Les CATHIGNOL (depuis 1830)

Apparition du nom et descendance

posté le 06-03-2014 à 15:29:40

XI. INFORMATIONS DIVERSES

1) Rappel : contact : cathignol@laposte.net

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Note : il n’est pas nécessaire de faire partie de ma famille pour me contacter. Je réponds à tout le monde, très volontiers. J'ai déjà eu l'occasion de le faire trois fois à ce jour (21 septembre 2018) et je remercie ici les trois personnes qui m'ont écrit pour me donner des informations généalogiques et / ou de très nombreuses photos de famille que je n’avais pas.

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Un grand merci tout particulier à mon cousin Jean Paul CHORIN qui s’est offert à travailler pour moi aux Archives Départementales d’Évreux, suite à la découverte de mon blog, alors qu’il est domicilié à plus de 50 kilomètres de ce lieu.

Il m’a trouvé et offert des photocopies de recensements à Bernay de 1856 à 1886 et des photocopies de contrats de mariage, à Bernay toujours. Documents non en ligne donc inaccessibles pour moi.

Recherches d’autant plus méritoires que, à cette époque (XIX° siècle), les familles CHORIN et CATHIGNOL n’étaient pas encore liées. Encore merci, donc.

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2) La famille CHORIN

La famille CHORIN est doublement liée à celle de mon père car mon aïeule paternelle Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN épousa successivement mon aïeul René Dominique CATHIGNOL en 1902, puis, devenue veuve en 1909, son frère aîné Georges CATHIGNOL, en 1913.

En plus, Juliette avait une sœur, Berthe Léontine Félicie CHORIN, épouse Louis Léon Gabriel TOUZEAU, marraine de mon père, domiciliée à Rouen après son mariage, et ce fut elle qui éleva mon père après le décès prématuré de sa sœur Juliette, en 1918, aidée en cela de son époux et de Georges CATHIGNOL, oncle et beau-père de mon père.

Enfin, Berthe CHORIN, malgré son grand âge, ainsi que son fils André Paul Marie TOUZEAU (né en 1912) et son petit-fis Ivan Louis Gaston TOUZEAU (né en 1938) furent présents à l'enterrement de mon père en 1964 à Tours-02.

Je les ai connus tous trois, je les ai aimés tous trois et je ne les ai pas oubliés, bien sûr. Je n'ai du reste pas connu d'autres membres de la famille de mon père, je crois. La Haute-Normandie, c'est loin. 

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Je présente donc ici cette fratrie de huit enfants, tous nés du légitime mariage de mes bisaïeuls Jules Léon Gustave CHORIN, ouvrier maçon, né à Condé-sur-Noireau dans le Calvados le 6 mars 1862, et Amélie Julia MARCHAND, ouvrière rubanière, née à Bernay le 1er février 1858.

Mariage à Bernay le jeudi 27 octobre 1881.

Décès de Jules CHORIN le 25 janvier 1909 à Bernay. À pas même 47 ans, donc. Ouvrier maçon toute sa vie.

Décès de Amélie Julia MARCHAND plus tôt, le 3 juillet 1903, à Bernay aussi, ville où elle a toujours vécu. Âgée de seulement 45 ans, donc. Très souvent rubanière ; ménagère quelquefois, dont à son décès.

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Voici donc les 8 enfants, tous nés à Bernay. 3 sont décédés en bas âge, les 5 autres se sont mariés.

Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN, née le 7 août 1882, mon aïeule. Mariée deux fois pour cause de veuvage.

Décédée le 13 octobre 1918 à St-Vincent-du-Boulay (Eure).

Angèle Louise Lucie CHORIN, née le 29 juin 1884. Mariée.

Décédée le 3 février 1956 (ou 1958, mention marginale dure à lire) à St-Vincent-du-Boulay (Eure).

Berthe Léontine Félicie CHORIN, née le 6 juillet 1886. Mariée.

Décédée à Rouen le 17 mars 1966 (donc après mon père, son filleul ; présente à son enterrement avec son fils André TOUZEAU et son petit-fils Ivan TOUZEAU).

Jules Victor Louis CHORIN, né le 6 mars 1888.

Décédé en bas âge à Bernay le 20 octobre 1889.

Jules André Victor, né le 2 juin 1890. Marié.

Décédé le 4 avril 1930 à Paris-14.

Ernest Gustave Marcel, né le 7 juin 1892.

Décédé en bas âge à Bernay le 24 juillet 1892.

Marthe Amélie Julia, née le 10 août 1893.

Décédée en bas âge à Bernay le 16 mai 1899.

Paul Gustave Albert, né le 6 novembre 1895. Marié deux fois pour cause de veuvage.

Décédé le 21 septembre 1976 à Bois-Guillaume (Seine-Maritime).

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Détails des mariages des trois filles et deux garçons devenus adultes (j’ai des photos de tous, sauf de Jules ; voir articles suivants) :

1) Pour Juliette CHORIN, se reporter aux articles précédents. Dont postérité, par mon père, Jean Robert CATHIGNOL.

2) Angèle CHORIN épousa Paul Ernest DOUILLET, le 5 samedi décembre 1908 à Darnétal (Seine-Maritime). Dont postérité.

3) Berthe CHORIN, apprêteuse de rubans, épousa Louis Léon Gabriel TOUZEAU, comptable, né à Bernay le 8 mars 1885, le lundi 27 juin 1910 à Bernay. Dont postérité.

Louis TOUZEAU est décédé à Rouen le 19 juillet 1962. Noces d’or, donc.

Parmi les témoins de ce mariage, Paul Ernest DOUILLET, ouvrier de filature, et Georges CATHIGNOL, commis greffier, ce qui confirme ce que je savais pas d‘autres sources, à savoir que les trois sœurs CHORIN étaient restées très liées.

4) Jules "le Cadet" CHORIN épouse Clémence Berthe SAUCOURT à Rieux (Oise) le jeudi 24 mars 1921. Je ne savais rien de cette branche jusqu'en 2020, mais, grâce à la gentillesse de madame Valérie PAPIAU, que je remercie ici, j'ai pu apprendre diverses informations. Voici donc :

C'est en secondes noces que Clémence Berthe SAUCOURT a épousé Jules André Victor CHORIN. Elle était née dans les Ardennes, à Noyers-Pont-Maugis le 7 février 1892, et mourut, veuve, à Paris (14ème) le 27 octobre 1956, âgée de seulement 64 ans donc. De cette union naquirent trois enfants cousins germains de feu mon père, d'abord une fille, Madeleine CHORIN, qui épousa André NEUVECELLE, puis deux garçons, André et Maurice CHORIN, eux aussi mariés.

Donc la branche de Jules CHORIN ne s'est pas éteinte, mais il n'est pas sûr qu'elle me fournisse de nos jours des cousins portant le nom de CHORIN car, en 1956, à l'occasion des obsèques de leur mère, André et Maurice CHORIN n'avaient alors que des filles. Ceci dit, ils étaient encore jeunes et ont pu avoir eu des garçons après.

5) Paul CHORIN épousa Charlotte CHAUVEL le lundi 21 mai 1917 à Bernay. Dont un fils, Jacques, mort avant sa mère, je crois.

Paul devint veuf et épousa, en secondes noces, Marie-Louise CHAUVEL, sœur puînée de Charlotte, le mardi 19 octobre 1943 à Rouen.

Dont postérité, et, notamment, par son second mariage, Paul, gendarme, fut père de Jean Paul CHORIN, dont j’ai parlé ci-dessus, et qui se trouve donc être un cousin germain de feu mon père. Toutefois, vu qu'il est né en 1946, Jean Paul a à peu près l’âge de mes frères et de moi-même.

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3) Note : mes cousins descendant de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE qui souhaitent figurer dans ce blog peuvent m'écrire. Je les y ajouterai très volontiers, qu'ils se nomment CATHIGNOL ou non. J'aimerais en effet connaître tous les descendants actuels de ce couple ; donc, à vos plumes ! ^^

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4) Les Archives de l’Eure en ligne

Je suis allé voir ce que le département de l’Eure avait mis en ligne, à la disposition des internautes.

Il y a l’état civil, les NMD jusqu’en 1917 inclus, ce qui est lamentablement ridicule pour les décès, les 5 recensements quinquennaux de 1891 à 1911 (pas ceux de 1836 à 1886 L), ainsi que des "matricules militaires".

Dommage que ça n’aille pas plus loin mais il y a toujours cette fameuse loi sur la protection de la vie privée, qui enquiquine tous les généalogistes amateurs ; ajoutée aux stupides "recommandations" de la CNIL pour la diffusion en ligne.

(lire : http://fr.geneawiki.com/index.php/Confidentialit%C3%A9)

Il est vraiment stupide de penser qu'une personne décédée en 1918 sortirait de sa tombe pour s'indigner de ce que son acte de décès soit consultable en ligne ! L 

Toutefois, ça m’a procuré des nouveautés que l’on trouvera notamment dans l’article XII.

Bien entendu, les nouveautés les plus importantes figurent aussi désormais dans les 8 articles (basiques) I à VIII.

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5) Les frimousses (émoticônes, smileys)

J’en connais plusieurs mais je n’en ai utilisé que deux dans ce blog.

Ce sont les deux les plus connus : le smiley souriant : J, et le smiley triste : L.

Du fait que j’écris mes textes en "Arial", ces émoticônes me posent un problème, car ils n’existent pas en Arial.

J’utilise donc, en ce cas, la police "Wingdings". Et je tape J pour avoir le smiley souriant, et L pour avoir le smiley triste.

Si vous, qui me lisez, et éventuellement imprimez mon texte, vous obtenez des J et des L isolés, vous comprendrez naturellement que mon texte originel comprenait des émoticônes que, pour une raison ou une autre, votre PC a transformées.

Ainsi, depuis que j’utilise Windows 8.1 au lieu de Windows XP, j’ai dû refaire certains de mes blogs. J’en ai même supprimé, qui étaient devenus illisibles (ceux qui avaient des diagrammes d’échecs, et pour lesquels j‘avais utilisé une police spéciale, au lieu d’insérer une image, ce qui est la bonne solution).

À noter que, pour moi, mes frimousses apparaissent normalement quand j'utilise "Internet Explorer" ou "Google Chrome" mais que j'obtiens des "J" et des "L" quand j'utilise "Mozilla Firefox". Info qui peut vous être utile.

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6) Le nombre de CATHIGNOL par génération

Le récapitulatif donne :

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A) Génération I

Un seul "CATHIGNOL" : Jean, époux Antoinette LENÈGRE, mon ancêtre éponyme, puisque ses frère et sœurs ont hérité d’une autre orthographe.

Numéro 1 de la généalogie descendante.

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B) Génération II

12 personnes : les 12 enfants de Jean et d’Antoinette LENÈGRE.

Naissances étalées de 1834 à 1855.

Numéros 2 à 13 de la généalogie descendante.

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C) Génération III

10 personnes :

— Les 7 enfants (dont seulement une fille) de mes bisaïeuls Pierre ("l'Aîné") CATHIGNOL et Maria Amélie LEROUX.

— Les 2 enfants de Jean ("le Cadet") CATHIGNOL et de Marie Rose AMIOT (une fille née sans vie, puis Georges Pierre).

— L'enfant de Pierre ("le Cadet") CATHIGNOL et de sa seconde épouse, Marthe Alphonsine LÉCAILLON : Ernest Eugène CATHIGNOL

Naissances étalées de 1856 à 1879 ; et 1906 pour le dernier cité.

Numéros 14 à 23 (sauf 22) et 31 de la généalogie descendante.

Seuls Paul, né en 1856, René Dominique, mon aïeul, né en 1879, ces deux-ci fils de Pierre "l‘Aîné", et Georges Pierre, né en 1868, fils de Jean "le Cadet", auront une descendance CATHIGNOL. À moins qu'Ernest Eugène CATHIGNOL en ait eu une aussi, ce que j'ignore.

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D) Génération IV

10 personnes :

— Les sept enfants (4 nés sans vie puis 2 filles et 1 garçon, dont Marie Désirée née en 1885, mariée) de Paul CATHIGNOL et Henriette Désirée DELAMARE. Sans postérité CATHIGNOL après 1892 (Marcel Émile dernier enfant, décédé en très bas âge).

— L’unique enfant de René Dominique CATHIGNOL et Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN : feu mon père, Jean Robert CATHIGNOL (né en 1908).

— Les deux enfants de Georges Pierre CATHIGNOL :

a) De Clémence Eugénie HERVIEU, son épouse : un garçon né sans vie (mort-né en 1894).

b) De Hélène Marie GIRARD : Pierrette Jacqueline CATHIGNOL (née en 1923).

Naissances étalées de 1879 à 1923.

Numéros 22 à 33 (sauf 23 et 31, vus paragraphe précédent) de la généalogie descendante.

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E) Génération V

Il ne reste plus qu’une seule branche, celle de mon père.

— Pas d’enfant de sa première épouse, Olga R***, dite Olga RODINSON.

— Six enfants, de sa seconde épouse, ma mère, Anne-Marie Andrée Charlotte Julia WALTER.

Naissances étalées de 1939 à 1951.

Numéros 34 à 39 de la généalogie descendante.

Note : selon la marraine de mon frère Roland, il y eut 7 enfants. Mais je n’ai aucun document pour confirmer cette assertion. Et je n’ai pas pu la questionner à l’époque où elle m’a dit cela.

Je sais seulement qu’il y a une demi-page coupée dans le livret de famille après la naissance de Jean-François (1951).

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F) Génération VI

J’ai quatre neveux et trois nièces nés CATHIGNOL, de 1962 à 1979.

Numéros 40 à 46 de la généalogie descendante.

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G) Génération VII

J’ai quatre petits-neveux et quatre petites-nièces nés CATHIGNOL, de 1994 à 2018.

Numéros 47 à 54 de la généalogie descendante.

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H) Conclusion

Le nom CATHIGNOL ne s’est pas éteint et ne semble pas en voie de disparition, malgré le petit nombre de CATHIGNOL à chaque génération.

Actuellement :

1 + 12 + 10 + 10 + 6+ 7 + 8 = 54

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7) Lacunes à ce jour dans ma généalogie des CATHIGNOL

J’en ai encore beaucoup, malgré la mise en ligne de l’état civil et des recensements du département de l’Eure.

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A) Génération I

Comme je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises, il me manque l’acte de naissance de Jean CATHIGNOL éponyme, que l’on peut situer à Condat (Cantal), environ deux ou trois ans après son frère, autre Jean, né le 20 avril 1801. Le milieu de l'année 1804 est le plus plausible.

Il est possible que cet acte ait disparu, comme je l’ai déjà expliqué. Mais il est aussi possible que notre ancêtre n’ait pas été déclaré en mairie. La période était révolutionnaire et ce n’était pas agréable d’aller faire 6 km à pied pour atteindre le bourg d’Égliseneuve-d’Entraigues ou celui de Condat.

Par ailleurs, quel intérêt à déclarer un fils, obligé par la suite de servir dans l'armée ?

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B) Génération II

Il me manque plusieurs d’actes.

1) Je ne sais pas où décédée Adèle Virginie BUNEL, épouse puis veuve Léger CATHIGNOL, décédé pour sa part le 28 mai 1902 à Bournainville (Eure).

2) Je ne sais pas où ni quand est décédé Jean Marie CATHIGNOL, 10ème enfant sur 12, né le 18 juin 1848 à Bernay.

Il a dû décéder enfant, n’étant pas présent au recensement de 1861 à Bernay. Or la place d’un enfant de 13 ans, c’est chez ses parents.

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C) Génération III

Il me manque plusieurs actes.

Pour certains, c'est assez normal dans la mesure où les décès eurent lieu au XX° siècle, dans les documents inaccessibles.

1) Je n’ai pas l’acte de décès de Henriette Désirée DELAMARE, veuve Paul CATHIGNOL décédé en 1900 à Bernay. Née en 1855, elle vivait seule à Menneval en 1923. Peut-être décédée le 24 novembre 1927 (source inconnue) à Bernay ou Menneval. Il faudrait que j’écrive de nouveau à Bernay ou à Menneval pour être sûr.

2) Je n'ai pas non plus le décès de Pierre Adolphe HULBERT, veuf en 1905 de Marie CATHIGNOL, 5ème enfant sur 7 de mon bisaïeul Pierre et de Maria Amélie LEROUX, née le 13 février 1867 à Bernay, y mariée en 1885.

3) Je ne sais ni où ni quand est née et décédée Hélène Marie GIRARD, compagne en 1922 et 1923 de Georges Pierre CATHIGNOL et mère de Pierrette Jacqueline CATHIGNOL, née à Broglie le 13 mai 1923.

4) Je n'ai pas l'acte de décès de Ernest Eugène CATHIGNOL, ni même son acte de mariage s'il s'est marié. Pour rappel il est né le 17 avril 1906 à Paris 18ème, fils de Pierre "Le Cadet" CATHIGNOL et de sa seconde épouse Marthe Alphonsine LÉCAILLON.

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Rappel : contact : cathignol@laposte.net

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Édition du mercredi 15 avril 2020 à 12h47

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


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posté le 22-12-2012 à 17:51:10

VI. CATHIGNOL, génération 3

Nous allons donc étudier la vie des dix "CATHIGNOL" de la génération III. Il y a eu beaucoup de malheurs, comme on va le voir.

D’abord la vie des sept enfants de mon bisaïeul Pierre "l'Aîné" CATHIGNOL et de Maria Amélie LEROUX (§§ A à G) puis celle des deux enfants de son frère Jean "le Cadet" et Marie Rose AMIOT (§§ J et K). Enfin celle du fils de Pierre "le Cadet" CATHIGNOL (§ Z).

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A) Paul CATHIGNOL (15 mai 1856 Bernay - Bernay 16 mai 1900)

Il épousa Henriette Désirée DELAMARE à Bernay le samedi 7 décembre 1878. Il était « garçon charcutier », âgé de 22 ans et demi donc. Il demeurait chez ses père et mère, rue de la Barre, à Bernay, donc. Pierre, que je surnomme "l'Aîné", son père, mon bisaïeul, était « employé au Chemin de Fer de l'Ouest » et Maria LEROUX, sa mère, « s'occupait du ménage ».

Tous deux présents et consentants, bien sûr.

Henriette Désirée DELAMARE, « ouvrière de filature », était née à Appeville-Annebault (Eure) le 9 août 1855, fille de Louis Pierre (1816-1855/1878) et Henriette Alexandrine PUPIN (1819-1902) mariés à Éturqueraye (Eure) le lundi 18 août 1845. Elle avait donc 23 ans. Elle était domiciliée rue des Agricoles à Bernay, chez sa mère, veuve, présente et consentante.

Un contrat de mariage fut passé devant Maître HOCHON, notaire à Bernay, le 25 novembre.

Quatre témoins sans intérêt. Tout le monde a signé :

a) Paul a signé d'une écriture cursive : Cathignol (avec léger parafe au début et à la fin)

b) L'épouse signe d'une écriture cursive sans parafe : delamare desirée (un seul accent)

c) Pierre signe d'une belle écriture cursive avec parafe : Cathignol

d) Maria LEROUX signe d'une belle écriture cursive sans parafe : f Cathignol leroux

e) J'avais omis la signature de Mme veuve DELAMARE dans la précédente édition de cet article et malheureusement je n'ai pas retrouvé ce document dans mes archives au 23/01/2020 et ne sais donc pas comment elle signa ce jour-là. Mais je sais que, à l'occasion de son mariage, elle signa ainsi : Henriet alixandrine Pupin (avec parafe autour du patronyme). Son époux avait aussi signé à l'époque, ce qui m'a permis de savoir que "Pierre" était son prénom usuel (et non Louis).

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La vie de ce couple fut particulièrement dure, comme on va le voir.

Dans les recensements à Bernay, on trouve logiquement Paul CATHIGNOL en 1876. Il est alors garçon charcutier et demeure rue de Morsan chez ses employeurs (un couple). J'ai la photocopie, offerte par mon cousin Jean Paul CHORIN.

Seule erreur : on le dit « âgé de 16 ans », alors qu'il en a 20 ou presque.  Mais peu importe, on est habitué à ce genre d'erreur.

Mais, après son mariage, Ni Jean Paul (recensements de 1881 et 1886) ni moi (recensements de 1891 et 1896) ne l'avons trouvé à Bernay. Il y est pourtant mort (à l'hospice en 1900). Voir pourquoi un peu plus bas.

Jean Paul a pourtant trouvé son épouse en 1886 (rue de la Concorde, à Bernay), avec leur enfant Marie Désirée née fin 1885.

Et j'ai trouvé Henriette Désirée DELAMARE avec sa fille Marie Désirée CATHIGNOL aux recensements de 1891 et 1901 à Menneval, mais seules (en 1901, c'est normal). Je ne les ai pas trouvées en 1896, ni à Bernay ni à Menneval. Et pour cause ! (voir plus bas)

Bref, à aucun moment, ce couple semble n'avoir été recensé dans le département de l'Eure. Pourtant, jusqu'en décembre 1885 (naissance de Marie Désirée), ils vivaient ensemble. Ensuite Paul a quitté le domicile familial et est parti pour Lisieux (Calvados).

J'ai eu beaucoup de peine à retrouver tout son parcours, d'autant plus que c'est au moment où son épouse mettait enfin au monde, après quatre enfants mort-nés, un(e) enfant viable (qui se mariera) qu'il choisit de la quitter. C'est très inattendu et, évidemment, je ne m'attendais pas à le retrouver au recensement de 1886 à Lisieux. Il y était pourtant, en ce printemps !

Lisieux n'est pas une petite commune et ne l'était déjà pas en 1886 ! (16 267 habitants cette année-là)

Alors, "faire" le recensement, avec le très grand doute de n'y pas trouver Paul CATHIGNOL, ce n'est pas gai ! L Mais j'ai fini par le trouver ! J

Au 18 rue Fournet, dans une grande maison de sept ménages totalisant trente individus, voici ce que j'ai, le concernant : 

— Rose SIMON, 30 ans, tisserande, chef de famille

— Gabrielle ROGERON, 10 ans, sans profession, fille

— Roger ROGERON, 7 ans, sans profession, fils

— Paul CATHIGNOL, 30 ans, journalier, parent

Je vais expliquer tout ça un peu plus bas. Je puis déjà vous dire que Rose SIMON est une jeune veuve et que, l'adultère étant interdit à l'époque, Paul CATHIGNOL s'est fait passer pour un "parent", ce qu'il n'est pas du tout. 

Puis, au recensement de 1891, toujours à Lisieux, on le retrouve au 12 rue Blanche Porte, dans une autre grande maison, comportant huit ménages mais seulement dix-sept individus. Son ménage à lui était constitué de trois personnes :

— CATIGNOL Paul, tisserand, 35 ans, chef de famille

— ROGERON Léonie, ouvrière, 35 ans, femme

— ROGERON Roger, écolier, 12 ans, fils

Paul a perdu son "H" mais il est "monté en grade", devenant "chef de famille".

Quant à sa concubine, c'est toujours la même, sauf qu'elle a été recensée avec son prénom usuel (Léonie, ainsi qu'elle signa lors de son mariage) au lieu de son premier prénom (Rose) et son nom de veuve (ROGERON au lieu de SIMON, son nom de jeune fille).

Et Paul fait carrément passer sa concubine pour sa femme, pour ne pas avoir d'ennuis.

Notons encore que Gabrielle ROGERON a disparu. Ce n'est pas très surprenant car, âgée maintenant de 15 ans, elle doit vivre comme servante ou domestique, quelque part dans Lisieux je suppose.

Enfin, au recensement de 1896, Paul a encore déménagé, habitant toutefois toujours le second canton de Lisieux (le plus peuplé).

Et là, on est très grandement surpris. Car on trouve ceci : 

Paul habite désormais au 14 rue Gaudien, dans une grande maison où logent vingt-six personnes réparties en sept ménages :

— CATHIGNOL Paul, 39 ans, terrassier, chef de famille

— CATHIGNOL Henriette, 40 ans, ouvrière, épouse

— CATHIGNOL Marie, 10 ans, sans profession, fille

— ROGERON Roger, 17 ans, peintre, pensionnaire

Que s'est-il donc passé ?

1) D'abord, Paul a retrouvé son "H", et pas seulement lui !

2) Sa concubine a disparu ! 

3) "Henriette CATHIGNOL", c'est Henriette Désirée DELAMARE, improprement appelée par son nom d'épouse comme le fut Rose Léonie SIMON cinq ans plus tôt, et, bizarrement, par son premier prénom, celui dont elle n'usait jamais.

Paul ne vit donc plus avec sa concubine et a fait venir sa femme à Lisieux ! Très inattendu, mais c'est une bonne nouvelle, du moins pour son épouse et sa fille !

4) Car bien sûr, leur fille Marie Désirée CATHIGNOL est donc présente aussi au foyer.

5) Enfin, inattendu aussi, Roger ROGERON est toujours présent, alors qu'on aurait pu penser qu'il avait suivi sa mère.

L'explication de tout cela, la voici :

Le 18 juin 1855 naquit à St-Agnan-le-Malherbe, toute petite commune du Calvados (environ 200 habitants en 1855), Rose Léonie Natalie SIMON, fille d'un cultivateur et d'un femme au foyer.

