourbouloux.

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1) Texte du (faux) contrat de mariage de 64.Jean GATINIOL avec l'orpheline Anne BENOÎT, passé à Bagnols le samedi 31 janvier 1728, par-devant Maître BARADUC, notaire royal à La Tour-d'Auvergne

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Notes :

— Les majuscules et capitales des noms propres sont de moi bien sûr ; les soulignements aussi ; la ponctuation aussi ; et les couleurs aussi ! J

— Les portions de mots entre parenthèses, non écrites par le notaire, sont donc aussi de moi.

— Comme on le voit, il n’y a que deux accents : l’accent aigu sur le "e" de "Institué" (2ème page) et celui de "declaré" (vers la fin). Autrement; on a "es" pour "ê" (dans "mesme" par exemple), mais souvent rien du tout : pere, mere, frere, etc.

— On parlait souvent de "gens de labeur" (hommes ou femmes). Donc ci-dessous "labeur" n’est pas une abréviation de "laboureur".

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Pardevant le no(tai)re Royal soussigné et témoins basnommes ont este presens en leurs personnes Michel GATINIOL et sous son authorite Jean GATINIOL son fils naturel et légitime et de deffunte Anne SABATIER de l'estat de labeur h(abit)ant du village d Espinasse parroisse de Baignols faisant pour eux et les leurs d'une part.

Et Anne BENOIT filhe mineure de deffuntz Jozeph et d'Anne CHARBONNEL gens de labeur h(abit)ant du village de La Fage parroisse dud(it) Baignols, icelle en tant que de besoing authorizée par Estienne, Francois et Jean MASSIAS, ses cousins germains, labour(eu)rs, h(abit)ant du village d'Aunat Soutre, Espinasse et Bourboulou le tout parroisse dud(it) Baignols, faisant pour eux et les leurs d'autre partie.

Lesquelles parties de leurs bon gre ix ont reconnu et confesse avoir este parle conclus et arreste de faire et celebrer mariage entre le s(us)d(it) Jean GATINIOL epoux futur d'une part et lad.(ite) Anne BENOIT epouse future d'autre.

 

[fin de la première page]

 

Lequel mariage sacomplira a la premiere requisi(ti)on de lune ou de lautre desd(ites) parties apeine de tous depens dommages et int(érêts) en face de nostre mere Sainte Eglize catholique apostholique et Romaine toutes les solemnites d Icelle bien et duement observées. En faveur duquel mariage et pour ayder a en suporter les charges d Icelluy led.(it) Michel GATINIOL a fait cree et Institué led.(it) Jean GATINIOL son fils et de lad.(ite) deffunte Anne SABATIER +++

[VOIR DEUXIEME RENVOI]

de tous et uns chacuns ses biens quil delessera par son deces et trespas.

Led(it) Jean GATINIOL futur epoux sest de luy mesme constitue en tous et uns chacuns les biens à luy eschu par le deces de lad.(ite) SABATIER sa mere et ce du vouloir et consentement dud.(it) GATINIOL son pere.

Lad.(ite) Institution ainsin faitte par led(it) GATINIOL pere a la charge et condition de payer cyfait na este de son vivant a Gilberte, Francoise et Jeanne GATINIOL ses filhes et de lad.(ite) deffunte Anne SABATIER et a chacune d Icelles la somme de quatre cent cinq(uan)te livres, une vache bonne et Raisonnable, six brebis aussy bonnes et Raisonables, un lit garny de cuitte et cuissins sans plume, une couverture du pays, six linceux, quatre servi(et)tes, deux napes, et un coffre fermant a clef garny de menu linge.

Lesquelles constitutions

 

[fin de la deuxième page]

 

ainsin faittes ausd.(its) apa enfans apannes et ce tant pour bien paternel que maternel.

Lesd.(ites) constitutions seront payables ausd(its) enfans apannes lorsquils auront atain l'âge de maieritte ou trouveront leur partis en mariage ++o

[VOIR TROISIEME RENVOI]

et au moyent du payement desd(ites) constitutions. Lesd(its) enfans apannes seront tenus de quiter et renoncer aux successions de leur d(its) pere et mere ++

[VOIR PREMIER RENVOI]

et jusques a ce seront lesd(its) enfans apanés nourrys et entretenus dans la maison de leurd.(it) pere en y travailhant a leur posible et de la part de lad.(ite) future epouse authorizee comme dissur [¿¿??] elle s'est d'elle mesme constituee en tous et uns chacuns les biens a elle resus et a resoir par le deceds de sesd(its) feu pere et mere freres et autres en quoy que le tout puisse concister et [..it ..is et ..it.es] [¿¿??] generalement quelconques donnant a cette fin lad(ite) future épouse plain et entier pouvoir a sond(it) futur époux de rechercher ses biens voulant que les contrats et actes quil en fera et consentira soient aussy bons et vallables que sy elle mesme authorizee comme dessus les avait fait et consenty avant ces présentes (;) declarant lesd(ites) parties que

 

[fin de la troisième page]

 

leurs biens de part et d'autre sont de la valleur de la somme de cent quatre vingt dix huit livres car ainsin lont voulu lesd.(ites) parties (;) à ce faire et à l'entretenement de ce que dessus lesd(ites) parties contractantes ont oblige tous et un chacuns leurs biens chacun en droit soit une execution ix renonce ....is [¿¿??] ix. Fait et passe au bourg de Baignols, maison de Jacques AUDHUY hoste h(abit)ant aud(it) lieu, en présence de me François GREGOIRE greffier soussigné et de Jacmes SABATIER labour(eu)r h(abit)ant dud(it) village d Espinasse lequel & les d(ites) parties contractantes ont declaré ne scavoir signer de ce enquis le trante un Janvier mil sept cent vingt huit après midy.

 

++ en faveur dud(it) futur epoux

+++ son héritier general et universel

++o et ce suivant qui sera Regle par les principaux parens et amis desd.(its) enfans apanes

 

Mariage

Gregoire ###

Baraduc//// no.re Royal

Con(tro)lle a Latour le quatorze febvrier i728

Baraduc////

R vingt quatre sols

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Notes concernant certaines personnes citées ou présentes dans le contrat de mariage ci-dessus (le premier) :

— Je n’ai pas eu de difficulté à retrouver, dans mon fichier généalogique, Étienne, François et Jean MASSIAS.

Ils sont issus d’une fratrie d’au moins sept enfants, nés de 1666 à 1682. Ils sont nés dans cet ordre et ce sont les trois seuls dont on a les mariages. Et ils étaient bien vivants en 1728, car décédés respectivement en 1736, 1743 et 1735.

Mais ce ne sont pas des cousins germains d’Anne BENOÎT !! Fils de feu Jacques MASSIAS et de défunte Anna BENOIST, ils étaient sans guère de doute les cousins germains du père d’Anne BENOÎT. Celle-ci étant mineure, fille unique et orpheline de père et de mère, ils remplissaient ensemble le rôle de tuteurs.

Anne BENOÎT (écriture moderne pour BENOIT ou BENOIST), pour sa part, était née au hameau de La Fage en Bagnols le 8 novembre 1705. Elle était la fille (et seule enfant) de Joseph et d’Anne CHARBONNEL mariés à Bagnols le 16 janvier 1703. Cette dernière mourut en mettant sa fille au monde ce même jour.

— J’ai un Jacques AUDHUY né au bourg de Bagnols le 26 juin 1671. C’est sans doute lui qui était hôtelier ce 31/01/1728 (étant âgé de 56 ans et demi). Les curés et leurs vicaires de Bagnols, à peu près tous atteints du cancer du bras droit, ne nous donnaient qu’un minimum d’informations dans leurs actes. Certains ont marié des jeunes filles en laissant un blanc à la place de ses nom et prénom ! Ils méprisaient énormément une bonne moitié de leurs paroissiens.

Pierre AUDHUY, son fils, avait épousé, à Bagnols le 20/02/1721, Françoise SABATIER, citée plus haut comme marraine de Françoise GATINIOL dont on parle dans ce contrat de mariage et dont elle était la cousine germaine.

Cela rapprocha les deux familles, et donc Jacques AUDHUY offrit son hôtellerie pour accueillir toutes les personnes citées dans le contrat (9 au total), la résidence de maître BARADUC étant située à La Tour-d’Auvergne.

— J’ai aussi, toujours dans mon fichier généalogique, un François GRÉGOIRE (1667-1736) qui était juge et greffier. C’est sans doute de lui qu’il s’agit.

— Enfin Jacmé SABATIER (1669-1744), appelé ici Jacmes SABATIER, était le seul oncle maternel connu de moi de 64.Jean GATINIOL. Sa présence ici n’a donc rien d’étonnant. Il était venu soutenir son neveu. En 1728, il était devenu veuf de Gilberte ESPINASSE, aussi citée plus haut, et remarié avec une veuve.

Il ne faut pas attacher d’importance à la forme de son prénom. On trouvait : Jacmé, Jammet, Jamet, James, Jacmes etc., etc. C’était le même prénom mais chacun le prononçait et l’écrivait à sa façon. J’en ai trouvé plusieurs qui furent aussi appelés Jacques ; je pense donc que c’était une variante locale de ce prénom biblique.

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Voilà pour ce faux contrat de mariage. Qu’en penser ?

D’abord, deux choses étranges :

— A) Le contrôleur (agent administratif), aussi nommé BARADUC, a la même signature que le notaire. Ce devait être la même personne. Bizarre quand même qu’il soit à la fois notaire et son propre contrôleur.

— B) Dans le second contrat de mariage de 64.Jean GATINIOL (ci-dessous), rédigé six jours après également à Bagnols, et contrôlé également à La Tour-d'Auvergne, deux jours après, lui aussi long de quatre pages, l'agent administratif a perçu non pas 24 sols mais 7 livres 4 sols, soit 144 sols (la livre valant 20 sous) autrement dit 6 fois plus, et ceci pour un acte tout à fait semblable !

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Tout ça est étrange et ça vient s’ajouter à ce qui est le plus invraisemblable : le changement de fiancée ! L

Qu’en penser ?

Je ne vois que deux hypothèses :

— 1) Une farce d’un très mauvais goût.

— 2) Une rupture de fiançailles.

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Examinons ces deux hypothèses.

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1) Une farce d’un très mauvais goût.

C’est le plus vraisemblable selon moi.

Toutefois, cette farce présente deux inconvénients :

— A) Elle coûte cher.

— B) Elle tourne en ridicule certaines personnes de la bourgeoisie (le notaire, le greffier). Ce dernier sans doute pas complice de la farce car né et mort à Trémouille-Saint-Loup, il était officiellement « greffier de Larodde », deux communes qui touchent Bagnols. Ces gens-là pouvaient porter plainte, me semble-t-il.

Bref, une farce coûteuse et dangereuse !

Quoique, à la réflexion, Maître BARADUC, notaire, et Maître GRÉGOIRE, greffier, gagnèrent de l’argent dans cette affaire.

Donc pourquoi iraient-ils traîner en justice le ou les farceur(s), vu qu’un procès, c’est du temps perdu, de la fatigue en plus, et parfois de l’argent perdu.

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Note : il est possible que ce soit une coutume, ce genre de farce de très mauvais goût, car j’ai aussi un contrat de mariage (hors famille) (mais noté dans mes cahiers parce qu’il aurait pu l’être à cause des noms) qui ne fut pas suivi d’un mariage, du moins à Bagnols où je pensais le trouver. Et le "fiancé" s’est marié avec une autre, là aussi.

Il y a des choses comme ça, qui sont affreuses mais qui perdurent, notamment parce qu’elles sont soutenues par les autorités. Je pense au bizutage qui fait des morts chaque année (une jeune fille est morte d’avoir dû avaler de la craie, j’ai lu ça), coutume fortement soutenue par bon nombre de chefs d’établissement au motif absolument délirant que ça permettait une complète intégration. J’ignore si ce monstre est allé raconter ça aux parents de la jeune fille décédée. L

Je pourrais encore parler des corridas qui sont de la torture légalisée, etc., etc.

Sachez que le taureau, animal paisible, ne fonce pas sur le chiffon parce qu’il est rouge, vu qu’il a une vision monocolore du monde, mais parce qu’il souffre abominablement vu qu’on vient de lui planter, avant qu’il « entre en scène » plein de banderilles empoisonnées pour le faire atrocement souffrir et l’exciter le plus possible.

Ça aussi c’est soutenu par nos Présidents de la République, malgré la bulle "De salute Gregis dominici" de saint Pie V en date du 1er novembre 1567 et dont voici le texte :

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Soucieux du salut des brebis du Seigneur confiées à Notre garde par un dessein de la Providence, et poussé par les obligations de Notre charge pastorale, Nous déployons de constants efforts pour préserver tous les fidèles de ce troupeau des maux imminents qui menacent les corps aussi bien que les âmes.


1. Assurément, la coutume détestable du duel introduite par le démon, en vue d’entraîner en même temps que la mort sanglante des corps la perte des âmes, a été condamnée en vertu d’un décret du Concile de Trente ; cependant, en de nombreuses villes et autres lieux, on ne cesse d’organiser des spectacles privés ou publics consistant en des courses de taureaux ou d’autres animaux sauvages destinées à faire exhibition de force et d’audace, courses qui occasionnent fréquemment des accidents mortels ou des mutilations, et sont un danger pour les âmes.


2. Pour Nous donc, considérant que ces spectacles où taureaux et bêtes sauvages sont poursuivis dans l’arène ou sur la place publique sont contraires à la piété et à la charité chrétiennes, et désireux d’abolir ces sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes et d’assurer avec l’aide divine, dans la mesure du possible, le salut des âmes : à tous et à chacun de princes chrétiens, revêtus de n’importe quelle dignité aussi bien ecclésiastique que profane, même impériale ou royale, quels que soient leurs titres ou quelles que soient la communauté ou république auxquelles ils appartiennent, Nous défendons et interdisons, en vertu de la présente constitution à jamais valable, sous peine d’excommunication ou d’anathème encourus ipso facto, de permettre qu’aient lieu dans leurs provinces, cités, terres, châteaux forts et localités, des spectacles de ce genre où l’on donne la chasse à des taureaux et à d’autres bêtes sauvages. Nous interdisons également aux soldats et aux autres personnes de se mesurer, à pied ou à cheval, dans ce genre de spectacle, avec les taureaux et les bêtes sauvages.

 


3. Et si quelqu’un vient à y trouver la mort, que la sépulture ecclésiastique lui soit refusée.


4. Nous interdisons également sous peine d’excommunication aux clercs, aussi bien réguliers que séculiers, pourvus de bénéfices ecclésiastiques ou engagés dans les Ordres sacrés, d’assister auxdits spectacles.


5. Quant aux obligations, serments et vœux, sans exception, faits jusqu’à présent ou promis pour l’avenir par n’importe quelles personnes, par l’Université ou le collège, concernant ces sortes de chasses de taureaux, même lorsqu’elles ont lieu, par suite d’une fausse piété, en l’honneur des saints ou à l’occasion d’une solennité ou fête ecclésiastique quelconques – qu’il faut au contraire honorer et célébrer par des louanges, des réjouissances spirituelles et des œuvres pies et non par ce genre de spectacle – Nous les interdisons absolument, les cassons et les annulons et, suivant les cas, jugeons et proclamons à jamais qu’on doit les considérer comme nuls et non avenus.


6. Nous ordonnons à tous les princes, comtes et barons feudataires de la sainte Église romaine, sous peine de privation de leurs fiefs qu’ils ont reçus de la sainte Église elle-même, et Nous exhortons dans le Seigneur les autres princes et seigneurs chrétiens et leur ordonnons en vertu de la sainte obéissance, par respect et pour l’honneur du saint Nom de Dieu, d’observer strictement toutes les choses prescrites ci-dessus, en leur promettant une magnifique récompense de Dieu en retour d’une si bonne œuvre.


7. Nous ordonnons en outre à tous nos vénérables frères, patriarches, primats, archevêques et évêques, et aux autres Ordinaires des lieux, en vertu de la sainte obéissance, sous peine de jugement divin et de condamnation à l’éternelle malédiction, de publier suffisamment dans leurs villes et diocèses respectifs la présente lettre et de faire observer lesdites prescriptions également sous les peines et censures ecclésiastiques.

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Saint Pie V fut un très grand pape, et pas seulement pour ça. Autre chose que le lèche-cul des musulmans qui nous sert de pape actuel.

Sous l'Ancien Régime, et même plus tard, la corrida n'existait pas en France. Elle y fut introduite en 1852 par la future épouse d’un président illégitime devenu la même année empereur illégitime (Wikipédia).

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— 2) Une rupture de fiançailles.

C’est la seconde hypothèse. Une rupture de fiançailles, ça arrive.

Mais ce qui rend la chose invraisemblable, c’est que, en ce cas, on n’a pas "une fiancée de rechange" sous la main !

C’est pour ça que je penche pour la première hypothèse.

Après tout, la pauvre Anne BENOÎT était une proie rêvée pour ce genre de farce. Elle n’avait ni père ni mère ni frère ni sœur ni beau-père ni beau-frère pour la défendre !

Elle se mariera quand même, mais quatre ans plus tard, le 18 février 1732 à Bagnols, avec un dénommé Antoine BERNARD.

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Reste la possibilité que 64.Jean GATINIOL ait été amoureux de 65.Gabrielle FERREYROL et qu’il lui ait demandé sa main sans succès, celle-ci n’éprouvant qu’un "petit sentiment" pour lui. Jean n’ayant pas souhaité finir vieux garçon, il se serait rabattu sur Anne BENOÎT, qui ne lui déplaisait pas.

Mais le contrat de mariage avec cette dernière aurait "réveillé" les sentiments de Gabrielle qui aurait soudainement pris conscience de son amour pour Jean. Elle le lui aurait alors fait savoir et, du coup, Jean aurait annulé ses fiançailles avec Anne BENOÎT.

On lit des trucs comme ça dans les romans sentimentaux. Et ceux-ci s’inspirent de la vraie vie. Mais bon, je ne suis pas bien certain que cette hypothèse soit la bonne. L

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À mes débuts en généalogie, le secrétaire de l’association à laquelle j’ai adhéré après les vacances d’été de 1988 a donné un cours gratuit aux nouveaux venus. Il nous a appris des tas de choses qui se sont avérées très utiles pour moi par la suite.

Parmi celles-là, la coutume de faire précéder le contrat de mariage très peu de temps avant le mariage, « pour éviter des ennuis ». Il n’a pas donné de détails, ou bien alors je les ai oubliés, mais j’ai souvent vu un contrat de mariage rédigé (ou au moins signé) au dernier moment. Un seul exemple : mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, premier du nom, a passé son contrat de mariage avec sa fiancée Antoinette LENÈGRE, ma trisaïeule, le matin de leur mariage et il se sont mariés ensuite à dix heures. Pas de danger qu’ils arrivent en retard car le notaire était aussi l’adjoint du maire et ce fut lui qui les maria.

Peut-être donc était-ce "une blague de l’ancien temps" que de faire croire à une jeune fille sans défense qu’on l’aimait et qu’on voulait l’épouser, quitte à dépenser quelques livres pour cela. Je ne sais pas.

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Six jours après, donc, le vendredi 6 février de l’année sainte 1728, mes ancêtres 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL passèrent, à la maison curiale de Bagnols, un autre contrat de mariage, cette fois devant Maître GUILLAUME, aussi notaire à La Tour-d'Auvergne (note : autrefois, les notaires se déplaçaient souvent à la place de leurs clients, pour éviter qu‘un autre notaire ne leur souffle le contrat, c‘est une des choses que m‘a apprises le secrétaire cité ci-dessus) et se marièrent peu après. J'ai retrouvé ce contrat et je l'ai aussi fait photocopier. Il ressemble beaucoup au contrat ci-dessus, pour ce qui est de la famille du "fiancé".

Ils se marièrent peu après ; je le sais car ils eurent une fille 11 mois plus tard, en 1729 (Antoinette).

Mais, bien que tous deux de Bagnols, ils n’eurent pas l’audace de se marier à Bagnols.

Ils se marièrent je ne sais où, peut-être dans une des sept communes qui touchent Bagnols car, pour certaines, il y a des lacunes en 1728. Aucun généalogiste de GENEANET n’a pu trouver leur lieu de mariage.

On avait dû parler dans tout Bagnols de cette mystification et bien des gens avaient dû rire, même si moi je ne trouve rien de drôle à ça. C’est sans doute pour éviter une seconde mésaventure que les protagonistes choisirent de passer le second contrat de mariage dans le presbytère et en présence du curé.

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2) Texte du (vrai) contrat de mariage de mes quinquaïeuls 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL, passé à Bagnols le vendredi 6 février 1728, par-devant Maître GUILLAUME, notaire royal à La Tour-d'Auvergne

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Note : se reporter aux notes vues plus haut pour connaître la manière dont j’ai retranscrit ci-dessous celui-ci.

Il y a cinq accents aigus : trois en 2ème page, deux en 3ème page. Un aussi du contrôleur dans Con(tro)llé.

Les notaires de La Tour-d’Auvergne (une ville autrefois, pas plus peuplée que Bagnols vers 1728 mais composée de plein de bourgeois, en plus de quelques laboureurs dans les hameaux alentour) se divisaient en deux catégories : les "BARADUC" et les autres. Les autres avaient bien sûr aussi des prédécesseurs et des successeurs pour leur étude, mais ils étaient très divers et ne formèrent pas une famille de notaires, contrairement aux BARADUC.

Je n’ai qu’un seul GUILLAUME, je crois, et j’ignore son prénom.

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Pardevant Le no(tai)re royal soubz(sig)ne et tesmoins bas nommes ont esté p(rése)nt(s) en leurs personnes Michel GATINIOL et Jean GATINIOL son fils legitime et naturel et de deffuncte Anne SABATIER lab(oureurs) h(abit)ants du village d Espinasse par(oisse) de bagnol faisant pour eux et les leurs dune part.

Et francois FEREYROLLES, Gabrielle FEREYROLLES sa filhe legitime et naturel et de deffunte francoise JUILHARD m(aît)re menusier h(abit)ant du village de Juilhe pa(roisse) dud.(it) bagnol faisant pour eux d autre parties.

Lesquelles parties de leurs bons grés on dit estre demeure d acord de faire mariage entre led.(it) Jean GATINIOL futur espoux dune part, et lad.(ite) Gabrielle FEREYROLLES future espouze d'au.(tre part), lequel mariage sa complira a la premiere requisi(ti)on de lune ou de lau.(tre) des parties les solamnitte de Lesglize bien et dhuement observees a paine ix et en faveur duquel mariage et pour ayder en suporter les charges led(it) FEREYROLLES a donne et constitue a lad.(ite) future espouze sa filhe et pour elle aud(it) futur espoux premier(em)ent la future espouze habillee de ses habits servant a son uzage, un coffre demenuzerie avec sa ser serure et fermant garny du menu linge de la future espouze, un lict avec ses couettes et cuissins sans plume avec un tour de lit sur courtine, une couverture de laine du pays, six draps de lict, six serviettes, deux napes, une vaches de Raisonable valleur ; six brebis plaine ou six avec leurs agneaux, et en deniers la somme de six cent livres cinq cent livres payables scavoir tous lesd.(its) meubles cy dessus expliques ensemble lad.(ite) vaches et brebis et la somme de cent livres ont este p(rése)ntement payé et deslivre par led(it) FERREYROL ausd.(its) Michel et Jean GATINIOL ainssy quils

 

[fin de la première page]

 

lon reconnut desquels meubles vaches brebis et de lad.(ite) somme de cent livres lesd.(its) GATINIOL ont tenu et tienent quitte led.(it) FERREYROL et promettent faire tenir quitte envers et contre tout et pour les quatre cent livres restant led.(it) FEREYROLLES a promit de les payer aud(it) futur espoux soubs la quitt,(ance) solidaire dud.(it) Michel GATINIOL son pere scavoir cent cinq.(uan)te livres au neuf may prochain et dud(it) jour en un an la somme de trante livres, et dud.(it) jour en un autre an l'autre somme de trante livres et ainssy dannée en annee et a pareil jour semble [= semblable somme] de trante livres jusques en fin de payement de lad(ite) somme de quatre cent livres et le tout sans int(érêt) quaudeffaut de payement des susd(its) terme(s) et au p(rése)nt contract est intervenu Jacques LACHEZE gendre dud(it) FEREYROL h(abit)ant aud.(it) village de Juilhe lequel ayant le p(rése)nt mariage pour agreable de son bon gre a promit et c'est obligé conio(i)ntement et avec led.(it) FEREYROLES pour le payement de lad.(ite) somme de quatre cent livres, la susd(ite) constitu(ti)on faitte a la future espouze savoir soixante quinze livres pour les bien maternelle et le surplus pour bien paternel moyenant laquelle constitu(ti)on led.(it) FEREYROL a forclos lad(ite) future espouze sa filhe a sa future succession et a toutes autres directes et collateralles ausquelles lad(ite) future espouze a quitté ; laquelle constitu(ti)on lesd.(its) Michel et Jean GATINIOL ont des a p(rése)nt assize et a signée sur tous leurs biens pour estre Restituee le cas advenant a qui de droit il

 

[fin de la deuxième page]

 

apartiendra et a ce faire ils ont oblige sur ce deuement leurs biens ; et en faveur du mesme mariage led.(it) Michel GATINIOL pere dud— futur espoux a ycelluy futur espoux institue son heritier universsel de tous et un chacuns les biens qu'il se trouvera saisy lors de son deceds a la charge de payer, si fait na este du vivant dud.(it) Michel GATINIOL, a Gilberte, françoize et Jeanne GATINIOL ses filhes et de lad(ite) deffunte Anne SABATIER et a chacune dycelles la somme de quatre cent cinquante livres, une vache de la valleur de vingt-cinq livres, six brebis, un lict avec ses couettes et cuissins sans plume, un drat dhoit de quatre aulne, six draps de lict, deux napes et quatre serviettes, lesquels constitu(ti)ons seront payables ausd.(ites) filhes lors quelles trouveront leur party en mariage ou quelle auront attein l'age de majoritte et suivant les termes qui seront regles par les parents communs des parties et seront jusques a ce Lesd(ites) filhe nourie et entretenue dans la maison dud(it) Michel GATINIOL en y aportant leurs soins et travaux, et moye(nna)nt lesquelles constitu(ti)ons led(it) Michel GATINIOL a forclos lesd.(ites) filhes a sa future succession et autres directes et collatérales ausquelles lesd.(ites) filhes seront tenue de Renoncer en faveur de lheritier institue. Lesd(ites) constitu(ti)ons faites scavoir cent livres pour bien maternel et le surplus pour bien paternel ; a esté convenu entre les parties que en cas que la future espouze survive au futur espoux elle sera logée, nourie et entretenue dans la maison desd(its) GATINIOL en y aportant ses soins et travaux pendant tout le temps quelle demeurera veuve, a promit le futur espoux habilher la future espouze d une robe de

 

[fin de la troisième page]

 

nopce suivant sa condi(ti)on, et a ce faire et a lentrete(ne)ment de tout ce que dessus les parties ont oblige leurs biens car ainssy lon voulu ix qune ex(écuti)on ix Renonce ix soumis ix.