Le samedi 23 septembre 1871, à St-Mards-de-Fresne (Eure), âgée seulement de 16 ans, Rose Léonie Natalie SIMON épousa, soussignée (d'où ma connaissance de son prénom usuel), Louis Aimé ROGERON, cultivateur, 26 ans, domicilié à St-Mards-de-Fresne, né à Plasnes (Eure) le 9 avril 1845.

Le couple ne s'est pas installé à St-Mards-de-Fresne ni à Plasnes. Mais il a vécu un certain temps à Bernay, là où sont nés leurs deux enfants :

— A) Gabrielle ROGERON, y née le 12 décembre 1876.

— B) Roger ROGERON, y né le 11 février 1879.

Tous deux fils d'un employé aux Chemins de Fer de l'Ouest soussigné et d'une mère au foyer.

Peu après hélas (était-il tombé malade ?) Louis Aimé ROGERON revint à Plasnes et y mourut le 23 novembre 1881.

Quelques années plus tard donc (1886), Léonie SIMON, devenue veuve, se mit en ménage avec Paul CATHIGNOL, accompagnée bien sûr de ses deux enfants, Gabrielle et Roger.

Ensuite, malheureusement pour elle, âgée seulement de 40 ans, le 7 août 1895, Léonie ROGERON est décédée à son tour, 14 rue Gaudien à Lisieux, ouvrière de fabrique.  

Du coup, Paul CATHIGNOL a fait venir sa femme et sa fille à Lisieux et la famille, défaite alors que Marie Désirée CATHIGNOL n'était qu'un tout petit bébé de quelques mois ou même moins encore, s'est reformée. 

Et Roger ROGERON, qui n'avait plus désormais ni père ni mère, est resté chez Paul CATHIGNOL, avec donc un pseudo beau-père et une pseudo belle-mère. Il n'a pas connu une enfance ni une adolescence bien heureuse. Heureusement, il trouvera à se marier ! J

Le samedi 24 octobre 1903, à Courbépine (Eure) Roger ROGERON, « sans profession » (!!), épousa une jeune couturière de 25 ans et demi (donc d'un an plus âgée que lui), Aline Louise Anastasie ÉVRARD, y née le 13 février 1878, fille d'un journalier et d'une ménagère, présents et consentants.

Étrangement, Roger est dit "mineur", ce que je ne comprends pas, car de l'Ancien au Nouveau Régime, la majorité était passée de 25 ans à 21 ans. Mais c'est confirmé par la présence d'un tuteur, son oncle Jules Désiré ROGERON, « seul membre de sa famille encore en vie », précise l'acte.

Étrangement aussi, une femme fait partie des quatre témoins des mariés, ce qui était interdit à l'époque. Mais peu importe.

Le couple aura au moins une fille (Bernay, 9/9/1904) et, à cette occasion, Roger ROGERON aura retrouvé son métier de peintre en bâtiment. 

Et donc j'ai aussi retrouvé sa sœur Gabrielle ! J

Elle était bien domestique à Lisieux ! Et, toujours à Lisieux, le samedi 8 janvier 1898, elle épousa un certain Ernest Auguste LAMART, valet de chambre, né à Jeantes (Aisne) le 15 février 1873, âgé de près de 25 ans donc. Pour sa part, Gabrielle ROGERON (qui signe joliment), 21 ans désormais, était toujours domestique à Lisieux.

Hélas elle deviendra assez vite veuve, son époux décédant à Thenailles (Aisne) le 21 juin 1907. Ceci dit, elle se remariera, en 1909 à Vervins (Aisne) dans un acte inaccessible en ligne, les A.D. de ce département en étant restés à 1902 alors que nous sommes en 2019 !! L

Une dernière mention marginale nous apprend qu'elle mourut à Vervins le 28 septembre 1848. 

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Comment ai-je eu l'idée d'aller chercher Paul CATHIGNOL à Lisieux ? Eh bien, c'est grâce à sa fiche militaire qui indiquait que, en 1892, ainsi qu'au 17 mai 1893, il habitait au numéro 12 de la rue Blanche Porte.

Il y a beaucoup de notes sur sa fiche militaire mais je n’ai pu déchiffrer que son domicile en 1892 et le 17 mai 1893.

Pourquoi l'armée s'intéressait-elle tant à lui ? Ça, je n'en sais rien, et c'est peut-être mieux ainsi ! J

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En conclusion : sur la fin de sa vie, le foyer de Paul se retrouve enfin reconstitué.

C'est très bien pour lui, avant de comparaître devant Dieu, peu d'années plus tard.

Heureusement, il n'a jamais divorcé ! Car hélas, les divorces étaient déjà très nombreux à cette époque, surtout dans les villes (Bernay, Lisieux).

Peut-être n'en avait-il pas les moyens financiers ? L J

Je préfère penser qu'il avait une épouse admirable, qui préféra tout supporter plutôt que de rompre le lien sacré formulé devant Dieu ! ♥ ♥ 

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Paul CATHIGNOL n'est cependant pas devenu parfait au cours des dernières années de sa vie car on note les deux condamnations suivantes, trouvées grâce à GENEANET (qui me les a envoyées gratis car ils m'envoient, sur ma demande, tout ce qu'ils trouvent sur le patronyme CATHIGNOL).

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— 1) Dans le "JOURNAL DE HONFLEUR", périodique bi-hebdomadaire de Honfleur, on trouve, à la date du samedi 5 novembre 1892, dans la rubrique "Tribunal de simple police de Lisieux" (Audience du 27 octobre 1892) :

http://www.normannia.info/files/original/2a52f370f00d58c2180c55f949128031.pdf 

(page 2 sur 4 ; 5ème colonne, sur 5)

— Cathignol Paul, tisserand à Lisieux, violences et tapage, 3 francs et 11 francs.

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— 2) Puis, dans le journal "Le Bonhomme Normand" en date du vendredi 5 mars 1897, on apprend que Paul CATHIGNOL, « 40 ans, terrassier à Lisieux », a été condamné à 8 jours de prison par le tribunal de Lisieux, au motif de « coups à sa femme ».

Voici l'extrait du journal, légèrement réarrangé par mes soins :

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Ce dernier article est évidemment le plus déplaisant. L L

— "Tapage" (1892), que ce soit diurne ou nocturne, ce n'est pas bien grave.

— "Violences" (1892 aussi), ça reste imprécis, même si ça devient plus inquiétant.

— Mais "Coups à sa femme" (seulement en 1897 heureusement), c'est grave, très grave même !! L L

Peut-être était-il sous l'empire de l'alcool, mais si ça explique un peu cet acte, ça ne l'excuse en rien.

Très triste pour Léonie ROGERON et ses enfants dans un premier temps, donc (1892) ; puis plus triste encore pour Désirée DELAMARE et la petite Marie CATHIGNOL, dans un second temps, donc (1897). L L

Notons quand même, comme consolation, que si Roger ROGERON est resté au foyer de celui qui lui tint lieu de père durant la fin de son enfance et son adolescence (présent à la fois chez Paul de 1886 à 1896), c'est que la vie quotidienne n'y était quand même pas insupportable.

Quoique... où serait-il allé ? Même si, vers 15 ans, il pouvait se placer comme domestique. 

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Ensuite, plus de trace de Paul jusqu’à son décès à l’hospice de Bernay, le 16 mai 1900.

Paul n’a pas eu une vie modèle, c’est sûr, il s'en faut de beaucoup, mais je ne connais personne capable d’avoir une vie modèle quand on a, pour quatre premiers enfants, des enfants mort-nés !!!!

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Paul CATHIGNOL et Désirée DELAMARE eurent sept enfants, mais les quatre premiers furent donc des enfants mort-nés.

Sans doute la médecine moderne aurait-elle pu empêcher cela, mais nous étions encore au XIX° siècle, hélas.

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1-22) Un garçon, présenté « sans vie » le 23 juin, né (et sans doute mort) le 22 juin 1879 à Bernay, rue des Agricoles, chez ses père et mère.

Cet enfant, né 6 mois et demi après le mariage, semble avoir été un prématuré, à moins que sa mère ne se soit mariée en étant déjà enceinte, ce que j'ai vu souvent, bien sûr, mais rien ne le prouve.

Paul est « employé au Chemin de Fer de l'Ouest ». Henriette Désirée est « ouvrière de filature ».

La déclarante est « Madame veuve CLÉMENT, sage-femme, qui a procédé à l'accouchement ».

Elle signe, ainsi que Paul, présent, qui signe aussi, à peu près comme à son mariage : Cathignol, avec léger parafe sur le "l' final.

À noter que cette Madame veuve CLÉMENT n'en est pas à son premier accouchement. C'est en effet elle qui a mis au monde Jean Marie CATHIGNOL, oncle de Paul, et 10ème enfant de Jean éponyme et Antoinette LENÈGRE, le 18 juin 1848, soit 31 ans auparavant. Elle était aussi « déclarante » (mais pas veuve). J'ai reconnu sa signature. À noter aussi qu'elle habite toujours rue de la Poissonnerie. Ah, si nos ancêtres et collatéraux avaient eu une vie aussi simple, ne déménageant jamais !

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2-24) Une fille, née le 31 mai 1880 à Bernay, rue des Agricoles, chez ses père et mère, et présentée « sans vie » le jour même.

Paul est « poseur de rails au Chemin de Fer de l'Ouest ».

Désirée est toujours « ouvrière de filature ».

Déclarante : « Madame veuve Clément, née Adélaïde Hortense FRESNEL, qui a procédé à l'accouchement, âgée de 63 ans ».

Paul n'est pas cité comme témoin.

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3-25) Une fille, née le 24 octobre 1881 à Bernay, rue des Moulins, chez ses père et mère, et présentée « sans vie » le jour même.

Paul est devenu « journalier » tandis que Désirée est toujours « ouvrière de filature ».

Paul est le déclarant et il signe de sa signature habituelle vue ci-dessus.

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4-26) Une fille, née le 17 mai 1884 à Bernay, rue des Moulins, chez ses père et mère, et présentée « sans vie » le jour même.

Paul, le déclarant, est encore « journalier ». Il signe de sa signature habituelle.

Désirée est toujours « ouvrière de filature ».

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5-27) Marie Désirée CATHIGNOL, née le 29 décembre 1885 à l'hospice de Bernay.

Cette petite "CATHIGNOL" est la première à naître en dehors de chez elle, dans ce qui peut être assimilé à une maternité. Là, des médecins compétents sont parvenus à sauver l'enfant.

Impossible de savoir si c'eût été possible avec les enfants précédents, mais une chose est claire : eux sont nés à la maison et n'ont pas bénéficié des bons soins de l'hospice.

Autrement, l'acte nous apprend que les deux parents étaient devenus journaliers et qu'ils étaient toujours domiciliés rue des Moulins.

C'est l'économe de l'hospice qui est le déclarant. Paul n'est pas présent.

En marge de l'acte de naissance, figurent en mention les deux mariages de Marie Désirée.

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En cette année 1885, Paul CATHIGNOL eut déjà affaire à la justice. Il est en effet écrit sur sa fiche militaire qu'il fut condamné par le tribunal correctionnel de Bernay le 18 juin 1885 à trois jours de prison pour « outrage à agents ».

Je ne le félicite pas, bien sûr. Mais, à cette époque, il était déjà père de quatre enfants tous mort-nés, et son épouse, enceinte, attendait un cinquième enfant. On peut comprendre que, dans ces circonstances, il ait été un peu "nerveux".

Ce qui m'étonne davantage, comme dit plus haut, c'est ce départ vers Lisieux après la naissance de sa fille Marie, enfin une enfant vivante. Mais peut-être n'alla-t-il à Lisieux que pour son travail dans un premier temps, puis, se sentant trop seul, prit une concubine.

Là non plus, il n'est pas à féliciter. Mais les tentations sont fortes pour un homme éloigné de son épouse (ou le contraire). Les marins au long cours (et leurs épouses) sont réputés pour leurs infidélités. Un couple ne devrait jamais se séparer, même pour le travail. Mais, bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire.

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6-28) Albertine Suzanne CATHIGNOL, née le 30 janvier 1888 à Bernay.

Contrairement à ce que je m'attendais, elle n'est pas née à l'hospice, mais « au domicile de sa mère, rue de la Concorde ». On peut penser que l'hospice, c'était cher, mais que la grossesse fut bien suivie, avec les choses apprises lors des grossesses et naissances précédentes.

La déclaration de l'enfant fut l'œuvre de « Adélaïde Hortense FRESNEL veuve CLÉMENT, sage-femme qui a procédé à l'accouchement, âgée de 70 ans, agissant à défaut du père absent ».

On déduit de cela que Henriette Désirée DELAMARE avait toujours confiance en sa sage-femme, qui était donc bien compétente (environ 40 ans d'expérience, quand même !), mais qu'il y avait probablement eu, pour les quatre premiers accouchements, un problème médical à régler ; insoluble (au moins) à cette époque.

Paul était « journalier » et il est, par deux fois dans l'acte, qualifié de « absent ».

H. Désirée, quant à elle, a retrouvé son emploi d'ouvrière de fabrique.

Au recensement de 1891, trois ans après donc, on trouve à Menneval, première commune à l'est de Bernay, en amont sur la Charentonne, au hameau de "La Vallée", « Désirée DELAMARE, 35 ans, ouvrière de fabrique, chef de ménage », seule avec sa fille aînée recensée « Marie CATIGNOL [SIC], 5 ans, sans profession ».

À noter que Henriette Alexandrine PUPIN, veuve Louis Pierre DELAMARE, mère de Henriette Désirée, vit toujours à Bernay, où elle mourra le 24 août 1902, « ouvrière de filature, âgée de 83 ans » [âge exact]. Mais elle ne vit pas avec sa fille, comme on aurait pu le penser. 

Le hasard m'a permis de trouver le décès d'Albertine Suzanne CATHIGNOL. Elle est décédée au Theil Nolent, commune située à environ 10 km au nord de Bernay, le 27 juin 1888, âgée de pas même 5 mois donc ; ce décès eut lieu chez une étrangère à la famille, la « veuve TAILLEBOIS », et ne fut pas déclaré par les parents, mais par des « voisins et amis » de ceux-ci, un instituteur et un cultivateur.

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7-29) Marcel Émile CATHIGNOL, né le 9 août 1892 à Menneval.

Ce fut une énorme surprise pour moi de découvrir ce nouveau CATHIGNOL, le mercredi 22 juillet 2015, plus d’un quart de siècle après la découverte de ses frères et sœurs ci-dessus, nés à Bernay, eux. L’acte, daté du lendemain, nous apprend que l’enfant est né « au domicile de sa mère, situé à Menneval, hameau de la Vallée, fils de Paul CATHIGNOL, âgé de 36 ans, et dont la profession et le domicile sont actuellement inconnus, et de Henriette Désirée DELAMARE, journalière, âgée de 37 ans, son épouse, […] sur la réquisition à nous faite par HUBERT Louise, sage-femme, âgée de 22 ans, domiciliée à Bernay et qui a procédé à l’accouchement ».

Note 1) Il est clair que si l’Administration ignore les domicile et profession de Paul CATHIGNOL, je ne risque pas de les trouver, moi, plus d’un siècle après ! L

Note 2) Les âges de cet acte très précis sont exacts. Le petit Marcel est né le jour des 37 ans de sa maman.

Note 3) La sage-femme a changé ; c’est une toute jeune femme, qui signera l’acte avec les deux témoins.

Note 4) Les deux témoins sont un propriétaire et un instituteur, domiciliés à Menneval, eux.

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Marcel Émile CATHIGNOL n’a pas vécu bien longtemps, décédant chez sa mère le 2 septembre suivant, « âgé de 22 jours ».

Note 5) L’âge est inexact. Né à midi et mort à 5 heures, Marcel CATHIGNOL a vécu 23 jours et 17 heures.

Note 6) Les deux témoins sont les mêmes, « non parents du défunt » précise-t-on.

Note 7) Marcel était-il vraiment fils de Paul ? En d'autres termes, fut-il vraiment un "CATHIGNOL" ? On peut évidemment avoir des doutes car Paul CATHIGNOL fut recensé à Lisieux en 1891, l'année précédant la naissance de Marcel. Mais bon, le recensement de 1891 eut lieu au printemps, et Marcel fut conçu à l'automne. Si l'on ajoute à ça que la ligne de chemin de fer Lisieux-Bernay était directe et que Paul CATHIGNOL avait été employé du Chemin de Fer, on déduit qu'un court voyage pour revoir sa femme et sa fille ne lui était pas du tout impossible. Il pouvait avoir en plus des affaires à régler à Bernay.
Par ailleurs, je n'ai pas trouvé de concubin pour Henriette Désirée DELAMARE, et pas de remariage non plus après 1900, quand elle fut devenue veuve. Elle semble donc avoir toujours été une parfaite épouse malgré l'infidélité notoire de son mari. Au premier mariage de Marie Désirée CATHIGNOL (1905), elle vivait seule avec sa fille. Et au second mariage (1923) de sa fille Marie Désirée, devenue veuve, elle vivait toujours seule à Menneval.

Bien sûr, tout ça ne prouve rien. Mais, en l'absence de preuves contraires à ce qui est écrit sur son acte de naissance, je classe Marcel Émile parmi les "CATHIGNOL" authentiques. 

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Marcel Émile fut donc le dernier enfant du couple. Enfin, je pense.

Venons-en aux fins de vie et décès.

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Paul CATHIGNOL mourut à l'hospice de Bernay le 16 mai 1900, à l'âge de 44 ans, donc.

Il était « terrassier, domicilié à Bernay, rue des Charrettes, […] époux de Henriette Désirée DELAMARE […], fils de […] ».

Enfin un domicile bernayen (et même toujours une profession) pour Paul ! Mais je n’ai pas plus de détails, car pas de recensement cette année-là, bien sûr.

Sa mère, ma bisaïeule Maria Amélie LEROUX, veuve Pierre CATHIGNOL, est citée dans l'acte, « domiciliée à Bernay, boulevard du Bas-Bouffey, sans profession ».

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Les très déplaisantes interdictions de communications de documents jugés « trop récents » ne m'ont pas permis de trouver l'acte de décès de Mme veuve Paul CATHIGNOL avant le 23 janvier 2020. D'où ce segment d'article progressif :

— Henriette Désirée DELAMARE fut recensée en 1911. Elle vivait alors seule à Menneval, étant « sans profession », après avoir marié sa fille aînée avec un veuf, le 4/9/1905 à Menneval (voir article 12, sur les recensements et la vie des familles autour de 1900).

— Elle est encore citée vivante le 3/2/1923  au remariage de sa fille Marie Désirée, comme vu plus haut ; et toujours domiciliée à Menneval (non présente à ce remariage). Elle était alors sans profession et vivait loin de sa fille, installée depuis assez longtemps en Seine-Maritime. "Sans profession" ne veut pas dire "sans ressources". Il est en effet probable que Marie Désirée, quasiment fille unique et qui a très peu connu son père, qui travailla en plus longtemps dans la même usine que sa mère, et n'eut donc pendant vingt ans guère que sa mère pour famille et relation, n'a pas dû la laisser tomber à ses mariages. Il serait intéressant de pouvoir lire, à ce sujet, ses contrats de mariage.

Il est regrettable quand même que Henriette Désirée DELAMARE n'ait pas pu accompagner sa fille en Seine-Maritime. Car, à part la compagnie de celle-ci qu'elle a eu le bonheur d'élever jusqu'à la conduire à son premier mariage, elle a eu, comme son mari, une vie particulièrement affreuse. L L 

— Enfin j'ai fini par trouver son acte de décès le 23 janvier 2020. Elle est décédée le 24 novembre 1927 à l'hospice de Bernay. Elle y est dite « journalière, domiciliée à Menneval. »

A-t-elle pu recevoir la visite de sa fille au moment de quitter ce monde, après tant et tant d'épreuves, dont une très longue solitude de 22 ans pour finir ? Je l'ignore car en ce temps-là seul les hommes pouvaient être témoins et Marie Désirée CATHIGNOL ne le fut donc pas. Ce fut le "Directeur économe de l'hospice" qui déclara (seul) le décès.

À noter que j'ai encore eu bien de la chance qu'elle ne soit pas décédée chez elle, à Menneval. En effet, pour cette petite commune, les NMD ne figurent pas dans des registres séparés, contrairement à ceux de Bernay. Et, comme ils ne veulent pas que nous puissions lire les naissances et mariages de 1927, les actes de décès de 1927 à Menneval ne sont pas en ligne contrairement à ceux de Bernay.

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B) Pierre Gustave CATHIGNOL, né à Bernay le 7 novembre 1859, est décédé à Bernay le 13 septembre 1871, au domicile de ses père et mère, rue du Collège, « âgé de 11 ans et 10 mois, sans profession ».

L'âge est très exact. Vu son âge, Pierre Gustave devait être encore écolier.

Destinée très comparable à son oncle Jean "l'Aîné" CATHIGNOL, mort à pas même dix ans, sans doute aussi écolier lui aussi. 

Son père, Pierre "l'Aîné", mon bisaïeul, est « employé au Chemin de Fer de l'Ouest ».

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C) Jules CATHIGNOL (né le 4 avril 1863 à Bernay), pour sa part, est mort à la guerre, en Indochine.

Il était zouave de première classe et est décédé de la variole à l'hôpital militaire de Nam Dinh le 27 décembre 1886, fauché en pleine jeunesse, donc, à 23 ans.

L'acte a été transcrit sur le registre d'état civil de Bernay le 10-02-1887.

Destinée très comparable à celle de son oncle Jacques CATHIGNOL (1834-1856), lui aussi décédé militaire loin de la France (Constantinople).

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D) Gabriel Alfred CATHIGNOL (3 mai 1864 à Bernay - Évreux 21 mai 1905) a dû avoir une triste vie. Il fut en effet dispensé du service militaire. On peut penser qu'il était handicapé car, en 1884, l'année de ses 20 ans, Jules n'étant pas encore mort, il n'a pas pu bénéficier d'une exemption pour cela, mais d‘une dispense. C'est son dernier frère, mon aïeul René Dominique CATHIGNOL, qui bénéficiera (partiellement) de l‘exemption.

Comme sa tante Désirée, ce malheureux garçon n'a pas trouvé à se marier. L

Il est décédé le 21 mai 1905, âgé de 41 ans, « à Évreux, section de Navarre, route de Conches où il résidait, célibataire, sans profession, domicilié à Bernay ».

Qu'entend-on par « domicilié à Bernay » ? Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y fut pas recensé en 1891, 1896, 1901.

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Aucun membre de cette fratrie de six garçons et une fille n'aura eu une vie "normale", avec mariage réussi ET descendance L (y compris mon aïeul paternel René Dominique CATHIGNOL ci-dessous, qui n'a pas vu grandir son fils unique, étant mort à 29 ans).

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E) Marie CATHIGNOL (13 février 1867 Bernay - Bernay 22 novembre 1905), sœur des quatre garçons précédents et des deux garçons suivants, s'est mariée, épousant le samedi 10 octobre 1885 à Bernay, Pierre Adolphe HULBERT.

Il est « apprêteur de rubans, âgé de 25 ans, né à Bernay le 6 septembre 1860 et y domicilié chez ses père et mère, présents et consentants ».

Marie est « blanchisseuse, âgée de 18 ans, domiciliée rue de la Barre chez ses père et mère, fille mineure de Pierre CATHIGNOL, employé au Chemin de Fer de l'Ouest, et de "Marie" (au lieu de "Maria") Amélie LEROUX, son épouse, sans profession, aussi présents et consentants ».

Un contrat de mariage a été passé devant Maître HOCHON, notaire à Bernay, le 9 octobre (la veille, donc).

Quatre témoins sans intérêt. Tout le monde signe.

a) Marie CATHIGNOL signe en premier, d'une jolie écriture cursive : Marie Cathignol

b) L'époux signe de même : Adolphe HULBERT

c) Maria LEROUX signe de même : f Cathignol

d) Pierre CATHIGNOL signe de façon moderne avec des lettres indéchiffrables

C'est, sauf erreur de ma part, le premier mariage "CATHIGNOL" avec les onze signatures : l'épouse, l'époux, les quatre parents, les quatre témoins, le maire ou son adjoint.

Vous pouvez trouver ce mariage ici (vue 62, sur 519, à droite).

Et les onze signatures ici (vue suivante, 63, à gauche).

Vous pouvez zoomer pour mieux lire. 

Le couple aura un fils, Louis Gustave HULBERT, né au domicile de ses père et mère, rue de la Barre à Bernay le 20 décembre 1886, et décédé en bas âge le 2 janvier 1887, « âgé de 12 jours » (exact, car il est décédé peu après 00h00).

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Et puis ce sera tout ! Pas d'autre enfant. Marie sera blanchisseuse toute sa vie d'adulte, mais mourra jeune, à 38 ans, le 22 novembre 1905. On peut mourir à tout âge, bien sûr, mais 38 ans, c'est assez inhabituel. Je me demande si ce métier de blanchisseuse était bien hygiénique, à cette époque. L

Je n'ai pas vu de remariage pour son époux, pourtant veuf encore jeune, et sans enfant à charge.

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F) Georges CATHIGNOL (14 juin 1875 Bernay - Rouen 2 mai 1945)

Bien que commis greffier (premier métier de "classe moyenne" dans notre famille CATHIGNOL très "populaire"), mon grand-oncle Georges est resté très longtemps célibataire. Sans doute même pensait-il qu'il ne se marierait pas, quand son frère puîné, René CATHIGNOL mon aïeul, décéda, le 26-02-1909, mon père n'ayant pas encore six mois.

Du coup, il épousa sa veuve, Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN, pour un mariage "blanc", selon ma mère. Ce mariage ne se fit d'ailleurs pas bien vite, ayant lieu le vendredi (notez le jour de la semaine, inhabituel à l'époque) 31 octobre 1913.

Ce couple émigra à St-Vincent-du-Boulay (Eure) où Juliette CHORIN, mon aïeule paternelle donc, née à Bernay le 7 août 1882, mourut le 13 octobre 1918, son second époux, Georges CATHIGNOL, étant alors commerçant.

Il semble que Georges ait accepté de quitter la fonction publique après le décès de sa mère en 1915, dont il était le dernier enfant vivant.

Devenu veuf avec un garçon de dix ans à élever (mon père était fils unique), Georges CATHIGNOL émigra alors à Rouen où vivait, mariée de son côté, la marraine et tante maternelle de son beau-fils, Berthe Léontine Félicie CHORIN (1886-1966), épouse Louis Léon Gabriel TOUZEAU (1885-1962), mariés à Bernay le 27 juin 1910.

Georges CATHIGNOL ne se remaria pas et décéda, veuf, le 2 mai 1945 à Rouen, sans postérité donc.

Voir de nombreux détails sur sa vie dans l'article XII (recensements à Bernay de 1891 à 1911) et l'article XIII (documents en ma possession).

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G) René Dominique CATHIGNOL (24 octobre 1879 Bernay - Bernay 26 février 1909), mon aïeul paternel, a donc épousé Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN. Mariage célébré à Bernay le jeudi 5 juin 1902.

Juliette CHORIN, mon aïeule, était née le 7 août 1882, chez ses père et mère, rue des Manufactures, à Bernay.

À son mariage, elle était « ouvrière de fabrique, domiciliée rue des Fontaines à Bernay, chez ses père et mère, présents et consentants ».

René CATHIGNOL était « ouvrier fondeur, âgé de 22 ans, domicilié avec sa mère à Bernay, boulevard du Bas-Bouffey, sans profession, présente et consentante ».

Il n'a point été fait de contrat de mariage.

Parmi les témoins :

b) Georges CATHIGNOL, « employé de bureau, âgé de 26 ans, domicilié aussi à Bernay, boulevard du Bas-Bouffey, frère de l'époux »

Tout le monde a signé. Parmi les signatures :

a) Juliette CHORIN signe : J. Chorin

b) René CATHIGNOL signe : R. Cathignol

c) Maria LEROUX signe : veuve Cathignol

d) Georges CATHIGNOL signe (avec léger parafe sur le "l" final) : G Cathignol

Vous pouvez voir l'acte de mariage de mes aïeuls paternels ici (vue 296 sur 325, gauche et droite). 

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Ce couple n'aura qu'un enfant, mon père :

1-32) Jean Robert CATHIGNOL, né à Bernay le 7 septembre 1908, au domicile de ses père et mère, rue des Manufactures.

Son père, René, est devenu « employé d'octroi ». Il est présent et signe : R. Cathignol (avec léger parafe sur le "l" final).

Juliette, sa mère, est « ouvrière d'usine ».

Vous pouvez voir l'acte de naissance de mon père ici (vue 33 sur 50, en haut à droite). 

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René CATHIGNOL mourut le 26 février 1909, « employé de commerce, à son domicile, rue des Manufactures à Bernay, âgé de 29 ans ».

Je possède le contrat de travail de mon aïeul. Les conditions étaient terribles. Pas étonnant qu'il n'ait pas passé l'hiver ! L

Vous pouvez voir son acte de décès ici ("2E 389", vue 313 sur 367, bas gauche), qui est un lien vers :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a011440744726xYFOIW/bed98717ec

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La mairie de St-Vincent-du-Boulay ne m'a pas fait l'honneur de m'envoyer une copie intégrale de l'acte de décès de mon aïeule Juliette CHORIN, mais seulement un court extrait.

Et comme elle est décédée en 1918 et que les Archives Départementales de l'Eure en ligne ne vont à ce jour que jusqu'à 1917 (des fois que mon aïeule viendrait leur demander des comptes), je n'ai toujours pas accès au texte intégral de son acte de décès. L

Voir ci-dessus, donc, puisqu'elle était alors remariée avec son beau-frère, Georges CATHIGNOL.

Et, pour ce qui est de son acte de naissance, vous pouvez le trouver ici, avec ses deux mentions marginales, pour ses deux mariages : "8 Mi 5176", vue 196 sur 326, bas gauche.

Lien développé :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a0114407447263151T6/a378765a49

Note : sa date de décès n'est pas indiquée en mention marginale. Celle de René CATHIGNOL ne l'était pas non plus sur son propre acte de naissance (voir le lien dans l'article N°5 du présent blog). Ils sont en effet morts trop jeunes, vu que c'est  en application de l’ordonnance du 29 mars 1945 que la mention du décès fut (théoriquement) portée en marge de l’acte de naissance de l’intéressé(e).

Ceci dit, la loi n'était pas toujours appliquée, et elle ne le fut pas pour Georges CATHIGNOL, qui n'a que son mariage en mention marginale sur son acte de naissance, que vous trouverez ici, alors qu'il est décédé le 2 mai 1945. Il n'y a que des corrections d'un employé mal réveillé dans la marge, en plus de la mention marginale concernant son mariage. L

Lien développé (la fin de l'acte est en page suivante) :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a011440744726RhivRU/3e510d748f

On trouve parfois des mentions marginales complémentaires en fin d'année quand la place manque dans la marge, ce qui est le cas ici, le numéro de l'acte faisant alors référence, mais je me suis reporté en fin d'année 1875 et je n'ai rien trouvé sur Georges CATHIGNOL. L

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Note : ma bisaïeule Maria Amélie LEROUX (1836-1915), dont nous avons une photo, avait perdu, fin 1909, six de ses sept enfants. Seul lui restait Georges. L

Et, de ses huit petits-enfants (7 "CATHIGNOL" et 1 "HULBERT"), il ne lui restait plus que Marie Désirée CATHIGNOL, mariée et ayant déjà quitté Bernay (voir article XII : les recensements) et Jean Robert CATHIGNOL, mon père, âgé d'un an. L

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C'en est fini pour la descendance de Pierre "l‘Aîné" CATHIGNOL, mon bisaïeul, dans la génération III.

Nous allons maintenant étudier la descendance de Jean "le Cadet" et de Marie Rose AMIOT, qui se résume presque à étudier la vie de Georges Pierre CATHIGNOL.

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J) Une fille, née le 28 juin 1866 à Bernay, hameau des Champeaux, chez ses père et mère, et présentée « sans vie » le jour même (voir article précédent).

Jean CATHIGNOL, journalier, est le déclarant. Il ne sait pas signer. (Louis) Michel AMIOT, son beau-père, l’accompagne. Il est « âgé de 42 ans, ouvrier rubanier, domicilié à Bernay ». Lui signe : Amiot

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K) Georges Pierre CATHIGNOL (24 avril 1868 Bernay - Broglie 30 novembre 1923)

Il épousa Clémence Eugénie HERVIEU le lundi 10 avril 1893 à Bernay.

Georges était « jardinier, âgé de 24 ans, domicilié 12 rue des Sources à Bernay, chez ses père et mère, présents et consentants ». Son père est « jardinier », sa mère est « rubanière ».

"Jardinier", c'était le métier des hommes de cette branche. Georges Pierre ou son père fut en effet surnommé « le roi des jardiniers » ou quelque chose dans ce goût-là. Je tiens ça de ma mère, je crois. Dommage de n'avoir pas plus de précisions à ce sujet.

Clémence Eugénie HERVIEU était « employée de commerce, âgée de 23 ans, domiciliée avec sa mère rue du Collège à Bernay, née à Fontaine-la-Louvet (Eure) le 15 novembre 1869 ». Sa mère, veuve, s'est remariée. Elle est absente mais consentante.

Il n'a point été fait de contrat de mariage.

Quatre témoins sans intérêt. Tout le monde a signé. Notamment :

a) L'épouse signe très élégamment : Eugenie Hervieu (sans accent mais avec léger parafe)

b) L'époux signe de façon moderne : G Cathignol (avec parafe englobant l'ensemble)

c) Jean CATHIGNOL signe d'une écriture cursive, mais assez malaisée : J cathignol

Pour rappel, Jean "le Cadet" CATHIGNOL n'avait pas su signer à son propre mariage, contrairement à ses deux témoins, ses deux frères aînés, Pierre "l'Aîné" mon bisaïeul et Léger. Lui aussi, comme son père, a appris sur le tard.

d) Marie Rose AMIOT signe un peu plus aisément : femme Cathignol

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Enfants de ce couple : je n'en ai trouvé qu'un :

1-30) Un garçon, « né sans vie, le 12 février 1894, au domicile de ses père et mère, rue des Charrettes à Bernay ». Son père est jardinier, sa mère employée de commerce.

Georges (Pierre) est présent et signe de sa signature moderne déjà vue.

C'est le sixième et dernier enfant né sans vie à Bernay dans la famille CATHIGNOL.

Après, je n'ai plus d'acte concernant ce couple.

On retrouvera régulièrement ce couple aux recensements jusqu'en 1911 (voir article XII), puis, à une date inconnue de moi (il n'y eut pas de recensement en 1916, pour cause de guerre bien sûr, et le recensement de 1921 n'est pas actuellement disponible en ligne), lui et son épouse se sépareront (sans divorce toutefois).

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Georges Pierre CATHIGNOL a eu un deuxième enfant, une fille, née de Hélène Marie GIRARD :

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2-33) Pierrette Jacqueline CATHIGNOL, née le 13 mai 1923 à Broglie (Eure), sur la Charentonne, comme Bernay, mais en aval, à environ 10 km au sud-sud-ouest de Bernay, à vol d'oiseau.

Cette cousine "issue de germains" de mon père était, à ma connaissance, la dernière "CATHIGNOL" à ne pas descendre de mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL.

Le déclarant est Georges Pierre, « domicilié route de l’Aigle avec Hélène Marie GIRARD, 34 ans, cultivateurs demeurant ensemble route de l’Aigle ». Signature moderne habituelle.

En mention marginale sur l’acte de naissance :

a) Reconnue en cette mairie le 2 janvier 1924 par sa mère.

b) Mariée à Broglie le 2 mars 1946 avec Roland Désiré CHEMIN.

Pierrette Jacqueline CATHIGNOL est décédée, veuve de Roland CHEMIN, le 1er février 2017, âgée de 93 ans et demi, donc. Domiciliée à Bailleul-sur-Thérain (Oise), elle est décédée à Clermont (Oise).

J'ai trouvé ce décès un jour grâce à un avis posté sur Internet. C'est, à ce jour et à ma connaissance, la personne née "CATHIGNOL" qui a vécu le plus longtemps. 

Pierrette CATHIGNOL était la dernière des 10 arrière-petits-enfants nés "CATHIGNOL" de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE.

Avec elle s'est éteinte la branche des "CATHIGNOL" descendant de Jean "le Cadet" et de Marie Rose AMIOT. Nous avons toujours bien sûr des cousins issus de cette branche, mais ils ne sont donc pas nés "CATHIGNOL".

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Georges Pierre était un peu plus âgé que son cousin germain Georges (7 ans d'écart) mais ils se sont connus et fréquentés, tant qu'ils ont vécu l'un et l'autre à Bernay. Ainsi, il nous reste une belle photo de Georges Pierre. L'un comme l'autre souffraient d'hypertrophie cardiaque mais Georges ne fit pas de service militaire, tandis que son cousin fut réformé après coup. Voir l’article XII.

Ensuite, l'éloignement des domiciles a séparé les deux cousins, comme dans beaucoup de familles.

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Georges (Pierre) CATHIGNOL mourut à Broglie le 30 novembre 1923, « cultivateur, époux de Eugénie HERVIEU ».

Il était donc âgé de 55 ans.

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Clémence Eugénie HERVIEU, son épouse, devenue veuve, s’est remariée. C’est (mal) écrit en mention marginale sur son acte de naissance mais j'ai retrouvé l'acte !

À Paris 16ème, le mardi 28 mars 1933, en Carême donc, alors âgée de 63 ans, toujours marchande de primeurs, domiciliée à Bernay 2 rue des Sources, elle a épousé, en secondes noces donc, Louis Joseph PIOVANI, domicilié à Paris, 28 rue Félicien-David, de nationalité non précisée, mais veuf aussi, cordonnier, âgé de 70 ans pour être né à Piadena (province de Crémone, Italie) le 5 août 1862.

Les deux époux ont signé, "E Hervieu" pour l'épousée. Témoins sans intérêt.

Il y eut un contrat de mariage passé par-devant Maître BOIZET, notaire à Bernay.

Ce détail est important car il semble que Louis PIOVANI était en fin de vie (décédé aussi en 1933 selon GENEANET qui a retrouvé sa tombe près de sa première épouse). Je pense donc que ce mariage entre deux personnes âgées si différentes (et dont on se demande même comment elles ont pu se connaître) a eu pour but, sinon principal au moins annexe, de déshériter certaines autres personnes.

Ceci dit, je me trompe peut-être : monsieur PIOVANI était peut-être en excellente santé lors de son second mariage et était donc alors loin de se douter qu'il mourrait la même année.

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Enfin, Clémence Eugénie HERVIEU est décédée à Bernay le 3 juin 1947 (toujours en mention marginale).

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De son côté, Hélène Marie GIRARD a épousé (après 1923, mais j’ignore où et quand) Alfred LANDRIEU.

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C'en est fini pour la descendance de Jean "le Cadet" CATHIGNOL et de Marie Rose AMIOT.

Il ne nous reste plus maintenant qu’à étudier la descendance de Pierre "le Cadet" CATHIGNOL et de sa seconde épouse, Marthe Alphonsine LÉCAILLON, qui se résume à étudier la vie de Ernest Eugène CATHIGNOL.

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Z) Ernest Eugène CATHIGNOL, né le 17 avril 1906 à Paris 18ème, 104 rue de la Chapelle. Disparu.

Ce n’est pas bien compliqué : je ne sais presque rien de lui.

Son prénom usuel devait être Ernest car c’était celui de son oncle maternel et sans doute parrain car très attaché à sa sœur.

Je sais qu’il n’est pas décédé à Paris, ou alors c’est après 1986 car depuis peu on a les décès jusqu‘à cette année, et j'ai fait tous les arrondissements et toutes les années. J’ai trouvé des "CATIGNOL" (une branche bien connue de moi, assez récemment éteinte, non reliée à notre famille) mais pas de "CATHIGNOL".

Son père étant décédé à Paris 18ème le 5 juin 1921, « époux [...] en secondes noces de Marthe Alphonsine LÉCAILLON », on peut supposer que la famille vivait normalement et qu’Ernest CATHIGNOL a atteint ses quinze ans.

Malheureusement, les recensements quinquennaux de 1906 à 1921 ne sont pas encore disponibles sur le site des Archives Départementales de Paris. C’est assez dommage car le délai de consultation pour les recensements est de seulement trente ans et on devrait donc avoir les recensements jusqu’à celui de 1982. Un peu moins suivant les recommandations de la CNIL qui limite en général d’un quart de siècle supplémentaire les publications sur Internet. Mais les recensements de 1946 et 1954 devraient être accessibles sur Internet ; et ils n’y sont pas, ni même, donc, ceux de 1906 à 1936. Mais bon… L

En voyant que la famille avait disparu de Paris après le décès de Pierre "le Cadet" CATHIGNOL, j'ai tout de suite pensé que Marthe Alphonsine et son fils étaient allés vivre à Saint-Denis (93) car là vivait Ernest Juvénal LÉCAILLON, frère aîné de Marthe Alphonsine pour être né à Chéry-Chartreuve le 15 novembre 1861 et très attaché à sa petite sœur (témoin à son mariage, premier témoin à la naissance de son fils dont il fut sans doute le parrain vu les premiers prénoms, premier déclarant au décès de Pierre "Le Cadet" CATHIGNOL) et il se trouve que j'avais raison.

En effet j'ai demandé au  Cercle Généalogique de la Seine-Saint-Denis s'ils pouvaient me rechercher Ernest CATHIGNOL après 1921 pour les années qui ne sont pas accessibles en ligne, et Mr Jean LÉCUYER, que je remercie vivement ici, administrateur de ce Cercle, a bien voulu me faire ces recherches, bénévolement de surcroît. Et il a trouvé l'acte de décès de Marthe Alphonsine LÉCAILLON, à Saint-Denis donc, en date du 27 février 1929.

Elle est décédée ce même jour, « sans profession », en son domicile (82 boulevard Ornano), et c'est encore son frère Ernest Juvénal (aussi « sans profession », aussi domicilié à Saint-Denis mais pas dans la même rue) qui est venu déclarer ce décès. Mais aucune mention n'est faite de son fils puisque, déjà, à l'époque, un déclarant suffisait, sans besoin de témoin(s). Ernest CATHIGNOL avait alors près de 23 ans et mon correspondant me signale que, de 1922 à 1942, il ne l'a pas trouvé dans les mariages ni les décès à Saint-Denis.

Qu'est-il donc devenu ? Aucune idée, hélas. Sûr : s'il s'est marié, ce n'est pas à Paris avant fin 1940 ni à Saint-Denis avant fin 1942.  

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Suite dans l'article VII qui traitera de la vie des "CATHIGNOL" de la génération IV.

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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans (72000) le 3 décembre 1949

Note 1 : les informations complémentaires sont les bienvenues.

Note 2 : les rectifications d'erreurs possibles sont, encore plus, les bienvenues.

Dans les deux cas, contact : cathignol@laposte.net.

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Dernière mise à jour : jeudi 23 janvier 2020 peu après 21h30 ; par rapport à l'édition du vendredi 15 février 2019 à 22h59, on trouve des nouveautés sur Henriette Désirée DELAMARE, épouse puis veuve Paul CATHIGNOL. Rien d'autre de nouveau.

 


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posté le 21-12-2012 à 14:22:09

V. CATHIGNOL, génération 2

Pour chaque enfant né "CATHIGNOL", je continuerai ma double numérotation comme dans l'article précédent :

D'abord son numéro d'ordre dans sa fratrie. Puis son numéro d'ordre dans la liste des "CATHIGNOL".

Sur les douze enfants du couple de départ, nous n'aurons finalement que trois familles "CATHIGNOL" !

À savoir celle de mon bisaïeul Pierre "l'Aîné", celle de Jean "le Cadet", qui épousa Marie Rose AMIOT, et celle de Pierre "le Cadet", qui eut un fils de sa seconde épouse, Ernest Eugène CATHIGNOL.

En effet, je ne connais pas d'enfant de Léger, pourtant marié ; couple stérile sans doute.

Quant à Géraud, Jean "l’Aîné" et Jean-Marie, ils sont décédés enfants, le premier et le troisième en bas âge.

Et Jacques ne s’est pas marié non plus, décédant soldat.

Voilà pour ce qui est des 8 garçons.

Pour ce qui est des filles, Marie "la Cadette" est décédée en bas âge ; Françoise s’est mariée mais, morte un an après son mariage, n’a pas laissé de postérité adulte ; et Désirée est morte célibataire, sans postérité.

Reste bien Marie "l’Aînée", qui s’est mariée et a eu au moins quatre enfants, mais ceux-ci ont porté évidemment le nom de leur père, soit "MAILLET".

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Un petit mot sur cette famille (nouveauté mai 2015) car j’ai oublié d’en parler dans mes autres articles. Le couple, marié en 1853, a vécu normalement à Bernay jusque fin 1864. Quatre enfants sont nés à Bernay :

— Alexandre MAILLET, né le 13 janvier 1855.

— Paul Fortuné MAILLET, né à Bernay le 25 avril 1859. Y décédé le 16 décembre 1863.

— Eugène MAILLET, né à Bernay le 30 septembre 1861.

— Marie Anaïs MAILLET, née à Bernay le 28 décembre 1864.

Puis la famille disparaît de Bernay et je ne l'ai retrouvée que le 1er août 2015 ! Et seulement à partir du recensement de 1891, à Drucourt pour le couple parental et à Bournainville pour leurs fils Alexandre et Eugène.

Où la famille a-t-elle vécu après le départ de Bernay ? Peut-être à Épreville-en-Lieuvin, car c'est là qu'Alexandre et Eugène se sont mariés.

Aucune nouvelle de Marie Anaïs MAILLET, par contre.

Drucourt et Bournainville (de nos jours Bournainville-Farverolles après fusion en 1965 avec Faverolles-les-Mares) sont deux communes voisines situées à 10 km au nord-ouest de Bernay. Épreville-en-Lieuvin, par contre, est située à environ 13 km au nord (légèrement à l'ouest) de Bernay. Et à environ 9 ou 10 km à vol d'oiseau, au nord (légèrement à l'est) de Drucourt et Bournainville-Faverolles.

J'étudierai la descendance MAILLET dans l'article 16, à paraître.

Ici je me contente de signaler le décès de Joseph MAILLET en 1892 à Drucourt, et celui de sa veuve Marie CATHIGNOL en 1896 aussi à Drucourt, l'un et l'autre âgés de 60 ans à leur décès. Curieusement, bien qu'âgés de 33 et 28 ans fin 1864, il semble qu'ils n'aient pas eu d'autres enfants ; ou alors des enfants qui n'ont pas vécu longtemps.

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Revenons donc maintenant aux deux familles "CATHIGNOL".

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A) La descendance de Pierre "l’Aîné" et de Maria Amélie LEROUX

C’est la branche qui nous fournit une postérité "CATHIGNOL" jusqu’à nos jours.

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1-14) Paul CATHIGNOL (1856-1900)

Sa vie sera terrible, comme on le verra quand on étudiera sa descendance.

Il naquit le 15 mai 1856, rue de la Couture à Bernay, chez ses père et mère. Son père n'était encore qu'un simple journalier de 24 ans, qui signa d'une écriture cursive avec des "pleins" et des "déliés" très marqués : catignolle.

Parmi les témoins qui signent : Léon Paul LESAGE, « 37 ans, écrivain ».

Cette profession d'écrivain consistait tout simplement à écrire en lieu et place des illettrés.

Léon LESAGE a signé d'innombrables actes d'état civil à Bernay.

Marié. Dont postérité jusqu‘à nos jours ; mais plus de "CATHIGNOL" vivants.

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2-15) Pierre Gustave CATHIGNOL (1859-1871)

Il naquit le 7 novembre 1859, rue de la Couture à Bernay, chez ses père et mère. Son père avait 27 ans et il était désormais « employé au Chemin de Fer », profession qu'il gardera presque jusqu'à sa retraite. Il signe aisément : catignolle (avec peut-être un "s" à la fin).

Présent aussi (et soussigné, bien sûr !) : Léon Paul LESAGE, « 40 ans, limonadier ». Eh oui, deux professions valent mieux qu'une, n'est-ce pas, cher monsieur Léon ? J

Décédé enfant.

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3-16) Jules CATHIGNOL (1863-1886)

Il naquit le 4 avril 1863, rue de Lisieux à Bernay, chez ses père et mère. Pierre, 31 ans, est « employé au Chemin de Fer », et Maria, 27 ans, est toujours qualifiée de « son épouse » par notre "ami" Pierre H. HACHE.

Pierre est présent et signe d'une façon moderne : on ne distingue pas toutes les lettres.

Décédé célibataire militaire. Sans postérité.

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4-17) Gabriel Alfred CATHIGNOL (1864-1905)

Il naquit le 3 mai 1864, rue de Lisieux à Bernay, chez ses père et mère. Son père est toujours « employé au Chemin de Fer ».

Décédé célibataire. Sans postérité.

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5-19) Marie CATHIGNOL (1867-1905)

Elle naquit le 13 février 1867, rue du Collège à Bernay, chez ses père et mère. Son père, « âgé de 34 ans », est « employé au Chemin de Fer de l'Ouest ». Il signe : Cathignol.

Mariée. Un seul enfant, décédé en bas âge. Postérité éteinte, donc.

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6-21) Georges CATHIGNOL (1875-1945)

Il naquit le 14 juin 1875, passage Grand-Bourg rue d'Alençon à Bernay. Son père y est dit « employé au Chemin de Fer de l'Ouest, âgé de 43 ans ». Il signe : Cathignol.

Beau-frère de la mère de mon père, puis son second époux quelques années après le décès de mon aïeul paternel, Georges CATHIGNOL fut donc à la fois l'oncle et le beau-père de mon père. Il ne laissa pas de postérité.

Il fut l’héritier de sa tante Désirée CATHIGNOL et choisit mon père comme héritier.

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7-23) René Dominique CATHIGNOL (1879-1909)

Il naquit le 24 septembre 1879, route de la Barre à Bernay. Son père a « 47 ans » et est « employé au Chemin de Fer de l'Ouest ». Il signe d'une signature de façon moderne, peu lisible.

Maria Amélie LEROUX, « son épouse, 43 ans », est « lingère ».

René CATHIGNOL fut mon aïeul paternel.

Vous pouvez voir son acte de naissance ici ("8 Mi 5176", vue 44 sur 326, à cheval sur la page de gauche et celle de droite), qui est un lien vers :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a0114407447263151T6/87d7dc4eb6

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B) La descendance de Jean "le Cadet" et Marie Rose AMIOT

Postérité jusqu’à nos jours. Mais terminée pour les "CATHIGNOL" par une fille née en 1923, mariée en 1946, décédée en 2017.