Fait et passé abagniol, maison curial(e) dud(it) lieu, en presance de m.(essi)re Pierre ARGAILHOT, pbre et cure dud.(it) bag bagnol, de m(aîtr)e François GREGOIRE greffier de Larode, de m.(aîtr)e Michel LADEVIE marchand au village de boz soubz(sig)nes avec led.(it) FEREYROL, et de Jamet SABATIER et Giraud FEREYROLLES et plusieurs autres parants et amis des parties qui, et les ++ parties, ont déclare ne scavoir signer de ce enquis le sixiesme febvrier mil sept cent vingt huit apres midi.

 

++ autres

ferreyroL

Mariage

argailhot curé Gregoire Ladevie## Jean Sabatier

Guillaume-## noe Royal

Con(tro)llé à La Tour le seize febvrier i728

Baraduc////

R. sept livres quatre sols

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Notes concernant le contrat de mariage ci-dessus (le second) :

Avant toute chose, notons qu'il est bien regrettable que Maître GUILLAUME n'ait pas précisé que le marié était « sous l'autorité de son père », comme c'est fait dans le précédent contrat de mariage. L

Notes sur certaines personnes citées ou présentes dans cet acte :

— On l’a vu, 65.Gabrielle FERREYROL, la future épouse, fille de François, présent et soussigné, et de Françoise JUILHARD, décédée, avait une sœur aînée, Antoinette, née le 8 janvier 1692 à Juilles en Bagnols, qui avait épousé un certain Jacques LACHÈZE. C’est de ce Jacques LACHÈZE que Maître GUILLAUME parle dans ce contrat de mariage.

 

130. François FERREYROL, étant né à La Tour-d'Auvergne, a pu apprendre à lire et à écrire, ce qui fait qu'il savait signer, aisément de surcroît. J'ai souvent vu sa signature dans divers actes notariés, même dans un acte où il n'était pas concerné, ce qui laisse supposer qu'il était assez estimé : "en présence de François FERREYROL, laboureur à Juilles, paroisse de Bagnols, ami des parties, soussigné avec nous" (en substance).

L'acte ci-dessus est le seul où je l'ai vu ainsi qualifié de menuisier (maître menuisier même).

Giraud FERREYROL était un frère de François, on l‘a vu. Né dix ans après ce dernier, il devait avoir environ sept ans quand son père a quitté la ville de La Tour-d’Auvergne pour la campagne de Bagnols, ce qui explique que, lui, il ne savait pas signer, faute d‘être allé à l‘école.

— On retrouve Jacmé SABATIER (1669-1744), appelé ici Jamet SABATIER, le seul oncle maternel de 64.Jean GATINIOL connu de moi. Il est cité mais il ne signe pas.

Inversement, Jean SABATIER, non cité mais soussigné, est un fils du précédent, né le 30 septembre 1695 et inhumé le 2 juillet 1734, qu‘on a déjà vu signer lorsqu‘il fut parrain de Jeanne CATINIOL, baptisée le 18 juillet 1714. J’ai reconnu sa signature, laquelle a peu changé depuis l’époque où il était encore un teen-ager. Cousin germain maternel du marié, donc.

Note sur la mention marginale, en haut à gauche :

En haut à gauche de la première des quatre pages de ce contrat de mariage fut écrit, dix-huit ans après : "expédié à Michel MAMPON gendre de l'époux". Voici la signification de cette mention : Antoinette GATINIOL, aînée des 7 enfants de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL, épousa à Bagnols le 21-2-1746, un certain Michel MAMPON. À noter que le rédacteur de cet acte de mariage, un prêtre qui n’a pas signé, atteint du cancer du bras droit, n'avait pas indiqué l'identité des parents d'Antoinette. Je me doutais depuis longtemps qu'il s'agissait de la fille aînée de 64.Jean et 65.Gabrielle. Maintenant, j'en ai la preuve.

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Remerciements :

 

Ce que je n'ai pas su lire m'a été lu le 4 mai 2000 par Monsieur Éric TIXIER, auteur de quatre ouvrages sur "Les Anciennes Familles Bourgeoises dans les Insinuations Judiciaires de Riom". Un mot lui a tout de même résisté, qui m'a été lu par Madame veuve Jean SUCHET, née Ginette GAILLARD, généalogiste amateur et ma cousine au quinzième degré (7+8), pour descendre de 130. François FERREYROL & 131. Françoise JUILHARD. À noter que Mme Ginette SUCHET descend d'Antoinette FERREYROL (sœur aînée de 65.Gabrielle FERREYROL) & de son époux Jacques LACHÈZE, dont il est question dans cet acte, et à propos duquel Maître GUILLAUME nous dit que... :

 

J "il a le présent mariage pour agréable" !! J

 

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Rédacteur de ce blog : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949.

Pour tout contact : cathignol@laposte.net.

Édition corrigée et complétée du mercredi 13 novembre 2019 à 15h08. 

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posté le 08-05-2019 à 23:23:14

XXII. Antoine CATIGNOL et Anne BAP, mes quadrisaïeuls

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Avec cet article débute l’ascendance patronymique de Jean CATHIGNOL, premier du nom, né en 1804 ou vers 1804 à Condat (Cantal), marié le jeudi 28 octobre 1830 dans la commune voisine d’Égliseneuve-d‘Entraigues (au sud-ouest du Puy-de-Dôme, mais près de 20 km à l‘est de Bagnols) avec Antoinette LENÈGRE (Égliseneuve-d‘Entraigues 1813-1883-Bernay), et décédé, gardien d’herbages, à Bernay « âgé de 75 ans » le 24 juin 1879.

Vous allez y lire de drôles de choses, avec des tas d’incertitudes (sur les dates notamment) et de bizarreries, mais heureusement, sans aucun problème de filiation. Mes collègues généalogistes amateurs de GENEANET donnent beaucoup d’informations fausses (souvent recopiées sans vérification la plupart du temps) mais aucun d’entre eux ne donne des filiations différentes.

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Couleurs dans cet article :

— En rouge : mes quadrisaïeuls Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL et Anne BAP.

— En vert : chacun de leurs six enfants, si j’en parle dans le paragraphe qui leur est concerné.

— En bleu : leur conjoint, si j’en parle dans le paragraphe qui leur est concerné.

— En bleu-vert : tout petit-enfant d’Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL et Anne BAP si j’en parle dans le paragraphe concerné à leurs parents.

— En orange : le conjoint d’un petit-enfant, si j’en parle dans le paragraphe concerné à leurs parents.

— En marron : les arrière-petits-enfants d’Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL et Anne BAP (sauf celui ci-dessous, qui a droit à une couleur spéciale), et toujours si j’en parle dans le paragraphe concerné à leurs parents. Leurs conjoints (très peu nombreux) ne sont pas coloriés.

— En jaune foncé : Jean CATIGNOL, né le 6 janvier 1845 à Courtilles en Condat, arrière-petit-fils d’Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL et Anne BAP, et ancêtre (d’où sa couleur spéciale) de tous nos (nombreux) cousins CATIGNOL vivants.

— En fuchsia alias magenta : comme dans tous mes blogs, ce qui est amusant, bizarre, comique, curieux, drôle, étonnant, farfelu, gai, ironique, plaisant, etc.

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Tous les ancêtres connus de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL éponyme habitèrent le sud du Puy-de-Dôme, au cœur de l’Auvergne traditionnelle (= Puy-de-Dôme plus Cantal plus arrondissement de Brioude en Haute-Loire), et ils furent pour la plupart des paysans (agriculteurs, cultivateurs, éleveurs, journaliers agricoles, etc.), mais pas tous.

Jean (qui sera colorié en vert dans le paragraphe 6, qui lui est consacré) était fils d’Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL (orthographes de ses actes de baptême, de mariage et de décès) et d’Anne BAP, née, mariée et décédée avec cette orthographe.

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Le père d’Anne BAP était nommé en général BAPT (sauf dans l’acte de baptême de sa fille Anne BAP, naturellement) et celui-ci avait un oncle nommé BAPTISTE. Ce qui nous donne l’étymologie de « BAP ».

Dans "BAPT", c’est le "T" qui n’était pas prononcé, et non le "P", au contraire de la prononciation moderne (= de nos jours) du prénom « BAPTISTE ». Ce qui est confirmé par le grand nombre de familles BAP/BAPT vues un peu partout dans cette région, et notamment à Égliseneuve-d’Entraigues où c’était le patronyme le plus répandu aux 18ème, 19ème, et 20ème siècle. Ça l’est toujours mais depuis longtemps seule la forme BAPT a subsisté. Mais on trouve des BAP ailleurs.

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Au 19ème siècle, BAPT était aussi des plus patronymes les répandus (BARBAT était le plus répandu) dans la commune voisine de Condat (Cantal), appelée souvent Condat-en-Féniers, pour la différencier des deux communes Condat du Puy-de-Dôme. Il y avait une abbaye à Féniers, l‘un des hameaux de Condat. Une famille CATIGNOL vint s’y installer par un mariage célébré à Condat le lundi 16 février 1801, et l’influence religieuse de l’abbaye voisine a dû s’y faire sentir car l’une des six enfants de ce couple devint religieuse. Malheureusement, ce ne fut pas la nôtre. Cette famille CATIGNOL, qui descendait aussi d’une famille GATINIOL d’une autre paroisse (Chastreix, 63), est aujourd’hui éteinte.

En 1990, Égliseneuve-d’Entraigues, malgré son nombre d’habitants devenu très petit (694), était encore la commune de France qui comprenait le plus de personnes nommées BAPT.

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Antoine eut donc trois orthographes différentes pour les trois principaux actes d’état civil de sa vie, avec par deux fois déformation de la prononciation de son patronyme.

Né au hameau d’Espinasse, paroisse et commune de Bagnols (dans l’extrême sud-ouest du Puy-de-Dôme, à la limite de la Corrèze et du Cantal), il fut baptisé le 27 mars 1743. L’acte de baptême ne mentionne pas sa date de naissance qui fut probablement la veille ou le jour même selon la coutume de l’époque. Normalement l’acte de baptême devait mentionner le jour de naissance mais le curé (ou son vicaire car l’acte n’est même pas signé) de Bagnols souffrait d’un cancer du bras droit, ceci expliquant cela.

Septième enfant d’une fratrie de huit frères et sœurs, il était fils de Jean GATINIOL (Bagnols, 1701 ou 1703-1760 Bagnols) et Gabrielle FERREYROL alias FERREYROLLES (Bagnols 1701-1760 Bagnols). Voir l’étude de ce couple et de leur famille dans l’article XXIII.

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Notes phonétiques :

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— Dans les BMS (registres de baptêmes, mariages et sépultures tenus par les curés, qui constituaient l’état civil sous l’Ancien Régime, depuis août 1539 jusqu’à fin 1792) de Bagnols et alentours, on trouvait les orthographes CATINIOL et GATINIOL, cette dernière étant de beaucoup la plus fréquente. On voyait encore, quoique rarement, des CATHINIOL et des GATHINIOL, puisque ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer, des "H" après des "T", j’en ai trouvé à peu près partout, jusque dans la « thable des matières » (authentique), à cause des deux lettres grecques "tau" (transcrit normalement "t" en français), et "thêta" (transcrit normalement "th" en français. Les rédacteurs ne savaient donc pas toujours s’il convenait ou non de mettre ou non un "h" après le "t".

Mais on ne trouvait pas de CATIGNOL ni de GATIGNOL !!

Car il y a quelques siècles on faisait assez bien la différence entre les sons NIOL et GNOL.

Elle est moins sensible aujourd’hui. Et il se trouve que j’ai lu un jour un long article de phonologie historique qui détaillait la lente évolution, en France, de "NIOL" vers "GNOL", ou encore de "NIAT" vers "GNAT", etc., etc.

Bref, le patronyme GATINIOL a pratiquement disparu de nos jours (seulement 8 000 réponses sur Google) au profit du patronyme GATIGNOL (638 000 réponses sur Google).

Même chose bien sûr pour CATINIOL (4670 réponses) et CATIGNOL (10 100 réponses).

Ou encore pour le patronyme de la même région SAVINIAT (17 400 réponses) devenu de nos jours le plus souvent SAVIGNAT (108 000 réponses).

Ce qui explique qu’Antoine se soit marié « CATINIOL » et soit décédé « CATIGNOL ».

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Examinons maintenant l’évolution du "G" en "C".

Ce sont deux sont consonantiques très voisins. L’alphabet phonétique international simplifié, que vous pouvez trouver sur Wikipédia, nous apprend que "C", noté [k], est une occlusive vélaire sourde (alias « non voisée ») tandis que "G", noté [g], est l’occlusive vélaire sonore (alias « voisée ») correspondante. C’est-à-dire que c’est le même son sauf que, dans le second cas, le locuteur fait vibrer les cordes vocales.

Voir :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet_phon%C3%A9tique_international

Note : en fait, les choses ne sont pas aussi simples car le son [g] de GA n’est pas le même que le son [g] de GOU. Mais peu nous importe ici, car le français ne fait pas de différence entre ces deux sons [g], vu qu’ils ne sont jamais en concurrence.

Bref, la différence entre les sons [k] et [g] est très mince.

C’est la même qui existe entre [p] et [b], [t] et [d] [différence que les Japonais qui apprennent le français (ou l’espéranto) ont tant de mal à assimiler], [f] et [v], [s] et [z] et, pour finir, [ʃ] (écrit « ch » en français) et [ʒ] (écrit « j » en français).

Etc., etc.

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Bref, la différence due à la vibration des cordes vocales est la plus petite différence qui existe en phonétique, d’une certaine manière. On s’en rend compte quand on voit que :

— « Quand on » se prononce « Quant on ».

— « veuf » a pour féminin « veuve » et non « veufe ».

— « j’te vois » se prononce « ch’te vois », le son [ʒ] s’étant transformé en [ʃ].

D’une manière générale, il est un peu plus facile de prononcer une consonne voisée (sonore) qu’une consonne non voisée (sourde), surtout entre deux voyelles, toujours voisées elles bien sûr.

C’est pour ça que le féminin de "veuf", c’est "veuve".

C’est pour ça qu’un "s" entre deux voyelles se prononce "z" comme dans "oiseau".

Le français n’a d’ailleurs que six consonnes sourdes (non voisées), les six mentionnées ci-dessus. Ainsi [m] et [n] sont sonores (voisées) et n’ont pas d’équivalent sourd (non voisé).

Et donc, il est arrivé la même chose à CATINIOL, fréquent il y a quelques siècles, devenu GATINIOL pour plus de facilité à prononcer (puis GATIGNOL, forme moderne, très fréquente).

Antoine s’appelait donc sans doute CATINIOL en langage soutenu, mais il fut baptisé GATINIOL comme beaucoup, par facilité.

Quand il a émigré à Condat, il a tenu à donner son nom « correctement », et, comme ce nom était inconnu à Condat, il fut respecté et non transformé, du moins pour son initiale non voisée. Mais plus tard, il a, pour sa partie finale, subi la transformation classique, qui, des SAVINIAT fit des SAVIGNAT, et des GATINIOL, fit des GATIGNOL. Donc qui des CATINIOL, fit des CATIGNOL.

J’ai vu cela souvent : des GATINIOL qui, une fois émigrés, s’appelèrent CATINIOL, car ce devait être la prononciation la plus correcte de leur nom. Puis finalement, CATIGNOL. Beaucoup de ces familles CATIGNOL ont hélas disparu. Il n’en reste plus que deux, dont l’une est cousine de la nôtre, car descendant d’Antoine.

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Antoine avait un frère aîné François GATINIOL (1730-1804) qui se maria et eut une descendance (voir article N°23 à suivre).

Au cours d’une visite en voiture dans cette région un peu avant l’an 2000 (l‘un de mes plus beaux souvenirs et mon dernier en famille), ma mère, mes sœurs et moi ont connu la veuve d’un de ses descendants né GATIGNOL (orthographe moderne avec une légère déformation de la prononciation), une charmante vieille dame née en 1917, vivant seule malgré dix enfants, partis vivre ailleurs pour y travailler car le sud du Puy-de-Dôme se désertifie à la vitesse Grand V à cause de l’altitude et de l’isolement (il n’y a pas d’autocars qui y vont, c’est dire !) qui fut très heureuse de nous accueillir et de connaître ce lointain cousinage.

Peut-être parce qu’il était l’aîné, François GATINIOL put rester vivre à Bagnols et sa descendance aussi, du moins une partie, jusque de nos jours comme on vient de le voir.

Et inversement, peut-être parce qu’il n’était pas l’aîné, mon quadrisaïeul Antoine CATIGNOL se trouva plus ou moins dans l’obligation d’aller vivre ailleurs. Il vint donc à Condat, situé environ à 20 kilomètres au sud-est de Bagnols.

Antoine avait un autre frère aîné Annet (1737-1808) qui lui aussi se maria à Bagnols et y vécut.

Enfin, il avait un frère puîné, Guillaume (1745-1820), huitième et dernier enfant de ses parents, resté à Bagnols, qui, demeuré célibataire, fit des dons à des enfants d’Antoine, preuve qu’il n’y avait pas eu de brouille familiale.

Autre preuve : Françoise, une des filles d’Antoine (la deuxième des quatre que je lui connais, voir plus bas), eut comme parrain Annet « oncle paternel », qui fit donc le déplacement de Bagnols à Condat pour cette occasion.

Et, plus tard, Françoise, épousa à Condat où elle était née (les six enfants connus d’Antoine naquirent au hameau de Courtilles, dans la paroisse puis commune de Condat) un habitant de Bagnols (voir plus bas), nouvelle preuve qu’Antoine n’avait pas rompu avec sa famille de Bagnols.

Je ne veux évidemment pas médire des femmes car les hommes sont pareils, à savoir : intéressés par l’argent.

Mais notre pauvre Guillaume GATINIOL ne trouva pas à se marier. Je pense que, s’il avait eu l’héritage de son aîné François, il se serait marié.

Pour mon quadrisaïeul Antoine, troisième garçon "vivant" sur quatre (plus précisément cinquième garçon sur six mais deux ont disparu, sans doute morts en bas âge), ce fut de justesse qu’il se maria. Il épousa ma quadrisaïeule Anne BAP à l’âge de 42 ans révolus. C’était très rare qu’un homme se marie après 40 ans, excepté les veufs, bien sûr. Je crois n’avoir pas d’autre exemple parmi mes ancêtres. Il était bien parti pour finir célibataire lui aussi mais a eu « la chance » que le père de sa future épouse, mon quinquaïeul Bernard BAPT (1734-1761-1785, le tout à Condat), laboureur au hameau de Courtilles, décède (probablement) le 29 mai 1785 (date exacte inconnue, car le vicaire de Condat souffrait aussi d’un cancer du bras droit, mais date probable car sépulture le 30 mai 1785). Il laissait une veuve, ma quinquaïeule Françoise SAVIGNAT (1741-1761-1823) qui restait seule avec quatre… filles ! Pas un homme pour faire le travail masculin, le seul garçon étant mort en bas âge. En tout cas, je n’en ai pas trouvé car je suis assez surpris que ma quadrisaïeule Anne BAP, née à Courtilles le 16/12/1765, n’ait pas eu de frère ni sœur avant Françoise BAP, née le 9/12/1774, soit neuf ans après, au hameau de Courtilles aussi. Toutefois, c’est possible si, par exemple, leur père fut militaire durant cette période. L’absence de recensement (le premier aura lieu en 1836) m’empêche de savoir si d’autres enfants sont nés et ont vécu durant cette période de neuf ans, qui séparent les naissances de ma quadrisaïeule Anne BAP et de sa petite sœur Françoise. Quoi qu’il en soit, cette petite Françoise BAP n’avait que dix ans à la mort de son père et elle avait encore deux petites sœurs âgées, elles, de trois ans pour l’une, et, pour l’autre, de… 26 jours !!

Bref, comment faire, dans cette maison, où il y avait une mère et quatre filles dont une nouveau-née ? L

Eh bien, la solution fut que la mère se remariât ou que l’aînée des filles se mariât !

Ma quinquaïeule Françoise SAVIGNAT avait environ 43 ans ; je n’ai pas sa naissance ; n‘oubliez pas qu‘elle est née dans le Cantal, ce qui a compliqué mes recherches, car, sans voiture, on va plus facilement de Clermont-Ferrand à Lille que de Clermont-Ferrand à Aurillac. De nos jours je pourrais rechercher son acte de naissance dans les différents villages voisins car l’état civil du Cantal est en ligne. Mais il ne l’était pas à mes débuts en 1988, bien sûr. Par ailleurs il n’est pas sûr que je trouverais cet acte de baptême car :

Françoise SAVIGNAT, fille de mes sexaïeuls Jean SAVIGNAT et Charlotte TARTIÈRE, fut probablement la première enfant de ses parents, mariés à Espinchal (Puy-de-Dôme) le mardi 7 février 1741. Elle a dû naître fin 1741. Mais pas à Espinchal, où était née sa mère ni à Condat, où était né son père et où Françoise a vécu avec ses parents dès 1742.

On trouve en effet l‘enfant suivant de ses parents : François SAVIGNAT, né le 16 novembre 1742 à Courtilles (en Condat, donc), baptisé le lendemain.

Beaucoup de généalogistes (sur Internet) ont pensé qu’il y avait eu une erreur de sexe et que c’était Françoise SAVIGNAT qui était née ce 16 novembre 1742. Évidemment, ça expliquerait le fait qu’on n’ait pas trouvé son acte de baptême. Et des erreurs de sexe n’étaient pas rares ; j’en ai effectivement trouvé.

Mais je ne crois pas que ce soit le cas ici. Pour trois raisons principales :

— 1) Il y a la place pour les deux enfants, une fille Françoise, née fin 1741 (ou même milieu 1741 car les parents se marièrent à 19 ans et 18 ans et c’était donc peut-être urgent) et un garçon François né le 16 novembre 1742. Vous savez, dans une autre branche de ma généalogie, j’ai vu deux frère et sœur non jumeaux nés la même année, et… l’aîné(e) n’était pas né(e) en janvier et sa sœur (ou son frère je ne sais plus) n’était pas né(e) en décembre !! (février et novembre)

— 2) Le parrain du premier enfant aurait dû être de la famille du père. Ce n’est pas le cas de François, qui eut un TARTIÈRE pour parrain, oncle maternel. La marraine de ce premier enfant aurait dû être de la famille de la mère. Ce ne fut pas le cas de François, qui eut pour marraine Anne SAVIGNAT, tante paternelle (les parentés sont écrites dans l‘acte de baptême).

Note : cette raison-là n'est pas suffisante à elle seule car il arrivait de temps à autre que le premier-né avait un parrain de la famille de la mère et une marraine de la famille du père.

Exemple : si l'aïeul paternel était décédé et l'aïeule maternelle aussi mais pas les deux autres aïeuls, on pouvait "gagner un tour" en prenant, pour le premier-né, l'aïeul MATERNEL pour parrain et l'aïeule PATERNELLE pour marraine. C'est assez logique, mais j'ai rencontré d'autres cas plus ou moins semblables.

Par contre, la troisième raison, qui suit, est difficile à contredire. La voici : 

— 3) Enfin, le parrain se prénommait « François » !! (François TARTIÈRE, donc). Et l’on donnait toujours (enfin, disons dans 99,99% des cas), dans cette région de l’Auvergne et à cette époque, le prénom du parrain pour un nouveau-né de sexe masculin, et celui de la marraine pour une nouveau-née de sexe féminin ! Alors je veux bien que le curé se soit trompé sur le sexe d’un nouveau-né (ils avaient beaucoup de travail, et, donc, se trompaient de temps à autre) mais pas sur toute une famille !!