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1-18) "Une Fille" CATHIGNOL (1866-1866)

C'est le début d'une malédiction familiale qui verra 6 enfants naître sans vie en moins de 28 ans, dont 4 en moins de 5 ans, des mêmes parents pour ces derniers.

J'ai comptabilisé ces enfants pour deux raisons :

a) Ils figurent sur l'état civil, même si c'est uniquement dans l'état civil des décès.

b) Ils permettent d'avoir une idée de ce que fut la vie des familles "CATHIGNOL" de l'époque.

Ce n'est pas DU TOUT la même chose en effet que d'avoir une fille unique qui vivra et se mariera, et d'avoir une fille seule à vivre plus de cinq mois dans une fratrie de sept enfants, même si elle se marie ; et c'est hélas ce qui arrivera à Paul CATHIGNOL cité plus haut et à son épouse.

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Cette première fille est née et décédée le 28 juin 1866, hameau des Champeaux à Bernay, chez ses père et mère. Jean est « journalier, âgé de 22 ans et demi » (exact) et Marie Rose est « son épouse, âgée de 19 ans » (exact). Jean a déclaré ne pas savoir signer. Son beau-père, Louis Michel AMIOT, qui l'accompagnait, a signé aisément.

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2-20) Georges Pierre CATHIGNOL (1868-1923)

Marié. Dont postérité jusqu‘à nos jours. Mais pas postérité "CATHIGNOL" jusqu'à nos jours.

Il naquit le 24 avril 1868 au hameau de Champeaux à Bernay, chez ses père et mère.

Jean, « 24 ans », est toujours journalier, et son épouse a « 21 ans ».

Jean n'a pas su signer, mais les deux témoins ont signé :

a) Pierre CATHIGNOL, « 37 ans, employé au Chemin de Fer ».

b) Léger CATHIGNOL, « 29 ans, aussi employé au Chemin de Fer ». (les quatre âges sont exacts.)

Les deux témoins sont dits « oncles paternels de l'enfant, domiciliés à Bernay ».

Pierre "l'Aîné", premier témoin, est mon bisaïeul ; peut-être aussi le parrain, vu le second prénom du nouveau-né. Léger est le seul autre frère aîné de Jean "le Cadet" encore en vie.

Jean, est présent, bien sûr, il est le "déclarant". C'est donc sympathique de voir ces trois frères réunis ici. J

Pierre signe aisément, de façon moderne à peine lisible : Cathignol.

Léger signe difficilement, mais néanmoins aussi d'une écriture cursive : cathignole.

À noter, en passant, que c'est là une orthographe encore inconnue. Je dois en avoir une cinquantaine en tout.

Et que c'est la première et dernière fois que je vois Léger signer. Il a dû apprendre à écrire pour pouvoir, lui aussi, entrer au "Chemin de Fer". Mais il n’y restera pas, contrairement à Pierre. Léger avait peut-être un travail plus dur, étant moins instruit.

Jean ne sait pas encore signer, mais il apprendra, lui aussi. Il a le temps, il vivra presque... 80 ans ! J

Enfin, bien que tous deux soient encore vivants et domiciliés à Bernay au tout début de 1911, Jean "le Cadet" CATHIGNOL et Marie Rose AMIOT n'auront plus d'autre enfant. L

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C) La descendance de Pierre "Le Cadet" et de sa seconde épouse, Marthe Alphonsine LÉCAILLON

Pierre "Le Cadet" n'eut pas d'enfant (connu de moi) de sa première épouse Camille Anastasie AUGÉ (épousée à Bernay, le 13/10/1875). Il est bien possible qu'il en ait eu, mais alors ni à Bernay ni à Paris.

J'ignore tout de sa vie après son mariage avec Camille Anastasie AUGÉ. Est-il parti directement pour Paris ? En ce cas, il n'a pas eu d'enfant de cette première épouse.

Mais il n'est pas impossible qu'il soit allé vivre ailleurs avant de s'installer à Paris, où je ne le retrouve que plus de 23 ans après son mariage, au décès de cette première épouse, le 14 mai 1899. En ce cas, le couple a pu avoir un enfant (ou même plusieurs), décédé(s) en bas âge par exemple.

Ça paraît peu vraisemblable mais des choses "peu vraisemblables" arrivent parfois.

Ainsi, en 2015, ayant pu étudier l'état civil de Paris jusqu'en 1902, je pensais que Pierre "le Cadet" n'avait pas eu non plus d'enfant de sa seconde épouse. En effet il a épousé (à Paris 10ème) Marthe Alphonsine LÉCAILLON le 9/12/1899, et il n'est pas né d'enfant CATHIGNOL dans tout Paris en 1900, 1901, 1902.

Et pourtant ce couple a fini par avoir un enfant !! En 1906 (découvert le 10 septembre 2018, suite à une plus grande ouverture au public des archives du 20ème siècle) !!

Évidemment, le décalage générationnel est énorme car d'une part Pierre "le Cadet" CATHIGNOL était le dernier fils de Jean et Antoinette LENÈGRE, et, d'autre part, il était âgé de 54 ans (et demi) lorsque cet enfant est né !! Son épouse avait 39 ans et elle n'eut pas d'autre enfant CATHIGNOL (ou alors pas à Paris).

On a donc :

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1-31) Ernest Eugène CATHIGNOL, né à Paris 18ème le 17 avril 1906.

Je l'ai trouvé sans le chercher, bien sûr. Ce que je cherchais, c'était le décès de son père, et, comme il déménageait souvent, je faisais tous les arrondissements de Paris.

Pierre "le Cadet" CATHIGNOL est décédé le 5 juin 1921, toujours dans le 18ème.

Comme c'était à prévoir, il est mort avant sa femme. Et ça ne m'arrangeait pas du tout !

Car comme c'était à craindre, Marthe Alphonsine LÉCAILLON, très attachée à son frère Ernest, témoin à son mariage et parrain de son enfant, a quitté Paris où elle n'est pas décédée (on a les décès jusqu'en 1986 maintenant !!).

Explication ? Ernest LÉCAILLON et sa famille vivaient à... Saint-Denis !! Et Marthe Alphonsine a dû quitter Paris pour Saint-Denis. Enfin je suppose. Et bien sûr, elle a dû y emmener son fils, tout juste âgé de 15 ans. J'ai donc voulu faire des recherches à Saint-Denis. Mais il se trouve que l'état civil de la Seine-Saint-Denis n'est pas en ligne. Eh oui, c'est comme ça. Cette ville est dirigée par un maire communiste et, ce qu'ils ont trouvé à faire, dans les Archives Départementales du 93, c'est de mettre en ligne les journaux de l'Humanité d'autrefois et plein d'autres trucs communistes, comme des documents sur la CGT. Mais d'état civil, point ! Ils le feront un jour, qu'ils disent sur leur site ! Bref, je suis coincé ! Sauf bien sûr si quelqu'un veut faire les recherches à ma place, car on peut consulter l'état civil du 93 sur place.

Bref, à ce jour, je ne sais pas ce qu'est devenu Ernest Eugène CATHIGNOL.

À moins qu'il ait (par exemple) émigré au Canada et ait changé de nom, se faisant par exemple appelé "LEFRANÇAIS", je pense que sa descendance est éteinte, ou plus probablement, qu'il n'en a pas eu. Car il est inconnu de Google et inconnu de GENEANET. Ceci dit, je n'ai aucune preuve, bien sûr. Très dommage, vraiment. L

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Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE, malgré leur douze enfants dont huit garçons, n'auront donc eu, à ma connaissance, que 10 petits-enfants nés "CATHIGNOL".

Et, on le verra, beaucoup mourront sans postérité. L

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Après avoir étudié les enfants des "CATHIGNOL" de cette génération N°2, voyons ce que fut la vie de chacun des 12 frères et sœurs.

Note : les informations obtenues aux recensements de 1856 à 1886 sont dus aux travaux bénévoles effectués à Évreux en janvier-mars 2015 par mon cousin Jean Paul CHORIN, que je remercie une nouvelle fois ici.

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1) Pierre "l'Aîné" CATHIGNOL (1832-1892), mon bisaïeul, fut sans doute d’abord cultivateur, journalier ou domestique à Égliseneuve-d’Entraigues, qu’il quitta à 15 ans et demi ou 16 ans. Puis, après avoir été « domestique » (à son mariage, en 1854) et sans doute avoir exercé divers petits travaux, comme c’était l’usage dans notre famille, il rentra assez vite au chemin de fer où il fit carrière, dans la « Société des Chemins de Fer de l‘Ouest ».

Il est en effet encore « journalier » à la naissance de son fils aîné Paul (1856) mais déjà « employé au Chemin de Fer » à la naissance de Pierre Gustave, son second enfant (1859).

Il fut donc l’un des premiers employés de cette « Société des Chemins de Fer de l‘Ouest », créée le 16 juin 1855 !! (par la fusion de six petites compagnies de chemin de fer, selon Wikipédia)

Et la ligne Lisieux-Mantes-la-Jolie, qui passe par Bernay (et Évreux) fut inaugurée le 1er juillet 1855 !! (toujours selon Wikipédia)

Rappelons en effet qu’en 1850 le chemin de fer n’atteignait pas Clermont-Ferrand. Mais visiblement il atteignait déjà Bernay.

Pierre mourut le 10 janvier 1892, en son domicile à Bernay, rue Jacques-Daviel. Il était « âgé de 59 ans » (exact) et « employé retraité de la Compagnie des Chemins de Fer de l'Ouest ».

Voir son acte de décès ici (acte N°24 du "8 Mi 5190" ; vue 153 sur 518, bas, droite), qui est un lien vers ceci :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a011440744726Stj73u/ab412f9c75

À noter qu’en 1891, il fut recensé « journalier ». Ce n’est pas contradictoire s’il eut sa retraite, par exemple, à 55 ans (comme mon père, employé SNCF). Il n’allait pas rester sans rien faire.

De 1876 à sa mort (1892), Pierre hébergera sa petite sœur Désirée, qui travaillait de son côté. Désirée restera même chez sa belle-sœur jusqu’en 1896. Pierre hébergera aussi sa mère de 1881 à son décès (1883). Sans doute même dès son veuvage, je pense (1879).

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1 bis) Maria Amélie LEROUX (1836-1915), sa veuve, mourut bien plus tard : le 8 janvier 1915, 3 rue d'Orbec à Bernay. Elle y est dite « sans profession ». Seul, parmi ses sept enfants, mon grand-oncle Georges CATHIGNOL vivait encore.

Elle était « lingère » à son mariage (1854) et en 1861 et 1866 (recensements) et « couturière » au recensement de 1856.

En 1876, elle était « marchande de journaux » ! Très étonnant, bien sûr, mais j’ai la photocopie de Jean Paul et c’est écrit très lisiblement.

Encore qualifiée de « lingère » à la naissance de mon aïeul René CATHIGNOL en 1879, son septième et dernier enfant.

Après, elle sera qualifiée assez souvent de « ménagère ».

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2) Jacques CATHIGNOL (1834-1856) est décédé militaire, célibataire sans postérité, à Constantinople.

A sans doute dû faire différents petits travaux, d’abord à Égliseneuve-d’Entraigues puis à Bernay.

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3) Marie "l'Aînée" CATHIGNOL (aussi née en 1836 comme sa belle-sœur ci-dessus, d‘où une confusion sur une photo non datée et intitulée « Marie CATHIGNOL », ce qui m‘a longtemps fait croire que nous avions une photo d‘Auvergnate), fut « ouvrière rubanière » à son mariage (1853). Elle avait alors 17 ans. Ensuite, à la naissance de ses quatre enfants bernayens, elle n’avait pas de profession particulière, ce qui est bien naturel.

À Bernay, Joseph MAILLET (né en 1831) fut toujours qualifié de « couvreur » (« en paille » ou bien « en chaume »). Pourquoi ce couple a-t-il déménagé, alors que le mari avait un métier "réel" ? N’étaient-ils pas bien au hameau de la Pilette, là où ils se sont connus et aimés, et où ils sont restés environ dix ans ensuite, après leur mariage ? (en 1863 et 1864, ils vivaient hameau des Champeaux). Étrange.

Bref, Joseph MAILLET est décédé à Drucourt le 23 avril 1892. 

Marie "l'Aînée" CATHIGNOL  est aussi décédée à Drucourt, le 23 mars 1896.

Je les ai retrouvés au recensement de 1891 à Drucourt. Ils habitaient le hameau de "la Hêtraie". Joseph était devenu rubanier et Marie était redevenue rubanière. Le couple vit seul, ce qui est logique compte tenu de leur âge, même s'ils ont eu d'autres enfants après 1864.

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4) Géraud CATHIGNOL (1837-1837) n’a pas vécu à Bernay.

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5) Léger CATHIGNOL (né en 1838) fut domestique (R-1856). Ouvrier rubanier (à son mariage, le 28-06-1861) avec Adèle Virginie BUNEL (née en 1834, domestique à son mariage) et rubanier (très peu de temps après, au R-1861, avec son épouse mais encore domicilié chez ses parents). Puis il entra au Chemin de Fer ; il avait, parallèlement, appris à signer (entre 28-06-1861 et 24-04-1868).

Employé au Chemin de Fer (au R-1866 et le 24-04-1868, à la naissance de son neveu Georges Pierre CATHIGNOL, fils de son frère puîné Jean "Le Cadet"). Journalier (R-1872). Domestique (R-1881).

Lui et son épouse, sans descendance, vont vivre à Bernay au moins jusqu’au recensement de 1881. Ils furent toujours recensés dans la même maison, y compris en 1881 où, tous deux domestiques, ils étaient logés chez leur patron commun.

Mon cousin Jean Paul CHORIN les a retrouvés plusieurs fois dans les recensements de Bernay.

En 1881, après avoir été journaliers (1872), ils étaient tous deux domestiques dans une riche famille avec leur neveu Jules CATHIGNOL (18 ans), le 3ème fils de Pierre et de Maria LEROUX, qui mourra 5 ans plus tard en Indochine.

Ensuite, ils ont quitté Bernay pour Bournainville. C'est en effet là que j'ai retrouvé le couple, au recensement de 1891, le plus ancien des cinq recensements des communes de l'Eure qui soient en ligne. Bournainville était une petite commune de 319 habitants située à 10 km au nord-ouest de Bernay. Je dis "était" car elle a fusionné avec Faverolles-les-Mares le 1/1/1965 et se nomme désormais Bournainville-Faverolles (429 habitants en 2012).

Léger était journalier et Adèle domestique. 

Au recensement de 1896, Léger est toujours journalier et Adèle rubanière.

Au recensement de 1901, Léger est ouvrier agricole et Adèle toujours rubanière. Elle travaille pour Georges COURCOL, un riche industriel local.

Léger CATHIGNOL décède à Bournainville le 28 mai 1902, en son domicile, village de l'Église, journalier, âgé de 63 ans. Le couple a donc pu fêter ses noces d'émeraude (40 ans de mariage), mais sans enfant.

Adèle BUNEL est restée à Bournainville où elle a sans doute fini sa vie. Au recensement de 1906, elle vit seule, travaillant toujours, à 72 ans donc, en tant que rubanière pour Mr COURCOL, fabricant de rubans.

En 1911, elle n'est plus recensée. On peut penser qu'elle est décédée entre-temps. Malheureusement les actes d'état civil de l'ancienne commune de Bournainville ne sont pas en ligne pour la décennie 1903-1912, contrairement à ceux de l'ancienne commune de Faverolles-les-Mares, qui y sont EN DOUBLE EXEMPLAIRE ! L

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6) Jean "l’Aîné" CATHIGNOL (1840-1850) est mort à Bernay, mais avant le premier recensement de notre famille (1851).

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7) Jean "le Cadet" CATHIGNOL (1843-1923) est décédé à Broglie le 5 février 1923. Broglie est une petite commune de l'Eure, sur la Charentonne comme Bernay, mais en aval, à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Bernay.

J'ignorais que Jean "le Cadet" avait quitté Bernay, mais j’ai bénéficié d’une chance extraordinaire pour avoir cet acte de décès. J’ai en effet écrit en mars 2014 à la mairie de Broglie pour avoir un autre acte en date de 1923, l’acte de naissance de sa petite-fille Pierrette Jacqueline CATHIGNOL née en cette commune le 13 mai 1923, y étant autorisé puisque cet acte avait dépassé les 75 ans d’âge ; et j’ai reçu l’acte demandé, accompagné de… l’acte de décès de Jean "le Cadet" CATHIGNOL et celui de son fils Georges Pierre, qui eurent lieu aussi en 1923 à Broglie !! Il y a vraiment des gens complaisants, et intelligents en plus, ce qui ne gâte rien évidemment. Le maire ou/et sa secrétaire ont dû penser que je serai très intéressé par ces deux actes de décès, et c’est le cas, bien sûr ! Qu’ils en soient très vivement remerciés ici.

Je ne sais pas de façon formelle si le décès de Jean "le Cadet" est le dernier des décès des 12 enfants de Jean éponyme et Antoinette LENÈGRE son épouse, car il me manque toujours le décès de Jean Marie, porté disparu L. Mais bon, c'est très vraisemblable.

Ce qui est sûr, c’est qu’il a eu une très longue vie, 79 ans et demi, contrairement à Jean "l’Aîné", mort à pas même 10 ans (Égliseneuve-d’Entraigues 1840-1850 Bernay). Je ne connais pas de CATHIGNOL masculin ayant vécu aussi longtemps, mais il y en a peut-être eu.

Après avoir été longtemps jardinier à Bernay, dans une ville donc, il retrouvait enfin à Broglie un peu de l’air pur de son enfance, décédant « en son domicile, route de L’Aigle », près de la campagne, donc. (L’Aigle est une petite ville de l’Orne, à 27 km au sud de Broglie, par la route.)

On le dit « veuf de Marie Rose AMIOT », né à « Entreigues » (SIC) « le 23 juillet 1843 », mais, curieusement, son fils Georges Pierre CATHIGNOL, dont le nom est écrit sans H (contrairement à celui de son père), déclarant, soussigné, cultivateur, domicilié route de L’Aigle, n’a pas su donner l’identité des parents de son père (c’est écrit dans l’acte de décès).

Par contre Georges Pierre signait très élégamment, de façon très moderne, et avec un "h" dans son patronyme.

Professions détaillées :

Domestique (R-1861). Il a 18 ans cet été-là et il vit encore chez ses parents. Journalier (mariage en 1864, R-1866, R-1872 et R-1876). Jardinier (R-1886, R-1891, R-1896, R-1901, R-1906, R-1911).

Les recensements nous apprennent encore qu'il hébergea son beau-frère Louis Michel AMIOT, cordonnier (R-1872), puis ses vieux beaux-parents, Louis Michel AMIOT (R-1896 et décès en 1900) et Marie Françoise ADELINET (R-1896 ; R-1901 ; R-1906).

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7 bis) Marie Rose AMIOT (1847-1911) était couturière à son mariage (1864), alors âgée de 17 ans. Ouvrière en rubans (R-1872). Apprêteuse de rubans (R-1886, R-1891). Rubanière (R-1896).

Elle est décédée le 25 janvier 1911, en son domicile rue des Sources à Bernay, après 46 ans de mariage, donc.

Elle était alors « marchande de légumes ». Jean CATHIGNOL, son époux, était « jardinier ».

C'est un des mariages CATHIGNOL les plus longs que je connaisse, un peu inférieur toutefois à celui de Jean CATHIGNOL éponyme (48 ans) et celui de mon frère Dominique, qui va bientôt fêter ses noces d'or, sans doute une première pour un couple "CATHIGNOL", tous sexes confondus.

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8) Françoise CATHIGNOL (1845-1866). Sa vie a été examinée dans l’article précédent. Mariage à 20 ans avec Alexis RENAULT et décès un an après, un mois et quelques jours après la naissance de son fils unique, décédé pour sa part huit jours avant sa mère. Pas de postérité donc.

Au recensement de 1861, âgée de 16 ans, elle vivait en famille chez ses parents mais travaillait déjà : « ouvrière en rubans ».

Même profession à son mariage (« ouvrière rubanière ») et sans doute aussi à son décès (« ouvrière de fabrique »).

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8 bis) Alexis Nicolas RENAULT : né en 1844, marié en 1865, veuf en 1866, remarié en 1872. Journalier à son premier mariage ; ouvrier teinturier à son second mariage.

Veuf sans enfant vivant, Alexis Nicolas RENAULT épousa, en secondes noces, devenu ouvrier teinturier, le mardi 2 janvier 1872 à Bernay, Marie-Madeleine Charlotte HIPPOLYTE, ouvrière de fabrique, née à Abbeville (Somme) le 6 février 1845. Ses parents étaient encore vivants.

Alexis Nicolas RENAULT est décédé à Bernay, en son domicile boulevard du Bas-Bouffey, le 2 novembre 1892. Il était alors « âgé de 48 ans, marchand de journaux, époux de Marie-Madeleine Charlotte HIPPOLYTE », sur déclaration de son père, autre Alexis Nicolas RENAULT, « âgé de 70 ans, maçon, domicilié à Bernay ». En fait, ce dernier était âgé de 69 ans ; il mourra 4 ans après son fils, le 7 septembre 1896, à Bernay, à l’âge de 73 ans.

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9) Marie "la Cadette" CATHIGNOL (1847-1848). Comme Géraud, n’a pas vécu à Bernay.

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10) Jean Marie CATHIGNOL (né en 1848 à Bernay). Probablement décédé enfant. Peut-être vers 1856, car il n’est pas décédé à Bernay, et mon cousin Jean Paul CHORIN n’a pas trouvé ses parents à Bernay à l’occasion de ce recensement.

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11) Pierre "le Cadet" CATHIGNOL (né en 1851) mourut le 5 juin 1921, à Paris 18ème (voir plus haut). Il n'avait pas tout à fait 70 ans.

C'est grâce à la loi de 1897 sur les "mentions marginales" que j'ai pu connaître, inscrits donc en mention marginale en 1899 sur son acte de naissance, les date et lieu du second mariage de Pierre "le Cadet" CATHIGNOL. Je n'aurais jamais eu l'idée d'aller le chercher à Paris !

Il était normand et son épouse aussi (née dans le Calvados). Les "CATHIGNOL" n’ayant aucune famille connue à Paris, il est surprenant de l’y retrouver en 1899.

Je ne sais pas grand-chose de sa vie. Les recensements m’apprennent toutefois qu’il fut « garçon boucher » dès l’âge de 15 ans (R-1866). Il vivait alors chez son patron, rue d'Alençon. Sur ce recensement, il est prénommé « Pierre Alexandre » (et « Alexis » 5 ans avant au R-1861, quand, enfant, il vivait encore chez ses parents).

Je le retrouve ensuite à son premier mariage avec Camille Anastasie AUGÉ, le 13-10-1875. Il est boucher et est toujours domicilié rue d’Alençon.

Ensuite, il y a ce fameux départ pour Paris dont je ne connais ni la date ni la cause. Camille AUGÉ décède en 1899, son époux étant dit « journalier ». Mais il redevient « boucher » quelques mois après, lors de son remariage. Il est fort possible (et même probable) qu’il ait toujours été boucher car l’acte de décès de sa première épouse a pour déclarant et témoins des inconnus. Chose sûre en tout cas : les époux vivaient ensemble (c’est écrit sur l’acte). Si Camille AUGÉ n’est pas décédée à son domicile, c’est sûrement qu’elle est morte dans un l’hôpital.

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11 bis) Camille Anastasie AUGÉ (1855-1899) était blanchisseuse à son mariage. Elle est morte à 43 ans, le 14 mai 1899 à Paris XV°, « journalière » elle aussi.

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11 ter) Marthe Alphonsine LÉCAILLON (née en 1866), elle, était caissière lors de son mariage avec Pierre CATHIGNOL. Ce métier s’accorde assez bien avec celui de boucher, surtout si Pierre CATHIGNOL n’avait pas d’enfant pour le seconder dans son travail. À 33 ans, on était déjà une "vieille fille" et ce mariage était peut-être sa dernière chance. Un enfant à 39 ans : Ernest Eugène CATHIGNOL (voir plus haut).

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12) Désirée CATHIGNOL (1855-1917) mourut le 8 novembre 1917 à l'hospice de Bernay, ville qu'elle semble n'avoir pas quittée, de sa naissance à (presque) sa mort, sauf dans ses dernières années, étant domiciliée à St-Vincent-du-Boulay à son décès (alors « sans profession »).

Sans doute vivait-elle alors chez son neveu et héritier Georges CATHIGNOL, ancien greffier à Bernay devenu commerçant à St-Vincent-du-Boulay, et l'épouse de celui-ci, mon aïeule paternelle Juliette Ernestine Alphonsine  CHORIN (y décédée le 13 octobre 1918), dont il était le second époux, puisque Georges, vivant avec mon père (alors fils de feu René Dominique CATHIGNOL et de susdite encore vivante Juliette CHORIN) à la fois son neveu, beau-fils et futur héritier, n'avait pas encore rejoint Rouen, ce qu'il fera sans doute une fois devenu veuf à son tour, fin 1918 donc.

Douzième et dernière enfant de ses parents, c'est la seule de la fratrie à être demeurée célibataire, parmi celles et ceux qui ont eu une vie d'adulte suffisamment longue.

J’éprouve évidemment une tendresse particulière pour Désirée, rejetée et méprisée par les hommes de son temps, qui n’ont pas voulu d’elle pour épouse. Elle a travaillé toute sa vie d’adulte, et elle a pu vivre en famille jusqu'en 1896.

En 1872, à 17 ans, elle vit encore chez ses parents, qui n’ont plus qu’elle chez eux, au hameau du Bois Taillefer, en Bernay bien sûr. Elle est « ouvrière en rubans ».

En 1876, à 21 ans, elle vit rue de Morsan chez son frère Pierre mon bisaïeul, sa belle-sœur Maria et 3 de leur enfants, Gabriel, Marie et Georges (les deux garçons étant tous deux prénommés « Jules » dans ce recensement). Elle est « ouvrière de fabrique ».

En 1881, à 26 ans, elle vit rue de la Barre avec sa mère devenue veuve entre-temps et avec mon bisaïeul Pierre, son épouse Maria LEROUX et leurs trois derniers enfants, Marie, Georges et René, mon aïeul. Elle est encore « ouvrière de fabrique ».

En 1886, elle vit toujours rue de la Barre avec son frère Pierre mon bisaïeul, sa belle-sœur Maria et ses neveux Georges et René. Entre-temps, sa mère est décédée et sa nièce Marie s’est mariée. Elle est « rubanière ».

En 1891, pareil. Même profession aussi. Mais la famille habite maintenant rue Jacques-Daviel.

En 1896, Désirée vit toujours avec sa belle-sœur Maria LEROUX, devenue veuve de mon bisaïeul Pierre en 1892. Ses neveux Georges et René sont toujours présents. Elle est « ouvrière rubanière ».

Changement en 1901. Désirée vit désormais seule, au 23 rue des Charrettes. Elle est toujours « ouvrière rubanière ».

En 1906, Désirée vit seule rue des Charrettes et est « apprêteuse de rubans ».

En 1911 enfin, elle ne travaille plus à l’usine. Son patron est toujours Mr MASSELIN, mais Désirée est désormais concierge, rue de la Couture.

Puis vient la guerre.

Je possède d'elle un document émanant de soldats blessés qui la remercient pour son travail d'infirmière (ou d'aide-soignante ?) durant la "Grande Guerre".

Note : je n’ai que depuis peu l’acte de décès de Désirée CATHIGNOL, les NMD de l'Eure en ligne atteignant actuellement... 1917 !! J

Je connaissais cette date par un « acte de notoriété » dressé après sa mort (voir article XIII de ce blog) qui est resté dans notre famille puisque Désirée a tout légué à son neveu Georges CATHIGNOL, qui, lui aussi sans héritier direct, a tout légué à son neveu et beau-fils Jean Robert CATHIGNOL, mon père.

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Pour plus de détails sur la vie de certains CATHIGNOL de cet article et de leur famille, se reporter à l'article XII qui étudie les cinq recensements de 1891 à 1911 dans le département de l'Eure. Et qui donne aussi quelques informations militaires.

Vous retrouverez la vie des "CATHIGNOL" de la génération III dans l'article suivant, numéroté VI.

Je compte faire aussi un article présentant les recensements de 1851 à 1886, présents et consultables aux A.D. d’Évreux dès que je les aurai tous.

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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans (Sarthe) le 3 décembre 1949

Contact : cathignol@laposte.net

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Dernière mise à jour : lundi 4 février 2019 à 18h41

 

 

 

 


 

 

 

 


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posté le 20-12-2012 à 17:26:44

IV. Jean CATHIGNOL à Bernay

En 1988 et 1989, j'ai travaillé une semaine aux Archives Départementales de l'Eure, à Évreux, et une autre semaine à Bernay même, faisant avancer ma généalogie normande (beaucoup d'ancêtres) et ma généalogie des "CATHIGNOL" aussi, bien sûr.

En 2014, j'ai pu la poursuivre car les A.D. de l'Eure ont eu la bonne idée de mettre l'état civil en ligne (du moins jusqu'à 1912), les recensements (hélas seulement cinq, ceux de 1891, 1896, 1901, 1906 et 1911), et les matricules militaires (de 1867 à 1921).

Par ailleurs mon cousin Jean Paul CHORIN s’est offert à m’aider et m’a envoyé les recensements à Bernay de 1856 à 1886, avec photocopies, ce dont je le remercie vivement, d’autant plus qu’il m’a également envoyé des photocopies de contrats de mariage.

Enfin, je vous signale que, si vous désirez photocopier certains actes parmi ceux qui sont en ligne, vous vous rendez à :

http://archives.cg27.fr/.

Et si vous avez un problème, écrivez-moi.

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Commençons par les naissances des trois derniers enfants du couple CATHIGNOL-LENÈGRE.

Je vais leur donner deux numéros, celui d'ordre de naissance dans la fratrie, puis celui d'ordre de naissance dans la série des 53 "CATHIGNOL".

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— 10-11) Jean-Marie (ou Jean Marie, le tiret n'est pas bien net, tant sur la collection départementale en ligne que sur l'exemplaire  municipal que j'ai trouvé à Bernay même en 1988 ou 1989) CATHIGNOL, né le 18 juin 1848 à Bernay.

Voilà un bien curieux prénom, totalement inconnu en Auvergne, où jamais un prénom double ne vit le jour !! J

Le parrain devait s'appeler Jean, je pense, mais les Normands ont dû "raisonner" J les parents et leur faire remarquer que, ici, en Normandie, on ne donnait pas TROIS FOIS le même prénom à trois enfants différents. J

L'acte nous apprend que Jean-Marie est né au domicile de ses père et mère, rue des Manufactures. C'est une rue qui n'existe plus, dommage. Mais la famille n'y restera pas longtemps. Jean CATHIGNOL est ramoneur !! C'est son nouveau métier. Il n'y a pas besoin de beaucoup d'imagination, surtout quand on a visité les immenses étendues campagnardes et montagneuses d'Égliseneuve-d'Entraigues, pour comprendre que les débuts n'ont pas dû être faciles, dans tout ce noir !!

C'est une sage-femme qui a mis l'enfant au monde, Madame Françoise CLÉMENT, qui a signé, et en premier.

L’âge des parents n’est pas précisé.

Jean Marie est le 99ème enfant à naître dans ce registre à Bernay, le 100ème se nommera "CONARD", ça ne s'invente pas !!

Pour sa maman, c'est le 10ème enfant depuis son mariage, soit en moyenne un enfant tous les 21 mois environ. Huit sont encore vivants, et il y a peut-être plus d'un salaire dans la famille, car mon bisaïeul Pierre (16 ans) est en âge de travailler. Peut-être même aussi son frère Jacques (14 ans).

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— 11-12) Pierre CATHIGNOL, né le 18 juillet 1851 à Bernay.

C'est ainsi : chaque siècle, quand un "Jean CATHIGNOL" épouse une jeune fille née en l'an 13, le dernier fils du couple naît le 18 juillet de l'an 51.

L'acte nous apprend que Pierre est né au domicile de ses père et mère, rue Étroite.

Encore une rue qui n'existe plus, dommage.

Son père est ramoneur, « âgé de 47 ans », ce qui est plausible. Sa mère est « âgée de 38 ans », ce qui est vrai.

À noter que l'un des deux témoins soussignés est un « marchand de peaux de lapins ». ^^

À noter que les Normands ont laissé naître ce deuxième "Pierre", peut-être parce qu'il est difficile à confondre avec son frère aîné, qui a déjà 19 ans et qui est peut-être le parrain.

Ce second "Pierre CATHIGNOL" se mariera deux fois, une première fois en 1875 à Bernay, du vivant de ses parents, et une seconde fois, devenu veuf, en 1899 à Paris X° (et non à Paris VI° comme c'est noté en marge de son acte de naissance).

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— 12-13) Désirée CAT(H)IGNOL, née le 2 juin 1855 à Bernay.

C'est le dernier enfant de la fratrie. D'où vient ce prénom ? Il est totalement inconnu en Auvergne. Peut-être (c'est une supposition) ses parents "désiraient" un douzième enfant, à l'image de certains patriarches bibliques. Et, comme en plus il s'est fait attendre quatre ans, on peut faire cette supposition. Mais ce n'est qu'une supposition.

Ce qui est sûr, par contre, c'est que l'adjoint au maire a changé ; et cet individu a oublié le "H" de Désirée.

Je la compte quand même dans la série des "CATHIGNOL", bien sûr, de la même façon que, inversement, dans la commune de Messeix (63750), j'avais vu un jour un acte de baptême d'une certaine "Catherine CATHIGNOL", née le 2/12/1759, au sein d'une famille, qui, depuis plus de deux siècles, s'est toujours appelée "CATIGNOL" (avec variantes, dont celle-ci, donc). C'était accidentel, bien sûr, et Catherine fit partie de la famille "CATIGNOL" comme Désirée fait partie de la famille "CATHIGNOL".

Du reste, j'ai la photocopie de son testament (voir article XIII), et elle dit se nommer « Désirée Cathignol » et signe : "Cathignol".

D'ailleurs on verra que, parfois, dans certains actes (mariage, décès), la lettre "H" de certains de ses frères et sœurs a aussi disparu.

À noter quand même le nom de ce nouvel adjoint qui sut si mal recopier le patronyme du père :

Il se nommait "Pierre Hippolite HACHE" !! Impressionnant, n'est-ce pas, cette profusion de "H" ? J'en vois quatre ; et vous ? J

L'acte nous apprend que Désirée est née au domicile de ses père et mère, hameau de la Pilette. Ce hameau n'existe plus de nos jours. La famille CATHIGNOL y habitait déjà en 1853 et elle va y demeurer longtemps. Le loyer y était sans doute moins cher et l'air y était sans doute bien plus pur.

Elle est « fille de Jean CATIGNOL » (sans "H", donc), « émouleur, âgé de 50 ans », ce qui est plausible, et d'Antoinette LENÈGRE, « âgée de 42 ans » , ce qui est exact.

Émouleur, Jean CATHIGNOL l'était déjà en 1853. À noter par ailleurs qu'il dit toujours ne pas savoir signer alors qu'il l'a fait en 1853 et 1854, aux mariages de sa fille Marie et de mon bisaïeul Pierre (voir plus bas).

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C'en est fini pour les naissances. Voyons maintenant ce que sont devenus les enfants jusqu'aux décès de leurs parents.

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1) Le premier évènement est un décès. C'est l'aîné des deux "Jean CATHIGNOL" qui décède à l'hospice de Bernay, le 22 mai 1850, « âgé de huit ans » . En fait, il en avait presque dix.

Son nom est orthographié "CATIGNOLLES". Pas d'information intéressante.

Note : pour qui l'ignore, je signale que la cause du décès n'a pas à figurer sur l'état civil. Seule exception : actes militaires.

On ne sait donc pas si ce petit Jean est décédé d'une maladie ou bien d'une crise d'appendicite, ou encore d'un accident, etc.

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2) Le deuxième évènement est le mariage de Marie, 3ème enfant du couple, avec Joseph MAILLET. Il eut lieu le mercredi 23 novembre 1853 à Bernay. Pierre "Hippolyte" (orthographe classique du prénom, cette fois) HACHE se charge du mariage, et, fidèle à sa mauvaise habitude, déshabille Marie de son "H". Sans doute trouvait-il qu'il n'en fallait que pour lui, des "H", à ce Monsieur "H" !! L

Marie se marie jeune, à 17 ans, comme sa mère !

Joseph MAILLET est "couvreur en paille", né à Bernay le 14 juin 1831. il est domicilié au hameau de la Pilette, comme sa future.

Marie CATHIGNOL (sans son "H", donc) est "ouvrière rubanière", domiciliée chez ses parents, bien sûr. Les quatre parents sont présents et consentants ; Jean CATHIGNOL, dont Mr HACHE a évidemment omis le "H", étant émouleur.

Un contrat de mariage a été passé, le même jour, devant Maître SIMON.

Les quatre témoins sont quatre Normands inconnus : un cordonnier, deux journaliers et un perruquier. Tout le monde signe, sauf l'épouse et la mère de l'époux.

Marie n’est donc pas allée à l’école, contrairement à son frère aîné Pierre.

On retrouve donc, 23 ans après, l'écriture cursive d'Antoinette LENÈGRE, beaucoup changée.

Et, surtout, pour la première fois, on découvre une signature de Jean CATHIGNOL éponyme !!

Il signe (très difficilement) : j e a n c a t i g n o l (avec un "n" ressemblant à deux "u").

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3) Le troisième évènement a lieu l'année suivante. C'est le mariage de mon bisaïeul, Pierre CATHIGNOL.

Le mariage est célébré à Bernay, « le mercredi 27 septembre 1854 à 8 heures du soir ».

C'est toujours Pierre Hippolyte HACHE qui s'en charge, mais on a dû lui faire la leçon car le nom "CATHIGNOL" est cette fois convenablement orthographié, du moins dans la marge. Le "H" disparaît 3 fois sur 3 dans le corps du texte.

Pierre est domestique et il habite hameau de la Pilette, chez ses parents, présents, consentants et soussignants.

Son père est émouleur.

Pierre épouse ma bisaïeule Maria Amélie LEROUX, lingère, née à St-Martin-du-Manoir (Seine-Maritime) le 27 juillet 1836, demeurant à Bernay rue de la Couture (disparue) chez sa mère, fille de feu mon trisaïeul François Léon LEROUX, et de ma trisaïeule Catherine Mélanie GUILLOUARD, sa veuve, présente et consentante.

Note : François LEROUX, facteur à son décès, était mort le 20 mars de cette année 1854, à Bernay.

La lettre "H" continue de « hanter » la famille CATHIGNOL : non seulement le "marieur" se nomme "HACHE" (on commence à le savoir, mais ce "H" n'est-il pas le thème de ce blog ?), mais encore le contrat de mariage a été passé (le 17 septembre) devant Maître HACHE, notaire à Bernay !!

Voici les témoins :

a) François GUILLOUARD, 52 ans, serrurier, oncle de l'épouse.

b) Jean TOURNADRE, 35 ans, marchand de rouennerie.

c) Jean FLAGÈLE, 45 ans, marchand.

d) Pierre Armand Eugène CONARD, 35 ans, journalier.

Les parties, leurs parents et les quatre témoins ont signé.

Le premier est de ma famille normande, bien sûr.

Le quatrième est hors-famille. On n'a pas de ça chez nous !! J J

Le deuxième porte un nom auvergnat, mais il n'est pas de ma famille (proche).

Le troisième est d'origine auvergnate, sans doute un proche parent de Madeleine FLAGEL (1753-1832), mère de Catherine MATHEUF, encore vivante au mariage de Jean CATHIGNOL et d'Antoinette LENÈGRE, et même à la naissance de Pierre, son arrière-petit-fils, qui se marie ce soir.

On reverra souvent la famille FLAGEL, qui avait gardé des liens avec la famille CATHIGNOL, émigrant peut-être en même temps, au moins pour partie.

Les signatures :

a) Pierre signe en premier, d'une écriture cursive, mais pas bien maîtrisée : pierre catiGnolle

b) Ma bisaïeule signe élégamment : Maria Leroux

c) Jean signe ensuite : j e a n c a t i g n o l (il a toujours du mal à faire les lettres "n", qui ressemblent à des "u", mais il est en net progrès).

d) Antoinette signe curieusement : f catignol (pour "femme catignol"), d'une écriture de moins en moins cursive, chaque lettre étant séparée.

Vous pouvez voir ce mariage ici et  (en vues 96 et 97, sur 348).

Note : ma bisaïeule Maria LEROUX est mon plus ancien ancêtre dont j'ai la photo. La voir dans l'article N°14.

Vous pouvez trouver son acte de naissance ici ("4E 09631"), qui est un lien vers :

http://recherche.archivesdepartementales76.net/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_ad76%2Fdatas%2Fir%2Fserie_E_seigneuries_familles_notaires_etat_civil%2FFRAD076_IR_E_etat_civil%2Exml&page_ref=3382836&lot_num=1&img_num=1&index_in_visu=

Attention ! Pour la Seine-Maritime, on n'a pas le lien direct sur la bonne vue. Il vous faut donc aller ensuite en vue 12 (sur 48) ; l'acte est en haut à gauche.

Quant à son acte de décès, il est ici ("2E 6614", vue 3 sur 111, bas gauche), qui est un lien vers :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a0114431690183pWQnZ/fb5d491168

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4) Le quatrième évènement est un décès.

Jacques CATHIGNOL, 2ème enfant du couple, meurt dans un hôpital militaire à Constantinople le 25 mars 1856, par suite de diarrhées.

Il n'avait pas encore 22 ans. Il était fusilier au "30ème Régiment de Ligne". Son nom est orthographié sans la lettre "H".

Sur les registres de Bernay, on retrouve la transcription de ce décès à la date du 31-12-1856.

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5) Le cinquième évènement est un mariage. Il a lieu à Bernay le vendredi 28 juin 1861.

Léger CATHIGNOL (au nom bien orthographié cette fois) est marié par Pierre "Hippolite" HACHE à Adèle Virginie BUNEL.

Il est « ouvrier rubanier », domicilié chez ses père et mère, présents et consentants, au hameau de la Pilette (Jean est toujours émouleur).

Comme Marie et Pierre avant lui, il est dit « mineur relativement au mariage » car il n'a pas 25 ans. Ce mariage semble moins harmonieux que les précédents car il épouse une jeune fille bien plus âgée que lui : Adèle, domestique, est né au Pin (Calvados) le 10 avril 1834. Elle a donc 27 ans et lui 22 ans et demi seulement.

En plus, mariage un vendredi, inhabituel à cette époque. L Mariage blanc ?

Adèle habite, elle aussi, le hameau de la Pilette.

Son père est décédé mais sa mère, tisserande à Moyaux dans le Calvados, est présente et consentante.

Le contrat de mariage a été passé devant Maître RAFIN, notaire à Bernay, le 25 mars.

Étonnant ce contrat de mariage en carême pour un mariage en été !

Mais il n’y a pas d’erreur : Jean Paul CHORIN m’a envoyé les photocopies de ce contrat de mariage (4 pages) et il eut bien lieu le 25 mars.

Le premier témoin seul est intéressant :

a) Pierre CATHIGNOL (mon bisaïeul), employé au Chemin de Fer, âgé de 29 ans, frère.

Signatures :

Les époux n'ont pas su signer, mais leurs trois parents oui.

Jean signe : c a t h i g n o l (avec un "n" toujours délicat).

C'est la première signature (connue de moi) avec un "h" de toute l'histoire de la famille "CATHIGNOL".

Vous pouvez voir cette première signature de notre nom ici (vue N°220 sur 447).

Antoinette signe : antoinette lenegre (écriture cursive mais lettres rarement jointes).

Pierre signe d'une véritable signature "moderne", sans le "h" toutefois.

Il apparaît clairement que Pierre, mon bisaïeul, aîné de la fratrie, a pu faire quelques études, probablement quand il était encore enfant à Égliseneuve-d'Entraigues.

Comme Marie, Léger, né plus tard, n'a sans doute pas eu cette opportunité, la famille éprouvant sans doute de grandes difficultés quand il eut 6 ou 7 ans. Ce sera pareil pour Jean "Le Cadet" et Françoise.

Léger et Adèle n'eurent pas d'enfant.

J’ai vu Léger comme témoin une seule fois : le 24 avril 1868, lors de la naissance (à Bernay) de son neveu Georges Pierre CATHIGNOL, fils de Jean "le Cadet" et Marie Rose AMIOT.

Léger était alors entré au Chemin de Fer et il avait, entre-temps, appris à signer.

Pour la suite de la vie de Léger et d'Adèle, voir article suivant.

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6) Le sixième évènement est encore un mariage. Il a lieu à Bernay le jeudi 13 octobre 1864.

C'est toujours Pierre H. HACHE qui préside la cérémonie de mariage.

Jean CATHIGNOL, 2ème du prénom, né le 23 juillet 1843 (c'est précisé), journalier, demeurant rue d'Alençon chez ses père et mère (son père n'étant plus émouleur mais journalier), épouse Marie Rose AMIOT, couturière, née à Bernay le 11 avril 1847, et y demeurant chez ses père et mère.

Le contrat de mariage a été passé chez Maître RAFIN, le 9 octobre.

Le premier témoin seul est intéressant :

a) Pierre CATHIGNOL (mon bisaïeul), « employé au Chemin de Fer, 31 ans, frère » ; en fait, il est âgé de 32 ans.

Tout le monde signe, sauf l'époux et la mère de l'épouse.

La mariée signe aisément : Marie Amiot

Jean, père de l'époux, signe : c a t i g n o l (sa signature habituelle, en script et sans "h").

Antoinette signe comme pour le mariage de Léger.

Pierre signe avec aisance, d'une signature moderne : cursive, avec "C" majuscule, léger parafe final, et, pour la première fois en ce qui le concerne, avec un "h" après le "t". C’est notre première signature du type XX° ou XXI° siècle.

Je connais une descendance à ce couple qui fêtera ses 46 ans de mariage et j'aurai l'occasion d'en reparler.

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7) Le septième évènement est encore un mariage. Il eut lieu le lundi 17 juillet 1865 à Bernay.

C'est le mariage de Françoise. Elle épouse, à vingt ans, étant ouvrière rubanière, demeurant « à Bernay » (quelle adresse, précisément ? ce n’est pas dit) chez ses père et mère (Jean est journalier), Alexis Nicolas RENAULT, « journalier, né à Bernay le 1er septembre 1844, y demeurant chez ses père et mère », les quatre parents présents et consentants.

Pas de contrat de mariage !!

Quatre témoins domiciliés à Bernay mais non parents des époux ! L

L'époux a signé, mais pas l'épouse ni son père ni sa mère, qui, tous trois, ainsi que le troisième témoin, ont déclaré ne pas savoir signer. L

Comme ses deux frères et sa sœur nés durant la "période pauvre", Françoise ne savait pas signer. Son époux signa : alexis renault.

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Nous connaissons maintenant un peu (parfois tout) de la destinée des neuf enfants "CATHIGNOL" nés à Égliseneuve-d'Entraigues :

Quatre sont déjà décédés : Géraud, Marie "la Cadette", morts en bas âge en Auvergne, Jean "l'Aîné" et enfin Jacques, le seul qui atteignit l'âge adulte.

Cinq se sont mariés : Marie "l'Aînée", Pierre "l'Aîné" (mon bisaïeul), Léger, Jean "le Cadet" et Françoise.

Restent les trois enfants nés à Bernay :

a) Jean-Marie : je ne sais (presque) RIEN de lui, sauf sa naissance. Cas très rare, parmi les 54 "CATHIGNOL". Ce sera pareil pour son neveu Ernest Eugène CATHIGNOL, né en 1906 à Paris 18ème [découvert le 10 septembre 2018 ; mais pour ce dernier, je crois savoir où il faut le chercher : à Saint-Denis (93)].

Mais je sais depuis le 16 janvier 2019, grâce aux recherches effectuées bénévolement ce dit jour à Évreux par Madame et Monsieur Daniel SALLET (que je remercie très vivement ici), ce dernier responsable du Cercle Généalogique de l'Eure (antenne de Bernay), qu’il n’était pas présent au recensement de Bernay en 1851. En effet, peut-être pour cause de maladie contagieuse, mes trisaïeuls Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE ne furent recensés qu'avec leurs TROIS ENFANTS AÎNÉS ! (Pierre, mon bisaïeul, 19 ans, Jacques, 17 ans, et Marie, future épouse MAILLET, 15 ans, leur sœur). Les plus jeunes enfants (Léger, 12 ans et demi, etc.) ne vivaient pas chez leur parents !!

On peut supposer (c'est un exemple, une idée à moi, car bien d'autres cas de figure sont plausibles) que Marie était atteinte d'une maladie contagieuse et qu'on a voulu ne garder au foyer maternel que ses deux frères aînés, jugés suffisamment "solides", choisissant de confier, pour un certain temps, les enfants plus jeunes, donc plus fragiles, à une famille amie non domiciliée à Bernay. Plein de familles auvergnates ayant émigré dans cette région, les familles amies ne manquaient pas. Et il est donc très vraisemblable que Jean-Marie soit décédé chez cette famille, en dehors de Bernay, donc, en 1851 ou vers 1851.

Je me demande bien où, par exemple, ayant "fait" l'état civil de Bernay, d'Évreux et de VINGT communes autour de Bernay. Mais bon, j'ai pu rater son décès. Je ne suis pas infaillible !! 

b) Pierre 2ème : il se mariera deux fois, à 24 ans d'intervalle, après être devenu veuf.

Aucune descendance connue de son premier mariage, mais un enfant de son second mariage : Ernest Eugène CATHIGNOL, né en 1906 à Paris 18ème (découvert le 10 septembre 2018).

c) Désirée : elle est demeurée célibataire, et est décédée, devenue "vieille fille", durant la "Grande Guerre". L

C'est la plus ancienne "CATHIGNOL" dont j'ai la photo. La voir dans l'article N°14.

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8) Le huitième évènement fut un décès. Celui de Françoise CATHIGNOL, ci-dessus mariée.

Elle mourut le 6 août 1866 en son domicile, rue du Collège à Bernay, son père étant journalier.

Elle était ouvrière de fabrique, et son époux était journalier, comme aussi son beau-père, (autre) Alexis Nicolas RENAULT.