Pour en terminer avec notre ancêtre Françoise SAVIGNAT, je signale qu’elle est décédée « veuve de Bernard BAP vivant cultivateur, en sa maison à Courtilles le 16 juin 1823, âgée de 82 ans ». Ce qui va plutôt bien avec mes conjectures, rapport à l’époque de sa naissance. Mais bon, il n’y a rien de plus farfelu que les âges donnés aux recensements et au décès, et on ne peut pas vraiment se fier à cet âge de 82 ans, même si c‘est agréable pour moi de voir qu‘il me convient très bien.

Il y avait en effet quelques (très) rares familles qui savaient compter et donnaient l'âge exact au curé. J'en ai vu trois exemples ces deux derniers mois (mi-juillet-mi-septembre 2019).

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Bref, et de toute façon, qu’elle soit née en 1741 ou 1742, question d’âge, ma quinquaïeule Françoise SAVIGNAT aurait très bien pu épouser au milieu de l’année 1785, Antoine CATIGNOL, né en 1743, célibataire de 42 ans et 2 mois.

Mais mon quadrisaïeul préféra épouser la fille de Françoise SAVIGNAT, ma quadrisaïeule Anne BAP, âgée de 19 ans et 5 mois !

Bref, le mariage se fit dans la précipitation : TREIZE JOURS après le décès de son père Bernard BAPT, Anne BAP épousait Antoine CATIGNOL, à Condat le samedi 11 juin 1785 !!

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Les actes d’état civil nous apprennent beaucoup de choses, mais bien sûr pas autant que les actes notariés.

Et il serait intéressant de savoir quels étaient les sentiments dans la famille BAPT alias BAP.

Car pour ce qui est d’Antoine CATIGNOL, c’est sûr qu’on ne l’a pas forcé ! J

Toujours célibataire à 42 ans, et sans doute pas bien riche, il ne pouvait pas rêver d’un plus beau mariage.

Autrement, Bernard BAP mourant était-il pour ou contre ce mariage à venir ? Françoise SAVIGNAT a-t-elle exercé une pression sur sa fille pour qu’elle épouse un homme qui avait plus de deux fois son âge ?

Ou bien au contraire Anne BAP était-elle amoureuse d’Antoine CATIGNOL, après tout jeune encore ? ♥ ♥

On ne le saura jamais. Certains actes notariés éclairent parfois ce genre de choses, mais pas toujours, loin s’en faut. De toute façon, alors que j’ai d’intéressants (quoique en rien extraordinaires) actes notariés concernant mes ancêtres du Puy-de-Dôme recueillis vers l’an 2000 aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme (on en verra des exemples dans les articles à venir), ceux des Archives Départementales du Cantal me sont inaccessibles.

Sauf si je gagne au loto, bien sûr. Mais… je ne joue pas au loto ! L

Le hameau de Courtilles est superbe, mais il est extrêmement isolé. On peut difficilement faire plus isolé vu qu’il est à environ 6 kilomètres du bourg de Condat (commune dont il dépend) et à environ 5 kilomètres du bourg d’Égliseneuve-d’Entraigues (Puy-de-Dôme), les deux bourgs étant distants de 11 kilomètres par une départementale qui suit la Rhue (rivière), Courtilles n’étant pas sur cette route mais environ à 2 kilomètres de la vallée, près de 150 mètres plus haut. C’est encore un facteur qui a pu jouer dans cette affaire de mariage très précipité. Dans un bourg, on a des facilités qu’on n’a pas en pleine campagne ; qui plus est en montagne car, à Courtilles, nous sommes là au cœur de l’Auvergne, à environ 1039 mètres d’altitude !

Il y avait, quand nous y sommes allés, des endroits complètement isolés, sans même un chemin pour y aller. Peut-être Antoine CATIGNOL était-il le premier homme qu’Anne BAP ait vu dans sa vie de jeune fille ! J

Pas étonnant alors qu’elle l’ait trouvé beau ! J ♥ ♥

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C’est très beau, cette région ; mais que c’est isolé ! Aucune grand-route n’y passe, même de nos jours. Seulement une toute petite route.

Tenez, une anecdote : quand j’ai voulu aller à Égliseneuve-d’Entraigues la première fois, j’ai vu qu’il n’y avait pas de train passant dans cette région. Je suis donc allé à la gare routière, afin d’y aller en autocar. Là, on m’a dit que cette région du Puy-de-Dôme n’était pas desservie par les autocars. Devant mon air éberlué, le préposé m’a montré une grande carte murale. Et j’ai pu voir que toutes les régions du Puy-de-Dôme étaient desservies, sauf le sud-ouest (Bagnols, mais aussi Égliseneuve-d’Entraigues).

J’ai donc questionné le préposé et je lui ai demandé :

« Mais alors, les gens qui veulent aller par là-bas, et qui, comme moi n’ont pas de véhicule, comment font-ils ? »

Je le revois encore, me répondant avec son large sourire très amusé :

« Mais, mon bon monsieur, à part vous, personne n’y va, à Égliseneuve-d’Entraigues. On en part, oui, mais on n’y revient jamais ! »

Et effectivement, cette commune qui compta jusqu’à 2 305 habitants en 1856, n’en, comptait plus que 389 en 2015 !!

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D’après des notes que j’ai trouvées dans le Cantal, il semble que Françoise SAVIGNAT était propriétaire à son veuvage ; et qu‘elle savait lire et écrire aussi, chose très rare pour une femme à cette époque et en cette contrée. Il est donc possible qu’Antoine CATIGNOL ait été employé agricole dans cette villa de Courtilles. Bref, s’il était le seul homme du voisinage, Anne n’avait guère le choix !

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Le couple a donc eu (au moins) une demi-douzaine d’enfants. Mais, si Anne BAP a sans doute eu, avant son mariage, une vie de jeune fille assez ordinaire, il n’en est pas de même d’Antoine CATIGNOL, qui eut quelques petits démêlés avec la justice, ce que je m’en vas vous conter ! L J

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Dans toutes les Archives Départementales, il n’y a pas que l’état civil !! L’état civil (ancien ou moderne), c’est en général la série E. Et il existe des séries de A à Z !! Comprenant, les actes notariés, les affaires judiciaires, les affaires militaires, et bien d’autres encore !

Quand je voyageais autrefois (1988-1990) dans d’autres départements que le Puy-de-Dôme, je ne « faisais » que l’essentiel : l’état civil.

Mais à Clermont-Ferrand, disposant de plus de temps, j’ai pu faire des recherches (vers l’an 2000) dans d’autres séries que la série E, et, quelquefois (pas souvent hélas) il m’est arrivé de trouver « des choses intéressantes ».

Pour les actes notariés, j’en ai trouvé neuf concernant mes ancêtres du côté de Bagnols. J’en parlerai plus tard.

J’aurais voulu en trouver aussi du côté d’Égliseneuve-d’Entraigues mais il se trouve qu’un notaire du Puy-de-Dôme (UN SEUL PARMI TOUS LES NOTAIRES DU PUY-DE-DÔME !!) n’avait pas déposé ses anciennes minutes aux Archives Départementales de Clermont-Ferrand, EN TOTALE CONTRAVENTION AVEC LA LOI !

Et, pour mon malheur, c’était celui de la région d’Égliseneuve-d’Entraigues !! L

Je n’ai donc rien de ce côté-là.

À l’époque, c’était une vieille fille qui était directrice des Archives Départementales et on m’avait expliqué que jamais elle n’oserait traîner en justice ce notaire récalcitrant.

Enfin, cette vielle fille timorée jusqu’à l’incompétence caractérisée prit sa retraite et fut remplacée par quelqu’un de sérieux, monsieur Henri HOURS, nouveau conservateur des Archives Départementales du Puy-de-Dôme, donc, peu avant l’an 2000.

Joli nom, n’est-ce pas ? Henri, avec un "H" comme dans CATHIGNOL ; et HOURS avec un "H" comme dans Maître Hippolyte HACHE ("H" !!!!!!!), notaire à Bernay (Eure), qui s’occupa de nos contrats de mariage. Ah, ce "H" de CATHIGNOL, je le retrouve partout ! J J

Note : il faut prononcer le "S" final de "HOURS" comme dans le mot « ours ». Pas très étonnant quand on sait que ce monsieur est originaire du… Jura ! J

Je l’ai peu connu personnellement, mais un jour, en remplacement de son adjointe qui nous donnait des cours de paléographie gratuits, il nous en a donné un et je puis vous dire que je ne savais pas qu’on pût lire aussi vite. Surtout qu’il lisait dans le texte un manuscrit du 17ème siècle !! L Bravo à lui ! Et merci pour son cours, le dernier que je pris.

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Monsieur HOURS, homme sérieux et compétent donc, fit donc venir les Archives notariales du notaire récalcitrant. Hélas, pour moi, c’était bien tard. Elles n’étaient toujours pas classées quand j’ai arrêté d’aller aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme, vers l’an 2000. Désormais, les sorties m’épuisent et ça me sera difficile d’y retourner un jour.

Toutefois, concernant la région d’Égliseneuve-d’Entraigues, j’avais au moins accès aux Archives Judiciaires.

Et là, j’ai trouvé un jour un très long document concernant mon quadrisaïeul Antoine CATIGNOL.

Huit pages environ, que j’ai photocopiées mais hélas perdues, toujours à cause de ce fichu déménagement imposé en 2012 par la TMMSCF (Très Méchante Mairie Socialiste de Clermont-Ferrand), qui fait que, sept ans après, j’ai toujours environ 15 cartons non vidés, faute de place.

J’aurais donc bien voulu vous recopier le texte intégral des compte-rendus de cette affaire judiciaire, mais, à défaut, je puis vous en donner les grandes lignes. Les voici :

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1) Mon quadrisaïeul Antoine CATIGNOL, bien que vivant à Condat, avait connu une jeune fille domiciliée à Égliseneuve-d’Entraigues. Rien d’étonnant à cela puisque les deux communes se touchent et que le hameau de Courtilles se trouve à 500 mètres du département du Puy-de-Dôme, au sud de la vaste commune d’Égliseneuve-d’Entraigues. La jeune fille se nommait Françoise ROUX, si mes souvenirs sont exacts.

2) Cette jeune fille avait prêté cinq francs (toujours si mes souvenirs sont exacts) à mon quadrisaïeul, pour des besoins inconnus.

Il s’agissait bien d’un prêt et non d’un don.

3) Un jour, Françoise ROUX réclama son argent à Antoine CATIGNOL. Celui-ci ne put lui les rendre.

4) L’affaire fut portée en justice par Françoise ROUX.

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Je n’ai pas trouvé l’arrêt du jugement, qui fut peut-être prononcé dans le Cantal puisque Antoine CATIGNOL vivait dans le Cantal. Mais j’ai certaines informations.

Je sais en effet que, peu de temps après, Antoine CATIGNOL vendit une parcelle de terrain qui lui appartenait. Là encore, j’ai perdu mes documents, n’ayant plus que mes cahiers généalogiques à ma disposition.

On peut donc supposer qu’il a été condamné et que, pour rembourser Françoise ROUX, il a dû vendre un peu des terres qu’il possédait.

Une question : comment se fait-il qu’il possédât des terres ?

Eh bien, souvent, le fils aîné d’une famille héritait — par testament de son père — de la maison paternelle, mais, en compensation, il était tenu de doter ses sœurs et de donner des terres à ses frères. Voilà pourquoi Antoine et Guillaume (et sans doute aussi Annet) possédaient des terres.

Je pense qu’il a dû plaider coupable mais a dû expliquer qu’il n’avait plus cet argent et qu’il ne pouvait donc plus rembourser mademoiselle ROUX. Ce qui me fait penser qu’il a dû plaider coupable est que ce prêt, s’il ne fut pas mentionné par-devant un notaire, était au moins de notoriété publique.

En effet, dans le long texte que j’ai perdu, il y avait cette phrase bizarre émanant d’une dame qui connaissait Antoine CATIGNOL et s’adressait à lui (peut-être à titre de témoin en audience préalable en vue d‘une éventuelle conciliation entre les deux parties). Voici à peu près ce qu’elle lui disait (je cite de mémoire) :

« Monsieur CATIGNOL, vous aviez la réputation d’un honnête homme jusque-là ; que pensera-t-on de vous si vous ne rendez pas à mademoiselle ROUX l’argent que vous lui devez ? »

Je me souviens avoir lu ce très long texte à ma mère et ce n’était pas triste ! J L

Ma mère pensait — et c’est assez vraisemblable — que Françoise ROUX était amoureuse de mon quadrisaïeul et pensait qu’il allait l’épouser prochainement, ce qui eût effacé la dette, évidemment. Mais que, comme ce ne fut pas le cas, elle réclama son dû, ce qui est logique. Il est dommage que je ne me souvienne pas de la date de cette affaire mais ça, je l’ai complètement oublié.

Voili, voilou. J L

Retenons, pour sauver l’honneur de mon quadrisaïeul, qu’il « était considéré comme un honnête homme ». Parfois, dans la vie, on emprunte et on se croit sûr de pouvoir rembourser à une certaine date, mais les aléas de l’existence en décident autrement.

C’est ce qui arrive à de nombreux Gilets Jaunes. La plupart ne sont pas excessivement pauvres (moins que moi qui ne possède pas de maison ni de voiture) mais ils ont fait des emprunts pour acheter une maison (parfois même une simple automobile, nécessaire pour se rendre sur leur lieu de travail) et la politique économique dévastatrice d’Emmanuel L’éborgneur (23 éborgnés au 15/4/2019, 5 mains arrachées, 9000 blessés dont 100 très graves dont plusieurs dizaines de mâchoires et crânes fracturés) les empêche de joindre les deux bouts à cause de l’argent à rembourser chaque mois, ce qu’ils n’avaient pas prévu.

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Bien entendu, si un jour je retrouve ce document judiciaire que j’avais pu faire photocopier aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme, je referai cet article, en donnant le texte complet dudit document. Mais je n’ai aucune idée de l’endroit où il se trouve car je pensais pouvoir déballer tous mes cartons en 2012, lors de mon déménagement forcé et je n’avais donc rien listé. Hélas, la place m’a manqué.

Quant à la vente du terrain d’Antoine CATIGNOL, je n’ai évidemment pas pu en lire l’acte puisque ces archives notariales m’étaient inaccessibles à l’époque (vers l’an 2000 ou un peu avant) mais il y a des tables qui indiquent les actes et les notaires et c‘est ainsi que je l‘ai su.

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LA VIE DU COUPLE

Elle semble avoir été normale, peut-être même heureuse.

Antoine et Anne semblent n’avoir pas souffert de la barbarie révolutionnaire (1789-1804) ni de la barbarie napoléonienne qui a suivi. Sans doute car ils vivaient très loin du monde. Courtilles n’est pas spécialement petit comme hameau, mais il a des dépendances et il semble que le couple vivait à « La Grangeoune-sous-Courtilles »., donc de façon très isolée.

Anne BAP a eu la chance de naître vivre et mourir à Courtilles, sans donc jamais être déracinée, ce qui est précieux. Par contre sa vie ne fut pas longue. Née le matin du 16 décembre 1765 et baptisée le jour même, fille de Bernard et Françoise SAVIGNAT tous deux laboureurs, mariée à 19 ans le samedi 11 juin 1785, laboureur ou cultivatrice (selon les actes), elle est décédée à moins de 45 ans le 30 octobre 1810. Elle était mère d’au moins six enfants (ceux qui devinrent adultes), et déjà veuve. Par contre, il lui restait sa mère, qui lui survécut plus de 12 ans.

Antoine CATIGNOL, orphelin de père puis de mère à trois jours d’intervalle à l’âge de 17 ans, n’a pas vécu très vieux non plus, mais mourant à 66 ans et demi, ce n’était pas si mal pour un homme à cette époque. Et, surtout, il a évité la tristesse d’un célibat qui lui pendait au nez, vu que, chez Françoise ROUX, ce qu‘il aimait surtout, c‘étaient les pièces de cent sous. ^^.

Né le 26 ou 27 mars 1743 au hameau d’Espinasse dans la paroisse de Bagnols, baptisé ce 27, il s’est donc marié à plus de 42 ans et vécut à Courtilles à partir de ce moment-là, dans « l’immeuble » [SIC ; trouvé dans un acte] qui appartenait à sa belle-mère. Il a eu le bonheur d’avoir une femme toujours jeune mais il ne vivait pas chez lui et habitait loin de ses frères Bernard, Annet et Guillaume et de sa sœur (une seule a vécu, l’aînée de la fratrie, Antoinette GATINIOL, mariée deux fois à Bagnols) et il dut « supporter » sa belle-mère, ce qui est peu agréable quand c’est elle qui vous loge, même si c’est une femme de haute vertu et de grande gentillesse. Laboureur ou cultivateur (selon les actes), il mourut à Courtilles le 5 décembre 1809 entouré des six enfants que je lui connais.

— Les enfants du couple.

Là, c’est un grand mystère et, cette fois, la période révolutionnaire en est sans doute la cause.

Je leur connais six enfants qui devinrent adultes, tous les six ayant eu une destinée différente. Et, comme dans chaque famille, il y eut sans doute des enfants morts en bas âge, mais je n’en ai aucune preuve, aucune trace.

On va les examiner un par un, le sixième étant mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, premier du nom, futur époux Antoinette LENÈGRE.

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— 1) Marie CATINOL ou CATINOT (orthographe peu claire de son acte de baptême, avec un "l" final qui a une barre)

Puisque Courtilles dépendait de Condat, elle aurait dû être baptisée en l’église de Condat. Mais elle le fut en l’église d’Égliseneuve-d’Entraigues. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais on peut supposer que la raison, c’est que c’était plus près.

Née le 4 janvier 1788, elle n’était peut-être pas l’aînée des enfants ; une naissance est en effet possible dix mois après le mariage des parents (cas le plus fréquent), soit en avril 1986. Mais je n’en ai aucune trace et mes collègues de GENEANET, qui connaissent (au mieux) les mêmes six enfants que moi, non plus.

Marie a eu une vie totalement classique. Elle a épousé, le jeudi 5 juillet 1810, sous le nom de CATIGNOL, un jeune cultivateur natif du hameau de La Pessade en Égliseneuve-d’Entraigues, Pierre VERNAYRE, né le 2 septembre 1785 sous le nom de VERNEYRE. Elle avait 22 ans et lui 24 et demi ; ce fut donc un beau mariage. Je leur connais huit enfants, dont deux Jean, tous deux mariés, l‘un resté au pays, l’autre marié à Bernay. Pierre VERNEYRE / VERNAYRE n’a pas signé (il faut dire qu’il n’y avait guère de place, le texte se terminant par des rajouts) mais bientôt il signera élégamment : vernaire (avec très léger parafe)

À noter que, sur l’acte de décès de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL premier du nom, le 25 juin 1879 (il était décédé la veille, le 24 juin), le premier témoin, et seul de sa famille, fut un certain « Jean VERNER, journalier, cousin, du défunt ».

À noter que Jean CATHIGNOL premier du nom avait comme saint patron Saint Jean (bien sûr), qu’il est décédé « âgé de 75 ans » le jour de la Saint Jean, et que moi, son biographe, je suis domicilié… 75... boulevard Saint-Jean !

J’ai bien sûr pensé que c’était plutôt son neveu, Jean VERNAYRE, né à Condat le 18 septembre 1829, et marié à Bernay avec Aimée Louise MOISSON, native de Courbépine (Eure), le 27 septembre 1861.

Qu’on ait mit « cousin » à la place de « neveu » n’est pas très gênant. Mais c’est l’âge qui me chiffonne. On le dit âgé de 42 ans ; or « mon » Jean VERNAYRE né en 1829 avait alors presque 50 ans. Ça fait un gros écart d’âge, quand même. J’ai vu pire, bien sûr, mais, en 1879, on commençait à savoir compter, surtout en Normandie, plus évoluée que l‘Auvergne. Mais bon, c’était sans doute un proche parent de Jean CATHIGNOL, et probablement via l’époux de sa sœur aînée Marie.

Marie CATIGNOL (orthographe habituelle qu’elle eut toujours plus tard) eut la chance de toujours vivre au hameau de « La Grangeoune de Courtilles » alias « La Grangeoune près Courtilles » ou, mieux, « La Grangeoune-sous-Courtilles », là où elle était née. Ce dernier terme est plus précis, en effet. Car, à partir du centre du hameau, il y a une pente très raide sans chemin qui doit, je suppose, conduire à ce sous-hameau. Quand ma mère l’a vue, au cours d’une promenade, elle a déclaré :

« Ce coin, isolé de tout, était une tentation permanente pour les hommes peu sérieux. »

Et c’est vrai qu’ils pouvaient y venir le soir sans être vu de quiconque et en repartir de même le lendemain, tôt le matin.

Il y eut du reste beaucoup d’enfants naturels nés à Courtilles et La Grangeoune-sous-Courtilles. Ceci dit, j’en ai vu des centaines d’autres ailleurs, à Bernay (Eure) comme à Cernay (Haut-Rhin), petites villes où l‘anonymat d‘un salaud était facile à obtenir. Mais il y en eut très peu dans la paroisse de Stundwiller, qui ne connaissait que quatre petits bourgs et aucun hameau isolé. Ainsi qu’à Bagnols, ce qui m’a surpris, car contenant aussi de nombreux hameaux.

Le premier des deux Jean VERNAYRE (celui né en 1815), fils de Marie CATIGNOL et de son époux, épousa ainsi une enfant naturelle née à Courtilles ; et nommée curieusement Anne BAPT. mais bon, Anne était le prénom féminin préféré des Auvergnats de cette région, et BAPT le patronyme le plus courant ; donc rien d’extraordinaire à cela.

Marie CATIGNOL n’a pas vécu très longtemps. Elle est décédée le 20 mai 1843, à La Grangeoune-sous-Courtilles, là où elle a donc toujours vécu, « âgée de 58 ans, épouse de Pierre VERNAYRE, propriétaire ». En fait, 55 ans seulement.

Son veuf s’est remarié à Condat le lundi 7 septembre 1846, alors terrassier, avec une jeune femme née le 7 avril 1820 à Cros (Puy-de-Dôme). L’écart d’âge est énorme (34 ans et demi) mais cette jeune femme, Jeanne GRAVIÈRE de son nom, n’avait pas que des atouts : elle était une enfant naturelle d’autre Jeanne GRAVIÈRE, et mère célibataire d’une petite fille. Logiquement, elle survécut à Pierre VERNEYRE / VERNAYRE, qui mourut, âgé de 63 ans, le 29 avril 1849, journalier, demeurant toujours à La Grangeoune de Courtilles.

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— 2) Françoise GATINIOL (pour le nom de famille, orthographe de son acte de baptême), cultivatrice (1850 et 1852)

Née « FranCoize GATINIOL » le 2 avril 1791 « au village de Courtilles », elle fut baptisée le lendemain, en l’église de Condat cette fois, comme il se doit. Son parrain fut « Annet GATINIOL, oncle paternel, soussigné » qui… n’a pas signé ^^. La marraine se nomme « Françoise BAPT », et c’est une (jeune, 16 ans) tante maternelle, déjà vue plus haut.

La nouveau-née est dite fille d’Antoine et de « Françoise BAPT », au lieu de « Anne BAPT », bien sûr (ou mieux encore : « Anne BAP »). La confusion des prénoms est due au prénom de la nouveau-née et de sa marraine d’une part, et, d’autre part, au je-m’en-foutisme du vicaire local. L

Il faut dire que, le pauvre, il ne devait pas voir souvent ces paroissiens-là, sans doute parmi ceux domiciliés le plus loin de son église.

Comme sa sœur aînée, Françoise s’est mariée et a eu une vie de famille normale, avec des enfants (sept, semble-t-il).

La grande différence, c’est qu’elle a épousé un habitant de Bagnols, et est donc revenue vivre dans la paroisse et commune d’où son père était originaire. Pas au même hameau toutefois : Espinasse pour son père, Gioux pour elle est son mari, ainsi que leurs enfants bien sûr.

Une autre différence est qu’elle a vécu très longtemps (87 ans) et que c’est elle qui devint veuve et non pas son mari.

Je ne sais pas trop comment on voyageait au début du 19ème siècle quand on était pauvre, mais elle est citée dans des actes concernant sa sœur aînée, qu’elle voyait donc de temps à autre à Condat (Courtilles). Elle fut notamment celle qui déclara la naissance de sa première nièce, Françoise VERNAYRE (non coloriée en bleu-vert car elle est citée ici dans le paragraphe de sa tante et non dans celui de sa mère), dont elle était, selon toute vraisemblance, la marraine, vu l‘identité des prénoms et sa place dans la famille (première sœur de Marie).

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Ça peut vous paraître bizarre qu’une femme ait été autorisée à déclarer une naissance en mairie. Mais, en 1811, l’époque était encore troublée, et il arrivait encore qu’une femme puisse déclarer la naissance d’un enfant. Ce fut plus tard que les femmes furent totalement interdites (hors sage-femme, bien sûr, pour les naissances d’enfants naturels quand elles étaient les seuls témoins) de déclarer quoi que ce soit ou d’être témoin de quoi que ce soit sur les actes d’état civil.

On trouve quand même des exceptions, souvent dues à la force des choses (absence d‘hommes comme témoins à un décès) ; j‘ai un cas en 1880 dans ma généalogie descendante alsacienne ; et plusieurs à Bagnols et environ, hors famille.

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Née donc à Condat le 2 avril 1791, Françoise GATINIOL y a épousé (sous le nom de CATIGNOL), le lundi 12 juin 1815, Jean SERVIÈRE, qui fut cultivateur et scieur de long.

Elle était orpheline de père et de mère depuis le 30 octobre 1810 mais possédait encore sa grand-mère maternelle Françoise SAVIGNAT, chez qui elle a donc passé enfance et jeunesse.

Elle est décédée, sous le nom de GATIGNOL, en sa demeure, au hameau de Gioux en Bagnols le 17 janvier 1879, à 87 ans et demi, donc (88 ans selon l‘acte), n’ayant connu que deux lieux d’habitation dans toute sa longue vie, mais trois orthographes : GATINIOL (naissance), CATIGNOL (mariage) et GATIGNOL (décès).

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Son époux était son aîné de quelques mois, né à Gioux le 28 décembre 1790. Beau couple donc, marié à 24 ans.

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À noter, pour ceux que ça intéresse, que l’acte de baptême de Jean SERVIÈRE est très facile à trouver et, surtout, très facile à lire : écriture cursive du 21ème siècle (ou presque) !! J

Vous vous connectez d’abord sur le site des Archives Départementales du Puy-de-Dôme (section "état civil numérisé") :

http://www.archivesdepartementales.puydedome.fr/archive/recherche/etatcivil/n:13

Dans la liste des communes, vous choisissez Bagnols.

Puis, pour « année début », vous tapez : 1790 ; pour « année fin », vous tapez aussi : 1790.

Enfin, vous choisissez, pour « type d’actes » : baptêmes.

Et vous cliquez en bas sur « RECHERCHER ».

On vous propose alors deux registres, celui communal (3E 28/12) ou celui départemental (6E 28/3) .

J’ai choisi le premier en cliquant sur la visionneuse associée, qui comprend 124 vues.

Et j’ai trouvé mon bonheur dans la page de droite de la vue N°79. C’est le dernier acte.

On y voit que le futur époux est né « SERVIERE », sans accent sur le 2ème "E".

C’est aussi le dernier acte du registre départemental (6E 28/3), en vue 165 (gauche ; la page de droite est vide) sur 253. Mais là, c’est plus dur à trouver car les actes ne sont pas séparés ni marginés.

D’une manière générale, la collection communale, destinée à rester dans la paroisse, était bien plus lisible que l’autre, destinée à être expédiée à la préfecture. Et on y trouvait souvent des signatures non présentes sur le registre départemental, car celui-ci était parfois recopié après coup par le curé.

Notez encore les majuscules jamais au début des noms propres mais parfois présentes ailleurs (Baptisé).

Et les orthographes : parrein , marreine ; sçavoir.

Pour ceux que ça intéresse, sachez qu’on trouvait aussi en Auvergne des « parins » et donc des… « marines » !! J

Quant au "ç" de « sçavoir » , il est dû à une erreur d’étymologie très fréquente, le verbe français « savoir » venant du latin « sapere » et non du latin « scire », comme le croyaient les curés. J’ai appris cela en suivant des cours de paléographie en 1988. Le "ç" de « sçavoir » est donc le résidu de… quelque chose qui n’a jamais existé. Amusant, non ? J

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Note : on a la chance, ici, qu’aient été numérisées et microfilmées les deux collections. En général, on n’en a qu’une, car ça fait double de travail, bien sûr, mais souvent, quand sont présentes des lacunes notamment, les Archives Départementales numérisent les deux collections.

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Vous verrez dans cet acte que Jean SERVIÈRE était fils de Hilarion (prénom très rare) et de Françoise MATEUF.

Ce dernier nom, ordinairement écrit MATHEUF du côté d’Égliseneuve-d’Entraigues, est un des mes patronymes préférés. J

Ben oui, chacun ses goûts, quoi !! J

Et je suis fier d’avoir deux femmes MATHEUF dans mes ancêtres d’Égliseneuve-d’Entraigues !! J

J’ignore son étymologie mais j’ai tendance à croire que c’est l’abréviation de « MATHIEU FILS », opinion toute personnelle bien sûr.

Une chose est sûre : ce magnifique patronyme a été CENSURÉ avant 1915 car, à partir de cette date, plus aucun MATHEUF n’est né en France. Voir par exemple :

http://www.geopatronyme.com/nomcarte/MATHEUF

Or l’extinction de ce patronyme, très répandu à Égliseneuve-d’Entraigues et dans les communes alentour n’a pas pu se faire toute seule. On a remplacé ce nom par MATHIEU.

Et j’en ai une preuve !!

En effet, à mes tout débuts en généalogie [1988, juste après l‘élection du député normand Claude GATIGNOL (vétérinaire) en Normandie, qui m‘intrigua], j’avais demandé à la mairie d’Égliseneuve-d’Entraigues la photocopie de l’acte de naissance d’Antoinette LENÈGRE, ma trisaïeule.

Et j’ai reçu, non pas une photocopie, mais un extrait d’acte de naissance, comme quoi elle était fille de « Jacques LENÈGRE et… Catherine MATHIEU !! »

Elle était pourtant gentille, la secrétaire de mairie, et me donna même un petit bureau pour y travailler lorsque je vins plus tard en sa commune, mais là, falsifier un acte d’état civil, c’est vraiment osé ! Peut-être avait-elle des ordres, je ne sais pas.

Par contre, la forme « voisée » du nom (voir en haut de cet article) MADEUF (même étymologie, mais dans laquelle le "D" remplace le "T"), fréquente dans la région de Bagnols et environs, ne fut jamais censurée et a donc logiquement perduré de nos jours. Il y en a même une vingtaine sur Twitter ! J

Je me demande quel est le triste sire (un préfet sans doute) qui s’est permis de CENSURER un patronyme au prétexte qu’il ne lui plaisait pas, et de le remplacer par un autre de son goût, augmentant les homonymes (et donc de possibles confusions) et diminuant le patrimoine auvergnat (et même français tout court, à cause des migrations : un MATHEUF est né à Paris).

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L’acte de mariage à Condat est très dur à lire, car écrit de façon extrêmement bâclée, mais on peut quand même y voir que l’époux a désormais un accent grave sur son 2ème E et que Françoise y est nommée « CATIGNOL ».

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Jean SERVIÈRE (écrit SERVIÉRE) mourut le 4 avril 1852 à Gioux (où il avait toujours vécu, donc), après presque 37 ans de mariage « dans sa maison, époux de Françoise GATIGNOL, âgé de 64 ans ». En fait, il n’en avait pas encore 62. Mais peu importe.

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Le couple a eu trois garçons puis quatre filles, nés de 1816 à 1830 environ. L’aîné fut prénommé « Hilarion » [plus précisément : Ylarion] comme son grand-père et sans doute parrain ; mais il fut recensé « Pierre » dans les recensements quinquennaux (à partir de 1836). J

Au moins Hilarion (qui émigra dans le Cantal) et Michelle, première fille, ont assuré, par leur mariage, une descendance jusqu’à nos jours.

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AVERTISSEMENT : suivent deux "Charlotte CATIGNOL" et, comme je l’ai dit dans un autre article, je n’ai aucune preuve que l’aînée fut celle qui fut surprénommée Françoise. Je crois (à ce jour) que celle qui s’est mariée a "emprunté" l’acte de naissance de celle qui ne s’est pas mariée car ça rend des tas de choses plus vraisemblables.

L’intérêt d’utiliser l’acte de naissance de sa sœur pour qui n’en possède pas est évident : cela évite de se faire faire un acte de notoriété, avec démarches longues et surtout de très grands frais.

De toute façon, peu importe. Ça ne change rien aux filiations ni aux destinées de l‘une et de l‘autre. Car qu’on soit d’accord avec moi ou pas, on est tous bien d’accord là-dessus : il y eut une Charlotte surprénommée Françoise qui ne se maria pas mais eut cinq enfants, et une Charlotte surprénommée Anne qui se maria mais qui n’eut pas d’enfant.

Il n’y avait, dans les registres d’état civil, qu’UN SEUL acte de naissance au nom de Charlotte CATIGNOL. Donc la première à se marier (et de fait la seule) utilisa cet acte de naissance. Ce fut celle qui était surprénommée Anne, avec d’autant moins de scrupules que, depuis six ans, Charlotte dite Françoise avait choisi son genre de vie qui lui avait donné trois enfants naturels et ne nécessitait point d’acte de naissance pour un éventuel mariage, désormais exclu.

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— 3) Charlotte CATIGNOL, première du prénom, surprénommée « Françoise », cultivatrice et journalière.

Très vraisemblablement née le 15 février 1794 (27 pluviôse an II, acté le lendemain 28 pluviôse) à La Grangeoune de Courtilles en Condat.

Décédée à Vaurs près Courtilles (aussi commune de Condat, Cantal) le 10 novembre 1871, « âgée de 78 ans ». En fait, elle n’avait que 77 ans et demi.

Jamais mariée. Mère célibataire de trois filles prénommées Marie puis de deux garçons, Pierre et Jean, nés de 1818 à 1835.

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— La première Marie est née "variablement" le 13 ou le 14 novembre 1818 à La Grangeoune-sous-Courtilles avec un patronyme de naissance "variable" aussi. L

En effet :

— Dans la collection communale, que j’ai lue moi-même à Condat et dont je possède la photocopie, l’acte est du 14, l’enfant est née la veille, donc le 13 novembre, et se nomme Marie CATINIOL.

— Dans la collection départementale, celle que vous trouvez en ligne sur Internet, l’acte est du 15, l’enfant est née la veille, donc le 14 novembre, et se nomme Marie CATHINIOL.

Je serais curieux de savoir si le maire, Jean François CHOMETTE, aurait traité avec le même mépris Anne Gilberte Laurence Clémence BURIN des ROZIERS, née deux ans et demi auparavant à Bagnols.

En plus ce maire nous dit que la nouveau-née est fille de « Françoise CATHINIOL, fille naturelle » !!

Eh non, mon pote, Françoise CATHINIOL, N’ÉTAIT PAS fille naturelle ; c’est sa fille qui le fut !

Eh oui, les mots ont un sens, mon gars ! On ne disait certes pas « mère célibataire » mais « fille mère » à cette époque, pour la maman ; par contre, pour l’enfant, on a TOUJOURS dit « fils (ou fille) naturel(le) ».

Marie (Première) CATIGNOL (on va l’appeler comme ça ; c’est d’ailleurs sous ce patronyme qu’elle est citée dans la marge de la collection communale) (et c’est celui qui lui sera le plus souvent attribué par la suite) a eu un enfant naturel (Jean CATIGNOL, né à Courtilles le 6 janvier 1845) puis s’est mariée (bien plus tard) à Compains (Puy-de-Dôme), cultivatrice résidant à Vaurs en Condat, le mercredi 21 septembre 1853. avec un homme bien plus jeune qu’elle, Antoine ADMIRAT, orphelin majeur, propriétaire cultivateur, né le 30 mai 1828 au hameau de Belleguette en Compains, y domicilié. Il sut signer, mais difficilement (presque tout en script) : Admirat

Elle avait eu, 6 mois auparavant, un garçon naturel (autre Jean) né le 16 mars 1853 chez son futur époux (à Belleguette en Compains), et reconnu par cet époux lors de son mariage. Ce second Jean CATIGNOL changea alors logiquement de nom et devint Jean (Premier) ADMIRAT.

Suivirent deux autres enfants : Antoine ADMIRAT, né à Belleguette le 24 mai 1856, et Jean Second ADMIRAT né vers 1860/1861, j’ignore où.

Charlotte avait fait le déplacement et était présente et consentante à ce mariage.

Parmi les témoins, aucun CATIGNOL hélas, ses deux sœurs « ayant le tort » d’être des femmes et Jean celui d’être mineur. Mais Pierre, 25 ans, aurait pu être témoin. Peut-être n’osa-t-il pas car il ne savait pas signer. Dommage car, si les trois premiers témoins ont bien signé, il n’en fut pas de même du quatrième témoin.

À noter enfin que Marie Première CATIGNOL ne s’est pas mariée dans sa commune de résidence (et de naissance) contrairement à la coutume, et que les quatre témoins furent tous des habitants de Compains. Il faut dire qu’elle était dans une situation délicate, ayant déjà eu deux enfants naturels (peut-être même trois, voir plus bas Marie dite Séverine).

Marie Première CATIGNOL est décédée après le recensement de 1896 mais j’ignore où car sa famille ne fut plus recensée à Compains en 1901.

Elle est citée cultivatrice de 1853 à 1884.

Jean Premier ADMIRAT et Antoine (junior) ADMIRAT se marièrent et eurent des enfants. J’ignore si ce fut le cas de Jean Second ADMIRAT.

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— La deuxième Marie, surprénommée Christine dans quasiment tous les recensements, née, SELON UN ACTE DE NOTORIÉTÉ, à Vaurs près Courtilles le 1er avril 1821, s’est mariée deux fois pour cause de veuvage, sans avoir eu d’enfant naturel au préalable. Vie classique, donc. Mais sans descendance CATIGNOL, donc aussi.

De son premier mari, Pierre PICHON, né le 1er février 1819 au hameau de Belleguette en Compains et épousé à Condat le lundi 21 décembre 1840 (durant l’Avent, donc, mais, on va le voir, c‘était très urgent), Charlotte étant présente et consentante, naquirent deux enfants : Marguerite (dite Marie) PICHON et Pierre (dit Antoine) PICHAUD, nés à Condat en 1840 et en 1846.

Marguerite (dite Marie) PICHON est précisément née le 28 décembre 1840, à hameau du « Creux du Loup », en Condat. Hameau inconnu de Wikipédia.

— Quoi ? Que me dites-vous ? Que sa mère s’était mariée au sieur Pierre PICHON seulement SEPT JOURS avant ? Et alors, où est le problème ? La grossesse fut rapide, voilà tout ! J

— Quoi ? Que me dites-vous ? Que ça jette un doute sur l’identité réelle du père ? Ça c’est bien possible, ma brave dame ; Marie deuxième (dite Christine) CATIGNOL a bien pu trouver un père à l’enfant « au dernier moment » en ce brave Pierre PICHON.

Mais peu nous importe, car Marguerite (dite Marie) PICHON était en tout cas « fille de sa mère », donc fut bien ma cousine, quel que fût son vrai père biologique.

Devenue veuve le 29 avril 1871, Marie Deuxième CATIGNOL, cultivatrice, se remaria avec un certain Jean SEGAUD, charbonnier, né à Liernolles (Allier) le 11 avril 1810, veuf d‘une certaine Marie SEGAUD. Mariage célébré le samedi 29 novembre 1873 à Condat. Parmi les quatre témoins, ses deux frères Pierre et Jean, cultivateurs.

À cette époque, la ménopause était précoce et, en généalogie, je n’ai encore jamais rencontré de maman âgée de plus de 46 ans. C’est donc logiquement qu’il n’y en a pas eu de ce second mariage.

Marie Deuxième CATIGNOL est décédée à Vaurs près Courtilles en Condat le 28 avril 1875. Son second époux, après elle.

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— La troisième Marie, née CATHINIOL à Courtilles le 12 mai 1824, a eu trois (ou deux ?) enfants naturels et ne semble pas s’être mariée, prenant donc la suite de sa mère, du point de vue du genre de vie ; et fournissant donc des CATIGNOL.

—— D’abord naquit Marie (1848) décédée en bas âge sous le surprénom de Séverine (1850).

À noter que Marie dite Séverine pourrait très bien être une enfant naturelle de Marie Première CATIGNOL, pas encore mariée en 1848, et déjà mère d‘un enfant naturel en 1845 (Jean). J’avais écarté cette hypothèse par un raisonnement que je ne retrouve plus (et qui était peut-être erroné, donc). Marie dite Séverine est en effet née et décédée entre deux recensements. Ce ne sera pas le cas de Léger ci-dessous, qui suit, lui aussi né avant le mariage de Marie Première CATIGNOL, mais qui fut élevé avec sa petite sœur Jeanne par leur mère commune Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL, ce que je sais bien sûr par les recensements.

Si Marie dite Séverine fut une enfant naturelle de Marie Première CATIGNOL, cela pourrait expliquer la naissance de Léger à Clermont-Ferrand. Car alors il serait le premier enfant de Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL, qui n’aurait peut-être pas souhaité accoucher à Condat d’un enfant né hors mariage. Mais bon, j’ai attribué Marie dite Séverine à Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL.

En conclusion, il est clair que, du moment où il y a identité des prénoms des mères, il peut y avoir difficulté à savoir qui est l’enfant de qui.

—— Puis naquit Léger, surprénommé une fois Jean et une fois Antoine, né le 6 juin 1851 à l’hospice de l’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand. Comme elle fut absente au recensement de Condat en 1856 (avant d’y revenir en 1861), j’ai d’abord supposé que Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL avait trouvé du travail en cette ville ; mais c‘est contredit par l‘acte de naissance qui nous dit que Marie est « native de Condat et y domiciliée ». Quant au père (non mentionné dans l’acte, inconnu donc) de Léger, il devait habiter Condat car Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL y fut recensée (chez sa mère Charlotte, exceptionnellement surprénommée Marie et non Françoise), avec ses deux frères Pierre et Jean, au début du printemps 1851. Tous quatre étant journaliers.

Léger CATIGNOL, pour sa part, épousera, journalier, soussigné, à Montpellier le vendredi 9 mars 1877 (un vendredi de carême donc, mais attention, ça, c‘est la date du mariage civil), Marie Pascale GALY, cuisinière, née le 16 avril 1843 à Gourbit (Ariège), ne sachant pas signer.

On retrouve là ce que je détaille plus bas : né avant 1850, on ne savait pas signer. Né après 1849, on savait signer.

Ce n’est ÉVIDEMMENT PAS une règle absolue, mais ça marche si souvent que, sur mon logiciel de généalogie, j’indique qu’une personne sait signer si c’est le cas ET si elle est née avant 1850, et j’indique qu’une personne ne sait pas signer si c’est le cas ET si elle est née après 1849. Autrement je n’indique rien.

Quoique son aînée de huit ans, elle donnera à son mari quatre enfants. Mais que des filles ! Voilà pourquoi cette branche CATIGNOL s’est éteinte elle aussi :

——— A) Marie-Louise CATIGNOL : née à Poussan (Hérault) en 1878, décédée à Montpellier en 1949. Sans mariage en mention marginale.

——— B) Anne Henriette CATIGNOL, épouse Jules François DEJEAN : née à Montpellier en 1879, y décédée en 1956.

——— C) Une fille mort-née à Montpellier en 1982.

——— D) Marie Jeanne CATIGNOL : née à Montpellier en 1884, décédée à Lyon 3ème en 1961. Cette dernière avait épousé un dénommé Jean Charles DUCROS, son principal mari (environ 40 ans de mariage). Devenu veuve, elle épousa en 1947 le frère puîné de celui-ci, Victor Georges DUCROS, deux fois veuf pour sa part.

Marie Pascale GALY sera citée sans profession de 1878 à 1906, sauf en 1882 (cuisinière).

Léger CATIGNOL sera cité employé en 1878, employé au chemin de fer (1879 et 1906) et, plus surprenant,… agent de police J (1882 et 1884). Je n’ai pas son décès ni celui de son épouse, trop récents.

—— Enfin naquit Jeanne dite Marie, à Laborie d'Estaules en Condat le 17 mai 1859.

Laborie d'Estaules est l‘orthographe moderne de ce hameau de Condat, connu de Wikipédia, souvent orthographiée autrefois : "La borie des Taules".

"Borie", sous des formes diverses, comme ci-dessus, est un nom de hameau très répandu dans le sud de la France, dont l‘Auvergne, donc.

Wikipédia nous apprend que :

« Borie est la francisation du mot occitan féminin bòria (avec un accent grave sur le o) désignant le domaine agricole, la ferme, à l'ouest du Rhône. »

Et dit encore :

« Le terme borie a deux acceptions, l'une ancienne ou première, de "domaine agricole", "d'exploitation rurale", de "ferme" ou de "métairie", encore présente dans une bonne partie du Sud-ouest (Dordogne, Lot, Aveyron, Tarn, Tarn-et-Garonne, etc.), l'autre, plus récente, de […] ».

Jeanne CATIGNOL épousera, couturière, soussignée, âgée de 23 ans et dix mois, « fille majeure non reconnue de Marie CATIGNOL », à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) où elle était domiciliée, Antoine MEISSONNIER (recensé Cyprien et Joseph), ouvrier, soussigné, né à Chirac (Lozère) le 21 avril 1857. Mariage célébré le vendredi 16 mars 1883. Un vendredi de carême, donc de nouveau, mais là encore c‘est la date du mariage civil.

Le couple aura au moins quatre enfants, nés à Condat, Jaleyrac (Cantal) et peut-être ailleurs, mais ces enfants ne s‘appelleront évidemment pas CATIGNOL, mais MEISSONNIER (ou variantes).

À noter que les époux savaient signer. Comme dit plus haut, c’était assez normal pour qui était né après 1849. Ce fut environ 30 ans plus tard que Jules FERRY rendit l’école gratuite et obligatoire mais ce fut sans doute là l’aboutissement législatif d’un état qui existait déjà dans la pratique, même dans des communes reculées.

Autrement, qu’entendit-on par « fille majeure non reconnue de Marie CATIGNOL » ? Rien de bien méchant car Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL a bien élevé ses deux (ou trois ?) enfants, les reconnaissant donc dans la pratique. Mais bon, la naissance fut déclarée par la sage-femme bien sûr, et la loi obligeait normalement (en 1859) que la mère vînt à la mairie quelques jours plus tard pour reconnaître son enfant. Ce que n’a pas fait Marie Troisième, pour sans doute deux raisons bien simples :

— Ça ne lui semblait sans doute pas utile. Peut-être même ignorait-elle cette loi, n‘ayant pas le Journal Officiel comme livre de chevet.

Laborie d'Estaules était un hameau éloigné du bourg de Condat et Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL n’avait pas que ça à faire (parcourir environ trois kilomètres en montagne, plus le retour).

Jeanne CATIGNOL mourut veuve en février 1940, j’ignore où.

Note : je n’ai pas le décès de Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL, vivante en 1891. Il est bien possible qu’elle soit allée retrouver, dans ses vieux jours, sa fille Jeanne en Corrèze ou son fils Léger à Montpellier.

Mais il existe une autre hypothèse, plus vraisemblable : voir plus bas.

Souvent citée « sans profession » (1848, 1859, 1877), Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL fut « chiffonnière » (1866), « journalière » (1872 et 1891) et même « aubergiste » (1876) sans doute alors aidée par sa fille Jeanne, 17 ans, recensée avec sa mère.

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— Pierre CATHINIOL, né à la Grangeoune de Courtilles le 1er août 1828, s’est marié à Condat le mardi 30 octobre 1855, avec une postérité CATIGNOL éteinte dès la génération suivante.

Il fit pourtant un beau mariage, surtout compte tenu de sa situation. Son épouse, Marie FLORAT, était née à Espinassouse en Condat le 21 juin 1830. Déjà, on voit que les âges correspondaient bien : 27 et 25 ans. Ensuite, Marie FLORAT savait signer, contrairement bien sûr à son fiancé : marie florat

Enfin, les parents de Marie, cultivateurs, étaient présents et consentants (Charlotte aussi, mais ça c’est plus naturel).

Et, cerise (inattendue) sur le gâteau, le troisième témoin fut : Pierre VIGOUROUX, curé de Condat, 52 ans !

Je n’ai pas souvenir d’avoir vu ça, un curé comme témoin d‘un mariage civil ! Surtout avec un marié enfant naturel.

Je suppose que le curé devait tenir la famille FLORAT en haute considération. Quant à notre pauvre Charlotte, je ne sais pas trop si elle se sentait bien à son aise ! J L

Le couple a voulu un enfant tout de suite :

Antoinette CATIGNOLLE, dite Marie, naquit le 14/12/1856 à la Grangeoune de Courtilles. Demeurée célibataire, elle est décédée le 23/10/1920, toujours à la Grangeoune de Courtilles, sous-hameau qu’elle semble donc n’avoir jamais quitté.

Puis, malheureusement, le couple a pris la mauvaise coutume si répandue au 19ème siècle, qui consistait à essayer d’avoir le moins possible d’enfants, sans se soucier si de mauvais calculs en faisaient naître un ou deux de plus.

Au 19ème siècle en effet, la foi catholique s’étant éteinte un peu partout, on trouvait ainsi de très nombreuses familles avec deux (ou trois, mais pas plus) enfants, qui étaient des « accidents de la vie ». C’est le cas des familles CATIGNOL / FLORAT, PICHON / CATIGNOL et peut-être même ADMIRAT / CATIGNOL (3 enfants dont l‘aîné certainement pas souhaité car né six mois avant le mariage des parents).

Les couples parentaux faisaient « ce qu’ils pouvaient » pour éviter d’avoir un enfant mais ne se tracassaient pas du tout quand il en venait un au monde. Ça leur faisait une petite famille pas trop chère à nourrir, et au moins un enfant ou un petit-enfant plus tard pour les accueillir et soigner dans leur vieillesse.