Elle avait eu un fils, Paul Désiré Alexis RENAULT, né à Bernay le 30 juin 1866 et y décédé le 29 juillet « âgé de 29 jours » (exact), chez son aïeul paternel.

Françoise CATHIGNOL est très probablement décédée des suites de son accouchement, même si elle y a survécu un peu plus d'un mois. Elle n'était pas en état d'allaiter puisque son fils est décédé chez son beau-père « chez lequel il était en nourrice ».

Autrefois, le décès d'une mère à son premier accouchement était une chose très fréquente, un peu comparable, par sa fréquence et par son âge, au décès d'un homme à sa première bataille militaire.

Nous en avons un exemple parfait dans la destinée de Françoise et de son frère aîné Jacques, mort lui aussi à 21 ans. La fratrie des douze CATHIGNOL enfants de Jean et d'Antoinette LENÈGRE représente d'une façon assez ahurissante (presque) toutes les destinées humaines :

— Mort en très bas âge : Géraud, qui n'a pas vécu un mois.

— Mort en bas âge : Marie deuxième, qui n'a pas vécu un an.

— Mort dans l'enfance : Jean l'Aîné, qui n'a pas vécu dix ans.

Puis Jacques et Françoise, morts en pleine jeunesse dans les affreuses conditions évoquées ci-dessus.

Et on aura encore beaucoup de diversité avec un couple stérile, un homme veuf remarié et une "vieille fille" jamais mariée. Etc., etc.

C'est une des raisons qui font que la vie de Jean CATHIGNOL et d'Antoinette LENÈGRE est si étonnante, avec toutes sortes de destinées parmi leurs enfants. Sans même compter l'émigration sans retour de la "montagne-campagne" de leur tendre enfance, où ils durent laisser pour toujours tous leurs amis et toute leur famille, vers la ville, son air malsain et son parler étrange, sans doute très dure pour Antoinette qui était enceinte, et pas gaie non plus pour Jean qui se retrouva à faire un métier pour lequel il n'était pas du tout fait (ramoneur) et qu'il n'a du reste pas pu exercer très longtemps.

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Françoise CATHIGNOL a dû "en baver" terriblement, vu la longueur de son agonie. En plus, elle a dû apprendre le décès de son fils. Terriblement triste ! L L

Mais la mort de Jacques, loin de son pays et isolé de sa famille, victime de diarrhées qui ont fini par épuiser son corps, a dû être terrible aussi ! L L

Veuf, Alexis Nicolas RENAULT se remaria en 1872 et mourut en 1892 : voir article suivant.

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9) Le neuvième évènement fut un mariage. Il eut lieu le mercredi 13 octobre 1875 à Bernay.

Pierre CATHIGNOL, 2ème du prénom, boucher, demeurant rue d'Alençon (chez ses parents ou chez son employeur ? ce n'est pas précisé), épouse Camille Anastasie AUGÉ, blanchisseuse, née à Orbec (Calvados) le 25 octobre 1855, domiciliée à Bernay chez sa mère, veuve.

Les trois parents sont présents et consentants, Jean CATHIGNOL étant journalier.

Un contrat de mariage a été passé chez Maître HOCHON, notaire à Bernay, le 11 octobre.

Tous les notaires ne peuvent pas se nommer HACHE bien sûr, mais celui-là a quand même trouvé le moyen d'avoir aussi deux "H" dans son nom ! J

Quatre témoins sans grand intérêt, sauf :

a) Pierre CATHIGNOL (mon bisaïeul), employé au Chemin de Fer de l'Ouest, « âgé de 43 ans » (ce qui est exact), frère.

Tout le monde a signé l'acte.

A) L'époux et l'épouse ont signé aisément, d'une écriture cursive, et avec majuscules pour nom (Cathignol, Auger) et (premier) prénom.

Pierre "Le Cadet" a donc pu aller à l'école à Bernay (comme aussi sa petite sœur Désirée, puisque nous possédons une lettre d’elle).

B) Jean éponyme a signé très difficilement. Il est maintenant septuagénaire et ses doigts ne semblent pas en très bon état. Il n'a pas écrit son prénom, mais il n'a pas oublié le "h" de son nom ! J : c a t h i g n o l (avec beaucoup de lettres mal formées, notamment le "n").

C) Antoinette LENÈGRE nous gratifie d'une belle signature, avec écriture cursive continue : antoinette lenegre.

D) Et Pierre "l'Aîné" CATHIGNOL, mon bisaïeul, signe élégamment, d'une signature moderne, avec les 9 lettres de son nom.

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Bien qu'il n'ait pas eu lieu à Bernay mais à Paris X°, je vais noter ici le second mariage de Pierre "le Cadet" CATHIGNOL, devenu veuf (car ça m'est plus simple).

Camille Anastasie AUGER (orthographe de son acte de décès) mourut à l'âge de 43 ans le 14 mai 1899 à Paris XV°, 151 rue de Sèvres (probablement dans un hôpital). Elle était journalière et domiciliée avec son époux, journalier (et non plus boucher), 143 boulevard St-Germain.

"Redevenu" boucher, Pierre CATHIGNOL "Le Cadet", toujours domicilié 143 boulevard St-Germain à Paris, épouse, environ 7 mois après, à Paris X° le 9 décembre 1899, Marthe Alphonsine LÉCAILLON, célibataire, 33 ans, caissière, domiciliée aussi à Paris, née à Chévy-Chartreuse (Aisne) le 19 octobre 1866.

La mère de l'épouse, veuve, est demeurée dans l'Aisne mais elle est consentante.

Un contrat de mariage a été passé devant Maître BESNARD, notaire à Saint-Denis, le 22 novembre.

Les quatre témoins, qui signent, sont tous "hors-famille CATHIGNOL".

L'épouse signe : Lecaillon (sans parafe).

L'époux signe : Cathignol (sans parafe).

Pierre est dit « veuf de Camille Anastasie AUGER » mais l'acte ne nous apprend ni où ni quand celle-ci est décédée. L

Heureusement j'ai fini par trouver l'acte de ce décès par hasard, un jour, en cherchant autre chose.

À noter encore une singularité chez les enfants CATHIGNOL : celui-là, Pierre "le Cadet" donc, apprenti boucher très jeune (14 ou 15 ans) et boucher toute sa vie ou presque, n'a pas souhaité demeurer auprès des siens. Aucun CATHIGNOL témoin à son remariage, par exemple. Et, inversement, je ne l'ai jamais revu à Bernay. Il n'était pas forcément brouillé avec le reste de sa famille mais a pu penser qu'il aurait une vie plus heureuse à Paris.

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D'autres évènements importants auront lieu à Bernay :

A) Le décès, à l'hospice de Bernay, le 7 janvier 1851, de mon quadrisaïeul Jacques LENÈGRE, « marchand de peaux de lapins, âgé de 63 ans » ce qui est exact.

Mais on le dit veuf d'une femme qui ne fut jamais son épouse, et fils de parents qui ne furent pas les siens. C'est assez effarant de voir un acte d'état civil donnant ainsi des informations généalogiques farfelues, simplement pour compléter un texte dont on pense que personne n'ira jamais le contrôler !!

B) Important aussi : le décès de Marie LENÈGRE, « épouse SUCHEYRE », fille de Jacques ci-dessus, et sœur puînée d'Antoinette, ma trisaïeule. Il eut lieu à Bernay, le 3 juin 1866. Marie, « s'occupant du ménage », était « âgée de 43 ans ». Faux, elle avait 45 ans, ce qui reste tout de même bien peu. Je n'ai pas cherché le décès de son époux, Jean SUCHAYRE.

C) J'ai trouvé d'autres actes, bien sûr, dont le mariage de "Jean VERNAIRE", né à Condat le 18-9-1829, « fils des défunts Pierre et Marie CATHINIOL » (orthographe plaisante J).

Il s'agit d'un neveu de Jean CATHIGNOL éponyme, Marie étant l'aînée de ses quatre sœurs, née le 4 janvier 1788. Lui aussi a rejoint Bernay et y a épousé, le 27-9-1861, une Normande, Aimée Louise MOISSON, née à Courbépine (Eure) le 1-10-1833. Je les ai retrouvés 35 ans plus tard à Bernay, au recensement de 1896, avec deux grands enfants au foyer.

Je ne vais pas, bien sûr, tout citer ici de ce qui, de près ou de loin, fit partie de la vie de Jean CATHIGNOL éponyme.

D) Je peux quand même signaler qu'il fut plusieurs fois grand-père d'enfants "CATHIGNOL" nés à Bernay, et que l'on verra donc dans des articles à suivre :

Paul (1856), fils aîné de Pierre mon bisaïeul, Pierre Gustave (1859), Jules (1863), Gabriel Alfred (1864), une fille mort-née (1866), Marie (1867), Georges Pierre (1868) et Georges (1875).

Enfin, Jean CATHIGNOL "éponyme" survécut à un garçon mort-né (1879) deux jours avant sa propre mort, fils de Paul CATHIGNOL ci-dessus (1856-1900), son premier arrière-petit-enfant, donc.

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Enfin survint le décès des deux époux :

1) Jean CATHIGNOL éponyme mourut le 24 juin 1879 en son domicile à Bernay, hameau de la Planquette (ce quartier de Bernay existait toujours en 1990), « gardien d'herbages », « âgé de 75 ans » (ce qui est très plausible).

Le premier déclarant est « Jean VERNER, journalier, 42 ans, cousin du décédé », soussignant.

Il y avait eu un VERNAYRE témoin à son mariage. Il y en eut un autre témoin à son décès.

Vous trouverez son acte de décès ici ("8 Mi 5188", vue 337 sur 588, haut gauche), qui est un lien vers :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a011440744726quY8Ws/53f805d0c9

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Quatre ans et demi plus tard, décéda sa veuve :

2) Antoinette LENÈGRE mourut le 12 décembre 1883 en son domicile à Bernay, route de la Barre, sans profession, « âgée de 70 ans » (ce qui est vrai).

Elle vivait chez son fils aîné Pierre, mon bisaïeul, s'occupant sans doute un peu du septième et dernier enfant de celui-ci, René Dominique CATHIGNOL, né à Bernay le 24 octobre 1879, mon aïeul paternel, et du frère de celui-ci, Georges CATHIGNOL, pas encore bien vieux non plus, car né le 14 juin 1875.

Vous trouverez son acte de décès ici ("8 Mi 5189", vue 63 sur 504, haut droite), qui est un lien vers :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a0114407447260CeLAJ/5852da399f 

Pierre Eugène AMIOT, le premier déclarant, est sans doute de la famille de Marie Rose AMIOT épouse Jean "Le Cadet" CATHIGNOL, une de ses brus donc, qui hébergea avec son époux longtemps un frère de Marie Rose, puis, plus tard, les deux vieux parents de celle-ci, qui vécurent très très longtemps l'un et l'autre.

Le second déclarant, Charles SPITZ, est un "habitué" des actes de décès. 

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Suite dans l'article N°5.

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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949

Contact : cathignol@laposte.net

Note : dans tout ce blog (déjà 21 articles et d'autres sont en préparation) il y a forcément des omissions et des erreurs. C'est bien pour ça que je donne mon adresse électronique, afin que quiconque veuille m'aider puisse le faire.

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Édition du lundi 4 février 2019 à 18h04

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 


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posté le 19-12-2012 à 00:55:00

III. Avant le départ pour Bernay

Avertissement

Beaucoup d'informations me manquent, même dans l'état civil.

Cet article sera donc sans doute nettement amélioré à l'avenir.

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A) La famille de Jean CATHIGNOL (fratrie).

Voici un résumé de la destinée de la fratrie, tous nés au village de Courtilles puisque Anne BAP, leur mère, y a toujours vécu :
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A-1) Marie CATIGNOL, née le 4 janvier 1788, épouse Pierre VERNAYRE (né le 1er septembre 1785 à "La Pessade" en Égliseneuve-d’Entraigues) à Condat le jeudi 5 juillet 1810. La famille s’installera à Courtilles. Dont nombreuse postérité, à Condat, deux de leurs huit ou neuf enfants naissant à « La Grangeoune sous Courtilles », ce qui nous donne le positionnement du hameau de La Grangeoune (absent sur les cartes IGN) par rapport au village de Courtilles. Marie est décédée avant son époux, à Condat (en sa maison à La "Grangeoune") le 20 mai 1843, âgée de 55 ans donc. Son dernier enfant, Jean (dit "Jean-Baptiste") VERNAYRE, poursuivant la nombreuse migration auvergnate du XIX° siècle, se mariera à Bernay en 1861.
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A-2) Françoise (née "GATINIOL", mariée "CATIGNOL", recensée "GATINIOL", et enfin décédée "GATIGNOL") était née le 2 avril 1791. Son patronyme de naissance est dû à son parrain, « Annet GATINIOL », « oncle paternel », un des quatre frères d’Antoine donc, resté lui, normalement à Bagnols, où l’orthographe et la prononciation étaient "GATINIOL". À noter qu’en fait, aucun des frères d’Antoine (François, Jacques, Jean et Guillaume) ne se prénommait Annet. Encore un "surprénom", donc, comme si souvent à cette époque et dans cette région.
Ce prénom masculin Annet, que j’ai découvert en faisant ma généalogie auvergnate, était assez fréquent à l’époque. C’est le masculin du prénom Anne, selon Internet.
Françoise épouse Jean SERVIÈRE (né à Gioux en Bagnols le 28 décembre 1790, et y demeurant) le lundi 12 juin 1815. C’est dans ce village de Gioux que le couple a vécu. Dont nombreuse postérité à Bagnols.
Décédée veuve chez elle au hameau de Gioux en Bagnols à près de 88 ans le 17 janvier 1879.

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Ensuite vient un cas assez délicat. Suivent en effet deux filles, sœurs des précédentes, toutes deux prénommées Charlotte.

— L'une, surprénommée "Françoise" eut cinq enfants et ne se maria jamais.

— L'autre, surprénommée "Anne", se maria mais n'eut aucun enfant.

La difficulté réside en ceci : je n'ai qu'une seule date de naissance, l'une des deux "Charlotte" étant probablement née dans les lacunes.

En 2015, me fiant à un acte qui disait que "Charlotte dite Anne" était née le 15/02/1794, j'avais rédigé l'article N°3 de l'époque. Mais ça ne me plaît pas, pour beaucoup de raisons. Je pense aujourd'hui (en 2018) qu'Anne a "emprunté" l'acte de naissance de sa sœur pour se marier, vu qu'elle n'en avait pas et que, d'autre part, sa sœur, qui avait choisi de vivre seule (elle vécut longtemps, avec ses enfants, près de 78 ans, sans être jamais recensée avec un concubin) n'en avait pas besoin.

Il faut savoir que, se faire faire un acte de notoriété pour inventer une date de naissance que tout le monde a oubliée, ça coûte très cher. Il faut payer sept ou douze hommes (suivant les régions) pour prêter serment sur quelque chose dont ils ignorent le premier mot, donc payer fort cher car tout le monde n'est pas prêt à un parjure (heureusement !!), puis faire homologuer tout ça, passant par plusieurs administrations / juridictions, qui se font payer elles aussi.

Alors que c'est si simple de dire à sa sœur :

« Ma grande sœur très chérie que j'adore ♥ ♥, prête-moi ton acte de naissance, s'il te plaît ; ce sera ton cadeau pour mon mariage ! »

Bref, voici donc "ma version de 2018", où j'ai changé l'ordre de naissance des deux "Charlotte" par rapport à ma version de 2015.

De toute façon, ça ne pose AUCUN PROBLÈME de généalogie ascendante ou descendante ; aucun problème de filiation, si vous préférez.

Donc, voici : 

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A-3) Charlotte dite "Françoise", que je suppose être née le 15 février 1794, date qui correspond bien à sa vie, et notamment à son âge à son décès, les âges devenant plus précis en fin de 19ème siècle. Mais bon, il est possible en théorie que cet acte de naissance soit celui de sa sœur ci-dessous, Charlotte dite "Anne", qui l'utilisa.

Pour diverses raisons, je pense que Charlotte dite "Anne" est plutôt née vers 1797/1798, et qu'elle utilisa l'acte de naissance de sa sœur pour se marier, celle-ci, célibataire, n'en ayant pas besoin.

C'est ma version de 2018 (différente de celle de 2015, donc). N'ayant aucune preuve, je donne ce qui me paraît le plus vraisemblable. Peut-être un jour, suite à la lecture d'autres documents, reviendrai-je à ma version de 2015, faisant naître les deux "Charlotte" dans l'ordre inverse.

—  Une chose est sûre : il n'y a qu'un seul acte de naissance avec comme prénom "Charlotte".

— Une autre chose est sûre : il y a des erreurs d'état civil pour les actes de Charlotte dite "Anne", quand celle-ci se maria et/ou décéda. 

Par ailleurs, les vies (très différentes) de ces deux "Charlotte" me sont bien connues, et ça ne change pas grand-chose que l'une ou l'autre soit l'aînée.

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Revenons à Charlotte dite "Françoise".

Comment est-ce que j’ai connu son "surprénom" ?
Eh bien, lors de la naissance de ses enfants, la sage-femme déclarait la naissance d’un(e) enfant de « Françoise ».

Mais, lorsque celle-ci mariait ses enfants, elle donnait son véritable prénom : Charlotte.
Par ailleurs, elle figure dans les 5 recensements de 1846 à 1866. Avec les prénoms suivants :
Charlotte (1846), Marie (cas unique, 1851), Charlotte (1856), Charlotte (1861) et enfin Françoise (1866).
J’ai même trouvé un acte d’état civil la concernant et où il est écrit « Françoise dite Charlotte » (en fait c’est le contraire).
Elle est restée vivre à Condat toute sa vie, la plupart du temps à Courtilles, décédant à Vaurs (sous-hameau de Courtilles absent de ma carte IGN ; il m’est arrivé de lire : « Vaurs près Courtilles ») le 10 novembre 1871.
Son fils aîné Pierre fut le déclarant. L’acte indique :
« Charlotte CATIGNOL, âgée de 78 ans, célibataire, journalière, née à La Grangeoune de Courtilles, fille à Antoine, sans autres renseignements ».
A d’abord eu 3 filles puis 2 garçons, le tout de 1818 à 1835. Nombreuse postérité aussi, dont une famille CATIGNOL.
Si l’on tient compte de l’âge indiqué lors des 5 recensements mis en ligne (1846-1866), elle serait née entre 1790 et 1801. Pas de souci, donc.
Sur les recensements, elle est toujours avec ses enfants. Sa famille, c’était ses trois filles, trois « Marie », et ses deux fils Pierre et Jean. Elle a marié ses deux filles aînées et ses deux garçons. Sa première fille avait eu au moins un important ("important" car postérité CATIGNOL toujours vivante) enfant naturel avant son mariage. Et sa troisième fille n'eut que des enfants naturels, à ma connaissance du moins. Dont postérité "CATIGNOL" aussi, mais éteinte.

La deuxième Marie n'a logiquement pas fait perdurer le patronyme CATIGNOL, de ses deux mariages (elle fut veuve). Pierre non plus, n'ayant eu que des filles de son unique mariage. Jean non plus n'ayant pas eu d'enfants de ses deux mariages (il fut veuf).

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A-4) Charlotte, dite "Anne" sur son acte de décès, officiellement née le 27 pluviôse an II, soit le 15 février 1794. Je la suppose donc née en fait après sa sœur ci-dessus, vers 1797 /1798.

De faux usages d'acte de naissance étaient fréquents à l'époque. On les utilisait par commodité, la Révolution ayant chamboulé tant et tant de choses. Peut-être aussi, pour les hommes, pour échapper au service militaire et à la guerre.

Je n'ai pas besoin d'aller chercher loin pour en trouver des exemples : l'autre famille CATIGNOL de Condat de l'époque (celle qui est éteinte) a fait la même chose : une fille s'est mariée avec l'acte de naissance de sa sœur, une religieuse qui n'avait donc plus besoin d'acte de naissance après son entrée en religion. J'ai aussi une enfant BAPT décédée à l'âge de 12 jours (pour une fois, l'âge était parfaitement exact et je m'en étais réjoui) qui s'est mariée vingt ans plus tard, tous les dates et lieux concordant.

En Normandie, j'ai deux frères nés à 10 ans et 1 jour d'écart, mais déclarés en mairie à pile dix ans d'écart, qui ont passé leur vie à se faire passer l'un pour l'autre, Jean se faisant appeler Jean-Baptiste et Jean-Baptiste se faisant appeler Jean. Etc., etc.

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J’ai les photocopies de la collection communale et de la collection départementale. Il apparaît que le rédacteur ne connaissait pas ce nom de famille qu’il a orthographié CATHILINIA ou CATHILINIAT ou quelque chose comme ça (le nom est écrit deux fois dans chaque acte).
Mariée sous le nom de CATHINIOL avec Pierre VIGIER le mardi 10 août 1824 à Condat. Sans postérité. Le couple s’installera à "La Borie des Taules", qui est un hameau de Condat, orthographié "Laborie d'Estaules" par Wikipédia.

Sur son acte de mariage, il est écrit qu’elle est née « le 28 pluviôse an II » (qui est la date de son acte de naissance, vu qu‘elle est née « hier »). Jusque là, donc, pas de souci. Pierre VIGIER est dit « majeur ». Sa date de naissance m’est donnée par son second mariage : 18 vendémiaire an III, soit 9 octobre 1794. En fait, j’ai retrouvé son acte de naissance et, lui aussi étant né « hier », il est né le 8-10-1794. Il est né au hameau de "La Borie des Taules", et c’est là qu’il habite lors de ses deux mariages et habitera encore par la suite (recensements), jusqu’à son décès, à l’hospice de Condat, le 26 août 1855.
Lors de son second mariage, avec une certaine Élisabeth GAUTIER, le 12 août 1834 à Condat, il y est dit « veuf en premières noces de Charlotte CATINIOL, décédée le 15 juin 1833 ».
Tout va toujours bien. Là où apparaît un souci, c’est lorsqu’on recherche l’acte de décès de sa première épouse.
Il date du 16 juin, et nous dit que Anne CATINIOL, « âgée de 35 ans », épouse de Pierre VIGIER, est décédée la veille en son domicile à "La Borie des Taules". Dans la marge, c’est le même prénom : Anne.
Donc cette Charlotte devait avoir "Anne" comme "surprénom". Rien de très surprenant, ce n’est pas nouveau. En plus, ce n’est pas le mari qui a déclaré le décès.
L’âge est un peu étonnant : « 35 ans ».
Comme je l'ai dit plus haut, ça irait mieux, une naissance vers 1797 ou 1798. Et en plus, ainsi, elle se fût mariée avec un homme plus âgé qu‘elle. Et avant 30 ans aussi, ce qui est plus fréquent qu’à 30 ans révolus, pour une femme.
Et une naissance dans les lacunes de 1797-1798 conviendrait donc très bien. D’où possible usage de l’acte de naissance de sa sœur autre Charlotte qui n‘avait plus besoin d‘acte de naissance en août 1824, étant déjà maman de trois filles. Mais bon, rien n’est prouvé, l’âge donné au décès étant toujours approximatif.
Quoi qu’il en soit, cette erreur de prénom sur l’acte de décès de sa première épouse conduisit Pierre VIGIER, lorsqu’il s’est remarié l’année suivante, à faire citer huit témoins au lieu de quatre, rajoutant ses parents et ceux de sa nouvelle épouse, ce qu'on ne fait jamais : les parents sont cités au début, pas en plus rajoutés comme témoins à la fin. Pierre VIGIER a eu (au moins) quatre enfants de sa seconde union. On peut donc penser que "Charlotte dite Anne" était stérile.

J'ajoute que le fait de se remarier DIX ANS ET DEUX JOURS après son premier mariage donne à penser que Pierre VIGIER a essayé de (et réussi à) éviter des ennuis en utilisant la prescription de dix ans.

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A-5)  Jean CATIGNOL, né le 20 avril 1801. Marié sous le nom de « CATHINIOLLE »  à Condat le 25 octobre 1832 avec une femme bien plus âgée, Jeanne BARBAT, née le 16 février 1792 au "Petit Jolon" en Condat.  Aucun membre de notre famille parmi les quatre témoins. Le couple reconnaît pour leur fille une enfant, Françoise BARBAT, née le 30-1-1825 et qui sera appelée CATIGNOL par la suite, et notamment à son mariage, mais qui n’est évidemment pas la fille de Jean. La famille s’installera d’abord au "Petit Jolon" et le couple aura une enfant, Catherine « CATINIOL », née le 16-2-1834, qui se mariera. La postérité existe donc aussi dans cette branche mais ne porte pas le nom de CATIGNOL.
Jean CATIGNOL décédera sous ce nom à Condat, commune où il aura donc toujours vécu, veuf, le 11 septembre 1885.
Il était « cultivateur » comme tout le monde dans la famille.
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A-6) Jean CATHIGNOL, mon ancêtre, né vers 1804. Officiellement né le 20 mai 1797, ce qui est faux. Je dois avoir un seul acte le faisant naître avant 1800 (lire E-1, ci-dessous), contre une cinquantaine le faisant naître entre 1800 et 1808. A épousé Antoinette LENÈGRE à Égliseneuve-d’Entraigues le 28 octobre 1830. L’étude de sa vie et de celles de sa descendance « CATHIGNOL » constituent le sujet principal du présent blog.
Il convient d'ajouter que, dans cette période révolutionnaire où tant d'actes manquent, d'autres enfants sont peut-être nés, dont je n'ai pas trace. Car j'ai quand même plus de mariages que de naissances, pour cette famille (5 contre 4) ! Et j'ai six adultes pour, donc, seulement quatre actes de naissance !