De nos jours, c’est encore pire bien sûr, vu qu’on appelle (sans rire !) « famille nombreuse » une famille avec trois enfants !

Ainsi naquit, plus de onze ans après, leur seule autre enfant, Jeanne CATIGNOL dite Eugénie, à la Grangeoune de Courtilles le 17/12/1867. Cette dernière se maria, à 20 ans, épousant à Condat le samedi 7 juillet 1888, Antoine BARBAT, ouvrier menuisier, né à Courtilles le 15/12/1853, âgé de 34 ans donc. Ses parents étaient « propriétaires cultivateurs » comme le père du marié, veuf, tous présents et consentants. Les époux signèrent : Jeanne Catignol (et) Barba

Bien que domiciliée officiellement à Condat lors de son décès, elle mourut à La Garenne-Colombes (92), le 5/12/1930, veuve d’Antoine BARBAT. Sur cet acte, retranscrit sur les registres de Condat, elle est nommée « Jeanne dite Eugénie CATIGNOLE » et est dite « sans profession ». Son surprénom la suivit donc jusque dans la tombe !

J’ai connu des descendantes de Jeanne dite Eugénie CATIGNOL épouse Antoine BARBAT, cousines entre elles, en deux visites distinctes, l‘une que je fis avec mes sœurs et ma mère, l‘autre qu‘on me fit chez moi. De beaux et nostalgiques souvenirs, comme toujours.

Pour sa part, Marie FLORAT mourut le 17/4/1897 en sa maison sise à Espinassouse.

Pierre CATHINIOL mourut environ dix ans plus tard, le 8/10/1907, « âgé de 79 ans (exact), cultivateur, domicilié et né à la Grangeoune de Courtilles, veuf de Marie FLORAT ». Non remarié, donc.

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— Jean CATIGNOL, né à la Grangeoune de Courtilles le 6 mai 1835, s’est marié deux fois pour cause de veuvage, à chaque fois avec des femmes âgées qui ne lui ont pas donné d’enfant.

— A) Épouse, « sans profession », à Condat le jeudi 3 novembre 1859, une certaine Jeanne PALLUT, célibataire, aussi « sans profession », de presque 21 ans son aînée (née le 27 mai 1814 à Laborie d'Estaules en Condat), fille d‘une veuve cultivatrice, présente et consentante. Charlotte, « sans profession », est bien sûr présente et consentante.

À noter que l’épouse est aussi dite « présente et consentante » ! Manquerait plus que ça, que la future épouse soit ABSENTE à son mariage et/ou NON CONSENTANTE ! Mort de rire, comme disent les jeunes ! J J

Jeanne PALLUT est décédée à Laborie d'Estaules le 9/8/1881.

— B) Épouse, cultivateur, à Condat le vendredi 9 juin 1882, une certaine Madeleine VERNET, célibataire, de presque 11 ans son aînée (née à Condat le 22 mai 1824), sans profession indiquée, et à qui on donna généreusement 48 ans alors qu’elle en avait dix de plus.

Jean CATIGNOL est décédé le 8/5/1891 à Laborie d'Estaules.

Madeleine VERNET est décédée le 20/6/1899 à Laborie d'Estaules.

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Nos (nombreux) cousins CATIGNOL vivants descendent donc tous de Jean CATIGNOL, né le 6 janvier 1845 à Vaurs (en Condat, près de Courtilles), fils de père inconnu et de Marie Première CATIGNOL, qu’elle a eu plus de huit ans avant son mariage avec Antoine ADMIRAT car les autres branches CATIGNOL de notre famille se sont éteintes comme on l’a vu ci-dessus, ou comme on le verra ci-dessous.

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De nos jours, il n’existe qu’une seule autre famille CATIGNOL, celle-là donc non apparentée à la nôtre, originaire du hameau de Méclier, situé autrefois dans la commune de Messeix, puis, à sa création (29 juillet 1872), dans la toute petite commune de Saint-Sulpice (87 habitants en 2015), au sud-ouest du Puy-de-Dôme, environ 15 kilomètres au nord de Bagnols, et aussi tout près de la Corrèze.

Dans cette famille aussi bien sûr, il y eut d’innombrables orthographes bizarres et même bizarroïdes (CATINIAT).

Ma préférée fut la seule qui porta mon nom sur son acte de baptême : Catherine CATHIGNOL, avec un "H" donc, née le 2 décembre 1759, à Méclier. Sagittaire aussi, elle n’est cependant pas née un 3 décembre ! Ah, personne n’est parfaite ! J L J

Autrement, curiosité, bien que tous les garçons de cette famille ne se soient pas appelés Jean, bien sûr, il y en eut tellement (de "Jean") que ce fut, durant environ deux siècles, un "Jean" qui hérita de la ferme ; au moins six de suite, le premier connu de moi marié en 1715 ou peu avant, le sixième marié en 1883 ; suivirent un Eugène Jean CATIGNOL marié en 1921, jignore où, puis de nouveau un Jean CATIGNOL, marié vers 1950, jignore où ; mais ce dernier est bien né à Méclier en Saint-Sulpice et ses trois enfants aussi.

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L’acte de naissance de Charlotte Première du prénom est trouvable dans la collection communale (5 Mi 541/1) en vue 81 (sur 298), page de droite. Vous pourrez lire « Courtilles » dans la marge. Le père est nommé Antoine CATHILINIA. C’est presque la plus grande déformation de mon patronyme que j’ai jamais vue, en ayant pourtant vu une cinquantaine environ ! L L

Il est qualifié de « citoyen habitant du village du village [SIC, avec un "bis" donc] de Courtilles ». J

Anne BAP est bien la mère (c’est écrit un peu plus bas) et le nom officiel de l’enfant est : Charlote [SIC] CATHILINIAT [SIC].

Cette fois, on y est : avec ce "t" final, c’est bien la plus grande déformation de mon patronyme que j’aie jamais vue, en ayant pourtant vu une cinquantaine environ ! L L

Les témoins sont Bernard BAP et Jean BAP (sans parenté indiquée bien sûr, histoire de m'enquiquiner un peu) ; et… « le "paire" [SIC] de l’enfant et les deux témoins ont déclaré ne savoir signer de ce requis. » J

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Note sur la déformation du patronyme GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL / CATHIGNOL, évoquée ci-dessus :

J'ai trouvé PIRE ENCORE dans la (minuscule) commune de "La Godivelle" avec d'invraisemblables déformations telles celle-ci : "Marguerite GALTHINOILLE". J

Mais il s'agit là d'une famille GATINIOL /.../ CATHIGNOL non reliée à la nôtre.

Le cas évoqué ci-dessus concerne NOTRE famille.

Voici, pour vous distraire ^^, l'acte où figure ce nom :

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Naissance de Marguerite GATHINOILLE (nommée ainsi dans la marge)

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L’an 1847 et le 14 octobre […] sont comparu […] et jeans ROCHE agée de senquantes trois ans […] de la ditte commune de LA GODIVELLE […] un enfant de sexe féminin née ce matins à deux heur quatorze née de Michelle GATTHINOGLE et Elizabette PAPON et pouse de Michelle GATTHINOILLE cultivateur […] et auquel il ont declare vouloire donner le prénom de Marguerite GALTHINOILLE […].

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Comme vous le voyez la petite Marguerite (hors famille) n’a pas le même nom dans la marge et dans le corps du texte ; quant à son père, qui a un prénom féminin (répété deux fois), il a deux autres noms encore différents, suivant qu’on parle de lui ou de sa « pouse » « Elizabette ». ^^

Notez encore la précision de l’heure de naissance : 2h14. ^^

Note : LA GODIVELLE (13 habitants en 2016) (TREIZE !!) est la commune la moins peuplée du Puy-de-Dôme. Elle est située entre deux lacs : au nord : le lac d’En-Haut et, au sud, le lac d’En-Bas (authentique).

Le premier lac a 44 mètres de profondeur et le second contient de l’uranium.

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Marguerite a eu des frères et sœurs, avec encore d’autres orthographes : Elizabette GATIGNL par exemple (assez difficile à prononcer vers la fin because le manque de voyelle). Mais son père ne manquait pas de voyelles : Michelle GATIGNELT.

Il y a encore d’autres orthographes, dont je vous fais grâce. ^^

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Plus sérieusement, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que c'est déjà bien (et même très bien !) que, dans cette si minuscule commune, on ait trouvé quelqu'un qui sache écrire et qu'on ait bien voulu qu'il fût maire ! Sinon, on aurait peut-être eu des lacunes, et ça, c'est autrement grave ! Ne nous moquons donc pas du rédacteur, mais remercions-le plutôt !

Fin de cette parenthèse amusante. 

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Le surnom (ou plutôt surprénom) de Charlotte dite Françoise CATIGNOL

Je l’ai découvert par la comparaison entre les recensements et les actes de naissance de ses enfants.

En effet, la ou les sage-femmes qui mirent au monde ses enfants l’appelaient « Françoise » et c’est sous ce prénom qu’elle fut déclarée mère, quatre fois (sa deuxième fille, née en 1821, n’ayant pas d’acte de naissance).

Mais lors des recensements, où elle était questionnée en personne, elle donnait son vrai prénom : Charlotte. comme signalé plus haut, elle fut une fois recensée « Marie », par erreur du recenseur, mais peu importe.

Entre autres preuves plus formelles encore, signalons celle-ci, concernant sa fille aînée, Marie Première.

— A) Elle est née à Condat le 13 ou le 14 novembre 1818 « fille de Françoise CATHINIOL » (voir plus haut).

— B) Elle s’est mariée à Compains, « née à Condat le 14 novembre 1818 », en présence de sa mère consentante, « Charlotte CATIGNOL », avec lieu de résidence : « Vaurs, commune de Condat ».

C’est donc là une preuve que Charlotte était surprénommée Françoise. Mais j’en ai bien d’autres.

Au passage, notons que, de l’acte de mariage de Marie Première, on ne peut pas déduire le jour EXACT de sa naissance. En effet, les maires recopiaient très souvent la date de L’ACTE de naissance, sans regarder plus loin pour savoir si l’enfant était né(e) la veille ou le jour même. Donc ci-dessus, « née le 14 novembre 1818 » ne nous apprend RIEN. Ce peut être aussi bien la date de l’acte (en ce cas : naissance le 13 novembre) que la vraie date de naissance. C’est du fifty-fifty !

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La vie de Charlotte dite Françoise CATIGNOL

Elle m’est assez bien connue notamment grâce aux recensements. Et car, bien qu’elle ait souvent déménagé, elle n’a jamais quitté Courtilles et ses environs, sauf au moins une fois pour un court voyage, pour aller marier sa fille aînée à Compains.

Au début de l’année 1818, alors même que sa grand-mère maternelle Françoise SAVIGNAT était encore vivante mais très âgée (décès le 16 juin 1823), ses deux sœurs aînées étaient mariées, Charlotte devint, à 24 ans, la maîtresse de la maison, avec une petite sœur aussi prénommée Charlotte (mais surprénommée Anne, voir plus bas), deux petits frères tous deux prénommés Jean (dont mon trisaïeul Jean CATHIGNOL) et donc une vieille grand-mère à charge.

À 24 ans, elle pouvait encore espérer se marier mais bon, ce ne fut pas la voie qu’elle choisit (ou ne choisit pas) pour des raisons et dans des circonstances qui nous demeureront toujours inconnues.

Elle préféra avoir des amants occasionnels, et mit donc au monde des enfants de père inconnu. Au moins cinq (peut-être six, voir plus bas, mais je ne le pense pas). Elle était principalement journalière et cultivatrice, et, vécut toujours en famille avec ses enfants (et parfois gendres et petits-enfants) mais ne fut jamais recensée seule ni non plus en concubinage avec un homme.

Au début de 1818, Charlotte était majeure certes mais sans le soutien de ses parents, décédés depuis longtemps lors de la conception de Marie Première CATIGNOL. Elle était donc livrée à elle-même et, ma foi, elle a vécu comme elle a pu. Il est possible aussi qu’elle ait eu à nourrir mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, qui, au moment de la conception de Marie Première CATIGNOL (février 1818), ne devait avoir que 13 ou 14 ans et ne travaillait peut-être pas encore. Or, si l’on veut manger l’entrecôte, il faut avoir les sous pour l’acheter.

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Les recensements de 1836 et 1841 (à Condat) ne sont malheureusement pas en ligne. Mais les recensements suivants le sont, c’est ce qui m’a permis de bien connaître la vie de Charlotte.

Bien qu’elle ne soit pas notre ancêtre, mais seulement sœur d’un de nos ancêtres, Charlotte dite Françoise CATIGNOL reste, par sa vie longue et surtout très originale, un personnage incontournable de ma généalogie. Très attachant aussi, je trouve, mais ça c’est un sentiment personnel que ne partagent sans doute pas ceux qui ont réussi leur vie. Mais je trouve beau, par exemple, qu’elle se soit déplacée jusqu’à Compains pour le mariage de sa fille aînée, qui était majeure depuis longtemps et pouvait donc bien se marier toute seule. Charlotte était alors mère de cinq enfants illégitimes et sa fille aînée de (au moins) deux autres, sans doute nés de sept (ou huit) pères différents, et on ne devait pas manquer de les montrer du doigt. Mais justement c’était enfin jour de fête pour son aînée et elle a tenu, par sa présence et sans souci du qu’en-dira-t-on, à ce que la fête soit complète. Personne de notre famille, hélas, parmi les quatre témoins, comme dit plus haut.

J’ajoute que Charlotte dite Françoise CATIGNOL a bien dû, comme ses sœurs aînées, rêver au prince charmant. Avant de prendre conscience, à 24 ans, qu’il n’y en aurait pas pour elle. Pour quelle raison ? Je n’en sais rien. Mais moi, ayant souffert d’un semblable mépris de la part du sexe opposé, je demeure évidemment particulièrement attaché à elle, plus que celles et ceux qui ont réussi leur vie sentimentale.

Enfin, chose rare au 19ème siècle, les cinq enfants de Charlotte ont vécu, tous les cinq ont atteint l’âge adulte, bien qu’elle n’ait pas eu de conjoint pour la soutenir dans les épreuves qu’elle a forcément traversées comme chacun d’entre nous ; et les quatre premiers ont eu une postérité jusqu’à nos jours. Seul Jean, marié pourtant deux fois, n’a pas eu d’enfant.

J’ai rarement vu un cas semblable dans ma famille ; j’ai quand même une Madeleine MATERN, mère célibataire de quatre enfants, à Cernay dans le Haut-Rhin ; et, bien sûr, Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL, étudiée ci-dessus, mère célibataire de deux ou trois enfants.

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Signalons encore ceci, non clairement élucidé :

Le 24 mai 1895 mourut à Condat (au bourg) une certaine Marie CATIGNOL, « célibataire, journalière, âgée de 72 ans, fille naturelle de défunte Charlotte CATIGNOL, née à Limoges (Haute-Vienne). »

Là javoue être stupéfait. Les deux comparants semblent sérieux : le garde-forestier, voisin de la défunte, et linstituteur. Si lâge est exact, ce qui nest pas certain bien sûr, ça fait naître cette Marie CATIGNOL en 1822 ou 1823.

En théorie, cétait possible ; il y a en effet de la place entre le 1er avril 1821, date de naissance officielle (selon acte de notoriété) de Marie Deuxième, et le 12 mai 1824, date de naissance réelle de Marie Troisième.

Notons quil ne peut sagir de :

Marie Première, vivante en 1896, habitant Compains, et mariée.

Marie Deuxième, deux fois mariée et décédée à Vaurs près Courtilles le 28 avril 1875.

S’agit-il de Marie Troisième, demeurée célibataire malgré ses trois enfants, et décédée « après 1891 » ? (disparue au recensement de 1901 ; quant au recensement de 1896, il manque.)

Je ne vois que ça comme solution, mais hélas ça pose un problème vu que j’ai ses date et lieu de naissance : née le 12 mai 1824 à Courtilles. Pas à Limoges.

Autrement, l’âge convient bien, compte tenu des approximations habituelles.

En 1891 elle vivait « place Besse » chez sa fille Jeanne, mariée le 16/3/1883 à Brive-la-Gaillarde mais revenue vivre à Condat, en l’absence (provisoire ?) de son mari (Jean Cyprien MEISSONNIER, marié "Antoine" et surprénommé Joseph), et avec trois petits-enfants. Elle était journalière. Cette famille MEISSONNIER / CATIGNOL disparaît ensuite de Condat (recensements de 1901 et suivants).

On peut donc supposer que Marie Troisième ne les a pas suivis et a préféré rester à Condat. Place Besse, c’est sûrement dans le bourg. Et elle y serait restée journalière.

Tout cela concorde, sauf cette invraisemblable naissance à Limoges.

Donc il me fallait faire des recherches à Limoges sur le site des Archives Départementales de la Haute-Vienne.

Dans un premier temps, je nai rien trouvé car la Haute-Vienne fut un département qui tarda énormément à mettre en ligne son état civil.

Jy revins quelques années plus tard et tout était en ligne, sauf une commune : Limoges !

Jy suis retourné le 16 avril 2019 à loccasion dun carré de la lune avec mon soleil natal. Autant dire que je savais davance que je ne trouverais rien. Certes, je nai rien trouvé mais ça ma pris plusieurs heures. En effet les naissances de Limoges étaient enfin en ligne. Et jai cherché longtemps de 1813 à 1832. Et donc je nai trouvé aucune naissance de Marie CATIGNOL, ni de CATIGNOL avec un autre prénom, ni même de GATIGNOL.

Que penser, donc ?

Eh bien il est possible que ce fût bien Marie Troisième mais qu’on n’ait pas retrouvé de papiers d’identité chez elle.

Mais pourquoi l’a-t-on fait naître à Limoges ?

Eh bien parce que c’est assez loin, qu’elle ne pouvait rien réclamer ni sa mère, et que personne nirait vérifier avant très longtemps. Toutefois son frère Pierre était encore vivant, mais bon, il habitait à la Grangeoune de Courtilles, donc très loin du centre ville, et il est bien possible qu’il ait été prévenu bien après la rédaction de l’acte de décès. Idem pour sa sœur Marie Première, qui habitait la commune de Compains en 1895.

Autrement, si vous avez une meilleure idée, écrivez-moi.

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J’ajoute encore que, à cause des surprénoms, j’ai vu apparaître dans les recensements de Condat jusqu’à la guerre de 14-18, plusieurs "demoiselles CATIGNOL" que je n’ai pas su identifier. Voici un exemple :

En 1876, alors que les deux Charlotte CATIGNOL étaient mortes, fut recensée à Laborie d'Estaules :

« Charlotte CATIGNOL, cultivatrice, célibataire, 65 ans, née à Condat » (vivant seule)

Chose impossible, selon moi, si l’âge est exact. Je n’ai aucune idée de qui ça peut être.

À noter qu’elle vivait juste à côté d’Élisabeth GAUTIER, veuve Pierre VIGIER, qui fut l’époux de Charlotte dite Anne CATIGNOL (voir juste ci-dessous). Mais bon, ça ne me mène à rien. L

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— 4) Charlotte CATHINIOL (orthographe de son acte de mariage), seconde du prénom, surprénommée « Anne », cultivatrice

Je n’ai pas son acte de naissance. En fait, selon son acte de mariage, c’est elle qui est née le 15 février 1794. Sa filiation est donnée, avec même dates de décès de ses parents. Aucun problème de ce côté-là, donc.

Mais par ailleurs, si j’accepte cette thèse, cela me pose beaucoup de problèmes.

J’ai donc préféré supposer qu’elle était née vers 1797/1798 (peut-être en l’an VI, lacunes totales à Condat) et que sa sœur lui avait offert son acte de naissance comme cadeau de mariage, puisque, avec son choix de vie, elle n’en avait pas besoin (elle avait déjà mis au monde trois filles de père inconnu et ne comptait pas s‘arrêter là), et qu’il n’y a qu’une Charlotte CATIGNOL née d’Antoine et d’Anne BAP sur les registres d’état civil de Condat.

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Vous savez, les interventions d’identité, j’ai déjà vu ça. En Normandie, précisément : deux frères d’un de mes ancêtres, nés à 10 ans et 1 jour d’écart ont interverti leurs identités, Jean se faisant passer pour Jean-Baptiste et Jean-Baptiste pour Jean.

C’était relativement facile car les actes de naissance dataient de pile 10 ans d’écart. Et les prénoms se ressemblaient beaucoup.

Quant à la raison, c’est peut-être pour échapper au service militaire, voire à une guerre. Ou encore pour payer moins d’impôts. Etc., etc.

Plein de gens trichent ainsi. Exemple : la célèbre Jeanne CALMENT qui a pris l’identité de sa mère pour échapper au fisc.

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Charlotte dite Anne s’est mariée à Condat le 10 août 1824. Si l’on accepte une naissance au 15 février 1794, ça lui fait presque 30 ans et demi à ce mariage. Oh, ça arrivait, et même fréquemment ; en ces temps-là, où on ne vivait souvent pas bien vieux et qu’on n'avait guère que le sexe pour prendre du plaisir, on n’était pas difficile et, si on trouvait l’occasion de se marier, on le faisait. Et, à 30 ans passés, Charlotte dite Anne n’était plus en position de « faire la difficile ».

Son époux, Pierre VIGIER, était né le 8 octobre 1794 à Laborie d'Estaules. Il aurait donc été plus jeune qu’elle, ayant lui, moins de 30 ans. Et là, mêmement, Pierre VIGIER, s’il n’avait pas que des atouts, était bien content d’épouser une jeune femme, même trentenaire, même plus âgée que lui. Les mariages entre hommes et femmes plus âgées étaient beaucoup plus fréquents que de nos jours ; du reste, il y en a plein, rien que dans le présent article.

Exemples :

— Marie Première CATHIGNOL qui a épousé Antoine ADMIRAT, bien plus jeune qu’elle. Ceci dit, la situation était délicate pour Antoine ADMIRAT car Marie Première CATHIGNOL avait accouché d’un enfant illégitime DANS SA MAISON À LUI ! Il ne s’est d’ailleurs pas décidé tout de suite à ce mariage, mais au bout de six mois, peut-être mal vu de pas mal de monde qui lui fermait leur porte, il a fini par se marier. Donc situation un peu différente.

— On a aussi vu, toujours dans le présent article, un Jean CATIGNOL de 24 ans épouser une Jeanne PALLUT de 45 ans. Mais là c’est clairement une histoire d’argent, vu qu’ils étaient tous deux sans profession.

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Bref, deux cas bien différents ; mais, comme dit plus haut, Charlotte dite Anne, si elle avait vraiment 30 ans, n’était plus en position de « faire la difficile » ; et, de son côté, Pierre VIGIER, s’il n’avait pas que des atouts, était bien content d’épouser une jeune femme, même trentenaire, même plus âgée que lui.

Ceci bien compris, il est clair quand même qu’une naissance de la future épouse vers 1797/1798 « convient mieux ».

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Mais de toute façon, ma conjecture ne repose pas vraiment sur ces points d’âge mais plutôt sur d’autres, plus étonnants, qui suivent.

Et, je le redis, quitte à paraître lourd, si je me trompe sur l’ordre des naissances des deux "Charlotte", ce n’est pas gênant du tout. Vraiment pas. Mais bon, à ce jour, je crois, disons à 60% contre 40%, que Charlotte dite Anne est née en second.

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Comme Charlotte, Pierre VIGIER n’a pas su signer. Ses parents, Georges VIGIER et Madeleine PAPON, cultivateurs, présents et consentants, habitaient toujours Laborie d'Estaules. À noter que Georges VIGIER savait signer.

Parmi les quatre témoins, tous « amis des époux, soussignés », Pierre VERNAIRE, 40 ans, propriétaire, habitant Condat.

J’ai reconnu la signature du mari de Marie CATIGNOL, l’aînée des sœurs des deux Charlotte, donc leur beau-frère. Il n’avait pas tout à fait 40 ans, ni même 39, mais peu importe vu que c’est toujours difficile de connaître parfaitement « l’âge de Pierre ». Vous en trouverez un exemple ici :

https://www.youtube.com/watch?v=pEC8liISUEE (peu après 400’’) Les nouvelles perles du bac (2017) 7 37’’ J J

Ce couple n’a pas eu d’enfant. Et, un peu moins de 9 ans après, Charlotte dite Anne est décédée.

L’acte indique ceci :

Anne CATINIOL, âgée de 35 ans, épouse de Pierre VIGIER, est décédée le 15 juin 1833 au lieu de Laborie d'Estaules.

C’est comme ça que j’ai connu son surprénom, vu qu’elle ne fut citée que deux fois dans sa vie : à son mariage et à son décès (les recensements débuteront en 1836).

Et l’âge, s’il est exact, la fait naître en 1797 ou 1798.

Évidemment, il est peut-être inexact. Ce ne serait pas la première fois (!!!!!!!!!!).

Mais bon, sa sœur, Charlotte dite Françoise, avait un âge, à son décès, qui la faisait naître vers fin 1792- fin 1793. Donc penser que c’est cette dernière qui est née le 15 février 1794, et Charlotte dite Anne quelques années après, ça me plaît plutôt bien.

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Mais ce n’est pas tout. Pierre VIGIER va se remarier. Avec une date curieuse et des témoins curieux, comme s’il se savait en faute. Et c’est principalement ça qui soutient ma conjecture.

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D’abord il va attendre que dix ans soient écoulés, se remariant le mardi 12 août 1834, soit 10 ans et 2 jours après son premier mariage. J’ai tout de suite pensé à une histoire de prescription. En effet, si quelqu’un est au courant d’une fausse date de naissance pour sa première épouse, et qu’il veut « l’ennuyer » avec ça, eh bien il en sera pour ses frais car dix ans se sont écoulés !

Dix ans et deux jours en plus ! Car :

— 1) 10 ans pile, c’était impossible : ça tombait un dimanche.

— 2) Dix ans et un jour, soit le minimum possible au-dessus de 10 ans, cela eût semblé louche.

Mais 10 ans et deux jours, c’est excellent.

Quant au texte du mariage, il est ahurissant dans la mesure où il n’y a pas les quatre témoins habituels mais huit témoins, le maire ayant rajouté les quatre parents des deux mariés comme témoins en fin d’acte alors qu’ils sont déjà cités en début d’acte ! Du jamais vu, pour moi en tout cas !

D’autant que, sur ces huit témoins, il y a maintenant deux femmes, ce qui est interdit !

Et alors qu’on avait plein de témoins sur place, on a fait venir Jean PAPON, oncle de l’époux, de Gisors dans l’Eure !

Ahurissant, quand on sait que nos familles ne roulaient pas sur l’Eure… euh, sur l’or ! ^^

Certes rien ne nous dit qu’il ait pris l’avion, mais quand même, le voyage n’est pas gratuit ! Je vous rappelle qu’à cette époque le chemin de fer n’atteignait même pas Clermont-Ferrand ! Alors, Condat, dans les montagnes du cœur de l’Auvergne, même pas en rêve !

Et je doute qu’il desservît Gisors. Mais bon, à défaut d’avion et de train, le sieur Jean PAPON a pu prendre sa Ferrari, ce n‘est pas interdit. J J

Enfin, son beau-frère Pierre VERNAIRE a été évincé des témoins qui, nous dit le maire Antoine SAVIGNAT, « ont été choisis par les parties ». Merci, on avait compris. J

Mais ça reste, de la part du maire, une étrange remarque. Car bien sûr, dans TOUT mariage, les témoins sont « choisis par les parties ».

Le maire semble vouloir dire : « Moi, je fais mon métier ; si des gens ont triché par ailleurs, je ne suis pas censé le savoir ! » 

À noter encore que les trois autres témoins du premier mariage ont aussi disparu. Bref, tout ça sent un complot bien préparé, et je n’y vois qu’une explication : la peur qu’on découvre une vérité dérangeante. L

Et le présence des quatre parents, liés avec les quatre témoins normaux, forme une espèce de lien que personne n’a intérêt à briser. Avec cette idée :

« Que personne, parmi les huit témoins, ne vienne jamais faire d’histoires aux autres, puisque, comme il a signé avec eux, il est maintenant complice ! »

Autrement, tous ces gens semblent corrects.

Pierre VIGIER y est dit « cultivateur, veuf en premières noces de CATINIOL Charlotte, décédée le 15 juin 1833 ». Là, on est d’accord.

L’épouse est « GAUTIER Élizabeth, fille majeure de Jacques et MAGE Antoinette, cultivatrice, habitant au lieu de Trémizeaux en Condat ».

À noter que chaque époux, pourtant majeur, « procède du consentement de ses père et mère présents ».

Mais bon, on trouvait de temps à autre ce genre de formule (pourtant inadaptée) même pour des époux majeurs (dont un veuf !).

La future épouse n’a pas d’acte de naissance. Bah, pleurez pas, mademoiselle, on ne peut pas tout avoir dans la vie.

Je connais bien quelqu’un à qui deux prêtres ont refusé, à vingt ans d’écart, le baptême catholique. Et il n’en est pas mort, le bougre, puisqu’il écrit ces lignes !

Montrez un peu. Oui, vous avez un acte de notoriété qui affirme que vous êtes née « dans le courant du mois de mai 1807 ». Levez la tête, un peu, pour voir. Oui, c’est net : vous avez bien 27 ans et environ 3 mois. J

À noter que, sur cet acte de notoriété, vous êtes appelée "GAUTHIER", avec un "H", comme "Maître Hippolyte HACHE, notaire à Bernay-près-Gisors". Bof, pas grave, mamzelle, car des "H" après des "T" j’en ai vu jusque dans la thable des matières ! J

Dernière remarque : cette fois, les âges correspondent bien : un veuf de 39 ans épouse une jeune catherinette de 27 ans. Ça, je l’ai déjà vu mille fois.

Pierre VIGIER est décédé le 26 août 1855 à l’hospice de Condat. Il était alors marchand ambulant.

Sa veuve est recensée en 1876 avec sa fille et son gendre, maçon. Donc décédée après.

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— 5) Jean CATINIOL

Lui a un acte de naissance : né le 20 avril 1801 (30 germinal an IX ; déclaré le lendemain, 1er floréal) à Courtilles. Vie compliquée aussi, mais pas trop. Maire à sa naissance : Antoine SAVIGNAT.

Le lundi 29 octobre 1832 à Condat, devant un maire nommé (encore !) Antoine SAVIGNAT, il épouse, sous le nom de CATHINIOLLE, sans profession précisée, une mère célibataire âgée, cultivatrice au Petit Jolon en Condat, Jeanne BARBAT, y née soi-disant le 16 février 1892. C’est évidemment impossible : j’ai bien sûr pensé au 16/2/1792, d’autant qu’on nous dit qu’elle a 40 ans. L’ennui, c’est qu’il n’y a aucune naissance de Jeanne BARBAT à cette date ni quoi que ce soit qui y ressemble.

Bref, ce mariage avec encore des âges curieux est sans doute dû au fait que Jean CATHINIOLE (on va l’appeler comme ça vu que le maire n’en démord pas, respectant constamment cette orthographe tout au long de l’acte et jusque dans la marge) n’avait pas de profession. Or il faut bien manger ; il épouse donc une cultivatrice, mère célibataire de surcroît.

Sitôt mariés, les deux époux reconnaissent pour leur enfant légitime une fille de l’épouse, Françoise BARBAT, née le 30 janvier 1825. Faut pas avoir peur du ridicule, quand même. L

Quoi qu’il en soit, cette fillette née au Petit Jolon sera par la suite appelée Françoise CATIGNOL.

Heureusement c’est une fille car elle n’est pas de notre famille bien sûr. Et ce faux nom de CATIGNOL disparaîtra chez ses enfants après son mariage. Elle épouse en effet le 3 août 1848 à Condat un certain Antoine DURIF, y né le 27 juillet 1827. Ce couple sera recensé à Condat et y aura beaucoup d’enfants.

De son côté, malgré son âge avancé, Jeanne BARBAT donnera un enfant à Jean CATINIOL alias CATHINIOLLE :

Une fille nommée Catherine CATINIOL, surprénommée Jeanne, née au Petit Jolon le 16 février 1834, son père étant devenu cultivateur.

Cette enfant puis jeune fille, devenue catherinette le 16 février 1859, trouvant peut-être que sa vie manquait de plaisir, se balada en Condat où, dès le mois de mars, elle rencontra le trop célèbre "père inconnu" ! L

Et donc, le 18/12/1859 naquit un petit Jean CATIGNOL, à Veysset en Condat. Il aurait pu donner une nouvelle branche de notre famille s’il avait vécu. Hélas, ce fut un enfant mort-né.

Catherine eut quand même une descendance car, le mercredi 5 septembre 1860 à Condat, sous le nom de CATIGNOLE, sans profession, elle épousa un certain Jean BAPT, né, selon un acte de notoriété, à Veysset le 1er mars 1838.

Le couple aura sept enfants, nos cousins donc, nés de 1861 à 1877 dont au moins trois qui se marieront.

Catherine CATINIOL, surprénommée Jeanne, vécut longtemps, 83 ans, mourant le 18 mars 1917 à Condat.

En 1911, elle fut recensée vivant avec cinq petits-enfants, frères et sœurs entre eux.

Jean BAPT, son mari, étai mort le 12 avril 1901 à Condat. 40 ans de mariage, c’est assez beau.

Il fut cité (plusieurs fois pour chaque profession) « cultivateur », « marchand colporteur » et « journalier ».

Jean CATINIOL, pour sa part, était mort le 11 septembre 1885, à Condat (sans doute au bourg), âgé donc de 84 ans.

Il fut cité « agriculteur » en 1859 et « cultivateur » en 1860.

Il était veuf de Jeanne BARBAT, décédée le 9 décembre 1859, à Veysset en Condat. Elle y fut dite « âgée de 70 ans », ce qui était faux ; j’ai en effet chercher sa naissance vers 1789. Elle a bien eu cinq frères et sœurs de 1783 à 1791, mais n’est pas née durant cette période. Je pense qu’elle a dû naître dans les lacunes de fin 1792. Cette année, la dernière des BMS, n’est en effet jamais terminée car les rares curés qui avaient sauvé leur tête étaient en fuite.

Elle y est dite « épouse de Pierre CATIGNOL », ce qui est faux. Mais je suppose que Jean fut surprénommé Pierre.

Ça ne fait jamais qu’un surprénom de plus ! J’avoue ne pas comprendre cette épidémie de surprénoms ; ça me dépasse totalement. L

Des surnoms, oui, il y en eut toujours, et pas seulement en Auvergne. Ils pouvaient servir à qualifier un homme (parfois, mais rarement, une femme) ou bien encore à le distinguer d’un homonyme. Ainsi, là où ma mère a grandi, il y avait trois "FOURNIER", qui, chacun, avait son surnom, pour éviter des confusions.

Mais là, ces surprénoms ENGENDRENT des confusions au lieu de les supprimer ! L

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— 6) Jean CATHIGNOL

Lui, je ne vais pas vous en parler longtemps dans cet article puisque tout ce blog est consacré à sa famille. J

Vous savez depuis longtemps que, faute davoir un acte de naissance, mon trisaïeul dut se faire faire un acte de notoriété comme quoi il était né à Courtilles le 20 mai 1797, soit le 1er prairial an V. C'était une date bien trouvée, car les recueils d'état civil des naissances pour Condat pour lan V sarrêtent 34 jours avant par un acte du 27 germinal, tant dans la collection communale que dans la collection départementale. Ensuite, manque aussi lan 6, létat civil des naissances ne reprenant quen l'an 7, avec encore des lacunes ensuite.

En réalité, je le suppose né en 1804 ou vers 1804. J’ai une trentaine d’âges qui lui sont donnés, par les naissances de ses 12 enfants, le mariage de 6 de ses enfants, le décès de plusieurs de ses enfants, les recensements de 1836 à 1876, etc.

Sauf erreur de ma part, je crois qu’un seul acte le fait naître avant 1800 (hormis bien sûr son propre mariage qui donne une date de naissance fausse). Tous les autres le font naître entre 1800 et 1806.

Je considère comme les plus sérieux les trois actes de naissance de ses enfants normands. Malheureusement son âge n’est pas donné à la naissance de Jean-Marie (né le 18/6/1848).

Mais il est donné à la naissance de Pierre "le Cadet" (18/7/1851) : 47 ans.

Et à la naissance de Désirée (2/6/1855) ou plutôt au lendemain (date de l’acte : 3/6/1855) : 50 ans.

Si l’on se fie à ces deux actes, on déduit que Jean CATHIGNOL est né entre le 4 juin et le 18 juillet 1804.

Évidemment, il n’y a aucune certitude ; ces âges peuvent être erronés, surtout si Jean CATHIGNOL ne connaissait pas lui-même sa VRAIE date de naissance, ce qui est bien possible ! Mais bon, 1804, ça me convient.

Autrement, s’il fut baptisé, ce qui est probable, on peut peut-être (je ne sais pas) consulter, aux Archives Départementales du Cantal, à Aurillac, une série qui correspondrait à la série 33J des Archives Départementales du Puy-de-Dôme, qui poursuit les actes de baptême à partir du 1/1/1793 quand ils ne constituèrent plus l’état civil officiel. Je l’ai fait pour le Puy-de-Dôme à Clermont-Ferrand (voir article 19) et il y avait des lacunes, la première année (isolée) étant 1813, puis on trouvait les suivantes, sans lacunes cette fois, à partir de 1836.

Bref, assez peu probable de trouver à Aurillac, l’acte de baptême de mon trisaïeul, à situer en 1804 ou vers 1804.

Mais de toute façon, je n’ai pas les moyens d’aller à Aurillac.

Jean CATHIGNOL, premier du nom, a épousé Antoinette LENÈGRE à Égliseneuve-d’Entraigues le jeudi 28 8bre (= octobre) 1830 à 10 heures du matin, aussitôt après avoir signé son contrat de mariage chez le notaire, qui, aussi adjoint au maire, maria le couple.

Antoinette LENÈGRE était née au hameau de La Farge en Égliseneuve-d’Entraigues le 18 mai 1813, fille de Jacques et Catherine MATHEUF. Elle signa très aisément : Lenegre

Principaux témoins :

— A) son frère aîné Jean « CATHIGNOL » [SIC] « 34 ans » [SIC], non soussigné.

— B) Son beau-frère Pierre VERNEYRE / VERNAYRE, soussigné : vernaire

Note : ses deux autres beaux-frères, Jean SERVIÈRE et Pierre VIGIER, étaient sans doute présents mais ne sont pas cités comme témoins probablement car ils ne savaient pas signer. Il ne faut pas oublier que cet acte de mariage fut le SEUL papier d’identité de Jean CATHIGNOL, à charge de le garder chez lui toute sa vie durant !!

Il valait mieux donc qu’il fût bien signé ; on ne fit exception que pour son frère aîné, à qui on donna l’âge farfelu de 34 ans, vu qu’on en avait donné (implicitement) 33 au marié.

Quelles étaient les relations de Jean CATHIGNOL avec ses frères et sœurs ? Bonnes, sans doute, on veut l’espérer. Et on a au moins une preuve pour :

— son frère Jean présent à son mariage ; et parrain de Marie CATHIGNOL (née en 1836), troisième enfant du couple, qui doit son prénom à sa marraine Marie LENÈGRE, la petite sœur d‘Antoinette, qui rejoindra cette dernière à Bernay (avec son mari) après 1851.

— sa sœur Marie ; en effet ça semble clair aussi puisque l’époux de celle-ci, Pierre VERNEYRE / VERNAYRE, fut le deuxième témoin ; puis, plus tard, le parrain de son premier enfant, mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, qui lui doit son prénom.

À noter que cette qualité de parrain n’aurait pas dû être indiquée sur un acte datant de 1832 (après le 1/1/1793 donc). Mais bon, il y est et c’est tant mieux ! Marie « CATHIGNOL » [SIC] fut ensuite la marraine de Jacques (né en 1834), deuxième enfant du couple (son parrain étant son aïeul maternel Jacques LENÈGRE). Là, c’est encore plus ahurissant qu’on ait signalé cela sur un acte des NMD ! Mais c’est tant mieux !

— sa sœur Françoise, marraine de Géraud CATHIGNOL (né et décédé en 1837), quatrième enfant du couple. À noter qu’elle ne fit pas le déplacement de Gioux en Bagnols jusqu’a l’église d’Égliseneuve-d’Entraigues (environ 15 kilomètres) mais se fit représenter par sa filleule Françoise VERNAYRE, aînée des huit enfants de Pierre VERNEYRE / VERNAYRE et Marie CATINOL / CATIGNOL (voir article N°19).

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Restent les deux Charlotte.

Charlotte dite Anne n’a pas pu être marraine car elle est décédée trop tôt (1833).

Charlotte dite Françoise aurait dû être marraine de Jean "l’Aîné" CATHIGNOL, sixième enfant du couple. Mais elle ne le fut pas, soit parce qu’on ne le lui proposa pas, soit parce qu’elle déclina cette offre (voir article N°19).

Cela ne signifie pas pour autant brouille entre le frère et sa sœur aînée. Vu son genre de vie elle ne convenait pas pour être marraine, voilà tout.

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Enfin, quelles furent les relations du couple CATHIGNOL / LENÈGRE avec leur famille après la grande migration vers Bernay de 1848 ? Là, je n’ai aucun élément en ma disposition, si ce n’est la présence d’un Jean VERNER (alias VERNEYRE / VERNAYRE / VERNAIRE bien sûr) comme témoin du décès de Jean CATHIGNOL en 1879.

Jean CATHIGNOL lui-même ne pouvait pas écrire à sa famille, bien sûr, faute d’instruction. Mais Antoinette LENÈGRE le pouvait, sachant lire et écrire, puisqu’elle signa à son mariage. Et donc donner des nouvelles. Probablement a-t-elle pesé sur la décision de sa petite sœur Marie et le mari de celle-ci pour venir les rejoindre à Bernay, mais bon, je n’ai aucune preuve.

Quant à faire des visites en Auvergne pour des baptêmes, des mariages ou des enterrements, c’était hors de question : bien trop cher !

Un dernier mot sur les mariages des enfants du couple CATHIGNOL / LENÈGRE : Pierre, Marie "l’Aînée", Léger, Jean "le Cadet", Françoise et Pierre "le Cadet" n’épousèrent pas des Auvergnats expatriés mais des Normands de souche, ou encore d’adoption, mais venant d’un département bien moins éloigné. L’auvergnat est un patois occitan mais faut croire que les Normands de souche ou d’adoption arrivaient à le comprendre… jusqu’au mariage ! ♥ ♥ J J

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Jean CATHIGNOL est décédé à l’hospice de Bernay le 24 juin 1879, « gardien d’herbages, âgé de 75 ans ».

Antoinette LENÈGRE est décédée route de la Barre à Bernay, chez l’aîné de ses 12 enfants, mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, « sans profession, âgée de 70 ans ».

La mariance de ce couple qui dura 17771 jours est très élevée : 583,864...

C’est la plus élevée de ce blog.

Toutefois ce couple n’est pas ce que j’appelle UN COUPLE D’OR, avec mariance de 600 points, que l‘on obtient, par exemple, avec 12 enfants ET 50 ans de mariage..

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Rédacteur de ce blog : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949.

Pour tout contact : cathignol@laposte.net.

Édition du jeudi 23 janvier 2020 à 23h59.

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posté le 17-10-2018 à 23:30:00

XXI. Le contrat de mariage de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE

Au 20ème siècle, conformément à la loi, tous les notaires du Puy-de-Dôme avaient déposé les anciennes minutes de leurs prédécesseurs aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme. Tous sauf un, qui ne les déposa qu’en 2004. Un notaire de la région de Besse-en-Chandesse (devenue le 1er juillet 1973 Besse-et-Saint-Anastaise, après fusion avec l'ancienne commune de Saint-Anastaise) et Égliseneuve-d’Entraigues, malheureusement pour moi. Comme j’avais stoppé mes recherches aux A.D. en 2003 pour d’autres occupations que la généalogie, puis de la généalogie mais surtout alsacienne, je n’avais pas ce contrat de mariage. Depuis le 15 octobre 2018, étant retourné à ces A.D. quinze ans après, je l’ai enfin. Ça n’a pas été trop difficile de le trouver car je savais trois choses :

— Le contrat de mariage datait du jeudi 28 octobre 1830, le jour même du mariage.

— Le notaire se nommait BOYER (prénom non précisé).

— L’enregistrement avait eu lieu à Besse-en-Chandesse.

Normalement, cela aurait dû être suffisant, mais le document qui m’avait donné, dès 1988, cette information, ne précisait pas que le notaire était domicilié à Égliseneuve-d’Entraigues. Et, comme Besse-et-Saint-Anastaise est limitrophe d’Égliseneuve-d’Entraigues, j’ai d’abord cherché le contrat de mariage dans cette commune. Plusieurs notaires y exerçaient en 1830, dont un nommé… BOYER !

Mais là, je n’ai pas trouvé ce contrat de mariage. Égliseneuve-d’Entraigues étant une assez importante commune à cette époque (2070 habitants en 1831 contre 369 en 2015) j’ai alors pensé qu’il pouvait bien y avoir eu un notaire. Il y en avait un aussi (mais un seulement contrairement à Besse-en-Chandesse où il y en avait beaucoup) et il se nommait… Jean-Baptiste François BOYER !

C’était le bon ! Ne restait plus qu’à espérer que le contrat de mariage fût parvenu jusqu’à nous. Car c’était il y a près de 188 ans, quand même ! Et qu’il n’ait pas été déplacé, auquel cas il eût été introuvable.

Mais il était bien là, et, peut-être parce que je suis devenu un vieux bonhomme, on a bien voulu me le photocopier. Il y avait quatre pages format 17,5 cm sur 25 cm et vous en trouverez donc l’ensemble à la fin de cet article car j’ai scanné tout cela. La dernière page est un résumé qui ne couvre qu’une demi-page.

Je ne me suis pas ruiné, vu que c’était 15 centimes la page ; mais j’ai été surpris de voir la jeune employée (par ailleurs très aimable, une nouvelle donc) poser la multiplication de 15 par 4 pour trouver 60 centimes, après avoir bien posé le chiffre « 2 » de la retenue du fait que 5 x 4 = 20. J

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J’avais grande hâte, comme vous vous en doutez, de savoir comment le notaire avait orthographié le patronyme de mon trisaïeul.

Eh bien, il l’a orthographié « CATHIGNOL » ! Avec un "H" comme dans "Maître Hippolyte HACHE", notaire à Bernay, qui devait rédiger plus tard quelques-uns des contrats de mariage des enfants de mes trisaïeuls ; et en marier aussi, je crois, car il fut aussi adjoint au maire de Bernay.

Notre nom n’est donc pas né le jeudi 28 octobre 1830 à 10 heures du matin, mais soit une heure environ avant, soit quelques jours avant.

Pour rappel, lien du mariage ici :

http://www.archivesdepartementales.puydedome.fr/ark:/72847/vtaf05f72ddff9cbd0d/daogrp/0/layout:table/idsearch:RECH_7720b283fbc02dfebc41b1fd48bf8356#id:1128708969?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=1481.908,-1057.288&zoom=8&rotation=0.000&lock=true

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La lettre "H" provient-elle de l’initiative du notaire ? Ça me semble peu probable, d’autant que, dans son résumé, en page 4, il a écrit « CATIGNOL », oubliant déjà le "H" ! Les notaires sont des gens sérieux et je n’imagine pas Maître Jean-Baptiste François BOYER inventer ce "H" non prononcé à ajouter après le "T" de CATIGNOL, même si, je vous l’ai déjà dit, des "H" après des "T", j’en ai vu jusque dans la "thable des matières" ! J L

Mais, dans ce cas-là, il s’agissait d’un simple employé de mairie (vers 1810 je crois) sans doute bien moins instruit que notre notaire auvergnat, qui, comme vous le verrez, écrit presque sans faute, excepté surtout quelques rares fautes d’étourderie. Il faut bien comprendre que, si pour moi, ce fut "le mariage du siècle", lui n’a pas dû le ressentir comme tel (!!) et ne s’est pas appliqué au maximum comme il l’eût fait pour Henri d’Artois, comte de Chambord ! J L

J’imagine que Maître BOYER a demandé aux futurs époux leurs papiers d’identité. On sait que mon trisaïeul, n’ayant pas d’acte de naissance, s’était fait faire un acte de notoriété, dans lequel de nombreux « témoins » mâles (toujours des mâles, oui) affirmèrent qu’il était né le 20 mai 1797, soit le 1er prairial an V, ce qui est complètement faux, vu qu’il a dû naître en 1804 ou vers 1804.

J’ai déjà expliqué (article N°1) que cette fausse date de naissance avait été habilement choisie car les recueils d'état civil des naissances pour Condat, commune où naquit mon trisaïeul (hameau de Courtilles, sous-hameau de la Grangeoune), pour lan 5 sarrêtent par un acte du 27 germinal, tant dans la collection communale que dans la collection départementale. Ensuite, manque aussi lan 6, létat civil des naissances ne reprenant quen l'an 7, avec encore des lacunes ensuite.

Et donc Maître BOYER, ne s’autorisant sans doute pas de fantaisie, a dû recopier l’orthographe de l’acte de notoriété. 

Et, malheureusement, comme j’ai eu aussi l’occasion de le dire, il semble que cet acte de notoriété ne soit jamais parvenu jusqu’à nous.

Tout ce que j’ai trouvé lorsque je suis allé passer une semaine à travailler aux Archives Départementales du Cantal à Aurillac (en 1990 ou avant), c’est L’HOMOLOGATION de cet acte de notoriété.

Cet acte, daté du 23 octobre 1830 (le samedi précédant le mariage, donc), extrêmement long et lourd, répète par SEPT FOIS les prénom et nom de mon trisaïeul, et, par SEPT FOIS, il est écrit « JEAN CATIGNOL » (sans "H", donc).

La responsable de la salle de lecture m’en a refusé la photocopie mais j’ai recopié entièrement le texte sur mes cahiers (pages 768, 769 et 770, trois pages donc).

Cet acte, qui fut passé à Murat (Cantal) si j’ai bien compris, en présence de « l’avoué de Jean CATIGNOL, Maître Pierre DURÀLIRE » (mon trisaïeul n’ayant pas fait le déplacement, donc) précise que l’acte de notoriété avait été dressé « par monsieur le juge de paix du canton de Marcenat (Cantal) le 12 octobre 1830 ».