Un comble, surtout à une époque où il y avait encore beaucoup de décès d'enfants en bas âge.
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B) La famille d'Antoinette LENÈGRE.
Je l’ai déjà présentée un peu, elle aussi. Voici quelques compléments.
Sa mère, Catherine MATHEUF, née le 25 mai 1791, était bien chez elle au hameau de "La Farge" (à près de 2 km du bourg, au nord-nord-est). Car les MATHEUF y étaient déjà présents avant 1700 !
Pourtant, contrairement à ses frères et sœurs, elle fut déclarée née au hameau voisin de Dressondeix. Je crois connaître l'explication : ce n'était pas le prêtre habituel qui avait rédigé l'acte de baptême (peut-être à cause des troubles révolutionnaires) et il avait dû confondre les deux hameaux.
Ceci eut une conséquence curieuse : plus tard, quand elle se maria, on donna la date de naissance de son futur époux, mais, pour Catherine, seulement son âge. Je pense qu'on n'a pas dû retrouver l'acte de baptême pour la raison suivante : en marge des actes de baptême figurait, non pas les nom et prénom de l'enfant, mais le nom du hameau où il (ou elle) était né(e). On a donc dû chercher "La Farge" pour l'acte de baptême de Catherine MATHEUF, et, évidemment, on n'a rien trouvé.
Mais moi, qui ai dû lire tous les actes les uns après les autres, je l'ai trouvé, bien sûr. Catherine MATHEUF, quatrième enfant du légitime mariage d'un veuf et d'une mère célibataire, était donc née le 25 mai 1791, paroisse d'Égliseneuve-d'Entraigues. Et, bien sûr, sans doute au hameau de "La Farge", et non celui de "Dressondeix", comme écrit par le prêtre dans la marge.
Son futur mari, Jacques LENÈGRE, onzième enfant (c'est mon record pour un ancêtre, toutes généalogies confondues) d'un couple qui eut au moins 15 enfants (dont 4 "Jean" ^^), était né au hameau voisin de "Bost de Village", le 16 août 1787.
Ils se marièrent paroisse d'Égliseneuve-d'Entraigues bien sûr, le 26 septembre 1811.
Et ce fut Jacques LENÈGRE qui s'en vint vivre au hameau de "La Farge", chez son épouse, donc.
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B-1) Leur premier enfant fut une fille, Renée LENÈGRE, née à "La Farge" le 27 avril 1812.
Cette enfant prématurée (7 mois) décéda le lendemain, « âgée de trois jours » [SIC].
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B-2) Leur deuxième enfant fut notre ancêtre Antoinette LENÈGRE, née, pour rappel, le 18 mai 1813. À "La Farge" bien sûr.
Il y avait de très nombreux "LENÈGRE" à Égliseneuve-d'Entraigues, des riches et des pauvres. Nous descendons d'une branche pauvre de cette famille. C'est comme ça.
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B-3) Puis j'ai Pierre LENÈGRE, né à "La Farge" le 24 janvier 1820, aussi décédé en bas âge le 4 février suivant.
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B-4) Puis Marie LENÈGRE, née le 15 avril 1821. Elle se mariera (le 9-9-1841 à Égliseneuve-d’Entraigues avec Jean SUCHAYRE, né à Égliseneuve-d’Entraigues le 4-3-1818) et émigrera à Bernay après 1851. J’ai longtemps cru qu’elle avait fait le voyage avec sa sœur et son père en 1848, mais j’ai découvert (le 24 mai 2015) qu’elle vivait avec son époux à Bogon en Égliseneuve-d’Entraigues au recensement de 1851. Mais plus en 1856. Marie LENÈGRE est décédée assez jeune, du vivant de son mari, le 3 juin 1866 à Bernay.
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C'est tout. Bizarrement, je n’ai pas trouvé d’enfant dans les naissances de 1814 à 1819, alors que j‘ai beaucoup d‘autres naissance d‘autres "LENÈGRE". Il semble qu’il n’y en ait pas eu car je n’ai pas de trace de mariage non plus dans les décennies suivantes.
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C) Le couple Jean CATHIGNOL - Antoinette LENÈGRE s'installa chez les parents d'Antoinette, au hameau de "La Farge", donc, et c'est là que sont nés, de 1832 à 1845, leurs 8 premiers enfants, qui suivent. La 9ème naîtra en 1847, toujours à Égliseneuve-d’Entraigues, mais au hameau de "La Boubouille" où la famille vivait seule, ce hameau éphémère (inexistant avant et après) ne comprenant que les 10 personnes de ma famille. Pourquoi ce déménagement ? Je l’ignore. Mais par pauvreté et manque de place, peut-on supposer. Les trois derniers enfants naîtront à Bernay.

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D) Les recensements officiels (qui se perpétuent de nos jours) commencèrent en 1836 et eurent lieu tous les 5 ans jusqu'en 1911 (excepté 1872 qui remplaça 1871 pour cause de guerre), avant de reprendre après la "Grande Guerre", en 1921.
Le Puy-de-Dôme les a mis en ligne.

Ils sont souvent très utiles, permettant de voir comment vivent les familles.

Voici le lien, pour la commune d’Égliseneuve-d’Entraigues :
http://www.archivesdepartementales.puydedome.fr/archive/resultats/recensement/n:108?RECH_comune=Egliseneuve-d%E2%80%99Entraigues&type=recensement
On a :
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D-1) Recensement du 16 août 1836. 2125 habitants. Dont à "La Farge" :
— mon quadrisaïeul Jacques LENÈGRE, cultivateur, « 45 ans ». En réalité 49 ans, précisément ce 16 août.
— ma quadrisaïeule Catherine MATHEUF, « femme du précédent », « 44 ans ». En réalité 45 depuis le 25 mai.
— Marie LENÈGRE, « 14 ans ». Faux : 15 ans, depuis le 15 avril. La relation de parenté (elle est fille des deux précédents), n’est pas précisée.
— mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, journalier « 30 ans ». Cela le fait naître en 1805 ou 1806. Vraisemblable.
— ma trisaïeule Antoinette LENÈGRE, « 25 ans ». Faux : 23 ans depuis le 18 mai.
— mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, puis Jacques et Marie CATHIGNOL, « 3 ans », « 2 ans » et « 1 an ». Exact pour Jacques, par hasard sans doute. ^^
Visiblement, ce recenseur donnait des âges au pifomètre.
Note : 5 de mes ancêtres vivent dans la même maison ! Il y en eut même sans doute 6 en 1832 à la naissance de Pierre puisque Madeleine FLAGEL (1753-1832), mère de Catherine MATHEUF, vivait encore.
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D-2) Recensement du 26 août 1841. Les âges ne sont plus donnés !! La grande nouveauté est l’absence de Catherine MATHEUF, décédée entre-temps. La famille vit toujours à "La Farge" :
— Jacques LENÈGRE est toujours cité en premier. Il est toujours cultivateur. Vient ensuite sa fille Marie. Puis :
— Jean CATHIGNOL, qui est « cultivateur ». Viennent ensuite son épouse et 5 enfants : Pierre, Jacques, Léger, Jean et Marie.
Note : Marie est citée en dernier car c’est une fille.
Note : Catherine MATHEUF ne sera donc pas du voyage à Bernay : elle est en effet décédée à "La Farge" le 1er mai 1840, « âgée de 51 ans » (ce qui est faux, vu qu'elle n'avait pas encore 49 ans). Parmi les deux déclarants, Jean CATHIGNOL, « 36 ans, gendre de la défunte, cultivateur », ce qui le fait naître comme d’habitude après son frère autre Jean, en 1803 ou 1804, ce qui est très vraisemblable.
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D-3) Recensement du 1er septembre 1846. Les âges sont revenus et ils sont assez bons. La famille, qui comprend désormais dix personnes, vit seule au hameau (ou lieudit) de "La Boubouille". On a :
— Jean CATHIGNOL, cultivateur, chef de ménage, « 41 ans ». Ça le fait naître en 1805 ou fin 1804. Vraisemblable.
— Antoinette LENÈGRE, « sa femme », 33 ans. Âge exact.
— Pierre CATHIGNOL, « leur fils aîné », « 14 ans ». Âge exact.
— Jacques CATHIGNOL, « leur fils cadet », « 12 ans ». Âge exact.
— Léger CATHIGNOL, « leur fils 3ème », « 8 ans ». Âge presque exact ; il aura 8 ans en octobre.
— Jean CATHIGNOL, « leur fils 4ème », « 6 ans ». Âge exact.
— Jean CATHIGNOL, « leur fils 5ème », « 3 ans ». Âge exact.
— Marie CATHIGNOL, « leur fille aînée », « 10 ans ». Âge exact.
— Françoise CATHIGNOL, « leur fille cadette », « 1 an ». Âge exact.
— Jacques LENÈGRE, beau-père du chef de ménage, « 57 ans ». Eh non ! C’est 59 ans ! Mais c’est bien d’avoir essayé ! ^^
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Note : bizarrement, ce sont les vrais prénoms que j’ai trouvés. Je suis déçu de n’avoir pas trouvé de "surprénom", surtout pour l’un des deux "Jean" !
Note : on n’a jamais vu Géraud ; c’est normal, il est né et mort en 1837.
En 1846 et 1851, on trouve ailleurs (à "Bogon") le couple « Jean SUCHAYRE - Marie LENÈGRE ». D’abord seul, puis avec Antoine SUCHAYRE, veuf, père de Jean, qui se retrouvera seul en 1856, son fils et sa bru ayant sans doute émigré vers Bernay entre 1851 et 1856.
Voici maintenant la liste des 9 enfants de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE nés en Auvergne.
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E-1) Mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, le 8 mai 1832, premier enfant du couple. Le parrain fut Pierre VERNAYRE, son oncle par alliance, cultivateur habitant "La Grangeoune", « âgé de 48 ans » [inexact]. Il remplaçait le grand-père paternel, Antoine CATIGNOL, décédé en 1809.
Jean CATHIGNOL, son père, y est dit « cultivateur » et « âgé de 34 ans ».
Cet âge le fait naître avant 1800, compatible avec la naissance "officielle" du 20 mai 1797. Sans doute une précaution, son acte de notoriété étant encore récent. On verra que tous les actes suivant le feront naître après 1801, année de naissance de son frère aîné, autre "Jean". Idem pour les âges lors des recensements.
Cultivateur, il le sera jusqu'à son départ pour la Normandie, en 1848.
Avec quelquefois des exceptions (alors dit : « journalier »).
La marraine n'est pas citée sur cet acte civil, mais, selon la coutume auvergnate, ce fut sans doute la grand-mère maternelle, Catherine MATHEUF.

Vous trouverez l’acte de naissance de mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL ici : (vue 133, sur 240, bas, gauche)

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E-2) Jacques CATHIGNOL, né le 7 mai 1834. Il porte le prénom de son grand-père maternel, son parrain, comme c'était l'usage pour le deuxième enfant. À noter que, normalement, sur un acte de naissance civil post-révolutionnaire (soit à partir de 1793), on n'avait pas à indiquer la filiation spirituelle. Mais, pour ces deux naissances, ce fut le cas (et ça arrivera encore).
Jacques LENÈGRE y est dit cultivateur à "La Farge", « âgé de 45 ans » [légèrement inexact]. En effet, lui aussi le restera jusqu'à son départ pour la Normandie, devenant « marchand de peaux de lapins » à Bernay. L

La marraine est Marie, nommée ici « CATHIGNOL », aînée des tantes paternelles, qui remplace Anne BAP, décédée en 1810.
Normalement encore, les femmes ne pouvaient pas être témoins. J’ai eu de la chance, pour cet acte et pour d‘autres.
L’âge de Jean CATHIGNOL n’est pas précisé. On dit seulement qu’il est « cultivateur ».
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E-3) Marie CATHIGNOL, née le 19 janvier 1836. Son père est dit « journalier », « âgé de 33 ans ». Ça le fait naître en 1802, voire même début janvier 1803, ce qui correspond bien à ma fourchette 1802-1806. Il n’est plus question qu’il puisse être né le 20 mai 1797.
Là encore, les parrain et marraine sont les deux témoins : Jean « CATHIGNOL » et Marie LENÈGRE.
Le parrain fut donc le frère aîné de mon trisaïeul, lequel, comme sa sœur Marie ci-dessus, s’est vu attribué un "H" pour l’occasion.
Et la marraine fut la seule tante de la nouveau-née, du côté maternel.
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E-4) Géraud CATHIGNOL, né à "La Farge" le 13 mai 1837. Le parrain est Géraud AMBLARD, que je n'ai pas su relier à la famille LENÈGRE. Un autre acte m'apprendra que c'est tout simplement un voisin. Il faut dire qu’Antoinette n’a pas de frère et pas encore de beau-frère.
La marraine est « Françoise CATHIGNOL ». C'est logiquement la deuxième des tantes vivantes, celle qui est retournée vivre à Bagnols une fois mariée à Jean SERVIÈRE, en 1815. Elle aussi est nommée « CATHIGNOL », alors que là où elle vit désormais, on l'appelle « GATINIOL ». On s’est donc souvenu d’elle, 22 ans après son départ pour Bagnols.
Mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, y est dit « cultivateur, âgé de 30 ans ». Or, s'il était bien né le 20 mai 1797, il serait tout tout près des 40 ans !! Là, 30 ans, ça le fait naître en 1806, ou même 1807.
Géraud n'a vécu que quatre semaines, décédant le 10 juin 1837. À son décès, les deux témoins déclarants furent son père, Jean CATHIGNOL, « âgé de 32 ans », et son grand-père, Jacques LENÈGRE, « âgé de 48 ans » (faux), tous deux « cultivateurs » à "La Farge", y domiciliés. 32 ans, ça fait naître Jean vers 1804-1805, ce qui est excellent.
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E-5) Léger CATHIGNOL, né le 9 octobre 1838, son père ayant « 33 ans » (donc né en 1805, voire fin 1804) et étant « journalier ». L'état civil ne précise plus qui est parrain et qui est marraine. C'est logique mais c'est dommage.
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E-6) Jean CATHIGNOL, né le 3 juin 1840, son père ayant « 32 ans » (il a rajeuni, donc ^^) et étant encore « journalier ». Cet âge le fait naître en 1807 ou 1808, certainement pas le 20 mai 1797 !! Ce nouveau-né décèdera à Bernay, enfant, en 1850.
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E-7) (autre) Jean CATHIGNOL, né le 23 juillet 1843. Son père est redevenu cultivateur et est « âgé de 38 ans », ce qui le fait naître vers 1804-1805, donc.
Parrain : Jean SUCHAIRE ; marraine : Jeanne SUCHAIRE.
Probablement de la famille de Jean SUCHAYRE, de Bogon, le récent époux de Marie LENÈGRE, sœur d'Antoinette, qui vient de se marier, avec un "concitoyen" donc, à Égliseneuve-d'Entraigues le jeudi 9 septembre 1841.
Mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, « 36 ans, domicilié à "La Farge", cultivateur, beau-frère de l'épouse », fut le premier des deux témoins de l'épouse au mariage de sa jeune belle-sœur Marie LENÈGRE, bien qu'il n'ait pas su signer.
36 ans le 9-9-1841, ça le fait naître encore vers 1804-1805.
Le parrain est donc très vraisemblablement le nouvel oncle par alliance de l’enfant, et la marraine une de ses sœurs.
Deux membres de la famille LENÈGRE, donc, et aucun de la famille CATHIGNOL. Illogique en apparence, mais ça arrivait.
Le nouveau-né étant le N°7 (nombre impair) des enfants, l’alternance eût voulu que le parrain fût de la famille (ou belle-famille) CATHIGNOL.
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E-8) Françoise CATHIGNOL, née le 26 juin 1845. Elle est née au hameau de "La Farge" comme ses aînés, mais c'est la dernière, car la situation familiale va s'aggraver. Son père est « cultivateur, âgé de 41 ans », ce qui le fait naître vers 1803-1804 ; très vraisemblable, donc, selon moi. Le recensement de 1846 aura lieu l'année suivante, et la famille aura quitté sa maison de "La Farge". Elle habite désormais un hameau d'une seule maison, qui n'existait pas en 1841 et n'existera plus en 1851, nommé "La Boubouille".
Jean CATHIGNOL est devenu « chef de famille » et Jacques LENÈGRE « beau-père du chef ».
Le parrain et la marraine sont Jacques BABUT et Françoise DIF, personnages inconnus de moi.
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E-9) (autre) Marie CATHIGNOL, née le 18 mai 1847, à "La Boubouille" donc ; son père, « âgé de 40 ans » (il a encore rajeuni ^^), étant « cultivateur ». La marraine est une certaine "Marie LENÈGRE", mais j‘ignore laquelle, il y en avait tellement !
Cette seconde "Marie CATHIGNOL" mourut le 17 février 1848 à Égliseneuve-d'Entraigues. Mais pas chez ses parents : à "Bogon", chez Antoine SUCHAYRE, cultivateur en ce lieu. On peut penser à un risque de contagion qui a fait éloigner l’enfant. Bogon (ou "Beaugon", sur l’acte) est un village situé au sud-est du bourg d'Égliseneuve-d'Entraigues, à environ 1,5 km.
Quant à Antoine SUCHAYRE, c’est très vraisemblablement le père de Jean SUCHAYRE, époux Marie LENÈGRE.
Mon trisaïeul Jean habite toujours "La Boubouille" et il est nommé… « CHATHIGNOL » ! Oui, avec deux "H", comme dans le mot "HACHE" ! ^^
Il est « cultivateur » mais son âge n’est pas précisé ; il faut dire qu’il n’est pas le déclarant.
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F) C'est la date de ce décès (associée à la date de naissance de son frère Jean Marie né à Bernay le 18 juin 1848) qui me permet d'affirmer que le départ de l'Auvergne pour la Normandie eut lieu en 1848.
Il eut sans doute lieu à la fin de l'hiver ou au début du printemps, mais pas en train comme je l’ai cru jusqu’en mai 2015, ayant découvert ce mois-là, dans un livre d’histoire, une carte du réseau ferroviaire en 1850 ; et, si Bernay était peut-être desservie à partir de Paris grâce à la ligne qui conduit au Havre, les lignes allant de Paris vers le sud n’atteignaient pas encore l’Auvergne, s‘arrêtant à Châteauroux et Nevers.
Donc le voyage se fit autrement. Peut-être y eut-il une partie faite en train, mais pas au début, donc.
On retrouvera, à Bernay, plein d'habitants d'Égliseneuve-d'Entraigues et d'alentours.
Cette commune du Puy-de-Dôme, qui compta jusqu'à environ 2 305 habitants (1856), n'en comptait plus que 389 au recensement de 2015 !! L

Il faut savoir que, vers 1900, lors de la construction des voies ferrées locales, les notables de la région usèrent de leur influence pour faire construire ces lignes en altitude, là où ils avaient leurs châteaux, et non dans les bourgs des communes, situés très loin en contrebas. D'où la désertification de ces régions, aucune usine ou autre entreprise ne pouvant être desservie correctement ! Une honte, mais les hommes politiques, c'est ça !!  L

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Note : Comme on l'a vu, parmi les enfants, il y a deux "Marie" et deux "Jean". Naîtra aussi un second "Pierre" à Bernay. Je les distinguerai souvent les uns des autres par les qualificatifs "l'Aîné" et "le Cadet" ; au féminin pour les filles, bien sûr.
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Après, donc, une autre vie va donc commencer, et elle sera dure aussi. Rendez-vous à Bernay, dans l'article IV.
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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans (Sarthe) le 3 décembre 1949.
Contact : cathignol@laposte.net
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Dernière mise à jour, beaucoup corrigée : dimanche 16 septembre 2018 à 22h18. 

Rajout d’un lien direct (acte de naissance de mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL) : mardi 18 septembre 2018 à 19h27.

 

 

 


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posté le 18-12-2012 à 17:13:25

II. La première génération

Avant-propos

Je vais donc lister les "CATHIGNOL" que je connais, et parler de leur vie.
IMPORTANT :
1) Pour les personnes décédées, je donnerai toutes les informations en ma possession et présentant à mes yeux, et, je l'espère, à ceux des lecteurs, un certain intérêt.
2) Pour les personnes vivantes, je serai beaucoup plus discret. Mon but étant que ces personnes ne trouvent pas ici une information qu'elles ne souhaiteraient pas y voir.

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Note

Comme le précédent, ce deuxième article et les suivants seront sans doute plusieurs fois améliorés dans le futur, au fur et à mesure que j'en apprendrai davantage sur les personnes dont je vais parler, par l'un(e) ou l'autre de leurs descendants, et, éventuellement, par des personnes qui auront découvert des actes, pas forcément d'état civil, que je ne possède pas.

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Avertissement

Bien des documents me manquent, les communes de Bagnols, Égliseneuve-d'Entraigues, Condat, Aurillac, Bernay et Évreux m'étant actuellement inaccessibles et m'ayant toujours été d'un accès très difficile, ce qui m'a empêché de faire bien des recherches.

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GÉNÉRATION N°1

Elle ne comporte donc qu'un seul personnage :
1) Jean CATHIGNOL (ancêtre éponyme)
On a donc vu que, officiellement, il est né le 1er prairial An V de la République Française, soit le 20 mai 1797.
On a vu aussi qu'il ne possédait pas d'acte de naissance pour son mariage et que, en conséquence, il se fit faire un acte de notoriété dressé le mardi 12 octobre 1830 par le juge de paix du canton de Marcenat (Cantal).
L'acte est perdu à ma connaissance. Ceci dit, bien que je descende de l'aîné de ses 12 enfants, je ne descends pas de l'aîné de ce fils aîné, et, peut-être, une autre branche de la famille CATHIGNOL possède cet acte, quoique ne portant plus le nom de CATHIGNOL.
Aux Archives Départementales d'Aurillac, j'ai pu lire l'acte d'homologation, en date du samedi 23 octobre 1830, par le Tribunal Civil de Murat (Cantal), de cet acte de notoriété, mais on m'a refusé d'en faire une photocopie.
Je l'ai donc recopié. En marge, il est écrit qu'il fut expédié ce 23 octobre 1830.
Le texte est très long et il n'y a pas la moindre ponctuation, sauf trois virgules.
Il y a très peu d'accents et de majuscules.

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Voici les principales choses à retenir de cet acte d’homologation (audience du 23 octobre 1830) :
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1) Jean CATHIGNOL ne semble pas avoir été présent. Il était représenté par son avoué, prénommé Pierre, mais dont je n‘ai pas su déchiffrer le nom.
2) Il est nommé sept fois dans l’acte, et, les sept fois, son nom est orthographié « CATIGNOL » (sans "H", donc).
3) Il y est dit être « fils majeur et légitime à défunt Antoine et à défunte Anne Bapt de l'état de cultivateur, habitant du lieu de Courtilles commune de Condat ».
4) Son acte de naissance ne se trouve pas inscrit sur les registres de l'état civil de la commune de Condat où il est né.
5) Il est constaté par l'acte de notoriété dressé par monsieur le juge de paix du canton de Marcenat le 12 du courant qu’il est né à Courtilles, commune de Condat, le 20 mai 1797.
6) Le tribunal homologue le susdit acte de notoriété pour valoir acte de naissance audit Jean CATIGNOL à l'effet pour lui de pouvoir contracter mariage seulement.
7) Les témoins qui ont certifié que Jean était bien né le 20 mai 1797 au hameau de Courtilles, commune de Condat, ne sont pas nommés. C'est dommage mais c'est ainsi.

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J'ai cherché vainement l'acte de notoriété, toujours aux A.D. d'Aurillac, donc.
J'ai bien trouvé la collection, mais il en manque beaucoup, peut-être les deux-tiers, je ne sais plus, dont celui de mon trisaïeul, donc.

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Ceci étant, j'ai expliqué que je ne croyais pas à cette date de naissance.
Selon moi, le plus vraisemblable est que Jean avait bien son frère aîné, autre Jean, comme témoin à son mariage, mais que cet autre Jean n’avait pas 34 ans comme c’est écrit, étant né le 20 avril 1801, et donc, que, par conséquent, Jean CATHIGNOL éponyme, mon trisaïeul, avait dû naître en 1802, 1803, 1804 ou 1805 environ.
Ce qui lui faisait bien environ 75 ans à son décès, le 24 juin 1879 à Bernay.
Autre chose étrange : dans cet acte d’homologation, il est dit que mon trisaïeul était né et domicilié à Courtilles, en Condat.
Né, d’accord. Mais domicilié, c’est surprenant, car, sur son acte de mariage, il est écrit qu’il habitait « actuellement et depuis longtemps » Égliseneuve-d’Entraigues.
Mais bon, il pouvait avoir un « domicile officiel » et un autre domicile, d’usage, non officiel.