Après lecture de ce texte, j’ai demandé à la responsable de salle comment me procurer ce fameux acte de notoriété.

Elle m’a dit :

« Oh, monsieur, si vous avez trouvé l’acte d’homologation, c’est sûr que vous ne trouverez pas l’acte de notoriété. Il n’a pas été conservé, soyez-en sûr ! »

Qu’en savait-elle ? Pourquoi ne trouverait-on pas l’un et l’autre ?

Ceci dit, hélas pour moi, elle avait raison : 

Il n'était pas à sa place. Il manquait du reste environ deux tiers des actes de notoriété répertoriés.

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En conclusion, le problème demeure : quel jour est apparu le "H" de mon nom ?

Car :

— S’il est présent sur cet acte de notoriété que je n’ai jamais pu lire, POURQUOI l’acte qui l’homologue n’en a pas, PAR SEPT FOIS SUR SEPT, respecté la présence ?

— Et s’il n’est pas présent sur cet acte de notoriété que je n’ai jamais pu lire, POURQUOI Maître Jean-Baptiste François BOYER, respectable notaire royal, a-t-il écrit, DEUX FOIS SUR DEUX dans le corps du texte « Jean CATHIGNOL » comme vous pouvez le voir dans les photocopies ci-dessous ?

En plus, Maître BOYER a précisé (voir ci-dessous, en début d‘acte) « fils majeur et légitime de défunts Antoine CATHIGNOL et d’Anne BAPT » puis (voir ci-dessous en fin d’acte) « en présence de Jean CATHIGNOL, frère du futur », ce qui nous fait QUATRE FOIS SUR QUATRE le patronyme CATHIGNOL écrit avec un "H" dans le corps de l‘acte.

Certes la lettre "H" est absente sur la page N°4, celle qui résume le contenu de cet acte notarial. Mais il reste tous les autres "H", les quatre du corps du texte, les principaux donc.

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En conclusion :

Une seule explication me semble vraisemblable (mais je peux me tromper !!) : l'acte de notoriété fut bien rédigé avec l'orthographe "CATHIGNOL" (Pourquoi ? peut-être avec l'intention qu'on ne confondît pas mon trisaïeul avec quelqu'un d'autre, son frère par exemple) et, onze jours après, il fut homologué lors d'une audience dirigée par un autre juge qui ne rédigea pas lui-même le compte-rendu qui en fut fait. Et son employé, en entendant phonétiquement [CATIGNOL], écrivit logiquement "CATIGNOL".

Le nom "CATHIGNOL" serait donc bien né à Marcenat (Cantal) le mardi 12 octobre 1830.

Notons encore que, si c’est le cas, ce ne fut pas de façon définitive, puisque l’acte d’homologation (indispensable) du 23 octobre reprend l’orthographe traditionnelle "CATIGNOL".

Il n’y a qu’à partir de l’acte de mariage du 28 octobre 1830, ou, si l’on fait abstraction de la page N°4 du contrat de mariage qui peut être considérée comme une erreur d’étourderie comme il y en aura d’autres plus tard (exemple : Désirée, 12ème enfant sur 12 du couple, née « CATIGNOL » à Bernay) à partir du contrat de mariage ci-dessous (même date du 28 octobre 1830 mais environ une heure avant) que le patronyme "CATHIGNOL" fut définitivement fixé avec son "H".

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Voilà pour ce qui est du "H". mais bien sûr, il y a d’autres chose intéressantes dans ce contrat de mariage, comme dans tout contrat de mariage qui se respecte.

Quand je l’ai lu, de retour chez moi, j’ai eu l’impression de lire un traité de paix entre deux belligérants. J J

Mais bon, il en va souvent ainsi dans les contrats de mariage. Chaque partie doit prendre ses précautions, bien sûr. En plus, dans le cas présent, le fait que Jean CATHIGNOL doive venir habiter chez ses futurs beaux-parents complique un peu les choses. Il faut bien savoir qui fera quoi et qui paiera quoi. Après tout, "les bons comptes font les bons amis", dit-on.

Je donne le texte ci-dessous car je ne sais pas si la photocopie (que je donne aussi, plus bas), sera bien lisible sur mon blog.

L’écriture de 1830 ne diffère guère de celle de 2018 mais on trouvera néanmoins des "s" initiaux et médians écrits à l’ancienne, des "d" écrits aussi à l’ancienne, des "s" finaux écrits à l'ancienne, etc., sans qu’on ait toutefois besoin d’avoir étudié la paléographie pour comprendre le texte.

Maître BOYER écrivait plutôt bien lisiblement ; il y a toutefois un mot ou deux dont je ne suis pas sûr. Par ailleurs, il a fait deux ratures qu’il a signalées dans la marge de la page N°3.

À noter qu’il n’est pas allé raconter que le frère du futur époux avait 34 ans, comme dans l'acte de mariage, Jean CATIGNOL (postérité CATIGNOL éteinte) étant né le 20 avril 1801.

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Diverses remarques :

— Égliseneuve-d’Entraigues est parfaitement identifiée par son canton (car il y a trois "Égliseneuve" dans le Puy-de-Dôme).

— Par contre, Condat n’est pas convenablement identifiée ; le notaire aurait dû préciser « département du Cantal ». Mais bon, vu que c’est la commune voisine, il s’est passé de cette précision.

— Les majuscules des noms de famille et des initiales de prénoms sont de moi.

— Inversement, j’ai remis en minuscules les initiales de nombreux noms communs mises en majuscules par le notaire ; par exemple il a mis une majuscule pour toutes les lettres "e" en début de mot.

— J’ai rajouté quelques accents, quelques virgules et autres bricoles.

— Le notaire a écrit « ont comparus » au lieu de « ont comparu » ; je pense que c’est une faute d’orthographe, même pour l’époque. J’ai donc corrigé.

— En général on écrit :

A) Pour Jean CATHIGNOL : « fils majeur et légitime de défunts Antoine et Anne BAPT »

B) Pour Antoinette LENÈGRE : « fille mineure et légitime à Jacques et Catherine MATHEUF ».

Mais là, le notaire a redonné le nom de famille des pères. Les notaires aimaient beaucoup les redondances, histoire de se bien faire comprendre. En plus, parfois ils étaient payés au mot ou à la ligne, et comme ça rajoutait deux mots, pourquoi s’en priver vu « qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien » ? J

On note d’ailleurs qu’il a répété les prépositions « de » et « à » devant « Anne BAPT » puis « Catherine MATHEUF ». Dans le premier cas, c’est limite correct (à cause du mot "défunts", qui aurait dû empêcher la répétition de la préposition "de").

— Le notaire liait souvent plusieurs mots à la suite ; probablement pour ne pas gaspiller d’encre. Il n’avait pas mes stylos BIC ! Je les ai déliés au besoin.

— « habitante avec sesdits père et mère […] » au lieu de « habitant avec ses dits père et mère […] » était correct à l’époque.

— « susditte » (avec deux "t") n’était pas une faute à l’époque. J’ai toutefois préféré corriger ci-dessous. Idem pour « saditte fille » et « laditte future » un peu plus bas, écritures que j'ai aussi corrigées.

"susdite" est autorisé par le… dictionnaire de SCRABBLE, au contraire de "sesdites" !! J

Et WORKS (version 7.0) est du même avis, qui me souligne en rouge le second lien mais pas le premier, qu’il juge donc correct ! J

Note : pour savoir si telle ou telle écriture était ou non une faute à l’époque, je me suis reporté aux innombrables actes d’état civil que j’ai lus. Ainsi, lorsqu’une écriture était habituelle autrefois, je considère que le notaire n’a pas commis de faute. Mais un académicien ou un historien pourraient parfois être d’un avis contraire, surtout s'ils possèdent une grammaire et un dictionnaire français en dates de 1830, ce que je n'ai pas. Pas bien grave.

— « du même état » renvoie à « cultivateur » dans le paragraphe précédent. Jean CATHIGNOL et Jacques LENÈGRE étaient donc cultivateurs, et Catherine MATHEUF cultivatrice. Antoinette LENÈGRE n’a pas besoin qu’on écrive « sans profession » ni « cultivatrice » vu qu’elle était mineure. Elle est toutefois citée « cultivatrice » dans le répertoire des actes d'enregistrements des contrats de mariage.

— « entr’elles ». L’élision était peut-être correcte à cette époque, je n’en sais rien. Ci-dessous, j’ai retranscrit de façon moderne.

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Article 1er :

— J’ai adoré la formulation de ce premier article ! Je n’aurais pas dit mieux ! ♥ ♥ J J

Article 2 :

— Je n’ai RIEN compris à ce 2ème article ! L L

Mais j’ai une excuse : je ne me suis pas souvent marié (!!) et je n’ai jamais assisté à un mariage (civil ou religieux) de toute ma vie.

Article 3 : « tous ses biens présents et avenirs par précitut et hors part. »

— A) Maître BOYER a employé « avenir » comme un adjectif, au même titre que « présent », tous deux mis au pluriel. Pourquoi pas ? C’était peut-être correct à l’époque même si mon QUILLET de 1934 et mes autres dictionnaires ne connaissent « avenir » que comme nom commun et non comme adjectif.

— B) « précitut » à la place de « préciput » est une erreur d’étourdissement, euh… pardon… d’étourderie de Maître BOYER, comme nous en faisons tous. Le notaire connaissait bien le mot « préciput » (c’est moi qui ne le connaissais pas !! J L), qu’il a orthographié correctement plus loin. J’ai corrigé.

Article 4 :

— On voit apparaître « épouze » au lieu de « épouse ». Là encore, je crois que les deux écritures étaient correctes à l’époque. J’ai laissé cette variante, qui, c'est sûr, devenait de plus en plus rare.

— « fait donation entre vif ». De nouveau une erreur d’étourderie. J’ai rajouté le "s" manquant.

— Cet article N°4 termine la première page. On peut lire, sur la gauche, écrit verticalement, une mention marginale détaillant l’argent qu’on a soutiré à mes ancêtres pour cet acte, son homologation, son enregistrement, ou je ne sais quoi encore, qui a permis à l’Administration Française de s’enrichir à nos dépens. L

Article 5 :

— « entretient » me semble être une faute d’orthographe. J’ai corrigé en écrivant « entretien ». Mais, encore une fois, je ne possède pas de dictionnaire de français daté de 1830.

Article 6 :

— « en considération de » : j’ai transcrit ainsi le début de cet article de Maître BOYER car ça me semble bien convenir. Toutefois je ne vois pas de lettre "s" dans son texte. Plus précisément, je n’ai vu qu’une suite de jambages entre le "c" et le "d" et je ne suis donc pas très sûr de moi.

— « ci-déssus », que j’ai bien sûr retranscrit par « ci-dessus », introduit une série de trois déplaisantes fautes d’orthographes avec un "e" accentué précédant une double consonne. Étrange.

On a ainsi : « alliénner » au lieu de « aliéner » ; « exprèsse » au lieu de « expresse ».

— Le notaire a encore écrit « franc d’hypotheque » au lieu de « francs d’hypothèque ». J’ai rajouté le "s" final (et l’accent grave).

— Note : j’avoue ne pas avoir compris grand-chose à cet article 6 ; du coup les signes de ponctuation que j’ai rajoutés ne sont peut-être pas aux bons endroits. 

Et, sans vouloir l’offenser à titre posthume, je pense que mon trisaïeul n’y a pas compris grand-chose non plus ; ce qu’il voulait surtout, c’était Antoinette, et, une heure après, une fois sorti de cette fichue étude notariale, il l’avait enfin ! ♥ ♥ J J

Article 7 :

— « aqui » : ça signifie « à qui » et je l’ai transcrit ainsi ci-dessous. Personnellement, je n’y vois pas de faute dans la mesure où Maître BOYER négligeait souvent de mettre les accents, d’une part, et, d’autre part, avait l’habitude de lier deux mots (parfois même davantage) entre eux.

— « en ce qui les concernent » au lieu de « en ce qui les concerne » ; là, j’y vois une faute ; notre notaire a accordé le verbe au mot le plus près de lui et non au sujet. Il m’arrive assez souvent de faire ce genre de faute et je ne dois pas être le seul !

— « les immeubles quelles possèdent » au lieu de « les immeubles qu’elles possèdent » : pas de faute, selon moi, Maître Boyer ayant l’habitude de joindre deux mots pour ne pas user sa pointe BIC.

— « commune dudit Égliseneuve » me semble une curieuse formulation ; en plus, j’aurais préféré « de ladite ». Mais bon…

— Auviex (ou Auveix, ou autre chose encore car dur à lire pour qui ne connaît pas le lieu) : je ne connais pas ce hameau d’Égliseneuve-d’Entraigues et je ne l‘ai trouvé nulle part. Mais il y en avait tant ! N’oubliez pas que la superficie de cette commune (56,43 km²) vaut plus de la moitié de celle de Paris (105,4 km²) !

— "Légier" est une variante du prénom "Léger".

— Parmi les témoins :

Je connais bien Jean CATHIGNOL frère du futur, et Pierre VERNAYRE beau-frère du futur (époux de Marie CATIGNOL, l'aînée de ses quatre sœurs, née le 4/1/1788, avant la Révolution, donc).

Je ne connais pas les deux témoins instrumentaires, Guillaume GIRARD et Antoine MOINS.

Je connais plusieurs Louis LENÈGRE, tous cousins plus ou moins éloignés d'Antoinette.

Je ne connais pas Étienne CHABAUD cousin du futur, François MOUSTIAL aussi cousin du futur, et Légier BABUT, cousin de la future. Difficile de les identifier vu qu’on n’a pas leur âge ni leur domicile.

— Enfin, le notaire a fait respecter un certain ordre dans les signatures :

a) La future mariée, qui signe normalement en premier dans les actes de mariage.

b) Le futur marié, qui signe normalement en second, n’a pas su signer.

c) Les quatre parents n’ont pas signé, deux ne le sachant pas et les deux autres étant morts.

d) Le beau-frère passe avant les trois cousins car il s’agit de cousins éloignés. Peut-être qu’un cousin germain aurait eu priorité sur le beau-frère, je ne sais pas.

e) Les deux témoins instrumentaires signent après, validant tout ce qui précède, signatures comprises.

f) Maître BOYER signe en dernier, validant tout l’ensemble.

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Texte :

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Du 28 8bre 1830

          Par-devant Jean-Baptiste BOYER, notaire royal à la résidence d’Égliseneuve, canton de Besse, département du Puy-de-Dôme, et encore en présence des témoins soussignés,

          ont comparu Jean CATHIGNOL, fils majeur et légitime de défunts Antoine CATHIGNOL et d’Anne BAPT, cultivateur, originaire du lieu de la granjoune commune de Condat et habitant actuellement cette commune d’Égliseneuve, d’une part.

          Et Antoinette LENÈGRE, fille mineure et légitime à Jacques LENÈGRE et à Catherine MATHEUF, procédant de l’agrément, consentement et sous l’autorisation de sesdits père et mère aussi ici présents, du même état, habitante avec sesdits père et mère du lieu de La Farge susdite commune d’Égliseneuve, d’autre part.

          Lesquelles parties ont arrêté entre elles les conventions suivantes :

Article 1er

          Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE autorisée de ses père et mère promettent et s’engagent de se prendre mutuellement pour époux et de célébrer incessamment leur mariage suivant les lois de l’état au plus tard à la première réquisition de l’un d’eux.

Article 2e

          Les futurs époux entendent contracter leurs associations conjugales sous le régime dotal renonçant en tant que besoin à celui de la communauté.

Article 3e

          Jacques LENÈGRE père de la future épouse fait donation entre vifs à sa dite fille du huitième de tous ses biens présents et avenirs par préciput et hors part.

Article 4e

          Catherine MATHEUF mère de ladite future épouze en tant que de besoin autorisée de son mari fait donation entre vifs à ladite future épouse sa fille du quart de tous ses biens présents et avenirs par préciput et hors part.

Article 5e

          Ledit Jacques LENÈGRE et MATHEUF sa femme s’obligent de loger, nourrir et entretenir tant en santé qu’en maladie les futurs époux et leurs enfants s’il en provient du mariage pour y vivre comme eux au même pot et feu ; le logement, nourriture et entretien sont évalués d’un revenu annuel de quarante francs.

Article 6e

          Les futurs époux s’obligent en considération de l’article ci-dessus de venir faire leur demeure et résidence dans la maison des mariés LENÈGRE, d’y apporter leurs soins et travaux ; de même LENÈGRE et son épouse jouiront, tant que la cohabitation aura lieu, des revenus et usufruits des biens meubles et immeubles du futur époux ; ce dernier donne même pouvoir à son futur beau-père d’en faire la recherche par toutes les voies de droit, recevoir le mobilier, en donner quittance, ainsi que les sommes pécuniaires qui lui sont dues, même d’aliéner les immeubles mais à la charge très expresse lorsqu’il recevra, soit le prix des immeubles, soit le mobilier et autres sommes, de les lui reconnaître sur des immeubles francs d’hypothèque, le tout sous la seule réserve de la part du futur époux du produit de son travail et industrie pendant les deux premières années de son mariage. 

Article 7e

           Le cas de la restitution des apports du futur époux sera équitablement faite à qui de droit dans les mêmes termes de la réception.

          Pour l’exécution de leurs conventions, chacune des parties, en ce qui les concerne, obligent, affrètent et hypothèquent les immeubles qu’elles possèdent sur les communes de Condat et d’Égliseneuve, consistant les bâtiments, prés et pacages. 

Dont acte

          Fait et passé en notre étude à Égliseneuve en présence de Guillaume GIRARD, propriétaire habitant du hameau du moulin de La Farge, commune dudit Égliseneuve et d’Antoine MOINS, aussi propriétaire habitant du lieu d’Auviex, même commune d’Égliseneuve, témoins instrumentaires soussignés avec nous notaire et la future, le futur et les père et mère de la future ont déclaré ne savoir signer de ce séparément enquis et interpellés, le vingt-huit octobre mil huit cent trente, lecture faite.

          Et encore en présence de Jean CATHIGNOL frère du futur, de Pierre VERNAYRE beau-frère du futur, d’Étienne CHABAUD cousin du futur, de François MOUSTIAL aussi cousin du futur, et de Louis LENÈGRE cousin de la future, et de Légier BABUT cousin de la future, tous propriétaires habitants des communes de Condat et d’Égliseneuve qui ont signé avec nous notaire ou déclaré ne le savoir faire, de ce enquis.

 

Lenegre vernaire Lenegre

Chabaud Babut# Girard#

Moins

Boyer#

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Et là-dessus, tout le monde est allé à la mairie, vu que le maire c’était… Maître Jean-Baptiste François BOYER… "himself" !! J J

Il a marié les "deux parties" ^^ en prenant comme quatre témoins :

— Jean CATHIGNOL frère du futur ;

— Pierre VERNAYRE beau-frère du futur ;

— Louis LENÈGRE cousin de la future ;

— Guillaume GIRARD, ami des futurs.

Tous soussignés sauf l’époux et son frère ; et Maître Jean-Baptiste François BOYER a fait aussi signer l’autre "témoin instrumentaire", Antoine MOINS, à propos duquel je me demandais depuis trente ans qui ça pouvait être car il n’est pas cité dans l’acte de mariage !!

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Pierre-Antoine CATHIGNOL né au centre ville du Mans le 3 décembre 1949, tourangeau domicilié à Clermont-Ferrand presque sans interruption depuis 1974

Contact : cathignol@laposte.net

Édition du jeudi 20 décembre 2018 à 23h59

 

 

 


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posté le 13-12-2016 à 17:33:37

XIX. Parrains et marraines des CATHIGNOL auvergnats

Cet article donne la liste des parrains et marraines des CATHIGNOL auvergnats décédés.

Je me suis limité aux CATHIGNOL auvergnats tout simplement parce que je n’ai pas les autres.

Aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme, on trouve en effet, dans la série J, les « documents entrés par voie extraordinaire ».

Il y en a de diverses sortes. La série 33J, celle qui nous intéresse, contient les actes de baptêmes, mariages et sépultures (les BMS) à partir du 1/1/1793, c’est-à-dire à partir du moment où ils ne constituaient plus l’état civil officiel et qui furent donc gardés, dans un premier temps, par les évêchés. Évidemment, au début il y a des lacunes puisque, en période révolutionnaire, on persécutait les prêtres.

J’ai cherché pour Égliseneuve-d’Entraigues, et la première année est 1813 ; elle est totalement isolée. Puis ça reprend, cette fois sans discontinuer, à partir de 1836.

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Il me manque donc l’acte de baptême de mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL (né en 1832) et de son frère Jacques (né en 1834).

Mais j’ai pu reconstituer les parrains et marraines car, bizarrement, alors que c’est très inhabituel, ils sont presque tous cités dans les NMD (naissances, mariages, décès), c’est-à-dire l’état civil moderne (depuis le 1/1/1793).

On a donc :

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1) Pierre CATHIGNOL, premier du prénom, (mon bisaïeul, futur époux Maria Amélie LEROUX) né le 8 mai 1832 au (joli) hameau de La Farge (date du baptême inconnue) :

Parrain : Pierre VERNAYRE (Égliseneuve-d’Entraigues 1785-1849 Condat), soussigné « 48 ans, oncle, cultivateur, habitant le hameau des Grangeounes, commune de Condat », qui lui donne son prénom, suivant la coutume auvergnate.

Note : la coutume auvergnate, en général respectée, était celle-ci :

— pour le premier enfant : parrain : aïeul paternel ; marraine : aïeule maternelle.

— pour le deuxième enfant : parrain : aïeul maternel ; marraine : aïeule paternelle.

— pour les enfants suivants de numéro impair : parrain : oncle paternel ; marraine : tante maternelle.

— pour les enfants suivants de numéro pair : parrain : oncle maternel ; marraine : tante paternelle.

Par ordre décroissant d’âge.

On acceptait les oncles et tantes par alliance.

Ici, compte tenu du décès (1809) d’Antoine CATIGNOL, le parrain, QUI DOIT RESTER DANS LA BRANCHE PATERNELLE, se trouve être logiquement Pierre VERNAYRE, le mari de Marie CATIGNOL, aînée des quatre sœurs connues de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL éponyme.

Mais, dans la branche maternelle, l’aïeule n’est pas encore décédée.

Donc, bien qu’elle ne soit pas nommée dans cet acte civil, la marraine fut, selon toute vraisemblance, ma quadrisaïeule Catherine MATHEUF (Égliseneuve-d’Entraigues 1791-1840 Égliseneuve-d’Entraigues), cultivatrice, mère de ma trisaïeule Antoinette LENÈGRE.

Pour rappel : morte trop jeune, elle ne fit pas le voyage vers Bernay (1848), contrairement à son mari, cité juste ci-dessous dans le §2.

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2) Jacques CATHIGNOL (mort soldat à Constantinople, loin de sa famille, à 21 ans et demi), né le 7 mai 1834 au (joli) hameau de La Farge (date du baptême inconnue) :

Parrain : Jacques LENÈGRE (Égliseneuve-d’Entraigues 1787-1851 Bernay), « 45 ans, grand-père, cultivateur à La Farge », qui lui donne son prénom. C’est bien l’aïeul maternel, comme expliqué ci-dessus. 

Anne BAP, l’aïeule paternelle étant décédée (1810), la marraine, QUI DOIT RESTER DANS LA BRANCHE PATERNELLE, sera donc logiquement l’aînée des quatre sœurs connues de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL éponyme.

Marraine : Marie CATIGNOL (Condat 1788-1843 Condat)

C’est précisé sur l’acte des NMD, mais sans commentaires.

À noter que les huit premiers enfants sont nés au (joli) hameau de La Farge avant que la pauvreté, sans doute même la misère, n’en chasse la famille.

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3) Marie CATHIGNOL, première du prénom, (future épouse Joseph MAILLET), née le 19 janvier 1836 au (joli) hameau de La Farge, baptisée le lendemain :

Parrain : Jean CATIGNOL (Condat 1801-1885 Condat), « 33 ans, journalier ».

Nommé « CATHIGNOL » sur les NMD, il est aussi présent dans la série 33J, qui recommence en 1836.

Là, il y est nommé « CATINOLLE » (sa filleule aussi) et on précise que c’est un oncle.

On aurait pu prendre comme parrain Jean SERVIÈRE, mari de Françoise CATIGNOL, la deuxième des quatre sœurs connues de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL éponyme. Mais le problème, c’est que, habitant Bagnols (où il a toujours vécu), Jean SERVIÈRE était sans doute trop peu connu de la famille. Par ailleurs, il y a près environ 15 kilomètres à faire du hameau de Gioux en Bagnols pour aller jusqu’à l’église d’Égliseneuve-d’Entraigues, et cela pouvait aussi être source de problème que ne connut pas, quatre ans plus tôt, son beau-frère Pierre VERNAYRE, qui habitait Condat, touchant Égliseneuve-d’Entraigues, qu’il connaissait très bien en plus, pour y être né.

On aurait pu aussi prendre leur beau-frère Pierre VIGIER, autre oncle par alliance de la nouveau-née, qui, lui, habitait Condat. Mais il était VEUF de Charlotte dite Anne CATIGNOL, déjà décédée (1833). Comme en plus il était remarié, il ne faisait plus vraiment partie de la famille.

Marraine : Marie LENÈGRE (Égliseneuve-d’Entraigues 1821-1866 Bernay), « tante », sans autre précision. 

Ce n’est pas l’aînée des sœurs d’Antoinette, qui en eut deux, à ma connaissance. Mais je ne sais pas ce qu’est devenue Renée "Prématurée" LENÈGRE, ainsi surprénommée par moi vu qu’elle est née 7 mois et 1 jour après le mariage de ses parents. Si vraiment ce fut une enfant prématurée (et non conçue avant le mariage) alors ce n’est pas étonnant qu’elle soit décédée en bas âge. Je n’ai pas ce décès mais, quoi qu’il en soit, elle a totalement disparu de la circulation, ainsi d’ailleurs que son unique frère, Pierre LENÈGRE, né, lui, en 1820.

Donc ce fut la petite dernière, Marie LENÈGRE, qui fut marraine.

Je ne vous dis pas la joie qu’eut cette adolescente de 14 ans et 9 mois d’être la marraine d’une fille, car l’échographie était restée muette, allez savoir pourquoi ! J

Bref, ce fut une fille, et Marie LENÈGRE put donc lui donner son prénom, le "vieux" beau-frère de sa sœur bien-aimée en restant pour ses frais ! J

Oui, grande joie, surtout qu’elle l’a vue grandir ! Et elle la retrouvera même à Bernay, bien plus tard.

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4) Géraud CATHIGNOL, né le 13 mai 1837 au (joli) hameau de La Farge, baptisé le lendemain :

Là, astiquez bien vos zygomatiques car vous allez bientôt rire, et pas qu’un peu ! J

Sur le registre officiel de l’état civil (NMD), tout va bien :

Parrain : Géraud AMBLARD

Marraine : Françoise CATHIGNOL.

Je ne sais pas qui est ce « Géraud AMBLARD » qui signera "amblard" sur l'acte de baptême (sans son prénom, donc, c'est important). Normalement, on aurait dû prendre un frère d’Antoinette LENÈGRE, ou bien un beau-frère.

Mais, comme dit plus haut, le seul frère que je connaisse à Antoinette, est un certain Pierre LENÈGRE, jamais revu (je n’ai même pas son décès). Quant à prendre un beau-frère, c’est impossible, car Marie LENÈGRE, 15 ans et 11 mois, n’est pas encore mariée. Elle se mariera le 9/9/1841, à 20 ans et presque 5 mois.

Dans ces cas-là, la fameuse coutume auvergnate nous dit de prendre qui on veut comme parrain. Ce peut être un cousin, ce peut être un ami. Je penche ici pour un ami, en ayant trouvé un sur GENEANET, né à Égliseneuve-d’Entraigues le 26/02/1818. Ce peut être aussi son père, Giraud AMBLARD (on ne faisait pas de différence entre Géraud et Giraud) né le 24 avril 1789, plus en rapport d’âge avec la marraine.

Quant à la marraine, c’est tout naturellement la deuxième sœur de Jean CATHIGNOL, née à Condat le 2/4/1791, écrite ici CATHIGNOL, alors que, à Gioux en Bagnols, elle était appelée GATINIOL, orthographe de son acte de baptême, comme feu son père Antoine baptisé en Bagnols en 1743.

Donc, jusque-là, tout va bien. Très bien même.

Mais l’acte de baptême figure dans la série 33J des BMS modernes déposés aux AD du 63 à Clermont-Ferrand.

Et là, ça ne va plus du tout, et vous allez pouvoir admirer une fois de plus le je-men-foutisme du vicaire local. J

Je ne sais pas ce qu’il avait contre nous, ou plutôt je m’en doute : nous étions pauvres, très pauvres !

Car voici QUI il a baptisé, le 14 mai, donc le lendemain sans même d’ailleurs préciser que l’enfant était né la veille, car IL SOUFFRAIT AUSSI D’UN CANCER DU BRAS DROIT :

Jérôme GATHIGNOLE !

Eh oui, notre pauvre (il vécut moins d’un mois) arrière-arrière-grand-oncle, non seulement se voit affublé d’une orthographe assez originale pour son nom de famille, mais encore son prénom a changé !!

C’est d’autant plus invraisemblable que "Jérôme" N’ÉTAIT PAS un prénom auvergnat ! Saint Jérôme fut un saint croate du 4ème siècle et, "déjolé", mais vraiment "déjolé", mais sa renommée n’était pas encore parvenue jusqu’à Égliseneuve-d’Entraigues. Je n’ai JAMAIS rencontré ce prénom en Auvergne !

Par contre saint Géraud était bien connu au cœur de l’Auvergne. Ce fut un comte d’Aurillac du temps où on construisait les cathédrales et où les « Chances pour la France » n’y mettaient pas le feu (vers l’an 900). Particulièrement généreux, il affranchissait les serfs en leur donnant la propriété de leur terre, accueillait les pauvres à sa table à déjeuner en son château, et là, il les servait (sources diverses dont Wikipédia qui précise que ce fut un des premiers exemples de saint à avoir été canonisé sans avoir subi le martyre ou être entré dans les ordres).

Bref, on trouvait assez souvent ce prénom à Égliseneuve-d’Entraigues et environ.

Donc notre vicaire, il avait tout faux !

Mais ce n’est pas tout ! Eh non, ce n’est pas tout !

La parrain se nomme du coup Jérôme AMBLARD, mais bon, là ça n’a rien d’étonnant, même si c’est complètement faux.

Mais la marraine n’est plus Françoise CATHIGNOL ni même GATINIOL, mais Françoise VERNAIRE ! L  

Qui est-elle ? J’ai bien une Françoise VERNAYRE née le 27 mai 1811 à Condat, cousine germaine de la nouveau-née pour être fille (aînée) de Marie CATIGNOL et Pierre VERNAYRE, mais, si elle est « bien placée » pour être marraine, la tante du nouveau-né est encore mieux placée ! Chacun son tour, quoi ! ^^

On peut objecter que Françoise CATIGNOL (orthographe de son acte de mariage) alias GATINIOL, tante qui habitait Gioux en Bagnols, n’a pas souhaité faire 15 kilomètres comme autrefois son mari, il n’en reste pas moins qu’il y a là un problème sérieux.

On ne connaîtra évidemment jamais la vérité, de science certaine, toutefois j‘ai une idée qui semble concilier tout le monde.

— Je remarque d’abord que le maire, Jean-Baptiste BOYER, est celui qui (en 1830 en tant qu’adjoint) maria Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE, et, mieux encore, vu qu’il était notaire de profession, fut celui qui leur fit signer leur contrat de mariage, et qu’il connaissait donc bien notre famille ; du reste il écrit CATHIGNOL avec un "H".

Je lui accorde donc un peu plus de crédit qu’au vicaire, surtout que la famille VERNAYRE, domiciliée à Courtilles en Condat, ne relevait pas de sa paroisse. Et surtout aussi qu’il confondait tout, les "Jérôme" et les "Géraud", notamment, ce qui est énorme.

— Mais bon, d’un autre côté, il n’a pas INVENTÉ ce nom de VERNAIRE.

Reste donc une possibilité, très plausible et très vraisemblable ; on sait que, lorsqu’un parrain, ou une marraine, ne peut pas se déplacer, il ou elle peut se faire représenter par un parrain (respectivement : une marraine) délégué(e).

Ne restait alors plus qu’à trouver une marraine déléguée pour représenter Françoise GATINIOL / CATIGNOL et, bien sûr, cette jeune Françoise VERNAIRE était tout indiquée, vu qu’elle portait le même prénom. C’est d’autant plus vraisemblable que Maître Jean-Baptiste BOYER n’a pas vu Françoise GATINIOL / CATIGNOL, ni le parrain d’ailleurs : leurs nom et prénom sont cités dans une parenthèse mais ils n‘étaient ni déclarant (qui fut le père, Jean CATHIGNOL lui-même) ni témoins (ce furent deux sacristains, qui, soit dit en passant, étaient tout sauf témoins de la naissance du nouveau-né, mais peu importe).

Tandis que le vicaire qui a baptisé l’enfant a dû voir Françoise VERNAIRE puisque c’est lui qui a baptisé le nouveau-né.

Reste une dernière curiosité : de qui Françoise VERNAIRE tenait-elle son prénom ? Eh bien, sans que j’en aie la preuve, je présume que c’est de Françoise GATINIOL / CATIGNOL, aînée des trois sœurs de Marie, vu que leur mère était morte, et que la marraine de ce premier enfant devait être du côté de Marie CATIGNOL, le parrain devant être quelqu’un du côté de Pierre VERNAIRE / VERNAYRE.

Donc, en quelque sorte :

Géraud CATHIGNOL, baptisé Jérôme GATHIGNOLE, avait comme marraine sa tante Françoise GATINIOL / CATIGNOL, 46 ans et 1 mois, et comme marraine par substitution Françoise VERNAYRE / VERNAIRE, 25 ans et 11 mois (et demi), aussi filleule de la dite Françoise GATINIOL / CATIGNOL qui fut sa marraine à 20 ans et 1 mois (et demi) ! Ouf ! J L

Si mon hypothèse est exacte, le vicaire aurait dû préciser « marraine par substitution » mais bon, à qui confond saint Géraud d’Aurillac et saint Jérôme de Stridon, peut-être ne faut-il pas trop en demander !! J J  

En outre, si ce petit Géraud avait vécu, il aurait plus souvent vu sa cousine que sa tante, trop éloignée.

La marraine par substitution devenant marraine effective et la marraine en titre devenant grand-marraine car marraine de la marraine, si je puis m’exprimer ainsi. Vous pigez, ou bien faut-il que je recommence mes explications (en allant plus lentement, bien sûr) ? J

À noter encore que, vu l’âge de Françoise VERNAYRE, on peut penser que c’est Géraud AMBLARD fils qui l’a accompagnée lors de ce baptême. Mais bon, peu importe.

Enfin notons que Françoise VERNAYRE fut une catholique "nouveau style", se mariant le 11/09/1843 car enceinte de six mois d‘une petite Jeanne (fille de Pierre MARCOMBES ou… d‘un autre papa), puis mère d’un second enfant (aussi nommé Pierre MARCOMBES) né bien plus tard, le 1/1/1851.

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5) Léger CATHIGNOL (futur époux Adèle Virginie BUNEL), né le 9 octobre 1838 au (joli) hameau de La Farge, baptisé le lendemain :

Parrain : Léger BABUT, cousin

Marraine : Marie LENÈGRE, tante

Note : les NMD ne donnent plus le parrain et la marraine. Je les ai donc trouvés sur les BMS « extraordinaires » de la série 33J 321.

Qui est ce « Léger BABUT » ? Selon toute vraisemblance il s’agit de celui né le 9 février 1814 à Bost de Village en Égliseneuve-d’Entraigues, presque marié (12/10/1838) avec une dénommée Marie BOYER sa fiancée, fils de Pierre et de Renée LENÈGRE, cette dernière étant une sœur légèrement aînée (d’environ 3 ans) de notre quadrisaïeul Jacques LENÈGRE. Léger BABUT était donc cousin germain d’Antoinette LENÈGRE, né un peu moins de 9 mois après elle.

C’est un peu étrange que le parrain soit de la branche LENÈGRE et non de la branche CATHIGNOL. Mais bon, ça arrivait, souvent une fois passé les premières naissances. Et c’était fréquent quand on prenait un couple de jeunes mariés. En ce cas, la marraine eût dû être la fiancée de Léger BABUT, à savoir Marie BOYER. Mais bon, on a repris Marie LENÈGRE, 17 ans désormais, toujours teen-ager, et qui, probablement avait pris goût à ce titre de marraine. J

À noter aussi que Marie (dite Marie Madeleine) BOYER (1815-1886) est aussi de notre famille, pour descendre d’Antoine MATHEUF et d’Antoinette CHANET, un couple d’ancêtres à nous mariés en 1724, toujours à Égliseneuve-d’Entraigues, arrière-arrière-grands-parents d‘Antoinette LENÈGRE.

À noter pour terminer que Léger BABUT signera d’une superbe signature trois jours plus tard, à l’occasion de son mariage. Pourquoi n’a-t-il pas signé ici ? Peut-être car on l’a cru inculte, ça arrivait.

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6) Jean CATHIGNOL, premier du prénom, (mort 12 jours avant ses dix ans à l’hospice de Bernay), né le 3 juin 1840 au (joli) hameau de La Farge, baptisé le lendemain :

Parrain : Jean GENESTOUX

Marraine : Marie CATIGNOLE, tante

Note : les NMD ne donnent toujours plus le parrain et la marraine. Je les ai donc trouvés sur les BMS « extraordinaires » de la série 33J 321.

Qui est ce « Jean GENESTOUX » ? Sans doute un ami de la famille. Sur GENEANET, j’en ai trouvé un qui s’est marié le 21/06/1842 à Égliseneuve-d’Entraigues. C’est peut-être lui. À moins que, pour être en rapport d’âge avec la marraine, ce soit un autre « Jean GENESTOUX », marié, lui, le 2/6/1812, toujours à Égliseneuve-d’Entraigues.

Car la marraine est de nouveau Marie CATIGNOL (née CATINOL le 4/1/1788 à la Grangeoune de Courtilles en Condat), aînée des quatre sœurs connues de Jean CATHIGNOL.

Normalement, ç’aurait dû être Charlotte CATIGNOL. Pas Charlotte dite Anne, mariée en 1824 mais décédée en 1833. Mais sa sœur Charlotte dite Françoise (probablement 1794-1871, le tout à Condat), jamais mariée mais mère célibataire de cinq enfants. Mais bon, sans doute compte tenu de la situation familiale peu catholique de Charlotte dite Françoise CATIGNOL, soit on ne lui a pas proposé, soit elle a décliné l’offre. Ce qu’on ne saura jamais, évidemment.

Quoi qu’il en soit, on a décidé de reprendre sa sœur aînée Marie, aussi tante du nouveau-né.

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7) Jean CATHIGNOL, second du prénom, (futur époux Marie Rose AMIOT), né le 23 juillet 1843 au (joli) hameau de La Farge, baptisé le jour même :

Parrain : Jean SUCHAIRE, oncle

Marraine : Jeanne SUCHAIRE

Note : les NMD donnent cette fois le parrain et la marraine. Mais c’est sur les BMS « extraordinaires » de la série 33J 321 que j’ai trouvé le qualificatif « oncle » pour Jean SUCHAIRE.

Avec un nom pareil, il s’agit bien sûr d’un oncle par alliance. C’est le récent (9/9/1841, Égliseneuve-d’Entraigues) mari de Marie LENÈGRE, sœur d’Antoinette. Il est né par erreur (une erreur AHURISSANTE !! L) sous le nom de Jean JOVENT (patronyme très rare, qui semble éteint en France, existant autrefois dans l’Allier mais complètement inexistant en Auvergne traditionnelle), à Bogon en Égliseneuve-d’Entraigues le 4 mars 1818. Ils se sont donc mariés à 23 ans et 20 ans ; beau couple, donc. Jean CATHIGNOL « beau-frère de l’épouse », fut son premier témoin. Jacques LENÈGRE est toujours vivant mais les sœurs LENÈGRE ont perdu leur mère en 1840, et c’est donc un homme veuf qui accompagnera sa fille Antoinette et son gendre Jean pour Bernay en début d’année 1848 (après le 18 février et avant le 18 juin).

Dix ans après leur mariage, Jean SUCHAIRE et Marie LENÈGRE seront encore recensés à Égliseneuve-d’Entraigues. Il semble que ce couple ait été stérile. Par la suite, on les retrouve à Bernay mais Marie LENÈGRE n’a pas eu le temps de revoir son père, décédé à l’hospice le 7/1/1851. Pour rappel il était alors « marchand de peaux de lapins », après avoir été cultivateur au moins de 1813 à 1841. Difficile de savoir si mon quadrisaïeul aurait été plus heureux en restant auprès de sa fille Marie LENÈGRE. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a pas "tenu" trois ans à Bernay. L

Et qui donc est la marraine ? Ce n’est pas précisé mais je pense que c’est une sœur du parrain.

Née le 27/11/1827 à Bogon en Égliseneuve-d’Entraigues, elle avait donc un peu plus de 15 ans et demi.

Elle émigrera aussi, mais à Paris, rejoignant donc le célèbre contingent des « Auvergnats de Paris ». Là-bas, elle épousera, sur le tard, à 33 ans révolus, cuisinière, un dénommé Jean LATOUR, « homme de peine », 38 ans, né à Puligny (Côte-d’Or). Mariage célébré à Paris-10 le 12/01/1861.

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8) Françoise CATHIGNOL (future épouse Alexis Nicolas RENAULT, morte à 21 ans comme son frère Jacques, après un mois d‘une longue agonie), née le 26 juin 1845 au (joli) hameau de La Farge, baptisée le jour même :

Parrain : Jacques BABUT, cousin de l’enfant, soussigné

Marraine : Françoise DIF

Note : les NMD donnent cette fois encore le parrain et la marraine. Mais c’est sur les BMS « extraordinaires » de la série 33J 321 que j’ai trouvé le qualificatif « cousin de l’enfant » pour Jacques BABUT.

Il s’agit sans doute de Jacques BABUT né le 10 mars 1816 à Bost de Village en Égliseneuve-d’Entraigues, fils de Pierre et de Renée LENÈGRE, cette dernière étant une sœur légèrement aînée (d’environ 3 ans) de notre quadrisaïeul Jacques LENÈGRE. Il est donc le frère puîné de Léger BABUT parrain de Léger CATHIGNOL ci-dessus, et était donc cousin germain d’Antoinette LENÈGRE, né un peu moins de 3 ans après elle. Témoin presque sept ans plus tôt au mariage de son frère, lui aussi signe magnifiquement.

Ce Jacques BABUT s’est marié le 28/11/1844 à Besse (63) avec une dénommée Marguerite MOINS (prononcez le "s" final car je n'ai jamais vu ce patronyme écrit autrement).

Note : « cousin de l’enfant » fait plutôt penser à un cousin "horizontal" de Françoise CATHIGNOL, peut-être âgé d’une dizaine d’années. Mais je n’en ai pas trouvé qui convienne.

Quant à la marraine, je n’ai trouvé qu’une seule « Françoise DIF » à Égliseneuve-d’Entraigues (encore une fois grâce à GENEANET, un site vraiment très précieux et pas cher, que je recommande à tous les généalogistes amateurs) ; mais elle convient très bien.

Il s’agit d’une jeune femme de 39 ans qui s’y mariera le 4/8/1846, après avoir été durant 18 ans domestique chez… Pierre BABUT !

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9) Marie CATHIGNOL, seconde du prénom, (décédée à l’âge de pile 9 mois à La Boubouille en Égliseneuve-d’Entraigues le 17/2/1748, ce qui me prouve que la migration vers Bernay eut lieu après), née le 17 mai 1847 en l’éphémère hameau de La Boubouille, baptisée le surlendemain :

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Note : cette enfant fut inhumée à Égliseneuve-d’Entraigues le 18 février 1848. Son frère Jean-Marie CATHIGNOL étant né à Bernay le 18 juin 1848, on en déduit qu’Antoinette LENÈGRE était enceinte de cinq mois lorsqu’elle entreprit, avec sa famille, la migration vers la Normandie. Pas la peine d’être sorti major de Polytechnique pour comprendre que ça n’a pas dû être drôle tous les jours pour elle ! L

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Note : La Boubouille fut un hameau uniquement recensé en 1846. Et ce hameau ne comprenait qu’une seule famille : celle de Jean, cité pour la première fois « chef de ménage », et d’Antoinette. Il y avait dix personnes : les sept enfants encore vivants du couple (Géraud était mort, et Marie seconde pas encore née), et Jacques LENÈGRE, « beau-père » du chef.

C’est sans doute la misère qui les a amenés à quitter le hameau de La Farge pour se construire provisoirement une masure dans un lieu-dit jusque-là inhabité. Et cette même misère les conduira dès 1848 à partir pour Bernay.

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Note : de nouveau les NMD donnent cette fois encore le parrain et la marraine. Il faudrait s’y connaître en Histoire de France pour comprendre pourquoi les NMD ont souvent mais pas toujours indiqué les parrains et marraines. En effet, lors des restaurations de la monarchie, c’était assez logique. Inversement, sous des républiques, c’était assez logique de ne pas les mentionner. Mais bon, je ne suis pas du tout calé en Histoire de France et j’ai autre chose à faire que des recherches sans intérêt pour moi.

Ce qui m’intéresse, moi, c’est que les parrains et marraines SOIENT BIEN LES MÊMES sur les NMD et sur les BMS ; et là, pour la seconde fois, ce ne fut pas le cas. L

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On a donc :

Sur les NMD :

Parrain : Jean RICHARD

Sur les BMS :

Parrain : Jean SUCHÈRE, oncle par alliance de l’enfant

Et dans les deux cas :

Marraine : Marie LENÈGRE

Conclusion : il semble bien que, pour le parrain, se soit reproduit le phénomène déjà vu pour la marraine de Géraud CATHIGNOL. Car qui est ce « Jean RICHARD » ? Eh bien il y a un frère de Jeanne RICHARD (mère de Jean SUCHAIRE alias Jean SUCHÈRE, époux Marie LENÈGRE) qui se nomme ainsi. C’est donc un oncle de Jean SUCHAIRE et sans doute son parrain (il fut parrain d’une sœur de Jean SUCHAIRE, mais là, pour Jean SUCHAIRE lui-même, rien n’est indiqué sur les NMD, et les BMS « extraordinaires » manquent pour 1818).

Grâce au site FILAE, moins puissant mais plus cher que GENEANET, j’ai retrouvé beaucoup d’ascendants de Jeanne RICHARD, et certains sont de Compains (63) et d’autres de Besse-et-Saint-Anastaise (63).

Bref il est possible que Jeanne RICHARD, quoique mariée à Égliseneuve-d’Entraigues ainsi que ses parents, ait eu son frère Jean RICHARD domicilié ailleurs (je n‘ai pas retrouvé sa trace).

Bref, on retrouve probablement le même phénomène que pour le cas de la marraine de Géraud CATHIGNOL : le parrain officiel est ce Jean RICHARD et il a délégué son filleul Jean SUCHAIRE pour le représenter.

Il saura d’autant mieux le représenter qu’il habite Égliseneuve-d’Entraigues, d’une part, et que, d’autre part, il est d’une génération inférieure, susceptible de vivre plus longtemps. En plus, la marraine, Marie LENÈGRE, que nous commençons à bien connaître puisque c’est le troisième fois qu’elle est marraine, se trouve être l’épouse du parrain par substitution, ce qui est parfait.

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Après c’est le départ pour Bernay. Sans doute, si je pouvais retourner à Évreux, je trouverais une série semblable à la série 33J des Archives du Puy-de-Dôme, qui me donnerait les parrains et marraines des trois derniers enfants de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE. Mais cette série n’est pas en ligne, tout comme d’ailleurs celle du Puy-de-Dôme. Je reste donc sur ma faim sans savoir qui furent les parrains et marraines de Jean-Marie (né le 18 juin 1848), de Pierre second du prénom (né le 18 juillet 1851) et de Désirée (née le 2 juin 1855).

— Pour Jean-Marie CATHIGNOL (Bernay 1848-pas à Bernay 1848/1861), on peut penser à un parrain auvergnat puisque les parents venaient tout juste d’arriver à Bernay, et qu’ils ont dû faire le voyage avec d’autres Auvergnats, probablement, pour diminuer les frais ; ça coûte moins cher en effet de descendre à 50 dans une (grande) auberge que d’y descendre à 10. 

Idem pour la marraine, sans doute prénommée Marie. Mais ce ne fut pas Marie LENÈGRE puisqu’elle émigra après. À moins qu’elle ait donné… procuration !! J

— Pour Pierre second du prénom CATHIGNOL (Bernay 1851-1921 Paris-18), futur époux Camille Anastasie AUGÉ puis Marthe Alphonsine LÉCAILLON, le boucher de notre famille, aucune idée, vu que ce prénom est répandu dans la France entière et que, après plus de trois ans de vie à Bernay, notre famille devait déjà avoir des amis normands. N’oublions pas que, dès 1853, Marie CATHIGNOL première du prénom, trouvant un jeune Normand à son goût, l’épousera. ♥ ♥

— Pour Désirée CATHIGNOL (Bernay 1855-1917 Bernay) par contre, aucune hésitation ! Ce prénom était totalement inconnu des Auvergnats, mais ADORÉ des Bernayens ; la marraine fut donc une Normande. C’en était fait : la famille CATHIGNOL était devenue normande ! J

Comme les Arméniens, Russes, Polonais, Italiens, Espagnols, Portugais et autres Européens chrétiens du 20ème siècle, elle s’était assimilée très vite et sans problème aucun, fouchtra ! J J

À preuve : les six enfants qui s’y marièrent épousèrent tous une Normande, de naissance ou d’adoption. ♥ ♥

(sauf bien sûr, Pierre second du prénom CATHIGNOL, lors de son remariage à Paris)

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Pierre-Antoine CATHIGNOL né au Mans le 3 décembre 1949, tourangeau domicilié à Clermont-Ferrand depuis 1974

Contact : cathignol@laposte.net 

Édition du mercredi 1er mai 2019 à 01h52 

 


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