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Il y eut un contrat de mariage, reçu par Maître BOYER, le 28 octobre 1830. Donc le matin du mariage ; avant 10 heures, donc. C’était fréquent, à cet époque, de signer le contrat de mariage juste avant le mariage.
Le notaire de cette région fut LE DERNIER à déposer ses actes aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme à Clermont-Ferrand, alors que la loi était passée depuis des lustres ! Une honte !
Il fallut l'intervention de Mr Henri HOURS, nouveau Conservateur nommé peu avant l‘an 2000, pour que la loi fût enfin respectée !
C'était hélas bien tard pour moi, et, à ce jour, je n'ai pas pu lire cet acte notarial, à supposer qu'il n'ait pas disparu, lui comme tant d'autres actes.
Dans la table des contrats de mariage du bureau de Besse (aujourd'hui commune de Besse-et-St-Anastaise, 63810), il est dit que Jean CATIGNOL (orthographié sans H, donc) était « propriétaire à "La Grangeoune" et qu'il possédait 200 francs ».
Antoinette LENÈGRE, pour sa part, y est dite « cultivatrice à "La Farge" et possédant 1600 francs ».
Jean était sans doute propriétaire en indivision, ses parents étant morts. Antoinette, mineure, vivait chez ses parents.

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L’enfance et la jeunesse de Jean CATHIGNOL et celles d'Antoinette LENÈGRE.
Pour ma trisaïeule, ce sera vite fait :  elle semble avoir eu une enfance heureuse, auprès de ses parents et de sa sœur cadette Marie. Vivaient aussi probablement dans la même maison ses grands-parents maternels, nos ancêtres Pierre MATHEUF (1750-1820) et Madeleine FLAGEL (1753-1832) mariés le mercredi 11 juin 1783, à Égliseneuve-d’Entraigues.
Est-elle allée à l’école ? C’est probable car elle habitait à moins de 2 km du bourg d’Égliseneuve-d'Entraigues, au nord. Le hameau de "La Farge" n’étant pas loin de la route principale, celle qui va vers le nord jusqu’à l’actuelle commune de Besse-et-Saint-Anastaise, le trajet n’était donc ni long ni dangereux et pouvait se faire deux ou même quatre fois par jour. Ce qui est sûr, c’est qu’elle a su signer à son mariage, et d’une écriture cursive, au contraire de Jean, qui ne sut pas signer. Plus tard, Jean apprendra à former les lettres de son nom, mais ne signera jamais d’une écriture cursive.
Pour sa « jeunesse », ce n’est pas compliqué, vu qu’elle s’est mariée adolescente. Je ne pense pas que, à 17 ans, elle ait choisi d’épouser un homme de 33 ans. Encore une raison qui me fait penser que Jean CATHIGNOL est né vers 1804 et non le 20 mai 1797. Elle est dite « cultivatrice » sur le contrat de mariage. Ça signifie qu’elle aidait ses parents dans la vie de tous les jours. Après son mariage, elle n’aura plus jamais de profession.
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D'elle, j'ai son acte de naissance, bien sûr. Vous le trouverez ici ("6E 144/7", vue 6 sur 242, 2ème acte de la page de gauche), qui est un lien vers :

Vous noterez que, dans la marge, au-dessus de ses nom et prénom, figure le nom du hameau où elle est née (La Farge). C'est qu'Égliseneuve-d'Entraigues compte 56,43 km2 (soit plus de la moitié de Paris !) et que, donc, c'était une indication précieuse que de mettre le nom d'un des très nombreux hameaux où l'enfant était né(e). Sous l'Ancien Régime, les curés ne mettaient d'ailleurs que ça dans la marge ! Ce qui n'était pas drôle, je vous l'assure, car des déménagements avaient lieu, bien sûr. Mais les curés d'Égliseneuve-d'Entraigues m'ont réservé des "gâteries" que je n'ai retrouvées nulle part ailleurs ! L

Leurs actes de mariage étaient si imprécis (manque de filiations alors qu'il y avait plein d'homonymes, vu qu'il y naissait une "Anne BAPT" ou un "Jean LENÈGRE" tous les six mois) que c'est le seul lieu de France où il me manque encore l'identité de quelques sexaïeuls ! L (sur 128 quand même !)

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L’enfance et la jeunesse de Jean CATHIGNOL furent autrement difficiles.
Comme ses frères et sœurs, il est né au hameau de Courtilles, situé à l'extrême nord du Cantal, à 500 mètres du Puy-de-Dôme.

D’abord, en 1809 (le 5 décembre), Jean perdit son père ; puis sa mère en 1810 (le 30 octobre). Il fut donc orphelin très vite.
Sa sœur Marie se maria entre les deux décès de ses deux parents (5 juillet 1810).
Et sa sœur Françoise (née le 2 avril 1791) n‘était pas encore majeure fin 1810.
Toutefois il restait un adulte majeur dans la maison, ce qui permit à la fratrie de rester ensemble et chez eux. En effet, la mère d’Anne BAP, Françoise SAVIGNAT, veuve Bernard "BAPT", qui passa aussi toute sa vie à Courtilles, ne mourut que le 16 juin 1823, « âgée de 82 ans ».
Jean CATHIGNOL n’est pas allé à l’école. D’abord, le bourg était beaucoup trop loin, pour des enfants (Courtilles est assez haut perché au-dessus de la grand-route, ce qui rajoute au trajet). Ensuite, ses parents étant décédés et sa grand-mère âgée, il y avait du travail à faire à la maison, pour toute la fratrie.
Puis il a dû travailler dans les environs, ce qui lui a peut-être permis de faire la connaissance de sa future épouse, domiciliée dans la commune voisine. À moins qu’ils se soient connus dans un bal populaire… ^^ ♥ ♥

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À leur mariage, à Égliseneuve-d'Entraigues le jeudi 28 octobre 1830, Antoinette signa « Lenegre », et Jean ne sut pas signer, donc, ni son frère, ni les parents d‘Antoinette, Jacques et Catherine MATHEUF, présents et consentants.
Les quatre témoins furent :
1) Jean CATHIGNOL (SIC !),  34 ans (SIC !), frère de l’époux, cultivateur habitant du lieu de "la Granjoune".
2) Pierre VERNAYRE, 45 ans (exact !), beau-frère de l’époux, cultivateur habitant du lieu de "la Granjoune".
3) Louis LENÈGRE, 52 ans, cousin de l’épouse, propriétaire, habitant du lieu de "La Farge".
4) Guillaume GIRARD, 30 ans, propriétaire, habitant du hameau du Moulin de "La Farge", ami des époux.
Les trois derniers témoins ont signé, dont Pierre VERNAYRE (il signa "vernaire"), qui n’avait pas su signer à son propre mariage avec Marie CATIGNOL, vingt ans plus tôt.
Parmi nos ancêtres était sans doute aussi présente à ce mariage Madeleine FLAGEL (1753-1783-1832), veuve Pierre MATHEUF (1750-1783-1820), grand-mère maternelle d’Antoinette. Elle décédera à "La Farge" le 2 août 1832, ayant donc vu naître son arrière-petit-fils, Pierre CATHIGNOL, mon bisaïeul agnatique, né le 8 mai 1832, au hameau de "La Farge" aussi.
On retrouvera des « VERNAYRE » en Normandie, et ce fut précisément un certain « Jean VERNER », journalier, 42 ans, domicilié à Bernay, « cousin du décédé », qui déclara le décès de Jean CATHIGNOL, en juin 1879.

Vous trouverez le début de l’acte de mariage ici (vue 160, sur 190, bas, droite) :

À noter que sur cet exemplaire (collection départementale, je pense), Jean CATHIGNOL est appelé "CATHIGNIOL" au début. Mais au début seulement ; pas dans la marge, ni quand il est uni par les liens du mariage en fin d'acte.

Sur l'exemplaire que je possède chez moi (collection communale, je pense) Jean y est partout appelé "CATHIGNOL".

Quant à Antoinette, elle n'a jamais son accent grave sur le deuxième "E" de "LENÈGRE". Mais là, peu importe.

Vous trouverez la fin de l’acte de mariage ici (vue 161, sur 190, haut, gauche) :

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Jean CATHIGNOL travailla toute sa vie d'homme, décédant "gardien d'herbages" à 75 ans environ. Il était né pauvre, vécut pauvre et mourut pauvre.
L'acte de mariage précise que Jean était né à Courtilles commune de Condat, mais qu'il habitait depuis longtemps à Égliseneuve, tout en étant originaire du lieu de "La Granjoune", commune de Condat.
"La Granjoune" (ou "La Grangeoune", plus long mais étymologiquement plus logique) était, en fait, une petite dépendance du hameau de Courtilles.
Antoinette LENÈGRE, sans doute un peu moins pauvre, vivait chez ses parents. La famille MATHEUF vivait depuis plus d'un siècle en ce hameau de "La Farge".
Ce fut d'abord chez ses beaux-parents que vécut Jean CATHIGNOL, une fois marié.

À noter que, Antoinette LENÈGRE, encore qualifiée de « cultivatrice » sur son contrat de mariage une ou deux heures environ avant son mariage, fut ensuite qualifiée, toute sa vie d’épouse durant, de « sans profession ».

Elle "se contenta" de porter, de mettre au monde puis d'élever ses douze enfants, ainsi que de tenir sa maison, ce qui n'est déjà pas si mal. (!!)

Le couple eut une vie dure et difficile, mais remplie de nombreux petits moments de bonheur.
Ainsi, ils purent "fêter" jusqu'à leurs noces d'améthyste (48 ans) et marièrent jusqu'au dernier de leurs enfants qui contractèrent mariage.
Ce fut sans doute Antoinette qui apprit à signer à son époux, que je n‘imagine pas aller dilapider son argent en prenant des « cours du soir ».

Il écrivait en script et séparait bien les lettres, signant presque toujours :

c a t i g n o l
Je l'ai toutefois vu signer avec un "h" (acte de mariage de son fils Léger, à Bernay le 28 juin 1861), donc avec son orthographe officielle :

c a t h i g n o l
Il fut, je crois, le premier de la famille à signer avec ce "h" mais le fit très rarement.
Durant ses années de veuvage (1879-1883), Antoinette vint s’installer chez son fils aîné, et put continuer son œuvre d’éducation auprès des derniers enfants de Pierre, dont le dernier, René Dominique CATHIGNOL (1879-1902-1909), qui fut mon aïeul paternel.
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Pour des détails sur la vie du couple, voir l’article III.
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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans (Sarthe) le 3 décembre 1949
Contact : cathignol@laposte.net
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Édition du mercredi 19 septembre 2018 à 20h36


 


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posté le 14-12-2012 à 22:53:50

I. Apparition du nom avec cette orthographe

À ma connaissance, de nos jours, au XXI° siècle, il n'existe qu'une seule famille "CATHIGNOL" en France et dans le monde.

Ce n'est cependant pas quelque chose que j'ai pu prouver. En théorie, il se peut que je me trompe.

Toutefois, depuis environ dix ans, quand je tape "CATHIGNOL" sur un moteur de recherche, je retrouve toujours les mêmes personnes, la plupart vivantes, certaines décédées, mais toutes faisant partie de ma famille.

Je n'en suis pas très étonné.

En effet, en 1988, j'ai commencé de faire ma généalogie, et, bien que celle-ci soit encore incomplète (j'ai des disparitions de personnages), je connais au moins l'origine de mon patronyme avec cette orthographe, les dates et lieux de mariage et de décès de mon ancêtre éponyme, un certain "Jean CATHIGNOL" qui épousa, à dix heures du matin le jeudi 28 octobre 1830, à Égliseneuve canton de Besse dans le Puy-de-Dôme (aujourd'hui Égliseneuve-d'Entraigues) une jeune fille de 17 ans, née dans cette même commune le 18 mai 1813 et décédée à Bernay, sous-préfecture de l'Eure, le 12 décembre 1883.

Sauf erreur de ma part, mon nom de famille, avec cette orthographe, date du contrat de mariage qui précéda de très peu (une heure ou à peu près) cet acte de mariage, et dont je possède la photocopie (la voir en article N°21), ou bien d'un acte de notoriété qui l'a précédé de seize jours (rédigé à Marcenat, Cantal, le mardi 12 octobre 1830) et qui a disparu.

Je n'ai pas trouvé, dans les assez nombreux actes qui ont précédé ce contrat de mariage, mon nom de famille écrit avec cette orthographe. Il manquait toujours la lettre H.

Ceci dit, je n'ai pas pu retrouver tous les actes qui précédèrent ce contrat de mariage. Il m'en manque quelques-uns, probablement perdus pour toujours.

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INFORMATIONS GÉNÉRALES À CONNAÎTRE :

1) En France, l'orthographe définitive des patronymes coïncide en général à peu près avec l'apparition du livret de famille (loi du 5 avril 1884).

En fait, il y eut de nombreux retards un peu partout.

Et il y eut même des erreurs, y compris au XX° siècle. J'ai connu personnellement une femme née en 1946 et dont le père et l'oncle n'avaient pas hérité de la même orthographe.

En 1830, donc, et notamment dans les villages de l'Auvergne profonde, l'orthographe était fantaisiste. La lettre H pouvait ainsi apparaître ou disparaître au gré du rédacteur ! Surtout après un T ! J'ai retrouvé ces "fautes d'orthographe" jusque dans la "thable des matières" !! [absolument authentique J !!]

2) Les "actes d'état civil officiels" sont, avant 1793 environ, des "BMS" (Baptêmes, Mariages religieux, Sépultures), et, à partir de 1793 environ, des "NMD" (Naissances, Mariages à la mairie, Décès).

Ce sont les actes basiques des recherches généalogiques. 

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INFORMATIONS PARTICULIÈRES À L'ORTHOGRAPHE DU NOM CATHIGNOL :

Même la prononciation n'était pas bien fixée !

Ainsi, le père de Jean "éponyme" CATHIGNOL ci-dessus, prénommé Antoine, a "hérité" de trois orthographes différentes, sur ses actes de baptême, mariage et décès :

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A) Le 27 mars 1743, il fut baptisé sous le nom de "GATINIOL". Et ceci, paroisse de "Baniol" (aujourd'hui Bagnols, Puy-de-Dôme) !

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B) Le samedi 11 juin 1785 (encore célibataire malgré son âge), il fut marié sous le nom de "CATINIOL", avec une jeune fille baptisée et mariée "Anne BAP" (mais parfois nommée "BAPE" ou encore "BAPT", et dont un oncle fut marié sous le nom de "BAPTISTE" en 1750 !), très jeune par rapport à lui, orpheline de père depuis environ treize jours (corps inhumé le 30 mai, sans doute décédé la veille), née au hameau de Courtilles, paroisse de Condat (aujourd'hui dans le Cantal) le 16 décembre 1765, où Antoine vivait "depuis plus de dix ans" et où eut lieu le mariage, donc.

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C) Le 6 décembre 1809, il fut déclaré mort de la veille par un acte où il est nommé "CATIGNOL".

À noter encore que son épouse, de sa naissance à son décès domiciliée à Courtilles en Condat, y décéda le 30 octobre 1810. L'acte fut rédigé le lendemain ; elle y est nommée "Jeanne (SIC !) BAP" dans le corps du texte et "Anne BAPT" dans la marge. Aucune confusion n'est possible, car elle habitait toujours le hameau de Courtilles, et, surtout, y est dite "veuve d'Antoine CATINIOL".

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Des "CATHIGNOL", j'en ai trouvé ailleurs et en d'autres temps (XVIII° siècle, par exemple).
Mais il s'agissait d'une orthographe fantaisiste accidentelle qui ne donnait pas de suite.
La "source" de ce patronyme auvergnat "GATINIOL" se trouve à Chastreix (63680), commune touchant Bagnols, au pied du Sancy, et où les "GATINIOL" (parfois nommés "CATINIOL") pullulaient au XVII° siècle et plus tard. Je me souviens d’un acte de décès vers 1800 où les déclarants étaient « Jean GATINIOL » et « Jean "deux" GATINIOL » sans autre précision.
Ils sont encore nombreux de nos jours à Chastreix, mais tous nommés "GATIGNOL", orthographe et prononciation qui ont prévalu.
Il existe toutefois deux familles "CATIGNOL" en France, dont l'une cousine de la mienne, plusieurs familles "GATINIOL", (au moins) une famille "GATINIOLE" et (au moins) une famille "GATHIGNOL".
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L'ouvrage "Tous les noms de famille en France et leur localisation en 1900" (Laurent FORDANT, éditions "Archives & Culture", Paris 1999), qui prétend donner tous les patronymes de 1891 à 1990, en oublie beaucoup, dont précisément "CATHIGNOL", qui est ou fut celui de mon père, le mien, celui de mes cinq frères et sœurs, de mes sept neveux et nièces, de trois cousins et d'une cousine éloignés, tous quatre décédés [ça fait quand même 18 "CATHIGNOL" tous nés en France métropolitaine (de 1892 à 1979) et tous inconnus de l'auteur du livre], signale toutefois, dans sa seconde partie (patronymes en voie de disparition) l'existence d'une famille "GATIGNOLES", à Chanterelle, près de Condat (Cantal). Mais il ne connaît pas davantage le patronyme "CATHIGNOL" dans les "noms en voie de disparition" !! L 
On trouve encore, sur les moteurs de recherche : "GATIGNOLLES" et sans doute bien d'autres variantes inconnues de moi.
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L'APPARITION DU "H" DANS MON NOM :
Elle est due à ceci : mon trisaïeul, Jean (éponyme) CATHIGNOL, lorsqu'il voulut se marier, ne trouva pas son acte de naissance. Comme sa mère qui y vécut toujours, il était né au hameau de Courtilles, dépendant de Condat (Cantal) mais très loin (environ 5 km à vol d’oiseau) du bourg, et très loin aussi (environ 4,5 km à vol d’oiseau) du bourg d'Égliseneuve-d'Entraigues où l'aînée de ses sœurs, Marie [mariée le jeudi 5 juillet 1810  à Condat avec Pierre VERNAYRE (né en 1785 à Égliseneuve-d'Entraigues), dont forte postérité à Condat, mais aussi dans l'Eure], fut baptisée sous le nom de "CATINOL" le 4 janvier 1788 (née le même jour).
J’ajoute que Courtilles se trouve en altitude, bien loin de la route qui relie Condat à Égliseneuve-d'Entraigues, ce qui peut expliquer, en cette période révolutionnaire, l’absence de nombreux actes de naissance (il en manque beaucoup, et pas seulement dans ma famille).
Courtilles, c’est très beau, mais c’est très sauvage et c’est loin de tout !
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Après Marie (née le 4-1-1788) vue ci-dessus, mes quadrisaïeuls Antoine CATIGNOL et Anne BAP eurent d’autres enfants :

— Françoise (née le 2-4-1791), sa mère étant prénommée par erreur aussi Françoise.
— Charlotte dite "Françoise" (née le 15-2-1794).
— "autre Charlotte" dite "Anne" (sans acte de naissance, née vers 1797/1798).
— Jean (né le 20-4-1801).
— Puis enfin "autre Jean", mon trisaïeul, (né selon moi vers 1802/1804).
Ces six enfants, tous nés à Courtilles puisque leur mère y passa sa vie entière, devinrent adultes.
Il y a peut-être eu des enfants décédés en bas âge (nés de 1786 à 1806 environ), mais je n’en connais pas.
Aucun des enfants ci-dessus n’est né avec la même orthographe :
— Marie est née « CATINOL ».
— Françoise est née ("Francoize") « GATINIOL ».
— La première Charlotte est née « CATHILINIAT ».
— Le premier Jean est né « CATINIOL ».
Pour les deux autres, donc, pas d’acte de naissance. En fait ces actes ont peut-être existé mais il y a de nombreuses lacunes dans l’état civil révolutionnaire de Condat, tant dans la collection communale que dans la collection départementale. Je l’ai constaté par moi-même, suite à mon voyage à Condat et à mon voyage à Aurillac.
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Pas d'acte de naissance donc pour mon trisaïeul, "autre Jean", qui, selon toute vraisemblance, est né après son homonyme, entre 1802 et 1804, et non avant comme prétendu par son acte de mariage
.
En effet, faute d’avoir un acte de naissance, mon trisaïeul dut se faire faire un acte de notoriété comme quoi il était né à Courtilles le 20 mai 1797 soit le 1er prairial an V. C'était une date bien trouvée, car les recueils d'état civil des naissances pour Condat pour l’an 5 s’arrêtent par un acte du 27 germinal, tant dans la collection communale que dans la collection départementale. Ensuite, manque aussi l’an 6, l’état civil des naissances ne reprenant qu’en l'an 7, avec encore des lacunes ensuite.
Et, sur son acte de mariage
, il est dit « âgé de trente-trois ans », donc.
Cette date de naissance est-elle exacte ? Je n’y crois pas car était présent à ce mariage, « (autre) Jean CATHIGNOL, âgé de trente-quatre ans, frère de l'époux ». Or, si j'ai bien un "autre" Jean, il est né le 20 avril 1801 et avait donc 29 ans au mariage du 28-10-1830.
Évidemment, en Auvergne et à cette époque, il était fréquent de donner le même prénom à des frères ou sœurs, vu qu'ils et elles n'en avaient qu'un, toujours celui du parrain pour les garçons et celui de la marraine pour les filles. J'ai ainsi vu, dans une famille qui ne comprenait que trois sœurs, trois fois le même prénom, Catherine en l'occurrence !!
Il a donc pu naître un "Jean" vers 1796, frère aîné de mon trisaïeul. Pas impossible en théorie, mais je n'ai trouvé son éventuelle naissance nulle part ! Ni un éventuel mariage, ni un éventuel décès. Jamais témoin non plus.
Par ailleurs, il n’y a pas de lacunes dans les naissances de Condat de 1793 au 27 germinal an 5. Pourquoi donc alors ce frère aîné « âgé de 34 ans » n’aurait-il pas, lui aussi, d’acte de naissance ? Ça fait beaucoup d’invraisemblances et je pense que mon trisaïeul n’a eu qu’un frère prénommé Jean, celui né en 1801. Et puisque c’était son frère aîné, ça veut dire que mon trisaïeul est né après 1801.
Enfin, et c'est peut-être le plus net, tous les recensements quinquennaux, tous les très nombreux actes où il fut cité (il eut 12 enfants et en maria 6) lui donnent toujours un âge le faisant naître après 1800, parfois même bien après, jusqu'en 1807 environ ("40 ans" le 18 mai 1847).
Quoi qu'il en soit, il faut retenir ceci : mon trisaïeul Jean éponyme CATHIGNOL, qui émigra en Normandie avec épouse, enfants, belle-sœur, beau-frère, beau-père et cousins en 1848 (après pour sa belle-sœur Marie LENÈGRE et la famille de celle-ci), n'eut jamais rien d'autre que son acte de notoriété et son acte de mariage comme papiers d'identité, tout le long de sa vie, qui se termina à Bernay le 24 juin 1879, « âgé de soixante-quinze ans » ! Cet acte le fait naître vers 1804, ce qui est plus raisonnable, comme expliqué ci-dessus.
Beaucoup d'actes le font naître en 1804, notamment les deux actes d'état civil les plus "sérieux" que je possède, à savoir les deux actes de naissance de ses deux derniers enfants. Jean habitait alors Bernay et n'avait plus aucune raison de donner un âge inexact.
Les deux fois, il était le déclarant, et il a donné
à chaque fois l'âge exact de son épouse (38 ans, puis 42 ans). Pour lui, il s'est donné 47 ans, puis 50 ans, et la juxtaposition de ces deux actes le fait naître entre le 4 juin et le 18 juillet 1804.
L'acte de notoriété a disparu. Seul reste à Aurillac l'acte du juge l'homologuant.
Ensuite, en Normandie, où le couple CATHIGNOL-LENÈGRE a vécu avec ses douze enfants (sauf deux décédés en bas âge en Auvergne), le "H" de "CATHIGNOL" est toujours resté, sauf très rares exceptions, car c'était un nom inconnu des Normands et on y respecta donc en général impeccablement l'orthographe qui est celle du mariage (et peut-être aussi celle de l'acte de notoriété disparu, mais ce n'est pas sûr, car il n'y a jamais de "H" sur le très long acte d'homologation de cet acte de notoriété qui répète pourtant très souvent le patronyme).
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Enfin, pourquoi cette bizarre idée de positionner un "H" après le "T", puisque la prononciation demeure inchangée ?

— Il est possible qu’on ait voulu le distinguer d’une famille CATIGNOL (aujourd’hui éteinte) qui vivait au hameau de Féniers, aussi commune de Condat, et à la même époque. Il y avait aussi deux garçons prénommés « Jean » dans cette famille, et, en plus, l’aîné, qui figure dans les tables décennales des naissances de Condat à la date du 28 brumaire an X (19-11-1801), ne possédait pas non plus d’acte de naissance, les actes de l’an X manquant eux aussi dans les deux collections.

Et comme ce n’est pas très rare d’avoir un "H" après un "T" dans la langue française (distinction du grec "tau", transcrit "t" en français et du grec "thêta", transcrit "th" en français), cela pouvait passer puisque cela ne changeait pas la prononciation du nom.

Des mots comme "orthographe", "théorie", "hypothèse", "cathédrale", "rythme", d’origine grecque, s’écrivent avec un "H" après le "T".

— D’où cette autre possibilité de l’addition de la lettre "H" : l’habitude de mettre un "H" après un "T", pour les noms que l’on ne savait pas écrire, comme la fameuse « thable des matières » que j’ai découverte un jour.

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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né à 15h15 le samedi 3 décembre 1949, au centre ville du Mans (72000).

Contact : cathignol@laposte.net

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Dernière mise à jour : samedi 20 octobre 2018 à 10h55

 

 

 

 

 

 


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